Comme depuis le début de l’Euro (mais sans doute plus pour très longtemps) nous revenons sur le match de l’Ukraine et nos prévisions vidéo qui l’avaient accompagné.
LA COUILLE TACTIQUE
La titularisation de Kovalenko nous avait surpris pour le premier match de l’Euro. Elle nous a carrément fait flipper pour le second. Dans le second épisode de « l’Ukraine n’est pas encore morte », nous estimions que c’était une option hautement improbable pour la position clé de troisième milieu notamment à cause du manque d’impact physique du jeune minier.
Ça n’a pas manqué, le petit prodige s’est fait bouger. Jamais dans son match, mangé par les nord irlandais et même maladroit lorsqu’il touchait de rares ballons, il est l’illustration du calvaire ukrainien. La conséquence de ce manque de pression axiale ? Un Seleznov, que l’on appelait de nos vœux, hyper esseulé et un jeu plus caricatural qu’un sketch de Michel Leeb. La balle allait systématiquement sur les côtés vers Konoplyanka, Shevchuk et Yarmolenko qui en forçant enchaînaient sur des centres. Du petit lait pour la haute défense britannique qui repoussait tranquillement ces piqûres de moustique.
Au fil du temps, les coéquipiers de Steven Davis ont pris confiance étant placés par leurs adversaires du soir dans une configuration idéale pour eux. L’autre équipe made in Footballski qui les a affrontés dans leur premier match, la Pologne, s’était rendu compte à la mi-temps de l’inefficacité d’une telle tactique et avait changé son fusil d’épaule en seconde période. Abandonnant les centres pour des combinaisons aux abords de la surface. Bingo ! Milik avait marqué. L’Irlande du Nord est loin d’être un casse-tête technique, il faut simplement éviter de les placer dans leur configuration favorite. C’est-à-dire les longs ballons, les débordements/centres et un jeu basique.
Pour une raison incompréhensible au commun des mortels, Fomenko n’a pas bougé à la mi-temps alors que la Sbirna vacillait dangereusement. Ce qui devait arriver arriva logiquement. Ouverture du score de Mcauley sur un coup franc. Il n’y avait qu’un terrain sur lequel il ne fallait pas aller face aux verts. Celui sur lequel s’est obstiné à rester Fomenko avec comme antithèse illustrative la présence d’un meneur de jeu sans ballon. Une défaite cuisante qui élimine déjà pratiquement l’Ukraine.
FOOTBALLSKI AVAIT RAISON
Il ne fallait surtout pas passer par les côtés et privilégier les relais dans l’axe
Le début de match montrait pourtant des signes encourageants, notamment lorsque Sydorchuk pressait haut et récupérait des ballons haut dans l’axe. S’il y en avait eu un autre comme ça à la place du fantôme de Kovalenko… Un bon début sans suite. Les Jaune et Bleu sont ensuite partis s’empêtrer dans les tranchées latérales multipliant les centres en vain, comme autant de coup de pas vers le retour au pays.
Sydorchuk revanchard
Un bon match du milieu du Dynamo réussissant même à compenser l’infériorité numérique ukrainienne au milieu dans un premier temps. Super actif, récupérant, pressant et apportant même offensivement. Bref, ce que l’on sentait venir. Mais qui n’a servi à rien.
Konoplyanka en dedans
Et même plus que ça. Pénalisant dans le jeu. Recherchant la solution individuelle au détriment du jeu collectif. Si Kovalenko et Seleznov ne sont jamais venus combiner, il avait tout de même souvent une possibilité de passe avec un Shevchuk très actif.
Fomenko grabataire
Alors que son équipe s’embourbait, que les attaques vertes se succédaient, le bon Mikhail n’a pas bronché. Alors que son équipe coulait, que les verts ouvraient le score, le bon Mikhail n’a pas bougé. Lorsqu’il s’est finalement rendu compte que son vaisseau se dirigeait droit dans le mur, il a fait des changements… poste pour poste ! Faisant entrer Zozulya pour Seleznov, Garmash pour Sydorchuk et Zinchenko pour Kovalenko.
Un désastre tactique exposant au grand jour ses limites. L’ancien adjoint d’abord promu par défaut doit désormais s’en aller. Il devrait le faire si Shevchenko venait effectivement à prendre la succession de l’ancien défenseur du Dynamo, il aura fort à faire pour sa première expérience sur le banc. A commencer par ne pas gâcher cette belle génération.
Mourad Aerts
Image à la une : © JEFF PACHOUD/AFP/Getty Images