Cinq ans après, nous sommes encore là. Disons-le, ces derniers mois ont été sinueux. Si nous vous avons fait croire à notre mort en direct sur un réseau social numérique bien connu, il y a peut-être une part de vérité dans tout cela. Pour cause : cinq ans, c’est long. Cinq ans, c’est beaucoup d’énergie, de renoncements, de prises de tête et d’envies de tout claquer.

Cinq ans se construisent également par des voyages, plus de 2 000 articles, des rencontres dans tous les sens et tant de thunes envolées dans ces bières, ces matchs, ces stades et ces allers-retours entre Est et Ouest.

En cinq ans, des corps ont migré. Certains ont continué leur chemin dans le journalisme, d’autres dans le développement web. D’autres encore n’ont plus donné de nouvelles. Nous leur souhaitons le meilleur, ou au moins le moins pire. Simplement car ces gonzes ont écrit, à leur manière, une petite page de l’Histoire de ce site.

Le site a décidé de se donner la mort le 16 février 2019 à 17h40 sous la forme d’un tweet. Le signe d’une époque, dirons certains. Pourtant, cette même époque nous a permis à nous, rédacteurs de Footballski, de nous connecter les uns aux autres par une passion commune et une envie de la partager. De partager ces footballs avec vous. Ceux qui, je l’imagine, vont nous insulter après la mise en ligne de cet article. « Vous jouez avec nos émotions, n’avez-vous pas honte ? »

Eh bien, non. Pas vraiment. Le désormais ancien Footballski, n’existe plus.

Aujourd’hui, après cinq ans, nous avons décidé de tourner la page et d’en ouvrir une aux nouveaux objectifs. Footballski oblige, nous ne savons pas -encore – si tout ce qui a été couché sur le papier sera réalisé. Une seule chose est sûre : nous allons tenter d’y arriver.

Aujourd’hui Footballski souhaite ralentir son rythme, s’éloigner encore un peu plus de l’instantanéité et de l’actualité chaude au profit de dossiers thématiques, de longs formats ou encore d’ouverture vers le Monde et les à-côtés.

Pour notre santé physique et mentale, pour notre passion et pour le bien de nos vies, ce site qui pouvait publier deux articles par jour ou lancer plus de cent productions pour une Coupe du Monde n’existe plus. Footballski évoluera ainsi au fil des semaines et tentera de muer physiquement dans le seul but de porter ses nouveaux projets éditoriaux.

Cinq ans, c’est long. Mais nous tenons. Tout cela grâce à vous, mais aussi et surtout, grâce à une petite poignée de rédacteurs qui, le temps de cet anniversaire, ont décidé de partager leur histoire. Celle qui se mélange à la Vie de ce site.

Adrien Laëthier

« L’appel du Grand Est »

Adrien Laëthier – Présent depuis 2014 – Russie ; Ukraine ; Géorgie

Cinq ans de Footballski, mais dix ans de présence dans cette zone ont façonné ma vie. Au total, sur les vingt-neuf de nos pays, j’ai eu la chance d’en visiter vingt-sept. Cette longue période de ma vie a été parsemée par nombre d’expatriations, passant de la Russie, à la Géorgie, de l’Azerbaïdjan à l’Albanie, où je réside actuellement. Ainsi, il m’est difficile de rattacher mon « expérience Footballski » à un endroit, un pays ou un fait.

A défaut de longs discours, je vous propose la liste qui parle le mieux de moi, de cet amour de l’Est mélangeant culture et football. Une liste qui représente le mieux le voyage : celle des aéroports et des gares où je me suis aventuré – tout en présentant mes excuses aux nombreuses villes et régions que j’ai visitées en voiture. Cadeau.

Aleksin, Almaty, Astana, Athènes, Atyrau, Bakou, Batumi, Berat, Bratislava, Brno, Budapest, Brzeg, Bydgoszcz, Carnikava, Celje, Cheboksary, Chelyabinsk, Chisinau, Cracovie, Ekaterinburg, Fershampenuaz, Ganja, Gliwice, Inowroclaw, Jelgava, Jurmala, Kaliningrad, Katowice, Kaunas, Kazan, Kiev, Kharkov, Khimki, Kopeysk, Kosice, Kyshtym, Ljubljana, Lodz, Lutsk, Lviv, Magnitogorsk, Maribor, Marijampole, Minsk, Modlin, Moscou, Mykolaiv, Mytischi, Nizhny Novgorod, Nizhny Tagil, Novosibirsk, Odessa, Olomouc, Omsk, Opole, Parizh, Pärnu, Pisek, Poltava, Poznan, Prague, Pushkino, Riga, Ruda Slaska, Rustavi, Ruzaevka, Saint-Petersbourg, Samara, Saransk, Sergeev Possad, Sofia, Sosnowiec, Tallinn, Tbilisi, Tirana, Torun, Trakai, Tula, Tyumen, Ufa, Varsovie, Vienne, Viljandi, Vilnius, Voronezh, Vynnitsia, Wroclaw, Yaroslavl, Zabrze, Zilina.
Et : Zlatoust.

Pierre Vuillemot

« Pierre Vuillemot par Julien Fluxke »

Pierre Vuillemot – Présent depuis 2014 – Slovaquie ; République tchèque

Quand on est à Moyeuvre-Grande, le principal centre d’intérêt se trouve à trente minutes de bagnole. C’est une ville qui s’appelle Metz et que l’on rejoint en traversant des zones industrielles désaffectées, des centres commerciaux où l’on peut acheter des pneus, des outils de jardin ou se baffrer de nouilles au bœuf sauté dans un resto asiatique proposant des buffets à volonté. En regardant vers l’Est, on devine la frontière allemande, mue au gré des années et des régimes politiques. Aujourd’hui, elle est bel et bien fixée et ceux qui la traversent en profitent pour se taper un autre buffet à volonté, fait de femmes bien en chair et de salades de pâtes. Ou bien vont faire leurs courses dans un supermarché où l’on redécouvre la notion de pouvoir d’achat.

Pierre n’a pas son permis. Le jour où ce branleur de province se décidera à faire comme tous les siens qui, dès leur dix-huitième anniversaire, ajoutent un bout de carton (aujourd’hui plastifié) rose dans leur portefeuille, il pourra à son tour traverser la frontière comme bon lui semble. Non pas pour aller voir les filles, mais plutôt pour garnir le coffre d’un incassable break suédois de pizzas surgelées vendues par packs de trois, c’est son péché mignon. Il y a encore quelques années, Pierre aurait pu ajouter au tableau quelques bacs de Rothaus Pilsner, mais il a préféré laisser tomber la bibine et ne martyrise désormais son corps qu’à coups d’aiguilles qui lui distillent sous la peau non pas une quelconque saloperie opiacique, mais de l’encre noire.

Chaque tatouage raconte une histoire, la rengaine est connue. Ceux de Pierre sont autant de formes de résistances à des chromosomes qui ont décidé d’être aussi mal-branlés qu’un schéma tactique de… On s’en fout, l’heure n’est pas aux débats tactiques qui n’intéressent que les branleurs ayant perdu toute notion de plaisir brut dans le football. Mais ces chromosomes de merde ont un sacré vilain défaut : ils l’empêchent de voyager continuellement comme nombre de ses camarades d’écriture.

