Le 2-0 infligé au Dynamo par le Shakhtar Donetsk mi-avril à Kiev a mis fin aux espoirs de titre et de Ligue des Champions. Quelques minutes après le retour aux vestiaires, les joueurs passent par la zone mixte et c’est Andriy Yarmolenko qui crache le morceax en premier. Après une brève discussion avec le président, Oleg Blokhin aurait remercié ses joueurs dans le vestiaire avant de leur annoncer qu’ils auraient un nouvel entraîneur le lendemain. La rumeur se propage sur les réseaux sociaux et se confirme rapidement, le meilleur buteur de l’histoire du Dynamo a finalement rendu son tablier après un nouvel échec qui condamne Kiev à cette répugnante et historiquement médiocre 4ème place.

569 jours aux commandes du Dynamo, ponctués de désillusions et d’échecs européens. Relégué au second plan dans l’ombre du Shakhtar depuis 5 ans déjà, pire encore le grand Dynamo a fini par se faire manger par le Metalist Kharkiv et par Dnipropetrovsk. Un affront qui ne passe pas aux yeux des supporters. Plus que les statistiques, on reproche à cette équipe une identité inexistante et un projet de jeu qui n’a jamais émergé. Retour sur le règne d’Oleg Blokhin dans la capitale.

Le bilan global de Blokhin : 94 matchs / 52 victoires / 17 matchs nuls / 25 défaites

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Total de buts : Pour (177) / Contre (95)
Moyenne par match : 1,88 et 1,01
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Bilan détaillé des deux saisons par compétition : Dans l’ordre, victoires, nuls, défaites.
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Résultats des cinq premiers matchs de Blokhin sur le banc : V-V-D-N-D
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Résultats des cinq derniers matchs de Blokhin sur le banc : V-D-V-N-D
 
Plus large victoire : 9-1
Plus large défaite : 3-0
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Autres ombres au tableau d’Oleg, des échecs sportifs individuels qui passent mal. Certains joueurs qualifiés de flop à Kiev  s’épanouissent chaque week-end dans d’autres clubs. Dans l’impasse dans la capitale ukrainienne, ils seront libérés ou prêtés ailleurs avec un rendement bien plus important qu’au Dynamo. Alors à qui la faute ? On peut légitimement se demander si Blokhin possédait les qualités nécessaires pour rendre possible l’adaptation de joueurs dans un championnat et dans un pays comme l’Ukraine.

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Niko Kranjcar sera le premier gros transfert de l’ère post-Euro 2012 et devait incarner la révolte face à l’imbattable Shakhtar. Barré par Van Der Vaart à Tottenham , le milieu croate arrive à Kiev avec les meilleurs intentions du monde. Outre de très belles qualités de frappe, Niko ne brillera pas sous le maillot blanc avec 4 petits buts en 21 matchs. Les blessures ne l’aideront pas, mais qu’importe, il sera englué dans l’entrejeu du Dynamo et même dépassé par Denys Garmash et Lukman Haruna. Kranjcar n’a jamais semblé pouvoir s’intégrer au système Blokhin et sera finalement prêté aux Queens Park Rangers, 4èmes en D2 anglaise et toujours postulants à la montée.

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Acheté au FC Zurich en 2012, l’international suisse Admir Mehmedi a aussi échoué dans le système Blokhin. Admir va rater les 5 premiers matchs de la saison en raison de sa participation aux Jeux Olympiques avec la Suisse. Une fois rentré à Kiev il retrouvera le banc de touche et devra attendre la mi octobre pour jouer ses premières minutes. Dans l’ombre de Brown Ideye toute la saison, il n’enregistrera que 8 titularisations pour 16 matchs et 2 petits buts en Premier Liga ukrainienne. La saison suivante verra l’arrivée en attaque de Dieumerci Mbokani, Ideye restera quand à lui finalement à Kiev. Le prometteur Roman Bezus va aussi pousser les portes de l’équipe première, en plus des retours de prêts de Vladyslav Kalintvintsev et Artem Kravets. L’embouteillage dans le secteur offensif le poussera à réclamer un prêt. C’est le SC Fribourg qui va sauter sur l’occasion et faire de Mehmedi une pièce majeure de son système. Fribourg a terminé à une modeste 14ème place en Bundesliga mais l’attaquant suisse n’a pas ménagé sa peine cette saison avec 40 matchs pour 13 réalisations. L’option d’achat qui devrait tourner entre 4 et 5 millions d’euros devrait être levée en fin de saison et entériner son transfert vers l’Allemagne. Un nouveau flop à mettre à l’actif de l’organisation du Dynamo Kiev qui n’aura jamais réussi à le mettre dans les meilleurs conditions et exploiter son potentiel pourtant très grand.

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Passé aussi par le FC Zurich, Raffael va se révéler au Hertha Berlin avant de prendre la direction de Kiev après l’Euro 2012. Mêmes causes, mêmes effets, le brésilien ne trouvera jamais sa place au sein de l’équipe avec un triste bilan d’un petit but pour 9 matchs joués. Lui aussi englué dans le milieu de terrain du Dynamo, il sera finalement prêté à la mi saison à Schalke 04. Après des négociations infructueuses avec le club de la Ruhr, c’est finalement le Borussia Mönchengladbach qui va lui mettre le grappin dessus.

Raffael va rapidement retrouver son niveau de jeu et porter le Borussia jusqu’à une excellente 6ème place. 15 buts et 7 passes décisives pour le brésilien qui a très vite mis derrière lui son passage en Ukraine.

L’histoire et le parcours de ces trois joueurs au Dynamo reflètent parfaitement l’échec du système Blokhin dans la capitale ukrainienne. Avec de très bons joueurs pourtant à disposition, Oleg n’aura jamais su insuffler à cette équipe une dynamique et une identité de jeu suffisante pour surpasser son rival de la Donbass.

Parfois les meilleurs joueurs font les pires entraîneurs, son successeur, autre ancienne gloire du Dynamo, Sergueï Rebrov a déjà fait mieux en remportant la Coupe d’Ukraine la semaine passée et en a profité pour glaner le poste pour la saison suivante.

Rémy Garrel

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