Nos aventures footballistiques praguoises ne nous ont pas seulement emmenées dans les stades historiques de la capitale à la recherche de clubs aux glorieux passés; mais aussi sur les terrains de la deuxième division, la FNL.

Panorama du stade
Panorama du stade

On a vécu deux matchs du FK Slavoj Vysehrad

Le Viktoria Zizkov n’y étant plus à cause de difficultés financières qui les a vu relégués alors même qu’ils avaient terminé à la quatrième place; c’est le Slavoj Vysehrad, accédant pour la toute première fois à ce niveau de compétition, qui représente désormais la capitale à ce niveau. Ironie du sort, ils évoluent dans le stade du Viktoria car le tout petit stade situé dans le quartier de Vysehrad n’est pas tellement aux normes de la deuxième division. On y a été: on a aimé et on y est même retourné ! Ainsi, nous avons assisté aux grands débuts du Slavoj à ce niveau, tout d’abord contre le 1.SC Znojmo et ensuite contre le Graffin Vlasim.

Les résultats y sont quelques peu anecdotiques donc on y revient assez brièvement. Le premier de ces deux matchs a été très difficile pour le club de la capitale, mené très rapidement 2-0 dans le match. Ils ont bien essayé de réagir en première mi-temps notamment grâce au très actif (et très bon) Tomas Krbecek (ancien joueur du Viktoria Plzen) arrivé de Pribram avec son frère, le gardien Lukas. Mais rien n’y fera et l’entame de deuxième période sera du même acabit, Vysehrad encaissant de nouveau deux buts coup sur coup. Le score sera donc de quatre à zéro malgré l’entrée du très populaire Ghanéen Musa Ansuma en fin de match. Dur baptême, mais la deuxième journée sera plus réjouissante face à une équipe de Vlasim qui avait pourtant gagné son premier match de la saison. En effet, les joueurs du Slavoj vont rapidement ouvrir le score grâce à Smolak (formé au Slavia) mais Hronek rétablit la parité au tableau d’affiche assez rapidement. En deuxième période, ce sont les visiteurs qui vont logiquement dominer et se procurer des occasions assez incroyables mais ils seront crucifiés en contre par Podrazky arrivé cet été du Viktoria Zizkov. Les joueurs de Vysehrad tiennent donc leur première victoire en FNL, victoire qui sera consolidée par un carton rouge reçu par Kucera suite à une grossière simulation d’un défenseur local. Le maigre support présent pouvait donc fêter ses héros. Enfin !

Les frères Krbecek après le match
Les frères Krbecek après le match

Mais au-delà de la performance sportive, ce que l’on aime dans ces matchs, c’est leur simplicité. Aller au stade pour 10h15 le dimanche matin, avec la bonne odeur de saucisse grillée qui nous donne envie de faire notre petit-déjeuner au stade, et l’accessibilité des joueurs qui restent de longues minutes parler à leurs proches à la fin du match. Quelque chose que l’on n’imagine pas forcément en deuxième division. Et comme chez Footballski, nous pensons que cela vous donne envie de vous rendre en personne à un de ces matchs, où peut-être, un jour, de trouver (très difficilement) une retransmission, j’ai décidé de vous présenter sommairement les quinze (oui, oui, tout est logique) différentes équipes qui composent cette division.

 

Les participants au championnat

Karel Poborsky de retour au Dynamo.
Karel Poborsky de retour au Dynamo.

Les équipes sont de classes différentes et c’est pour cela que nous allons les répartir par catégories. Tout d’abord, nous avons les deux grosses écuries de la division, ce sont le FC Hradec Kralove et le Dynamo Ceske Budejovice. Ces deux équipes étaient montées ensemble il y a deux ans, elles sont donc redescendues ensemble (ce qui montre le fossé qui sépare déjà la FNL de la Synot Liga). Les premiers ont même été champions de Tchécoslovaquie en 1960 et vainqueurs de la coupe de République Tchèque en 1995, atteignant ensuite les quarts de finale des deux compétitions européennes auxquelles ils ont participé; éliminés seulement par le Barça en C1. Le Dynamo, même sans titre, a lui quasiment toujours été dans l’élite, et a vu passer des joueurs tels que Poborsky, le regretté Drobny, mais encore Sivok ou Lafata l’idole de Letna.