Quand le reste de sa team Footballski se tape du goulash en Hongrie, des pils en République tchèque, des sarmas en Croatie, des cevapis en Serbie ou de la vodka en Russie, le tout arrosé d’un paquet de matchs de foot plus ou moins pourris (mais plus c’est morbide, mieux c’est), Pierre se rappelle qu’à dix-huit ans, au lieu de passer son foutu permis, il s’est embarqué dans une aventure un peu folle : parler d’un football que les exigences éditoriales des médias occidentaux empêchent de traiter à sa juste valeur. Celui de l’Est. Mais à l’Est de quoi ? Pendant un moment, on a cru que la Finlande et l’Autriche pourraient se tailler une place de choix dans ce magma naissant. Finalement, Helsinki et Vienne se sont retirés d’elles-mêmes et Footballski s’est centré sur les anciennes RSS, avec la Grèce et Chypre dans le rôle des guest-stars, sans oublier la RDA, fruit du lobbying d’un apprenti-journaliste qui a finalement dû se mettre en retrait au terme d’une semaine spéciale, restée dans les archives de l’histoire du site, au même titre que le pays concerné est resté dans les archives de l’Histoire, avec un grand H.

Footballski, c’est ça, finalement. Une bande de branques qui lâchent certaines idées après des semaines de tractation et de recherches pour des semaines spéciales voulues. Des gaillards qui, malgré tout, portent le site dans les moments-clés, qui traversent l’Europe pour se payer des histoires improbables à vous conter. Footballski, c’est une histoire de branques arrivés par hasard dans le monde des médias. Mais de beaux branques – à quelques exceptions près.

Pierre, ses histoires à lui, on les retrouve du côté de deux pays qui n’ont été qu’un pendant pas mal de temps. Et qui, tout en douceur, à l’instar de son caractère véritable qui se cache derrière la carcasse du skin lorrain, ont poursuivi leur avenir séparément. Chez Pierre, les voyages à l’Est se sont construits d’une autre manière. La culture, au sens large, est devenue son terrain de jeu. Cette Tchécoslovaquie, il l’a lue avec Milan Kundera. Il l’a parcourue dans l’imaginaire de Karel Čapek. Il l’a dégueulée en compagnie d’Ivan Klíma. La littérature et le cinéma ont été sa porte d’entrée vers ces deux mondes. Slovaquie. Tchéquie. Deux échappatoires qui l’ont emmené jusqu’ici. Et pas en Allemagne, bien qu’il conserve malgré tout une filiation obligatoire avec le football et la Bundesrepublik grâce à un somptueux ancêtre nommé Sepp Herberger.

Il y a quelques mois, Damien Dole, de Libération, lui posait une question qui ressemblait plus ou moins à ça : « Quel est l’avenir du site ? Les futurs projets ? ». Croyez-le ou non mais de sources sûres, Pierre a eu l’air d’un con à ce moment-là – ce qui est plutôt décevant quand on est censé être rédacteur en chef. La réponse fut simple et Pierre tend à la croire symbolique de l’esprit de ce site et des gars qui le portent : « La Coupe du Monde, déjà. C’est important, c’est la Russie. Du coup, on écrit sur l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, en essayant de retracer la grande Histoire du football soviétique, société par société », tout en ajoutant, pour conclure cette réponse : « Après, pour être honnête, je ne peux pas te dire ce que l’on a prévu de faire dans les prochains mois. On n’en donne peut-être pas l’impression, mais c’est l’anarchie ce qu’il se passe derrière. » Qui a dit que la faucille et le marteau faisaient la loi chez Footballski ?

Samedi. Deux heures du matin. Quatre heures de sommeil depuis la dernière fois. Pierre ne sais plus quand. Beaucoup de cafés – globalement, telle est sa vie depuis ces dernières semaines passées à jongler entre différents projets, faussant une mort numérique, telle le pire des faussaires, tout en essayant de finaliser un site monté par la force des mains d’un Polonais et d’un Slovaque – notez d’ailleurs qu’à 2h03, Pierre viens de péter toutes les redirections et que le Polonais l’a engueulé. En attendant, Footballski continue d’être cette micro-société. Celle où l’extrême gauche et l’extrême droite se côtoient, où Kosovars et Serbes se pintent ensemble. Celle qui s’éclate, qui se révolte, qui s’engueule, qui se réconcilie. Parfois. Celles de journalistes côtoyant des bras-cassés. Celle de bras-cassés filant quelques leçons aux journalistes. « Footballski, c’est ce beau bordel qui se suicide avant de se rétracter. En attendant de crever, autant vous emmerder encore un peu. » dira-t-il.


Julien Fluxke

« Julien Fluxke par Pierre Vuillemot »

Julien Fluxke- Présent depuis 2016 – Allemagne de l’Est

Trois heures du matin, dans l’arrière-cour d’un entrepôt. Un dernier quidam attend son tour avant la fermeture du lieu, le tout porté par le bruit de fond d’enceintes vieillies par le temps. Cette journée fut longue, sans café ni bière, une simple gamelle d’une salade mal cuisinée pour porter un estomac à sec. Pour couronner le tout, un mur vient de tomber et voilà que des centaines de personnes se sont pressées, en toute hâte, dans ce lieu qui est le nôtre.
Femmes, hommes ou enfants, la plupart se sont fait éjecter sans y recevoir le précieux sésame. La vie sera certainement dure pour eux ; qu’importe, pour moi la journée prend fin, le temps de bazarder ce dernier gonze aux fraîches rouflaquettes et à la pompadour travaillée, déposée sur le sommet d’une gueule tout droit sortie du monde de Simonin.

Prénom ? – lâché-je d’un air blasé.
Julien.
Nom ? Fluxke. F-L-U-X-K-E.
Votre accent, là, il vous vient d’où ? Barbès, m’sieur – les yeux fatigués et la gueule rougie.
Ce n’est pas l’Allemagne de l’Est, ça. – C’était, déjà, la phrase de trop.

S’en suivit une explication dans les règles de l’art, le tout porté par une gouaille qui nous était encore inconnue pour l’époque. Durant de longues minutes, ce M. Fluxke m’expliqua les quelques raisons de ses voyages incessants chez notre ex-voisin de l’Est dans un discours saccadé. « Alors, vous savez, ça va vous paraître étrange, mais … En fait … Y a d’abord eu la LV2 allemand ! Mais … le militantisme de gauche, vous savez ? Bah forcément, je me suis intéressé à votre pays-là. Enfin à votre voisin ! Enfin, à votre ancien voisin. Vous comprenez ? »

Non.

Pour être tout à fait honnête, la seule chose qui me retenait de ne pas le dégager comme les précédents était la passion qui l’animait. Si le discours du gaillard n’était, au début, pas dès plus clair, il savait le porter avec vigueur et force. Même un vendredi, à trois heures du matin, nuitée de fin de service.

« Pour faire simple : l’Allemagne de l’Est, moi, je l’aime. Pas que j’aime particulièrement la dictature, comprenez bien. Mais pour cet Est-là, c’est les petites histoires de personnes toutes différentes les unes des autres qui, à force de vivre dans cette dictature, on finit par oublier qu’ils y étaient… En dictature. Comprenez ? Surtout quand elle dure 40 ans ! La dictature ! Comprenez ? » Le discours du Barbésien se faisait de plus en plus limpide et, s’il ne m’avait pas encore convaincu, il avait au moins le mérite d’être le personnage le plus intéressant de la journée. Cette putain de longue journée.

