Si les qualifications pour l’Euro qui auront lieu en France en 2018 ne sont pas encore terminées, nous savons déjà que les espoirs de qualification sont très minces pour le Monténégro. Nous avons ainsi décidé de revenir sur cette campagne très délicate pour l’Équipe nationale du Monténégro et qui pourrait annoncer un déclin significatif au fur et à mesure des années. Un déclin encore plus évident si on le compare avec la phase de qualifications du précédent Euro en 2012.

De l’espoir …

Connue pour être la période dorée de la courte histoire de l’équipe du Monténégro, ces qualifications pour l’Euro 2012 ont été vécu comme un grand moment au pays. La sélection était alors très proche d’une qualification historique et la plupart des Monténégrins pensaient alors qu’il s’agissait d’un tremplin, d’une chance unique de monter en puissance à l’image d’autres pays des Balkans, de pouvoir se faire une petite place au soleil, au milieu des grands d’Europe. Une situation qui au final n’eut jamais véritablement lieu.

Durant cette époque bénie dans l’histoire du football monténégrin, le moral de l’équipe, et plus encore, de la nation toute entière était au sommet. Dans un pays où la vie n’est pas forcément la plus facile au quotidien, le football était alors cet exutoire, ce rayon de fraicheur et d’espoir afin de voir briller le Monténégro aux yeux de millions de personnes qui ne savaient certainement pas le placer sur une carte. Un pays qui avait alors battu le Pays de Galles ou la Suisse. Un pays capable de s’imposer en terre bulgare ou encore de remonter deux buts de retard face à l’ogre anglais durant une deuxième mi-temps fantastique.

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Après ce match nul historique face à l’Angleterre, qui est encore aujourd’hui l’un des meilleurs matchs réalisés par l’Équipe nationale, L’Europe commençait alors à savoir prononcer Podgorica et à la placer sur une carte. Une Europe qui aurait alors pu compter sur une participation du Monténégro lors de cet Euro 2012. Cependant, si le pays arrivera à se qualifier pour les barrages, il fut étrillé par la République-Tchèque avec un 3-0 sur ensemble des deux matchs. Le rêve monténégrin s’envole, l’équipe ne sera pas de la fête en Ukraine et en Pologne, le Monténégro retombe dans l’anonymat. Le déclin peut alors commencer.

… au renoncement

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Branko Brnovic

Le principal changement depuis cette période se somme Branko Brnovic. Ancien grand joueur notamment passé par l’Espanyol, Branko Brnovic fut nommé sélectionneur suite au licenciement de Zlatko Kranjcar après une défaite face aux Gallois. Un nouveau sélectionneur sans aucune expérience, ce poste étant son premier sur un banc de touche. Très critiqué, Branko fait pourtant front, l’exemple le plus marquant étant les qualifications pour la Coupe du Monde 2014. Ainsi, le pays pensait une nouvelle fois écrire une grande ligne à son histoire avec une très bonne entame de cette phase qualificative, malheureusement, la fin fut une nouvelle fois calamiteuse et devait sonner, logiquement, la fin de l’ère Branko Brnovic après une année à la tête de la sélection. Mais Branko est toujours là, assis sur son banc sans trouver de véritable solution aux problèmes de cette sélection monténégrine.

Un déclin qui commence à s’étendre d’année en année, nouvelle preuve aujourd’hui avec la campagne pour l’Euro en France. Un pays dont le Monténégro ne devrait pas voir le jour après, notamment, un match nul pitoyable face au Liechtenstein sur le score de 0-0. Oui, on est bien loin de ce match nul face aux Anglais. Bien évidemment, ne mettons pas la faute que sur une personne. Branko Brnovic doit aussi faire avec la qualité de ses joueurs, un vivier monténégrin qui s’essouffle au fur et à mesure du temps.  Et c’est, je pense, le principal problème du Monténégro aujourd’hui, un véritable manque de joueurs de qualité.

Si le pays s’est appuyé, et s’appuie toujours, sur des Stevan Jovetic, Mirko Vucinic, Marko Basa ou encore Stefan Savic, qui sont de bons joueurs avec une certaine réputation internationale, le Monténégro ne peut que constater le manque d’un joueur clé, d’une véritable star, dans son entrejeu.

Mirko Vucinic, porte drapeau d'un pays.
Mirko Vucinic, porte drapeau d’un pays.

Depuis l’indépendance, le Monténégro lutte face à cette absence de bons joueurs au milieu de terrain, et, surtout, au poste d’ailier. Même si, il ne faut pas oublier qu’il y a quelques années, la sélection a pu compter sur des joueurs comme Simon Vukcevic, Igor Burzanovic, Branko Boskovic ou encore Nikola Drincic mais, aujourd’hui, ce cycle est passé. Si ces joueurs ont donné une véritable force au milieu de terrain monténégrin, ils sont aujourd’hui à la retraite et le pays n’a jamais su trouver de remplaçants capables d’assumer leur succession.

L’avenir du Monténégro d’un point de vue footballistique est alors délicat et relativement noir pour le moment, une situation qui ne s’arrangera pas avec les départs de Basa et Vucinic. Une situation encore plus délicate quand on voit le peu de prétendants à un grand avenir dans les sélections U21 et U19 du pays.

Un avenir relativement morose donc, qui ne s’arrangera pas forcément de sitôt. Même si la sélection ne gagne pas sa qualification pour l’Euro, une situation qui entrainera certainement le départ de Brnovic du poste de sélectionneur, le constat ne sera pas pour autant changé. Si Brnovic à sa part de responsabilité, il faut surtout remettre en cause l’intégralité du travail fait dans le développement de la jeunesse ainsi que le peu d’investissements qui sont mis en place pour le football au Monténégro.

 

Ivica Madzarovic

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