Hradec Kralove Champion !!!
Hradec Kralove Champion !!!

Ensuite, on retrouve un quatuor d’outsiders qui veulent troubler l’ordre établi. Commençons par le Banik Sokolov qui est la seule équipe a avoir gagné ses trois premiers matchs de championnat. Ils n’ont jamais évolué dans l’élite mais sont constants en haut de tableau et pourraient avoir envie d’y tenter leur chance. Citons aussi le MFK Karvina, le SFC Opava et le 1. SC Znojmo. Les premiers cités, situés sur la frontière polonaise et créés sous le nom Polonia Karwina, n’ont pas non plus connus les joies de l’élite. Egalement toujours proches de la montée, ils n’ont pas aussi bien commencé la saison que le Banik. Opava était un habitué de la première division avant de faire faillite. Ils voudraient remonter pour relancer la rivalité avec les voisins du Banik Ostrava et sont pour le moment bien partis. A noter que le club avait participé à la coupe Intertoto dans un groupe où toutes les équipes ont disparues de leurs élites respectives (KAMAZ Naberezhnye Chelny, Spartak Varna, LKS Lodz et Munich 1860). Enfin, Znojmo dont on vous a déjà parlé, a joué en 2014 dans l’élite après seulement deux saisons en FNL. Mais ils jouaient alors leurs matchs à Brno… Aujourd’hui ils ont un nouveau stade et sont prêts à se battre pour remonter après deux saisons galère.

Opava en coupe Intertoto face à Munich 1860
Opava en coupe Intertoto face à Munich 1860

Viennent après les quelques habitués de ce niveau de compétition que sont le MAS Taborsko, le FK Trinec, le FK Usti-nad-labem et le FK Varnsdorf. Commençons par les derniers, qui ont perdu leur seul match cette saison. Ils ont accédé à la FNL il y a une demi-douzaine d’années, restant une équipe modeste; mais l’année dernière ils ont gagné le droit de monter. Malheureusement, leur stade n’étant pas aux normes, ils ont préféré ne pas prendre de risques et rester là. Ensuite, il y a peu à dire sur l’équipe de la région de Tabor qui est là en ayant racheté une licence mais son prédécesseur de Sezivomo Usti jouait déjà en deuxième division auparavant. Le FK Trinec est lui un ancien, un classique, ayant passé une bonne dizaine d’années en première division tchécoslovaque; mais aujourd’hui tout a changé et ils stagnent dans le ventre mou de FNL avec peu d’espoirs de montée… Usti-nad-labem, lui a réussi la montée en 2010, pour redescendre en 2011 et regagner la division en 2012 mais préférant rester là. Depuis l’effectif s’est affaiblit et les joueurs de la Bohême sont rentrés dans le rang.

Qui sont donc les petits à part notre Slavoj Vysehrad qui est monté alors qu’ils avaient terminé quatrièmes de leur groupe de D3 (et qui sont les seuls débutants à ce niveau) ?.  Nous avons le MFK Frydek Mystek qui a pourtant un stade (vétuste) de 12 500 places qui leur servait en 1977 pour leur seule expérience de l’élite. Depuis, ils étaient surtout au troisième échelon et sont récemment revenus. Du côté de Pardubice qui était amateur dans les temps anciens, l’heure est plutôt à l’amélioration et ils ne devraient que peu faire parler d’eux au cours de la saison. Enfin, le Graffin Vlasim, club de la campagne de Bohême, non-loin de Prague, s’enfonce de plus en plus après avoir surpris pour ses premières années en FNL; eux qui n’étaient qu’un club amateur de la région de Prague, il y a dix ans.

Le centre de Vlasim.
Le centre de Vlasim.

Mais il y a bien quinze équipes (car le Viktoria Zizkov s’est retiré) et la dernière, c’est le Sigma Olomouc ! Non pas l’équipe fanion qui a remporté la FNL l’an dernier; mais l’équipe B qui complète donc le groupe.