« Toi, regarde, s’emporta-t-il, ne prenant même plus le temps de me vouvoyer, tu vis dans ton Allemagne depuis quoi ? 20 ans ? 30 ans ? Tu n’as jamais foutu les pieds à l’Est, ça j’suis sûr ! Tu ne peux pas comprendre que, sur ces 40 ans, pendant que tu avais la phase dorée du soleil, que tu buvais ton Coca-Cola et te payais tes Krumpa, des générations se sont succédé dans cette prison à ciel ouvert. »Alors, nous discutions.

Les minutes défilaient et ce travail n’en était plus un le temps d’une rencontre. On parlait de notre Allemagne, de nos voyages, de nos expériences communes pourtant distantes de quelques kilomètres. Julien, lui, voyageait dans cet Est désuet, s’arrêtant de ville en ville, souvent pour discuter avec ces taulards de la vie ou pour partager quelques instants d’un match de football.

« Moi, j’ai appris que ce football, celui de l’Est, ce n’était pas comme le tien – chez moi, le football était celui porté par les Kaiserslautern, les clubs de la Ruhr ou ceux de Bavière, lui avais-je expliqué. À côté des gros noms que sont l’Energie Cottbus, le Hansa Rostock et le Dynamo Dresden, j’ai pu découvrir des centaines de clubs et d’histoires ! Le Wismut Aue, le FC Magdebourg, Chemnitz, Zwickau, Halle /Saale, etc. Tant de noms, tu comprends, Pierre ?! » En plus de ses beaux discours, Julien savait aussi lire le prénom de ce badge déposé sur ma chemise.

Le football semblait pour lui un moyen de séduire les gens. De se trouver une voie de passage vers notre monde à nous, loin de celui qui était le sien, celui qu’il « ne faut pas limiter seulement à ces 40 ans de dictature politique. Certains ont vécu un idéal ici, reprenait-il. Ce monde, c’était celui de la paix et de l’amitié entre les peuples, du rempart contre le fascisme. Tout simplement, car nous avions une vie à côté, un quotidien, des loisirs, une culture … Moi, je viens de Barbès, mais j’ai embrassé tout cela. Je me suis inscrit corps et âme dans cette société. » Des années après la chute de ce mur et cette première rencontre, Julien et moi pouvons vous le dire : ces disparités entre ex-RFA et ex-RDA existent toujours.

À la question « pourquoi nous ? », celui-ci se calma instantanément, lançant dare-dare un nouveau discours argumenté et finement mené. Il savait y faire. « Pourquoi vous ? Eh bien … J’ai l’impression que cet entrepôt ; que toi et ces autres gars, vous n’allez pas dégueuler à l’écoute de mes histoires. Que vous ne jugez guère tous ces discours sur le football et sur cet Est qui n’est plus depuis ce jour. »

Alors qu’il devait être ce quidam dégagé à la va-vite de cet entrepôt de nuit, Julien a été accepté chez nous quelques heures après le début de ses belles paroles entrecoupées de gestes gras et de rires francs. Depuis, il n’a guère changé.

Les papiers en poche, un autre monde pouvait s’ouvrir à lui : celui du journalisme. « La première fois que l’on s’est vu, je ne te l’ai pas dit, mais c’était mon rêve. Passer ce mur était l’occasion pour moi d’ouvrir un nouveau chapitre sur ma vie. Celui de conter les histoires. Celles de cet Est que j’ai connu. J’aime cette idée de conserver un rétroviseur à portée de main. Et tant mieux si tout cela continue à nous faire vibrer. Toi, moi, cet entrepôt et ceux qui n’y sont pas encore. » Heureusement, je n’ai pas expédié ce gars de Barbes à l’Est de nulle part.

Pierre-Julien Pera

« Une aventure roumaine »

Pierre-Julien Pera – Présent depuis 2015 – Roumanie ; Estonie

Mais pourquoi? – Cette question, je l’ai entendue cent fois. A la fac, en soirée, au détour d’une conversation… Pourquoi un Français veut-il venir en Roumanie et apprendre la langue quand tous les Roumains – ou presque – rêvent de vivre à l’étranger? La question se pose en effet. Surtout quand la deuxième couche arrive: non, ma famille n’est pas originaire du pays et non, je ne me suis pas entiché d’une roumaine. La vie est tout simplement faite de moments décisifs.

Dans mon cas, le premier moment décisif intervient à l’automne 1998. Fraîchement auréolé du baccalauréat et parti de chez papa-maman, le futur prof d’histoire-géo que j’espérais être (et que je ne suis jamais devenu) est interpellé par un voisin: « notre assoc’ étudiante organise une réunion à Bucarest. Un Espagnol s’est désisté, tu ne veux pas le remplacer? » Je n’ai jamais connu Antonio – ou José d’ailleurs, je ne sais plus – mais quelle bonne idée il a eu. Trois semaines plus tard, me voila dans un bus puis en train, en direction de Bucarest. Obtenir un visa pour la Roumanie n’est pas mince affaire. Il nous faut passer deux jours en Hongrie, à Budapest, pour l’obtenir. Il faut ensuite passer la frontière. Dans le train arrêté en rase campagne, les douaniers, Kalashnikov en bandoulière, sont peu enclins à laisser passer le petit Français un peu perdu que je suis alors. Les pourparlers durent près de vingt minutes. Bien moins que pour l’étudiante hongroise qui fait partie du groupe. Mais il fallait bien ça, et dix nouvelles heures de trajet, pour tomber amoureux.

Ma vie a donc basculé en ce mois de décembre 1998. Je tombe amoureux. Non pas d’Adina, qui m’accompagne partout et tout le temps, juste pour le plaisir de parler français. Délaissant les réunions de l’association dont je ne fais même pas partie, je tombe au fil des jours aussi amoureux de Bucarest qu’Adina l’est de la France. De retour à la maison, le choix est évident. Adieu cours d’histoire-géo! Mes études sont désormais centrées sur la Roumanie. Elles me portent de Montpellier à Paris et Bucarest pendant des années. Sans oublier les crochets à Brașov ou Sibiu. Internet n’est encore que balbutiant et les réseaux sociaux inexistants. J’ai revu Adina. Une fois, quelques années plus tard. Elle était en France, tandis que je cherchais à passer mon temps en Roumanie.

