Jeudi 30 juin 2016. Ayant des attaches sur Marseille et un billet qui n’attendait qu’un preneur, j’ai évidemment sauté sur l’occasion pour voir un match de l’Euro 2016. Et pas n’importe quel match puisque c’était celui du dernier représentant de la communauté Footballski dans cet Euro, la Pologne, et comble du bonheur, le premier quart de finale d’un Euro de toute son histoire !
La Pologne affrontait le Portugal, habitué des quarts de finale de l’Euro depuis 20 ans. Dans une partie de tableau clairsemée grâce aux dérapages de l’Espagne et de l’Angleterre en poules, les deux équipes pouvaient espérer aller très loin dans la compétition. Les deux équipes ont eu un parcours plus ou moins mitigé, tout du moins d’un point de vue du jeu. Les Polonais ont bien fini seconds de leur poule derrière l’Allemagne, mais les deux victoires 1-0 sur l’Ukraine et l’Irlande du Nord et le nul contre l’Allemagne n’ont pas montré ce qu’on espérait de la Pologne, un jeu offensif avec devant un des meilleurs attaquants au monde, Robert Lewandowski. Le huitième de finale ne fut pas mieux contre les Suisses et la séance de penalty eut raison des Helvètes.
Côté portugais, ce fut pire puisque les Portugais n’ont remporté aucun match de l’Euro pour en arriver là. Plus dans la réaction que dans l’action, notamment contre la Hongrie (3-3), les Portugais, Cristiano Ronaldo y compris, n’ont pas réussi à nous faire vibrer. Seul Pepe semble être stratosphérique et au top de sa forme. Quoi qu’il en soit, un quart de finale, ça se fête.
Dans la rue aux abords du stade, les Polonais et Portugais se mélangent, chantant leurs chants respectifs : « Polskaaa, Polskaaa » face aux « Portugaal, Portugaal ». Parfois, un attroupement se formait histoire de lier ses forces et de faire plus de bruit. Côté fanzone, c’était plutôt calme deux heures avant le début du match. Différentes activités étaient proposées, mais j’attendais de voir une foule beaucoup plus importante. Après plusieurs bières payées grâce aux tokens, monnaie des fanzones, je rejoignais le stade.
Ambiance décontractée, les supporters affluaient en nombre désormais vers le stade. Placé en zone bleue, c’est-à-dire dans un virage, je dus faire le tour du quartier. Après 15-20 minutes de marche, contrôle des billets et contrôle physique. Franchement rien d’exceptionnel… j’ai même réussi avec l’accord du stadier à faire passer ma crème solaire ! L’accès aux tribunes se fait sans encombre. Je me retrouve placé à huit rangs du terrain, Polonais à gauche, Portugais à droite. Le temps d’admirer ce stade, de participer à la minute d’applaudissements en mémoire aux victimes de l’attentat à Istanbul et le tifo déployé par les Polonais durant leur hymne et le match a pu débuter.
Peu en vue dans la compétition jusque là, Robert Lewandovski n’attend pas de se faire remarquer puisque dès la deuxième minute de jeu Grosicki laisse Cedric sur place et centre pour son attaquant qui ajuste un tir imparable. 1-0 juste devant moi ! Je sens à ce moment qu’on peut avoir un beau match, les Portugais se mettant à jouer après être mené. Sur ce coup-là, les Polonais sont en fusion, leurs adversaires peinent à reprendre leurs esprits tellement la douche est froide. Le moment choisi pour des supporters armoire à glace du Wisla Krakow de prendre le contrôle des deux premières rangées du bloc N, obligeant les spectateurs de suivre le match debout. Pas un problème en soit sauf pour les enfants… Les stadiers se mettent à réorganiser la tribune, faisant de la place autre part pour les familles et proposant aux personnes de couleur (véridique) de suivre le match ailleurs…
Le but polonais arrivant très tôt, les Portugais prennent le contrôle. Les Polonais se montrent cependant dangereux lors de leurs quelques phases offensives, se projetant très vite vers l’avant. Grosicki sur son côté gauche est en forme. Les Portugais s’approchent du but polonais et réussissent à terme à égaliser grâce à une superbe frappe du gauche de Renato Sanches (33ème).
Le jeu s’équilibre sur le terrain et en dehors, dans les tribunes. Les chants polonais et portugais se relaient. En deuxième mi-temps, le jeu est beaucoup plus ennuyant, les équipes ayant du mal à créer le jeu et des occasions. Dans les tribunes, on aperçoit une fois ou deux des courses poursuites à travers les gradins ou des altercations entre supporters. Nos membres des Wisla Sharks voyant du mouvement n’hésitent pas à se déplacer pour apporter leur soutien puis lorsque les choses se calment, reviennent à leur camp de base installé autour de moi. Côté jeu, pas grand-chose à se mettre sous la dent. L’entrée de Quaresma réveille les tribunes, mais rien de plus…
Les prolongations sont d’un ennui au point même d’aller chercher un sandwich… Place aux tirs au but et la pièce m’a été chanceuse, car la séance se déroule juste en face de moi ! Nos ultras bien calmes durant le match se décident à agir, se déplaçant juste derrière le but. Les quelques cris de singe lors du tir au but de Renato Sanches n’ont pas empêché les Portugais d’arracher la victoire.
Pour le beau jeu, on repassera, mais ça suffit au bonheur des Portugais qui explosent de joie. Les Polonais sont évidemment sonnés, mais sûrement fiers de leur prestation durant cet Euro. Atteindre les quarts de finale, c’était un minimum. Au final, les plus expérimentés continuent aventure …
Vincent Tanguy
Image à la une : © Vincent Tanguy / Footballski