 

L’avis d’un spécialiste

Pour compléter notre présentation, nous avons demandé quelques mots à Chris Boothroyd, spécialiste du football tchèque ce qu’il pensait de la deuxième division locale. Il est tout d’abord intéressant de noter qu’il nous a confié qu’il était très difficile de se faire un avis car les retransmissions sont extrêmement rares. D’ailleurs, il pense que c’est une des raisons des problèmes de cette division car la télévision pourrait apporter de l’argent pour le développement du football à ce niveau. « Une exposition télévisuelle pourrait amener des investisseurs et des sponsors et permettre aux clubs de se développer davantage. Je crois que c’est la seule fois où je puisse penser que l’argent de la télé serait une bonne chose pour le football ». Il ne se rappelle d’ailleurs que d’un seul ou peut-être deux matchs qui aient été retransmis ces cinq dernières années.

Le stade de Znojmo rénové
Le stade de Znojmo rénové

Il nous a également dit que la plupart des clubs ne peuvent pas monter à cause de leur infrastructure, même si cela change avec l’exemple de Znojmo qui a reconstruit son stade à ses propres frais, et c’est pour cela que la plupart des équipes sont très heureuses d’être dans le ventre mou bien à l’abri de la relégation. Il pense que seules cinq équipes ont les infrastructures pour monter: Znojmo, Karvina, Opava, Ceske Budejovice et Hradec Kralove. D’ailleurs les deux dernières citées devraient selon lui survoler la division sans problèmes mais il faut faire attention à Sokolov qui a commencé de manière très forte; et ce grâce notamment à de très bon prêts: Manzia, Prosek ou encore Takacs.

Manzia, le Congolais face à Frydek-Mystek
Manzia, le Congolais face à Frydek-Mystek

Enfin quand nous lui demandons si la division est à deux vitesses, il confirme nos propos car les équipes doivent devenir professionnelles et c’est un gros effortset certaines équipes ne sont même pas prêtes à le faire (comme cette saison où beaucoup ont refusé la montée) et puis ils se retrouvent confrontés à des équipes comme Hradec Kralove, parfois Brno ou le Sigma Olomouc et l’écart est abyssal.

Nous le remercions pour le temps qu’il nous a accordé et on s’apprête à finir comme on a commencé; avec le stade du Slavoj.

 

Les notes de Footballski

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Standing du stade (4/5):

Un petit stade de quartier, par le plus moche mais loin d’être une perle. A conseiller pour les amateurs de pittoresque car le stade est coincé entre les immeubles, quasiment en centre-ville. Un petit « deux ».

Disponibilité des billets (4,5/5):

Pas de problèmes de ce côté-là, enfin un demi-point de perdu car il faut les acheter avant le match devant le stade.

Tarifs (4,5/5):

Environ 2 euros 50, c’est pas grand chose ! Oui mais c’est le plus petit club de D2 et le stade n’est pas plein même à ce tarif.

Ambiance (1/5):

Aucune ambiance si ce n’est un ultra passionné et une autre petite poignée qui ont attaqué la bière trop tôt le matin. Ce n’est pas le stade pour découvrir les ambiances surchauffées de l’est mais plutôt pour la Klobasa.

Risques (5/5):

Absolument aucun risque ! Mais en-doutiez-vous ?

Accéssibilité et transports (4/5):

Devant l’arrêt de tramway se trouvant à un seul arrêt de la gare. Le stade est donc desservi par trains ! Que peut-on vouloir de plus ? Un arrêt de métro ? D’accord, alors 4/5 seulement.

Boissons (5/5):

Enfin ! La bière est bonne, le choix de sodas est grand, la Malinova est excellente. La bouffe est au niveau avec un bon choix de Klobasa ! On y retournera sans doute pour le petit-déj’.

Quartier environnant (5/5):

Le quartier est super, propre, calme, proche du centre et de la gare; mais également près d’une grande partie des logements touristiques. Parfait ! 5 !

On reviendra à la buvette ! Parfait !
On reviendra à la buvette ! Parfait !

 

 

Adrien Laëthier

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