Dinamo Bucarest – 2002 | Pierre-Julien Pera

Les années passent, et vient le deuxième moment décisif. Il intervient très précisément le 27 avril 2006. Une soirée inoubliable. Ce soir-là, le Steaua Bucarest passe à quelques secondes d’une finale de Coupe UEFA. C’est Massimo Maccarone qui, de la tête, brise le rêve à la 90e minute du match. Après avoir copieusement dominé le match aller et mené 2-0 au retour, le Steaua est battu 4-2 par Middlesbrough. C’est la fête dans le pub irlandais en bas de chez moi, à Montpellier. Je n’avais pas manqué de me faire remarquer en arrivant avec mon maillot du club bucarestois. Les Anglais charrient un peu, tout en nous payant une bière pour nous réconforter. Nous? Oui. Car Vlad aussi a vu le maillot, n’en croyant pas ses yeux, et s’est joint à moi pour suivre le match. Dès le premier but inscrit par Boro, peu avant la mi-temps, Vlad est persuadé que tout est perdu. Il le sait, il a déjà tout compris alors que je refuse d’y croire. Mais c’est lui qui a raison. S’ensuit une nuit entière à disserter sur ce match, et sur la « mentalité » roumaine. Après l’avoir religieusement écouté pendant toute la nuit, je ne rentre me coucher qu’au lever du soleil. Le lendemain, j’écris mon tout premier article sur un petit site dédié au football que j’ai découvert quelques mois plus tôt. Un premier article qui en a appelé bien d’autres, dédiés à la Roumanie durant pas loin d’une dizaine d’années. Je n’ai jamais revu Vlad. Et alors que le Sportul Studențesc qu’il aimait tant a disparu, j’ai gagné grâce à lui une envie débordante de partager mon amour fou pour la Roumanie et son football.

Match de Liga 4 bucarestoise à la Baza Romprim. Entre le Romprim et l’AS Tricolor ; Mai 2017 | Pierre-Julien Pera

Avec les années, nous avons vieilli, fondé nos familles, et notre site a cessé d’être alimenté, victime de notre manque de temps mais également de l’apparition des réseaux sociaux qui ont peu à peu fait disparaître les discussions enflammées de notre petite communauté. C’est alors que Footballski est apparu comme une évidence. Après avoir regardé – avec une certaine nostalgie de père de famille sédentaire que j’étais devenu – ses images de la semaine et autres articles historiques, j’ai décidé de proposer mes humbles services.

Aujourd’hui, lorsque cette fameuse question « Pourquoi? » m’est posée, ma réponse est simple. C’est par amour. Par amour pour Bucarest, puis pour tout un pays au fil des ans. Et un peu pour son football aussi. Car, si le haut niveau a perdu de son intérêt, les divisions inférieures sont une véritable bénédiction. Généralement plutôt amateur de DH ou de matchs de district plutôt que le Ligue 1, j’ai découvert avec les divisions inférieures roumaines un monde enchanté. Un monde parfait, où les terrains ne le sont que rarement, mais où la joie et le plaisir sont partout. Un monde fabuleux que j’ai enfin eu la joie de faire découvrir à mon ado de fils cette année. Et qu’il a immédiatement adoré. Désormais, lui sait pourquoi…

Aller chercher le ballon à chaque touche. Floreasca, Liga IV ; Mai 2018 | Pierre-Julien Pera

Raphaël Brosse

« Entre Pologne et Hongrie »

Raphaël Brosse – Présent depuis 2016 – Hongrie

Nous avons tous eu, à un moment de notre vie, un déclic, quelque chose qui a fait naître puis grandir en nous un intérêt pour l’Europe de l’Est. Certains ont eu un coup de cœur soudain pour un joueur ou une équipe nationale, d’autres se sont passionnés pour un championnat ou un club en particulier suite à des parties acharnées sur Football Manager, alors que d’autres encore ont succombé aux charmes d’une beauté slave (comment leur en vouloir ?).

Il y a également ceux qui, comme moi, se sont aventurés au-delà de la limite jadis symbolisée par le Rideau de fer. En 2014, le jeune étudiant insouciant que j’étais est parti faire un stage en Pologne. J’ai découvert Varsovie, son histoire tourmentée et ses vestiges communistes côtoyant des gratte-ciel grimpant de plus en plus haut. J’ai aussi découvert le stade du maréchal Józef Piłsudski – qui, naming oblige, s’appelait Pepsi Arena à l’époque – et la ferveur incroyable des supporters du Legia. J’étais dans un bar plein à craquer le soir où la bande d’Adam Nawałka a fait chuter l’Allemagne, sacrée championne du monde l’été précédent. Ce séjour n’a duré que quelques mois, mais il a fait poindre en moi un réel attrait pour l’Europe de l’Est. Et pour son football.

Une fois revenu en France, j’ai continué de suivre d’assez près les performances du Legia Varsovie et de la sélection polonaise. C’est à cette période que je suis tombé sur un média plutôt sympathique du nom de Footballski. Au moment de l’Euro 2016, j’ai sauté le pas et j’ai contacté leur rédacteur en chef afin de savoir si je pouvais leur donner un coup de main. Ma première mission a été d’écrire un article sur… l’Albanie (qui n’était pas vraiment prisée). Lorsque j’ai officiellement rejoint l’équipe et qu’il m’a été demandé de choisir un pays de prédilection, j’ai opté pour la Hongrie. Certains y verront peut-être une volonté de rendre hommage à la pluriséculaire amitié polono-hongroise, mais c’était surtout car le football magyar était – à tort – un peu délaissé au sein de la rédaction, ce qui ne semblait pas choquer mes collègues slovaques et roumains.

Cela fait donc désormais plus de deux ans et demi que j’écris pour Footballski, aussi souvent que possible même si mon emploi du temps personnel m’impose parfois de réduire la voilure. J’aime la liberté dont nous disposons, celle de prendre le temps de mener des recherches approfondies et de publier de longs articles. Et ce ne sont pas les idées de sujets qui manquent. Car je m’en suis rapidement aperçu : le football d’Europe de l’Est est une source d’inspiration intarissable.

Antoine Jarrige

« L’amour d’une Russie »

Antoine Jarrige – Présent depuis 2015 – Russie

Mon histoire avec Footballski remonte il y a de nombreuses années, longtemps même avant la création du site internet. Alors en cours d’histoire-géographie en troisième, je découvre une histoire, une culture, une région qui m’intrigue, la Russie. Que ce soit par son immensité, sa riche histoire avec notamment un vingtième siècle riche en rebondissements et sa culture si différente de la nôtre, la Russie a toujours été un pays qui m’a intéressé et questionné.

Grand amateur de football, je tombe par hasard un jour sur un match du championnat russe diffusé en direct sur l’ancienne chaîne Ma Chaîne Sport. Je ne le savais pas encore mais ce Zenit-Dinamo allait être le premier d’une très longue série. Le samedi midi se transforme en rituel, foot russe avant le repas ! Sous les commentaires d’Alex Texeira, je découvre un football méconnu en France et la douce mélodie de l’hymne de la Première Ligue Russe trotte dans ma tête au quotidien. Commençant tout doucement à élargir ma twittosphère je tombe sur quelques tweets obscurs d’un site internet qui ne dépassait pas les 750 abonnés à l’époque, un certain Footballski. Je commence à suivre et lire les articles de ce jeune site et je décide de postuler pour parler du football russe que je suivais depuis déjà quelques temps …

C’est ainsi que l’aventure Footballski commence avec notamment un premier article sur le grand Ural Ekaterinbourg, mon club préféré en Russie. Dans quoi me suis-je embarqué ? Moi qui n’avais jamais fait la moindre étude de journalisme, je me retrouve à faire des recherches et à taper sur le football russe mais pas que. Comment aurais-je pu imaginer à l’époque que j’allais occuper mes repas de midi d’étudiant à regarder les highlights du championnat albanais ? Comment aurais-je pu imaginer à l’époque que mon ordinateur allait planter après avoir fouillé les profondeurs de l’internet turkmène pour tenter d’écrire un papier juste avant le mondial 2018 ? Footballski c’est ça en réalité, des choses auxquelles on ne pouvait s’y attendre, comme notamment lors de mon premier FootballskiTrip en août 2015.

