Temps de lecture 7 minutesEuro 2016 : Angleterre vs. Russie, l’historique

 

 08.06. 1958. Goteborg – Coupe du Monde – Phase de groupe – Angleterre-URSS 2-2

Le premier match de l’histoire entre anglais et soviétiques eut lieu un mois avant au stade Luzhniki devant 102000 personnes. Le match se solda sur un match nul (1-1)

Les deux équipes se retrouvèrent le mois suivant durant la phase de groupe de la Coupe du Monde en Suède. Le match démarre en faveur des soviétiques qui ouvrent le score par l’intérmédiaire de Simonian suite à une erreur du gardien anglais. A la 56e, c’est même Ivanov qui double la mise. Mais les anglais réussissent par la suite à réduire le score grâce à Kevan puis sur penalty à 5 minutes du terme de la rencontre Les deux equipes se séparent sur ce score de 2-2.

17. 06. 1958. Goteborg – Coupe du Monde – Match de barrage de groupe – Angleterre-URSS 0-1

D’après le règlement de la Coupe du monde, les équipes se retrouvant avec le même nombre de points doivent se départager lors d’un match de barrage. L’Angleterre et l’URSS étant après 3 matchs à 4 points, un match de barrage fut organisé le 17 juin 1968. Sans un grand Yachin, les anglais auraient bouclé le match. Mais ce sont les Soviétiques qui grâce à un but du buteur en or Anatoly Ilin (lien footballski) permet à l’Union Soviétique d’atteindre les ¼ de finale contre la Suède (défaite 2-0)

08. 06. 1968. Rome – Championnat d’Europe – Match pour la 3ème place – Angleterre-URSS 2-0

Match difficile dans les têtes pour des Soviétiques qui jouèrent 120 minutes en demie finale contre l’Italie, pays hôte et futur vainqueur de la Coupe d’Europe et qui se solda sur un score nul et vierge. La séance des pénaltys n’existant pas encore, le tirage au sort départagea les deux adversaires et à ce jeu, l’Union Soviétique fut privée de finale contre la Yougoslavie. Au final, les anglais battent les Soviétiques 2-0 grâce à Charlton et Hunt.

18. 06. 1988. Frankfort – Coupe du Monde  – Phase de groupe – Angleterre-URSS 1-3

Sous le commandement de Valery Lobanovsky, les Soviétiques affrontent les anglais en phase de groupe. Utilisant un pressing constant, les Soviétiques marquent dès la 3e minute grâce à Aleïnikov. Les Anglais réduisent le score par l’intermédiaire d’Adams mais les Soviétiques prennent définitivement l’avantage à la 26e grâce à Mikhailichenko. Pasulko aggravera le score à la 73e.

L’Union Soviétique terminera 1ère de son groupe devant les Pays bas qu’ils retrouveront en finale. Les bataves prendront leur revanche et infligeront une defaite 2-0. Quant aux anglais, ils finiront dernier de leur groupe avec…0 point. Outre ces matchs à enjeu, 7 rencontres ont eu lieu entre ces deux nations en matchs amicaux pour un résultat de 3 nuls, 3 victoires pour l’Angleterre et une seule pour la Russie.

La Russie 2008 et l’Angleterre

L’équipe de Russie qui aura brillé lors de l’Euro 2008 différait de celle des années 1990. Là où les Karpin, Mostovoi et autres Nikiforov évoluaient à l’étranger, la Sbornaya version 2008 était composée presque exclusivement de joueurs de RPL : seul Ivan Saenko (Nuremberg) évoluait alors dans un club étranger.
Le bon parcours russe en Suisse et en Autriche a permis à certains joueurs de se mettre en valeur et d’attirer la convoitise de clubs étrangers et notamment des clubs anglais à une époque où la Premier League dominait l’Europe.
Si la plupart des sélectionnés n’ont pas quitté la Russie, préférant conserver leur statut et leur salaire de star au pays, cinq joueurs ont tenté l’aventure anglaise pour des résultats plutôt mitigés.

