Voici une nouvelle série de courtes cartes postales sur Footballski. Nous partons découvrir les républiques qui composent la Fédération de Russie avec une brève présentation de la culture locale et un zoom sur la présence footballistique dans le territoire. Pour cette première publication, nous partons au sud-ouest de la Russie découvrir une des deux plus petites républiques, l’Adyguée qui a la particularité d’être enclavée dans le Kraï de Krasnodar, à seulement quelques encablures de la Mer Noire.

Cette série de courts articles a pour but d’apporter un zoom différent sur le football en Russie et sur le pays lui même à désormais moins d’un an de la Coupe du Monde.

La république d’Adyguée

Carte de visite

Version originale : Адыгэ Республик
Superficie : 7 792 km²
Population : 453 366 habitants
Capitale : Maykop
Groupes ethniques dominants : Russes (63%), Adyguéens (26%)

 La république

Les Adyguéens sont un peuple musulman sunnite du Caucase du Nord connu depuis très longtemps en Europe sous le nom de Circassiens qui est le nom générique donné à plusieurs peuples caucasiens proches. Les Adyguéens sont en fait des Cirkasses installés plus à l’ouest du Caucase. Ces derniers ont été vaincus et conquis par la Russie au milieu du dix-neuvième siècle, ce qui les poussa à abandonner leur système tribal. Néanmoins, les Adyguéens, minoritaires dans leur république vivent toujours principalement dans les villages du nord de la république alors que la seule grande ville de la république (qui en compte deux), Maykop, est principalement peuplée de Russes.

L’Adyguée est devenue une république peu après l’indépendance de la Russie, en 1992 alors qu’elle n’était considérée que comme un district autonome par l’Union soviétique. Sa position géographique enclavée et sa taille restent néanmoins un problème et on parle très souvent d’une intégration dans le Kraï de Krasnodar lorsque les discussions portent sur la simplification du (très) complexe système régional russe. Cette république est riche de quelques minces réserves de gaz naturel, de pétrole et d’or, mais produit surtout du sable, du gravier et de l’argile. Elle vit également de l’agriculture comme la plupart des terres du sud de la Russie.

La mosquée centrale de la ville de Maykop | © vetert.ru

Le club : Druzhba Maykop

Le club phare de la capitale adyguéenne, qui est le seul club professionnel de la république, évolue actuellement au troisième échelon russe, en D2 zone sud. Division dans laquelle il évolue avec une étonnante longévité, depuis 1999, année qui a suivi sa relégation du deuxième échelon (18e sur 22). Le Druzhba quittait alors une ligue qui n’a plus grand-chose à voir avec la FNL actuelle (seules trois équipes y sont toujours, le Fakel, le Kuban et le Tom et si trois autres sont en RPL, la plupart sont aujourd’hui au-dessous ou ont tout simplement disparu). Cette relégation faisait suite à sept saisons au deuxième niveau après avoir connu 22 saisons (depuis 1970) au troisième échelon soviétique. L’équipe, elle, fût créée en 1963 et s’est tout d’abord appelé « Urozhai » (récolte, référence aux terres fertiles de la région).

Ainsi, si l’on ne trouve rien de bien folichon en championnat, c’est bien en Coupe que le Druzhba s’est fait remarquer, en 1993 exactement. Cette année-là, les Adyguéens ont atteint les demi-finales de la première Coupe de Russie, éliminant Rostov, Stavropol ou encore le Spartak Vladikavkaz avant d’échouer 1-0 contre le Torpedo Moscou, futur vainqueur de la compétition. Le club a également atteint à deux reprises les seizièmes de finale de la Coupe d’URSS à la fin des années 80, tombant contre le Zenit Leningrad et contre le Dynamo Minsk. Actuellement, le club est donc stabilisé dans sa zone de D2, n’ayant jamais fait mieux qu’une cinquième place, il se trouve actuellement en dixième position après un quart de la saison.

Du côté des fans, peu de chose à signaler, ils ne se déplacent qu’en tout petit groupe, sur une zone géographique qui n’est pourtant pas tellement étendue et le Druzhba ne compte pas de groupe Ultras référencé. À domicile, le stade, malgré son agrandissement, reste désespérément vide, n’atteignant que 1000 spectateurs au plus haut pour une moyenne autour des 600 tickets vendus par match.

Les supporters du Druzhba en déplacement | © Orion 16 RU (wikia)

Les autres équipes

Rien d’autre à signaler au niveau professionnel dans cette minuscule république de taille comparable à Chypre.

Le stade

Le stade républicain et sa piste d’athlétisme © Zhivik87

Le Adygeyski respublikanski stadion (ou stade républicain d’Adyguée) est le principal stade du territoire et le domicile du Druzhba dont on parlait à l’instant. Le stade, qui a été porté à une capacité de 14 000 places suite à sa rénovation cette année, a été construit en 1928. Il est difficile de trouver beaucoup d’autres informations sur cette arène, qui est dotée également d’une piste d’athlétisme et reste le principal objet à caractère sportif de la ville de Maykop.

Les joueurs

Ici, nous vous présentons les trois joueurs les plus talentueux de l’histoire de la république.

1) Andrey Kobenko

La contribution adyguéenne au football national n’ayant rien de bien fou, le joueur le plus important -à ma connaissance- à y être né est un Russe : Andrey Kobenko qui a été champion de Russie en 2008 avec le Rubin Kazan tout en participant à la moitié des rencontres du championnat. Milieu gauche, également passé par le Rostov ou le Terek, sa carrière s’est très vite embourbée dans les divisions inférieures avant de finalement l’achever lors de la très courte expérience du SKChF Sevastopol en D2 russe (buteur pour son seul match) à l’âge de 32 ans.

2) Andrey Popov

Lui, Andrey toujours, Russe également, a plus du héros local en étant meilleur buteur de l’histoire du club au cours de ses quatre passages au club où il a achevé sa carrière en 2003 à l’âge de 34 ans. Il a inscrit pour le Druzhba 88 des 111 buts de sa carrière. Les autres ont notamment profité au Kuban Krasnodar ainsi qu’au Kuzbas Kemerovo.

3) Aleksey Filipov

Autre Russe local, Filipov a fait toute sa carrière au Druzhba et détient le record du nombre d’apparitions sous la tunique jaune et verte, avec quinze saisons disputées, principalement au troisième échelon. Défenseur de métier, il a disputé plus de 400 matchs au club.

Adrien Laëthier

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