Championnat du monde de foot à 7 de Moscou | Thomas G.

Juste avant le match Sparta Prague-CSKA Moscou (le match tant attendu de notre séjour en République Tchèque), nous décidons d’aller discuter avec quelques supporters russes présents juste devant le stade. J’étais loin d’imaginer que deux ans plus tard j’allais tomber amoureux de Natacha, la sœur de Vladislav que nous avons rencontré à Prague, avec qui je suis depuis déjà deux ans. D’un français parfait, Vlad nous parle de son équipe et du foot européen en général. Toujours en contact via Facebook, je décide de passer le pas et de me rendre pour la première fois de ma vie en Russie pour visiter Moscou. Et c’est là que je fais la rencontre avec la culture russe, avec l’âme russe, avec l’accueil et la générosité russe, et surtout de Natacha !

Footballski ce n’est pas juste une bande de potes qui tentent de mettre en lumière un football peu reconnu en Europe occidental. Pour moi Footballski est une institution, un moyen de comprendre les événements encore récents que ce soit en ex-Yougoslavie ou en Géorgie, mais aussi de comprendre et d’anticiper ce qu’il se passera dans le futur. Je pense notamment à deux rencontres marquantes dans nos voyages estivaux qui nous emmènent aux quatre coins de l’Europe de l’est, Nedim de Mostar et les Ballistet de Tetovo. On avait déjà vu des coins pas très joyeux que ce soit au Kosovo ou en Géorgie, mais la Bosnie-Herzégovine reste comme mon voyage le plus marquant avec Footballski. Que ce soit quand Nedim nous disait que l’endroit dans lequel on assistait à un concert était jonché de cadavres de civils abattus par tirs de snipers, lors de la visite de l’exposition sur Srebenica à Sarajevo, ou encore quand on discute avec des ultras et qu’ils nous disent qu’ils sont prêts à prendre les armes pour repousser leurs voisins, on se dit que les choses n’ont pas vraiment évoluées. Footballski, vous l’avez compris, ce n’est pas que du football, ce n’est pas que des saucisses-bières à la mi-temps d’un match, c’est une réalité et une mise en lumière d’un quotidien différent du nôtre. Un quotidien où le futur est reste trouble, et pour oublier cela, direction le stade de football pour se changer les idées, pour exprimer ses opinions et surtout pour voir ce spectacle magique !

Connaissances footballistiques, nouvelle langue, nouvelles cultures, découverte, dépaysement et surtout l’amour voici ce que m’a apporté Footballski !

Damien F.

« La découverte comme force de vie »

Damien F. – Présent depuis 2014 – Croatie ; Slovénie ; Kazakhstan

Je ne sais plus trop comment c’est venu. Il me semble que c’est une heureuse partie de Football Manager qui m’a amené à prendre Maribor et à gagner des titres. A l’époque, je n’avais probablement aucune idée d’où se trouvait précisément la Slovénie en Europe. Comme je gagnais des titres et je faisais de beaux parcours en Europe, je reprenais Maribor à chaque nouvelle édition de Football Manager. Puis un jour, j’y suis allé. Je me suis retrouvé à vibrer comme jamais à Ljudski Vrt pendant un Maribor-Celje. Mes débuts.

J’ai commencé à écrire sur le football slovène et croate pour un site que j’avais connu quelques mois plus tôt tout en y connaissant strictement rien. Je faisais juste un suivi des résultats et de ce qu’il se passait journée après journée. Ce n’était pas forcément très intéressant mais il faut bien dire que je kiffais. Et puis, j’étais étudiant. Enfin je faisais des études qui ne m’intéressaient pas, donc j’avais du temps pour m’intéresser à ça.

On était plusieurs à écrire sur le football de l’est pour plusieurs sites. Et un jour, on me contacte dans une optique de regrouper tous ces rédacteurs pour former LE site de référence sur le football en Europe de l’est ! Une grande idée. Bien sûr que je suis partant ! Je commence à lire pas mal de trucs sur les Balkans, à contacter des personnes et petit à petit, je commence à mieux connaître la zone et l’environnement du football local. A côté, la personne qui a rassemblé toutes ces énergies laisse un message sur notre conversation pour dire qu’il part en Roumanie. Ça tombe bien, je suis libre, entre deux petits boulots peu trépidants. Je ne m’attendais à rien. Je suis reparti sous le charme. Un journaliste phare du pays prend une journée pour nous faire visiter Bucarest, le président de la fédération nous reçoit durant deux heures, des fondateurs d’un club de foot nous reçoivent chez les parents de l’un d’eux, on se saoule à l’eau de vie et au vin fait maison. Dissertation sur la Bessarabie comprise. On repart à 4h du matin, bien ivre, avec des stickers Besarabia e Romania plein les poches. C’est quand même cool la Roumanie !

Les articles passent, le petit site grandit. Et à ce moment, il est ma seule fierté. J’ai le sentiment de faire quelque chose m’élevant, contrairement à mon travail. Petit à petit, je rencontre aussi les rédacteurs, de qui je suis si loin et finalement si proche à la fois. On vit de beaux anniversaires et de beaux voyages. Prague, Tbilissi, Skopje, Mayoeuvre-Grande, Aulnay-sous-bois… A l’Est, nous faisons d’étonnantes rencontres de gens d’une gentillesse, d’une disponibilité et d’une générosité qui m’étonnent toujours autant, cinq ans après l’avoir découvert en Roumanie. À chaque fois, on est reçu comme si on était des journalistes travaillant pour un grand média ! Alors que l’on est juste des bénévoles, prenant dans notre bourse et sur nos congés ces moments à visiter des clubs parfois connus, parfois improbables. Mes amis, plutôt adeptes des semaines de vacances à Lloret de Mar, ne comprennent pas que je passe mes vacances dans le quartier albanais de Skopje, ni que j’aille dans des stades vides à Tbilissi. D’ailleurs, j’ai évité de leur raconter que durant trois jours à Prague, j’ai de mon plein gré décidé d’aller visiter la petite ville industrielle de Pardubice pour découvrir son stade délabré sous la pluie. Et puis, de toute façon, qui ça pourrait intéresser l’histoire industrielle de Pardubice, la rivalité avec sa voisine bourgeoise Hradec Kralove ? Personne, et c’est logique.

Dans une époque où personne ne s’intéresse à son prochain, où tout le monde est centré sur soi-même, Footballski a le mérite de s’intéresser aux personnes, à qui elles sont, leur condition, leur identité, leurs valeurs, leurs rêves. Et chaque personne que l’on a pu rencontrer, grâce au prétexte du football, nous a enrichi humainement. En nous racontant son histoire et celle de sa communauté. Parfois avec véhémence, parfois avec calme, parfois avec passion, parfois avec réserve. C’est pourquoi j’ai toujours pris plaisir pendant mes vacances à traverser la Roumanie, à me lever à 6h pour aller à Strumica, à revenir à 23h en dormant à moitié dans des bus ou des trains pas toujours confortables. Mais aussi à aller dans des parcages adverses à Gori, à manger un plat albanais avec nos hôtes à Tetovo, à arriver à la mi-temps de matchs à Bratislava ou à Ploiești.