Roman Pavlyuchenko

Tottenham : 2008 – 2011

Arrivé de Russie avec un statut de star, Pavlyuchenko débarque à Tottenham à la toute fin du mercato d’été 2008. L’attaquant reste alors sur deux titres consécutifs de meilleur buteur du championnat de Russie sous le maillot du Spartak Moscou ainsi que sur un Euro 2008 réussi au cours duquel il aura marqué trois buts. Sa première saison anglaise est plutôt moyenne au sein d’une équipe qui aura elle même peiné, terminant à une piètre huitième place. S’il inscrit 14 buts toutes compétitions confondues, Pavlyuchenko se sera davantage illustré lors des coupes qu’en championnat (cinq buts seulement). Lors de sa deuxième saison, l’ancien du Spartak est poussé vers la sortie. L’arrivée de Peter Crouch au mercato quelques mois seulement après le retour de Robbie Keane font de l’international russe un quatrième choix en attaque. Pavlyuchenko joue très peu en première partie de saison mais quelques bonnes prestations lors de matchs de Cup début 2010 lui permettront de réintégrer la rotation et de participer à la bonne fin de saison de Tottenham, récompensée par une qualification en Ligue des Champions.
En 2010/2011, Pavlyuchenko, que des rumeurs envoyaient à l’OM, joue davantage sans être un titulaire indiscutable. Il réalise sa meilleure saison en Angleterre avec 10 buts en championnat et 4 en Ligue des Champions, parmi lesquels un but important lors du barrage aller perdu chez les Young Boys (2-3) et une réalisation lors de la victoire face à l’Inter Milan, alors tenant du titre (3-1).
Malheureusement pour lui, il finit par retrouver le banc de touche lors de la saison 2011/2012. Il joue très peu mais trouve quand même le moyen de s’illustrer en Europa League en offrant la victoire (1-0) à son équipe face au Rubin Kazan d’un coup franc surpuissant. Inquiet de son faible temps de jeu en vue de l’Euro 2012, Roman Pavlyuchenko quitte l’Angleterre lors du mercato hivernal direction le Lokomotiv Moscou, l’un des grands rivaux du Spartak. Il ne sera jamais parvenu à s’imposer en Angleterre sans pour autant avoir démérité. Pavlyuchenko semblait simplement être pour Tottenham un joueur de rotation plus qu’un titulaire indiscutable.

Andrei Arshavin

Arsenal : 2009 – 2013

En l’espace de six mois début 2008, Andrei Arshavin aura fait de son Zenit Saint-Pétersbourg un vainqueur de coupe d’Europe, de la sélection russe un flamboyant demi-finaliste d’Euro et de lui-même un candidat au Ballon d’or (il terminera finalement à la sixième place). Au vu de son talent, il semblait inconcevable de voir Arshavin terminer l’année 2008 dans le championnat russe. Au cours de l’été, l’Europe s’enflamme pour le prodige russe. Le FC Barcelone, pour lequel le joueur a clairement exprimé sa préférence, se montre intéressé et dépose plusieurs offres sur le bureau des décideurs du Zenit, toutes refusées. La mort dans l’âme, Arshavin doit se résoudre à terminer la saison 2008 en RPL malgré ses envies de départ de plus en plus nettement affirmées.
Andrei Arshavin attend finalement la toute fin du mercato hivernal pour quitter la Russie, direction Arsenal. Pas qualifié pour la Ligue des Champions (ayant déjà disputé la compétition avec le Zenit en première partie de saison), Arshavin s’impose petit à petit dans le onze de départ au point de devenir indiscutable… et de porter le brassard de capitaine lors d’un match à Portsmouth. Le prodige russe fera notamment le show en mondiovision au cours d’un match incroyable à Liverpool (4-4) où son quadruplé contribue à priver les Reds du titre de champion. En à peine 12 matchs à Arsenal pour sa première demi-saison, Arshavin inscrit six buts et délivre six passes décisives.

Le capitaine de la sélection russe continue sur sa lancée lors de la première partie de saison 2009/2010. Il inscrit notamment un but superbe sur le terrain de Manchester United malgré la défaite (1-2) ainsi que le but de la victoire (2-1) sur le terrain de Liverpool (décidément) alors qu’il aura évolué dans une position inhabituelle d’avant-centre. Peut-être marqué par la non-qualification de la Russie pour le Mondial 2010, Arshavin est moins bon en fin de saison, perturbé notamment par les blessures.

Lors de la saison 2010/2011, Arshavin part à nouveau titulaire mais son irrégularité lui fera perdre sa place au détriment notamment d’un très bon Samir Nasri. Il finit par se contenter du rôle de joker mais en ayant tout de même un rôle décisif dans la superbe victoire de son club face au FC Barcelone (2-1) en inscrivant le but de la victoire pour le compte des huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions puisque c’est lui qui inscrit le but de la victoire, sans pouvoir empêcher son club de se faire battre au retour (1-3). Ses statistiques (10 buts, 17 passes décisives) sont trompeuses.

