Temps de lecture 3 minutesLa Russie, ce sera sans eux #10 – La Lettonie

La phase de groupes des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 est malheureusement arrivée à son terme.  Footballski revient sur le parcours de nos vinqt-quatre sélections assurées de ne pas être en Russie en juin prochain. Voici maintenant la Lettonie, reléguée à la cinquième place d’un groupe composé du Portugal, de la Suisse, de la Hongrie mais aussi des Îles Féroé et d’Andorre.  

Les résultats

Andorre – Lettonie : 0-1
Lettonie – Ils Féroés : 0-2
Lettonie– Hongrie : 0-2
Portugal – Lettonie : 4-1
Suisse- Lettonie : 1-0
Lettonie – Portugal : 0-3
Hongrie – Lettonie : 3-1
Lettonie – Suisse : 0-3
Iles Féroés – Lettonie : 0-0
Lettonie – Andorre : 4-0

Groupe B :

  1. Portugal 27 points
  2. Suisse 27 pts
  3. Hongrie 13 pts
  4. Îles Féroé 9 pts
  5. Lettonie 7 pts
  6. Andorre 4 pts

La Lettonie entamait son parcours par une courte victoire à Andorre via un but de Sabala. Malheureusement, la réception des Iles Féroé se soldait par une humiliante défaite (0-2). L’affaire était déjà très mal embarquée. Même score pour la réception d’une Hongrie pourtant loin d’être impériale. Le déplacement à Faro contre le Portugal se solde par un solide 4-1. Il faut cependant noter que Zjuzins avait égalisé à la 67e (1-1), mais le Portugal reprenait l’avantage trois minutes plus tard et giflait l’insolence Lettone en fin de match, Cristiano Ronaldo s’offrant un doublé pour l’occasion. Le déplacement en Suisse se solde par une courte défaite 1-0 et la réception du Portugal par un net 0-3, Ronaldo s’offrant un nouveau doublé. A Budapest nouvelle défaite 3-1, Freimanis sauvant l’honneur. La Suisse s’impose facilement 0-3 à Riga. A Torshavn, la Lettonie arrache un triste 0-0. La réception d’Andorre permettra de terminer sur une note positive 4-0 via Ikaunieks, Sabala par deux fois et Tarasov.

Un parcours particulièrement pénible donc.

Les raisons de la non qualification

Il est loin le parcours glorieux de l’Euro portugais de 2004. Dans un groupe avec le vainqueur de l’Euro en France, la Hongrie qui y avait réalisé un beau parcours, une Suisse toujours solide, on attendait de la Lettonie qu’elle assure contre les deux équipes présumées faibles du groupe (Andorre et Iles Féroé) et qu’elle grappille un point ou l’autre contre les équipes plus fortes. Le résultat final est donc extrêmement décevant. Les iles Féroé ont en fait réalisé ce qu’on attendait de la Lettonie.

Avec un effectif âgé et composé essentiellement de joueurs du championnat local, il était clair que la tâche ne serait pas aisée. Andris Vanins à 37 ans et affichant 82 capes illustre parfaitement le problème de l’équipe lettone. Bien que prestant encore FC Zurich il n’y a pas de jeune relève pour venir lui mettre la pression. Ces remplaçants Pavel Steinbors (Arka Gdynia) et Kaspars Ikstens (Jelgava) affichent déjà 32 et 29 ans.

En défense, le capitaine Kaspars Gorkss (FC Riga) affiche 35 ans. Il est entouré de Vladislavs Gabovs (32 ans/ Pafos), Gints Freimanis (32 ans/ Jelgava) seuls Kaspars Dubra et Vitalijs Maksimenko font redescendre la moyenne d’âge (26 ans tous les deux), mais ils évoluent respectivement au RFS Riga et au BrukBet Termalica Nieciecza.

Au milieu, seuls Igors Tarasov ( Slask Wroclaw) et Davis Ikaunieks (Vysocina Jihlava) évoluent à l’étranger. Autour d’une flopée de jeunes joueurs de D1 lettone, on retrouve encore Aleksejs Visnakovs (33 ans/ RFS Riga) et Olegs Laizans (30 ans/ Riga FC).

En attaque, Valerijs Sabala (23 ans) doit se démener pour alimenter le marquoir. Quittant en 2014 le Skonto Riga pour tenter sa chance au Club de Bruges, il n’y joue pas une seconde et est prêté (Anorthosis Famagusta/ Jablonec/ Miedz Legnica/Pribam/ DAC/FC Riga) avant d’atterrir cette saison au Podbeskidzie Bielsko-Biala. Autant dire qu’on attend que sa carrière décolle. L’autre solution étant Deniss Rakels du Lech Poznan. Un peu léger à ce niveau.

Les motifs d’espoir

Difficile de tirer des enseignements positifs de cette campagne de qualification. Le constat est établi, la Lettonie doit faire table rase du passé. Il est grand temps de renouveler des cadres qui ont montré leurs limites. Le défi est maintenant d’intégrer de jeunes pousses et de leur donner l’expérience nécessaire pour appréhender le plus haut niveau. Cela ne se fera pas en un jour et il est nécessaire que plus de jeunes partent évoluer dans un championnat plus relevé. La réussite de cette transition marquera sans doute l’évolution de la sélection pour les dix prochaines années. Est-ce possible ? C’est pour l’instant un mystère total. La faiblesse du championnat local qui se reflète dans les médiocres résultats des clubs lettons au niveau européen indique qu’on est malheureusement dans un gros « trou » de génération.

Et maintenant ?

Faire du neuf avec du vieux, voici la formule choisie par la fédération lettone pour relancer une équipe nationale à la dérive. En place depuis juillet 2013, Marian Pahars cède le flambeau à son prédécesseur Aleksandrs Starkovs, l’homme des exploits passés et de l’Euro. Autant dire que la tâche ne sera pas aisée. Il pouvait à l’époque se baser sur l’ossature du Skonto Riga, qui a fait faillite depuis. Une autre époque. Starkovs devra avant tout procéder au remplacement de nombreux cadres pour lesquels le terme « vieillissant » est encore gentil.  Pour ajouter à la morosité ambiante, Artjoms Rudnevs sans doute le joueur letton le plus talentueux à annoncé à la surprise générale la fin d’un commun accord  de son contrat avec le FC Köln et sa retraite sportive. Le fait d’évoluer dans le groupe D de la prochaine Ligue des Nations permettra sans doute à Starkovs d’entreprendre en douceur et face à des oppositions moins relevées cette rénovation tant attendue.

Viktor Lukovic


Image à la une :  AFP PHOTO / Ilmars Znotins / STR

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