Sans rapport direct avec le football (pour une fois), je me marie avec une Kazakhe. Un mariage au fin fond de la Dordogne avec un adjoint au maire qui n’a jamais réussi à prononcer le nom de ma femme, ni celui de ses parents. Dans mon entourage, presque tout le monde croyait au mariage arrangé. Mais j’aime le Kazakhstan, les Kazakhs. Leur façon de recevoir, leur générosité, leur fierté. La première fois que je suis arrivé dans la famille de ma femme, une table qui n’en finissait plus remplie à ras bord m’attendait. On est ensuite allé voir des amis de sa famille à Pavlodar. J’ai passé un repas d’une convivialité que je n’avais connu auparavant (et que je n’aurais jamais pu imaginer). J’ai dû m’éclipser avec regret pour aller voir un match de l’Irtysh. En revanche, quand ma femme est venue chez ma mère, elle a reçu en tout et pour tout un thé et un biscuit. En se demandant ce qu’elle avait bien pu faire pour être reçue de cette façon.

Et moi qui n’aurait pas pensé aimer ce type de ville, j’ai finalement aimé Astana. Et forcément, son équipe de football. J’ai rarement connu une joie aussi intense que celle que j’ai eu dans l’Astana Arena lorsque Astana a battu Rennes. Et j’étais dévasté au retour, dans le parcage extérieur du Roazhon Park. Sur place, je me suis aussi fait des amis, d’abord en les interrogeant sur le football local, en m’intéressant à eux. Jamais je n’aurais pensé que j’aurais pu faire tout ça. Si j’ai rencontré autant de monde, découvert autant de choses, c’est grâce à Footballski. Et malgré la vie de famille, la vie professionnelle et les projets personnels, j’espère que je continuerai encore pendant quelques temps à barouder en Europe, à la découverte d’histoires. Et lorsque la page se fermera, je resterai fier pour toujours de ce que j’ai fait, de ce que j’ai écrit. Mes souvenirs me suivront dans ma tombe. En espérant que d’ici-là, je réussisse à œuvrer pour mes propres croyances, en contradiction avec les réalités d’une époque où l’idéologie du vide a prévalu sur toutes nos croyances et notre identité.

Martial Debeaux

« Le rêve d’Icare »

Martial Debeaux – Présent depuis 2015 – Grèce

Comment aimes-tu autant un pays et son football, sans avoir aucune attache avec celui-ci ? Cette question, qu’on m’a tant posée et qu’on ne cessera sans doute jamais de me poser, ferait un bel exercice de dissertation. Pourquoi, alors ? Pour un tas de raison. Des vacances, enfants, passées à arpenter en famille un pays qui ne semble jamais être à court de merveilles. De ces époques estivales qui sentent bon les tours préliminaires de la Coupe UEFA, ou la légendaire Coupe Intertoto et ses affiches improbables. Cet enfant pas encore passionné d’histoire-géographie, mais qui en prend plein la vue sur la terre de la démocratie et de la mythologie.

Le hasard, aussi, de grandir au même endroit (quasiment au mètre près) d’où est issu un joueur pro qui fera dix ans de carrière en Grèce, passant par les plus grands clubs du pays, et qui deviendra petit à petit une référence, un guide indirect qui pousse à s’intéresser à son parcours. Et la chance d’être un enfant d’Internet aux débuts du streaming, qui rendent possible, depuis une maison près de Grenoble, le visionnage des matchs du Panionios, de l’AEK, de l’Olympiakos, du Panathinaïkos, du PAOK, et la passion qui s’en suit. Alors, avec le temps, le léger intérêt pas vraiment assumé s’est intensifié. Les quelques matchs regardés de manière éparse sont devenus de plus en plus nombreux. Pour devenir presque quotidiens.

Et Footballski, alors, dans tout ça ? L’étincelle qui a enflammé le bois sec, dirais-je. Je me revois, jeune étudiant en journalisme, en août 2015. Déjà passionné de foot grec, mais sans pouvoir vraiment l’exprimer. Et puis, des échanges, une proposition d’article test. La machine était lancée. S’en suivra un compte twitter, des articles par dizaines, de longues interviews, des rencontres, des numéros de téléphone, une interview dans la presse grecque, deux voyages à Athènes pour apprécier, une fois devenu adulte, le charme inégalé de cette ville, et bien d’autres choses encore, tant j’en oublie.

Près de quatre ans après, je ne suis toujours pas Grec. Ni mes parents, ni mes grands-parents, ni personne de ma famille. Je ne parle toujours pas la langue, malgré des débuts prometteurs vite abandonnés. Mais une chose est sûre : le meilleur est encore à venir.

Antoine Gautier

« Explorer des terres neuves en
marchrutka »

Antoine Gautier – Présent depuis 2015 – Géorgie

Toi qui aimes le football et l’écriture, on a lancé un projet il n’y a pas longtemps, ça pourrait t’intéresser. –Un rapide coup d’œil plus tard sur les papiers déjà produit et le pays avec le plus de potentiel et c’est décidé, je suivrai donc la Géorgie pour Footballski. Quand Damien, Bordelais et fan de Cheick Diabaté comme moi, me fait part de ce nouveau site qui parle du football de l’est en produisant des papiers longs, des reportages, en cherchant à avoir des angles plus intéressant, je ne me doutais pas que j’allais embarquer pleinement dans l’aventure.

Quatre ans plus tard j’ai donc découvert des coins sacrément reculés de Géorgie, de Macédoine, du Kosovo et de Serbie, de République Tchèque, de Bosnie, et bien plus encore. Tout cela car nous nous étions intéressés au football sous toutes ses coutures et que le football nous a servi de passeport précieux pour aborder directement la vie quotidienne dans les pays en question. Que ce soit avec Antoine, Damien ou Julien tous les souvenirs les plus marquants nous viennent de moment où nous avons pu être en contact avec des personnes authentiques, par le simple fait que nous partagions une même passion.

Football sous la neige, Saint-Pétersbourg | Antoine Gautier

J’ai des souvenirs de soirées à Tbilissi et de voyage en marchrutka dans les montagnes géorgiennes, de stades à la limite de l’abandon et de supporters bien chauds en Macédoine, de la ferveur des stades serbes et d’un déplacement à travers la Bosnie partagé avec les supporters du Velez Mostar. Aucun autre média ne permettra de vivre ce genre d’expérience. Alors pour toutes ces raisons, longue vie à Footballski.

Viktor Lukovic

« L’Histoire pour s’ouvrir les portes »

Viktor Lukovic – Présent depuis 2018 – Lituanie ; Lettonie

Né d’un papa historien et d’une maman romaniste, j’ai eu la chance de grandir dans un lieu entouré de livres consacrés à l’URSS. Mon grand-père, résistant, possédait lui aussi une bibliothèque extrêmement fournie consacrée à la Seconde Guerre mondiale. C’est avec cet homme que j’ai pu découvrir la grande Histoire. Lui, aussi, qui m’a fait visiter le musée de l’Armée de Bruxelles – alors gratuit – des dizaines et dizaines de fois. De là, la suite est logique, développant un intérêt profond pour le front de l’Est qui, pour le jeune que j’étais, revêtait un aspect mystérieux.