En 2011/2012, Andrei Arshavin doit se contenter à nouveau de ce rôle de joker. Déterminé à gagner du temps de jeu avec l’Euro 2012 en ligne de mire, il décide de retourner, en prêt, au Zenit Saint-Pétersbourg où il devra pallier l’absence de Danny, gravement blessé. Si son passage est plutôt satisfaisant, le Zenit décide de ne pas conserver le joueur qui retourne à Arsenal pour une dernière saison anonyme (11 matchs toutes compétitions confondues). À l’été 2013, Arshavin retourne définitivement au Zenit à la fin de son contrat. Sa carrière anglaise aura été marquée par quelques coups d’éclats mais surtout par une incroyable inconstance. Un gâchis, en somme.

Yuri Zhirkov :

Chelsea : 2009 – 2011

Yuri Zhirkov aura été l’un des meilleurs joueurs russes à l’Euro 2008. Milieu de terrain repositionné arrière gauche, il impressionne par ses rushs à répétition et par la qualité de son pied gauche. Son talent suscite quelques convoitises. Pourtant, Zhirkov termine la saison 2008 avec le CSKA Moscou et il est encore dans l’effectif de l’ancien club de l’armée quand la saison 2009 débute.
Il signe finalement à Chelsea à l’été 2009 pour environ 25 millions d’euros mais il n’y joue pas beaucoup. Perturbé par des blessures en début de saison, il est en outre confronté à la concurrence d’Ashley Cole au poste d’arrière gauche et à celle d’un Florent Malouda alors dans la forme de sa vie au poste de milieu gauche. S’il réalise le doublé coupe – championnat, il n’est que peu apparu dans la saison des Blues.

Sa deuxième saison ne se déroule pas mieux même s’il expérimente une nouvelle position : celle de milieu relayeur gauche. C’est à ce poste qu’il inscrira son unique but sous le maillot du club londonien : une superbe reprise de volée dans la lucarne, lors d’un match de Ligue des Champions. Clin d’œil du destin, ce but sera inscrit au stade Luzhniki face au Spartak Moscou, le grand rival du CSKA Moscou.

Zhirkov finira par quitter Chelsea à l’été 2011 pour aller à l’Anzhi Makhatchkala. Son choix lui faudra l’inimitié de nombreux supporters russes qui iront jusqu’à le siffler et le menacer de mort lors du match amical de la sélection face à la Serbie (1-0, août 2011), dégoûtant tellement Zhirkov que ce dernier demandera à sortir avant la fin du match.

Diniyar Bilyaletdinov

Everton : 2009 – 2012

Le milieu offensif du Lokomotiv avait davantage impressionné par ses performances en championnat qu’à l’occasion de l’Euro 2008. Bilyaletdinov avait en effet perdu sa place de titulaire à l’issue du premier tour au détriment de Saenko et ses apparitions en sélection étaient de plus en plus épisodiques.
Diniyar Bilyaletdinov a quitté le Lokomotiv Moscou, dont il était le capitaine, pour Everton à l’été 2009. S’il s’impose progressivement comme titulaire au cours de sa première saison (7 buts, dont 1 face à Manchester United), il voit son temps de jeu progressivement diminuer. Déterminé à aller à l’Euro 2012, il quitte Everton en janvier pour rejoindre le Spartak sans pour autant réussir son pari : il ne fera pas partie de la liste finale.

Pavel Pogrebnyak

Fulham : 2012, Reading : 2012 – 2015

Pavel Pogrebnyak (qui avait raté l’Euro 2008 sur blessure), n’a pas commencé son périple à l’étranger par l’Angleterre mais par l’Allemagne. Il rejoint en effet Stuttgart en provenance du Zenit Saint-Pétersbourg à l’été 2009. En manque de temps de jeu, il choisit d’aller à Fulham où il s’impose immédiatement : il marque 6 buts en 12 matchs dont 5 lors de ses 3 premiers matchs, ce qui lui vaut d’aller à l’Euro 2012. Après le tournoi, il signe chez le promu Reading. Relégué lors de sa première saison, il choisit de passer deux saisons en Championship et rate la Coupe du monde 2014 malgré une place dans la pré-sélection. À l’été 2015, Pogrebnyak revient finalement au pays, direction le Dynamo Moscou pour un échec monumental : 1 but en 15 matchs et la première relégation de l’histoire du club à la clé.

Karim Hameg et Vincent Tanguy


Image à la une : © BORIS HORVAT/AFP/Getty Images

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