UKRAINE 2-0 SLOVÉNIE

Les joueurs slovènes étaient au plus mal après leur match désastreux à Lviv. Le score, peu flatteur, aurait pourtant pu être beaucoup plus lourd, et laisse un mince espoir pour le retour à Maribor, comme le reconnait Bostjan Cesar : « C’est positif que nous n’ayons pas encaissé un troisième but et que nous soyons encore en vie. » Sur les raisons du désastre, le recordman d’apparitions sous le beau maillot slovène donne peu d’explication : « Nous étions prêts pour ce match mais nous n’avons pas réussi à développer notre jeu. »

L’Ukraine avait clairement l’intention de se venger des l’équipe de Srecko Katanec (déjà l’entraîneur slovène à l’époque) qui les avait éliminé lors des barrages pour l’Euro 2000. Dans le stade de Lviv rempli à ras bord avec une superbe ambiance, Jarmolenko et Seleznyov ont donné une option très sérieuse à leur pays en vue de la qualification. Le premier vient d’un festival de Jarmolenko qui a mis dans le vent sur un seul crochet trois défenseurs plus que naïfs. Les Slovènes eurent une occasion en or d’égaliser mais Ilicic, décidément pas en réussite en sélection, envoya sa demi-volée dans les nuages. On connaît ses problèmes avec Katanec, qui a toujours besoin d’une tête de turc, rôle qu’avait endossé Zahovic en 2000. Quelques minutes plus tard, le toujours aussi beau et juvénile Valter Birsa offrit un caviar à Novakovic qui se rappela pourquoi il jouait au Japon. Sur son contrôle, pourtant simple, il poussa la balle à 3 mètres et rata un face à face avec Pyatov. Il n’en fallait pas plus aux Ukrainiens pour reprendre leur domination et enchaîner avec un deuxième but de Seleznyov et des occasions à tire-larigot stoppées par des exploits d’Handanovic ou les poteaux. Le président Poroshenko, content, brandit un drapeau devant la caméra, au nez et à la barbe de son homologue slovène.

poroshenko, ukraine
© capture

L’organisation défensive, habituellement le point fort des Slovènes de Katanec, a été complètement défaillante. Il faut dire que Brecko (31 ans), Cesar (33a) et Ilic (32a) auraient plus leur place à l’hospice que sur un terrain de football. Le milieu de terrain,lui, n’a pas été assez créatif. Khrin, Kampl et Kurtic jouant trop près des défenseurs, tandis que Novakovic était esseulé devant. Dommage, car la défense ukrainienne se montrait fébrile à chaque incursion des visiteurs, ce qui n’a pas plu à Fomenko, le coach ukrainien : « En première mi-temps, nous avons commis des erreurs que nous n’aurions pas dû faire. Heureusement, nos rivaux n’en ont pas profité. » Offensivement, en revanche, tout était cohérent pour les Ukrainiens qui ont montré une belle maîtrise face à un adversaire, il est vrai, amorphe.

L’Ukraine a vaincu la malédiction et a battu pour la première fois la Slovénie. Ces derniers auront besoin d’une bien meilleure prestation pour disputer la compétition en France… D’autant plus que Mile Asimovic ne sera pas là pour délivrer son équipe d’un but de 40 mètres cette fois-ci.

BOSNIE 1-1 IRLANDE

La composition avait de quoi surprendre au coup de départ. Mecha Bazdarevic a tenté un coup de poker avec notamment la première titularisation d’Edin Cocalic à un poste qui n’est pas le sien. L’habituel défenseur central était placé à un poste de milieu défensif, probablement pour aider la défense dans un match à domicile où l’important est de ne pas prendre le fameux but à l’extérieur. Le principal sujet d’inquiétude restait tout de même la faiblesse du milieu de la Bosnie aperçu dans les qualifications. Sur un terrain lamentable où chaque passe en retrait pouvait se révéler fatale, la Bosnie mettait la pression dès le coup d’envoi. On se rendit alors vite compte que l’Irlande était venue pour défendre, et rien d’autre. La tactique frileuse de Mecha Bazdarevic laissa de gros regrets aux bosniens qui ont maîtrisé la première période sans se procurer de réelles occasions. Des tirs lointains ou des têtes ratées de Zukanovic auront été les seules occasions de crier pour le public local. Pjanic, le seul vrai milieu de terrain de l’équipe, était bien trop seul à la création.

La deuxième mi-temps appartient au domaine du burlesque. Le brouillard ayant fait son apparition, plus personne ne voyait ce qu’il se passait sur la pelouse. Les mauvaises pourront penser que ce n’est pas comme si on avait vu quelque chose en première période. Toujours est-il que l’Irlande ouvrit le score, sans que l’on parvienne à distinguer comment en live. La Bosnie égalisa par la suite, par l’œuvre de l’inimitable Dzeko, mais il ne se passa rien de plus, ou alors nous n’avons pas pu voir. La mascarade se termina là. La Bosnie semblait supérieure mais n’a convaincu personne. Les points faibles de l’équipe vus en qualifications sont toujours les mêmes et ce n’est pas rassurant pour la suite. Bazdarevic a déclaré : « Nous sommes déçus, nous voulions montrer plus. Nous devons jouer mieux et nous créer plus d’occasions. Nous promettons que nous allons montrer autre chose à Dublin. » L’Irlande va toutefois devoir se montrer plus ambitieux pour espérer aller à l’Euro et ne pas repartir après trois matchs. En tout cas leurs supporters ont été une nouvelle fois remarquables et ont échangé leurs écharpes avec leurs homologues bosniens. Le retour s’annonce bien meilleur.

NORVÈGE 0-1 HONGRIE

© Ampfinger
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Troisième du groupe F derrière l’Irlande du Nord et la Roumanie, la Hongrie se rendait en Norvège le cœur lourd pour le premier match de barrages de l’Euro alors que le pays venait de perdre Marton Fulp, gardien international décédé d’un cancer. Dès le coup d’envoi la Norvège se montre dangereuse mais se heurte au vétéran Kiraly et à son jogging légendaire. Car, comme il le dit si bien, on n’est pas sur un terrain de foot pour faire un défilé de mode. En plus, soyons honnête, ce jogging lui moule parfaitement le fessier. Quelques actions norvégiennes passées, la Hongrie se montre enfin dangereuse mais ne trouve malheureusement les gants de Nullan.

Si le match fut plutôt chiant, et c’est confirmé par Kuzma Naryshkin qui regardait avec moi un match de football amateur russe à 8, il aura au moins permis au jeune Laszlo Kleinheisler de fêter parfaitement sa première sélection avec un but capital pour le futur de la Hongrie. Extrêmement réalistes, les Hongrois parviendront à faire face aux assauts norvégiens, bien aidé par sa une barre transversale qui sauvera Kiraly et la sélection dans les dernières minutes du match. Comme un symbole. Avec cette première victoire contre la Norvège depuis 1981, les Hongrois prennent une option sur la qualification pour l’Euro tandis que les coéquipiers d’Alexander Tettey devront se montrer bien plus réalistes au retour pour espérer renverser la machine.

Damien Goulagovitch & Pierre Vuillemot


Photo à la une : © Capture

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