Tout cela ne doit être étranger au fait qu’en janvier 1991, alors âgé de 10 ans, je présentais, dans un cours d’actualité, devant ma classe, un article consacré aux affrontements de Vilnius entre indépendantistes et troupes soviétiques… J’imagine que la jeunesse forme le futur d’un homme. Pour couronner le tout, depuis tout ce temps, une rumeur au sein de la famille circule : nous aurions émigré de Prusse orientale au 18e siècle… Dans ma tête, l’histoire commençait. Pris d’affection pour la petite et courageuse Lituanie, nous ne pouvions – ma famille et ma personne – être que d’une seule origine.

Et puis, le temps passe et une passion vient en nourrir une autre. Outre l’Histoire, le football a très jeune pris une place importante dans ma vie. Je compris rapidement que ces deux sujets avaient tout pour coller, néanmoins un problème persistait. Pour cause : je vous parle d’une époque où trouver des informations sur le football lituanien n’était pas dès plus simple. Une époque où posséder un accès à Internet était rare, voire quasiment impossible. Pourtant, j’ai réussi. J’ai réussi à m’informer sur ce championnat et ce football. Ma chance à moi venait alors de mon voisin de quartier, à savoir une base de l’OTAN. La présence de cette base dans mon petit bled permettait à celui-ci de posséder une librairie offrant un vaste choix de magazines anglophones destinés aux militaires. Par miracle, l’un de ces magazines donnait les résultats des petits championnats dits exotiques. Les plaisirs de l’internet aux footballs sombres avant l’heure. Grâce à ces bouts de papier, j’ai pu assouvir mes premiers désirs de connaissances. Bien évidemment, tout cela n’allait pas s’arrêter en si bon chemin et, une fois un accès aux réseaux possible, je pus découvrir et avoir accès aux résultats et compositions de toutes les équipes du championnat grâce au travail d’une personne, l’archiviste Almantas Lauzadis (almis.sritis.lt). Les grands moments de cette jeunesse étaient les matchs de Coupe d’Europe que je pouvais suivre sur le télétexte de la chaîne allemande ARD. Une autre époque. Une même passion.

Curieusement, je me suis rendu pour la première en Lituanie en 2013, de nombreuses années après le début de cet amour pour ce pays. Point d’orgue de cette première : un match entre le Zalgiris Vilnius et St Patrick’s Athletic. Puis, l’année suivante, rebelote, avec une rencontre européenne face au Dinamo Zagreb … dont les dates seront finalement inversées, me conduisant à suivre ce match dans un café de Vilnius, croisant par la même occasion quelques Bad Blue Boys, formant les rangs pour une fouille approfondie de la police lituanienne. De quoi me filer l’envie d’écrire sur ce pays, cette Histoire et ce football. Footballski avait dès lors retenu mon attention. Recevoir des nouvelles fraîches du championnat et du pays, en langue française, était assez rare – et l’est encore. J’ai longtemps pensé à proposer mes services, avant de me raviser. Le journalisme, je l’ai pratiqué il y a quelque temps de cela, dans une rédaction sport de Belgique. D’autant que le présent, à ce moment-là, était également marqué par la naissance d’une petite fille me prenant du temps, de l’énergie et de la motivation. Le journalisme ne payant guère, tout cela semblait loin.

Et puis, finalement, me voilà à écrire ces quelques lignes… Il aura fallu un réseau social, un tweet sur le Zalgiris, pour voir quelques membres de ce site apparaître sur ma TL. Pour couronner le tout, voilà que ces gars me font du rentre-dedans, tentant de me séduire et de me brancher pour écrire sur du football lituanien… Bon, banco, je me suis lancé plein d’enthousiasme, renouant avec mes plaisirs de jeunesse, explorant des sujets, des parcours et des histoires qui auraient passionné l’adolescent que j’étais. Footballski m’a permis de comprendre plusieurs choses.

Premièrement, mes connaissances passées restaient superficielles. Secondairement, mes connaissances futures restent, elles, sans limites. Troisièmement, Pierre Vuillemot est un sacré enfoiré, disons-le. En attendant, peu importe que cela intéresse ou pas, mon but à moi reste de me faire plaisir. La meilleure des choses pouvant nous arriver étant d’éveiller quelques fibres passionnelles chez ces jeunes adolescents, futurs journalistes et rédacteurs de sites obscurs.

Hadrien François

« De Cendrars à Trasca, le voyage dans le sang »

Hadrien François – Présent depuis 2015 – Roumanie

L’avion me ramenant dans les douces contrées parisiennes de mon enfance prend son envol depuis l’aéroport international Otopeni de Bucarest. Assis près du hublot, je ne peux m’empêcher de penser que, le fait que je sois ici, en train de revenir de six mois passés en Roumanie, tient d’un enchevêtrement de coincidences et d’événements difficilement imaginables. Mais le fil conducteur de tout ce qui m’a poussé, moi petit étudiant débutant dans le supérieur, né en banlieue parisienne, à aller tenter l’aventure dans la capitale roumaine, c’est bien Footballski. Découvrir la Roumanie grâce au travail de mon père en 2008, y retourner en 2012, jusqu’à aller y vivre en 2018. Tel est le chemin.

Footballski est encore tout jeune quand Tristan Trasca, mon mentor depuis mes balbutiements dans la découverte du football roumain, m’ayant permis d’intégrer Footballski, nous propose le premier FootballskiTrip. Au programme, cinq jours en Roumanie en passant par Cluj, Sibiu et Bucarest pour voir du football et ce qui s’en rapproche. Chaque jour de ce voyage est béni. Le programme, lui, est simple : voir, vivre, raconter.

Quand j’apprends la tenue de ce voyage, je suis à Bucarest, vivant mes derniers jours d’un petit voyage improvisé se terminant à Giulești, le stade du Rapid Bucarest. Jeune adulte que j’étais, il me semblait difficile de faire comprendre à mes parents que j’allais rater les précieux cours qui m’étaient dispensés à l’Université Paris-Sorbonne pour voir du football en Roumanie. Qu’à cela ne tienne, Tristan écrira une lettre fort inspirée, allant jusqu’à invoquer Blaire Cendrars, qui terminera de convaincre ma génitrice. Ce premier FootballskiTrip sera pour moi extrêmement marquant, de par la nouveauté qu’il apportait.

Fini de parler football roumain depuis chez nous, en France. Nous étions désormais sur le terrain. Nous rencontrions des personnalités et devions absolument garder en tête chaque détail pour offrir à nos lecteurs la retranscription la plus fidèle de notre expérience. S’en est suivie une série d’articles bien reçus par vous, nos lecteurs déjà fidèles, qui nous ont poussés à renouveler l’expérience dans différents pays.

Real Success vs. Spicul Chiscareni | Thomas G.

Sans Footballski, je n’aurais pas pu, pas osé, mettre en avant le football roumain que j’aimais tant en écrivant sur lui en langue française. J’aime me dire qu’aujourd’hui, le nom de Gigi Becali et les problématiques du Steaua Bucarest ne sont pas inconnus pour certains. Que j’ai pu, aux côtés de mon éminent collègue Pierre-Julien, donner une bonne image de la Roumanie en France. Pays tant déprécié à tort.

Personnellement, aurais-je osé apprendre le roumain, et aller jusqu’à vivre seul à Bucarest pendant plusieurs mois sans ce site ? Rien n’est moins sûr. Footballski était un bouillon d’émotions et de connaissances mutuelles qui ne pouvaient que stimuler le rédacteur en herbe que j’ai toujours été. A le pousser à en donner toujours plus, sur le fond comme sur la forme pour que chacun des articles publiés sur le site soient une fierté vouée à perdurer dans le temps. Chaque rue bucarestoise, chaque siège de ces stades de Bucovine, chaque odeur de mititei la gratar me ramenaient vers ce site. Celui que j’ai fait encrer sur ma jambe pour qu’il ne meure jamais : Footballski.

L’avion se pose calmement sur le tarmac de l’aéroport Charles de Gaulle, et comme Footballski, mon expérience roumaine s’achève. Néanmoins, un sourire se dessine sur mon visage. Car comme on le dit dans les plaines de l’Albion, mon second pays de coeur : « don’t cry because it’s over, smile because it happened. ».

Lazar Van Parijs

« Blanche sera la ville »

Lazar Van Parijs – Présent depuis 2014 – Serbie

Tout a démarré un beau jour de mars 2012 lors que l’avion de l’association étudiante a atterri à l’aéroport Nikola Tesla de Belgrade pour une conférence étudiante. Tout dans cette rencontre a été mémorable. Il ne s’est pas passé une journée sans une péripétie ou une découverte culturelle. Nous étions si proches de Paris en avion, mais si loin de notre train-train quotidien que je ne pouvais qu’être interloqué. Passer tous les jours devant le bâtiment bombardé de la RTS, les Kafana, les Splavs, l’amitié franco-serbe de 1916, les Robocops dans toute la ville pour le derby entre le Partizan et Crvena Zvezda, les manifestations ultranationalistes, des discussions engagées, mais toujours courtoises, des verres à l’ancien hôtel Royal, etc. C’est ainsi que de fil en aiguille, en revenant à la maison, j’ai commencé à m’intéresser à la Serbie puis à naturellement étendre cet intérêt à la région, les Balkans jusqu’à pousser l’intérêt jusqu’aux pays post-soviétiques. L’attache et l’affection sont telles qu’aujourd’hui, ces différents pays sont devenus des lieux de villégiatures pour des vacances, voire même de travail.

Une question revient en boucle dans la bouche des amis, « Mais pourquoi ? » et il serait possible d’apporter tellement de réponses… Disons que la curiosité est un vilain défaut, que j’y ai toujours rencontré des personnes adorables. L’Histoire est, elle, à la fois si proche et si lointaine. J’ai pu apprendre et me faire mon propre point de vue que ce soit au travers de la littérature locale, de travaux universitaires, par exemple sur la représentation politique des minorités hongroises et bosniaques en Serbie, ou encore en travaillant à Belgrade, me permettant alors de voyager dans le coin. Le voyage, source inépuisable de découverte et d’excuse. Quel meilleur motif que d’aller skier en Géorgie ou au Kazakhstan en plein hiver ?

Sûrement Footballski. Avoir cofondé ce site il y a quelques années a été une expérience exceptionnelle. L’occasion d’apporter l’esprit Startup nation à l’Est. Tout voyage de l’autre côté est maintenant une excuse presque professionnelle. « C’est pour Footballski ». Les voyages ? C’est Footballski ! Les shots de Rakija ? C’est Footballski ! La passion ? C’est Footballski ! Ce site, c’est avant tout une excuse pour écrire, le football n’étant qu’un support pour véhiculer une passion. Passion qui se retrouve assez bien dans le football local, où les histoires extraordinaires sont multiples à l’instar de ces joueurs yougoslaves à la technique et à la motivation hors du commun qui ont illuminé le championnat de France, un peu comme les Pink Panthers et les braquages. Et si vous voulez en savoir plus sur les holds-up, demandez à Hadrien, c’est notre expert maison.

Mathieu

« Nuit de vodka, football et labada, tel est le haïku polonais »

Mathieu – Présent depuis 2015 – Pologne

Certains vous diront que le football ne doit pas être politique. Que le football n’est qu’un jeu. Que le football est un sport dont les supporters ne sont, au mieux que des pantins, au pire des décérébrés. Que le football n’est plus un sport populaire. Que le football n’est plus, tout simplement. Ces gens-là ont tort et ne lisent pas Footballski. C’est principalement cela qui m’a fait passer de l’autre côté de la scène, il y a trois ans, pour devenir rédacteur sur le fleuron du football de l’Est. Faire non pas partie d’une équipe, mais d’une petite famille. Avec son tonton bourré, comme partout chez vous.

Écrire pour faire comprendre – du moins tenter – que la Pologne et son football forment un tout difficilement dissociable. Une masse parfois compacte dont il est difficile, au premier abord, d’apprécier la beauté. Un pays dont je suis tombé amoureux au sens propre comme au figuré. Un pays qui méritait, il y a trois ans, une place de choix sur ce site.

Pour Footballski, j’ai dû faire des nuits blanches, boire du Spirytus pour oublier des défaites, braver le froid de Cracovie à Gdansk, pleurer sur le sort du Termalica Bruk-Bet, essayer de ne pas me faire corrompre par des dictateurs bolcheviks rédacteurs en chef prônant la censure. C’est une aventure qui ne s’arrêtera pas, car elle ne le peut pas. Elle sera nouvelle et encore plus belle. Vous n’avez pas fini de voir la Pologne à l’honneur, ses noms à rallonge et imprononçables pour le commun des mortels, son championnat si délicat ainsi que sa culture gastronomique fantastique. Longue vie à Footballski!


Par choix, certains rédacteurs actifs du site ne sont pas présents visibles dans ces lignes. Nous tenons à remercier : Radu, Thomas, Quentin, Vincent, Karim et Rémy. Un grand merci est spécialement adressé à J-P-N pour son aide tout le long de ces cinq années.

La rédaction de Footballski

2 Comments

  1. Ilhan 17 février 2019 at 16 h 29 min

    Salut les gars !
    Certes je suis cofondateur d’un site traitant du football d’un pays en particulier mais je tenais à vous envoyer un message en tant que simple rédacteur, peut-être parce que je suis touché par votre article.
    Je ne suis pas un lecteur de votre site mais j’ai eu la chance de travailler une seule fois avec vous j’espère encore le faire prochainement, ne serait-ce que parce que l’expérience était incroyable.
    J’espère sincèrement que vous serez toujours là, déjà parce qu’un projet de cette envergure est une véritable prouesse et surtout d’avoir tenu aussi longtemps à un tel rythme.
    Cependant, s’attarder uniquement sur des longs projets de fond plutôt que l’actualité est une belle idée et nous prions tous pour vous voir vous amuser encore.

    Bisous,
    De la part d’un mec qui a un poster d’Alexey Sorokin criblé de fléchettes depuis 2010.

    Reply
  2. Nico 22 février 2019 at 19 h 33 min

    Peu importe ce qui changera sur Footballski, je continuerai à vous suivre 🙂

    Parce que le football de l’Est, c’est vous !

    Reply

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