Temps de lecture 6 minutesCoupe des confédérations 2017 : quels adversaires pour la Russie ?

Brièvement évoqué à l’occasion du résumé de la 15e journée de la RPL, le tirage au sort de la Coupe des confédérations a eu lieu ce samedi à Kazan. Cette compétition doit permettre à la Russie de s’évaluer à un an du coup d’envoi de « sa » Coupe du monde.

Présente dans le chapeau 1 en tant qu’organisatrice de la compétition, la Russie ne pouvait être versée qu’avec une seule des trois autres têtes de série. Le tirage au sort l’a envoyée dans le groupe A en compagnie du Portugal, du Mexique et de la Nouvelle-Zélande. Un tirage que nos experts du football russe ont qualifié de « mi-figue mi-raisin » et qui va être analysé ici un peu plus en profondeur.

NOUVELLE-ZÉLANDE

Comment s’est-elle qualifiée : en remportant la Coupe d’Océanie des Nations 2016. La Nouvelle-Zélande a battu en finale la Papouasie-Nouvelle-Guinée (0-0 a.p., 4-2 t.a.b.) le 11 juin dernier.

Quand affrontera-t-elle la Russie : le 17 juin (16h00) à Saint-Pétersbourg

Son niveau actuel : la Nouvelle-Zélande est probablement l’équipe la plus faible de la compétition. Les All White sont un alliage improbable de semi-professionnels évoluant au pays, de joueurs du championnat australien (où figure également le Wellington Phoenix, seul club professionnel néo-zélandais) et de joueurs expatriés dans les divisions inférieures des championnats européens. Seul le capitaine et défenseur central Winston Reid est régulièrement titulaire dans un club de l’élite européenne, en l’occurrence à West Ham. Le milieu de terrain défensif de l’OM Bill Tuiloma est également membre de la sélection bien qu’il ne soit pas apparu en Ligue 1 cette saison et qu’il ne soit pas parvenu à s’imposer à Strasbourg, en National, la saison dernière.
La Nouvelle-Zélande, qui n’écrase pas la zone Océanie, est sur le papier largement à la portée de la Russie. Une Sbornaya sérieuse devrait l’emporter sans problème face à cette équipe toujours à la recherche de sa première victoire dans la compétition. Démarrer la compétition par ce match sera plutôt positif pour les Russes qui auront l’occasion d’entrer dans le tournoi avec une victoire, pourquoi pas large, et de prendre confiance pour la suite. Toutefois, la Nouvelle-Zélande a montré quelques bonnes choses lors de sa tournée nord-américaine du mois d’octobre : elle s’est inclinée de justesse au Mexique (1-2) et a tenu en échec les États-Unis (1-1). Du reste, elle ne devrait pas participer à la Coupe du monde et elle voudra sans doute briller lors de cette Coupe des confédérations. La méfiance reste donc de mise pour une équipe de Russie qui ne s’est pas vraiment montrée à son avantage depuis un an.

Ses liens avec la Russie et l’Europe de l’Est : dans l’histoire, un seul joueur néo-zélandais a évolué dans le championnat russe. Il s’agit de Kosta Barbarouses qui a évolué en FNL avec l’Alania Vladikavkaz lors de la saison 2011/2012 avant d’être prêté au Panathinaïkos la saison suivante pour au final repartir en Australie où il évoluait avant son départ vers l’Europe. Comme son voisin l’Australie (lire ici ou encore ici), la Nouvelle-Zélande a pu compter dans son histoire footballistique sur l’apport de joueurs originaires d’ex-Yougoslavie et de Grèce. Ainsi, Ivan Vicelich, qui détient le record national de sélections (88) est d’origine croate tout comme Chris Zoricich, capitaine lors de la Coupe des confédérations 2003 en France. Dans la sélection actuelle, ils sont trois à être originaires des pays régulièrement évoqués sur ces pages : le gardien Stefan Marinovic est d’origine serbe tandis que Kosta Barbarouses est d’origine grecque comme Themistoklis Tzimopoulos. Ce dernier, joueur du PAS Giannina, est né en Grèce où il a fait toute sa carrière professionnelle. Il a pu représenter les All White grâce à sa mère, native de Wellington.

PORTUGAL

Comment s’est-il qualifié : je pense que tout le monde le sait et qu’il est inutile de revenir dessus

Quand affrontera-t-il la Russie : le 21 juin (16h00) à Moscou

Son niveau actuel : certes, le Portugal a remporté l’Euro 2016 de manière plutôt surprenante, avec une tactique plutôt défensive, peu de matchs maîtrisés et un soupçon de chance. Certes, le Portugal a plutôt mal démarré sa campagne éliminatoire pour la Coupe du monde 2018 puisqu’il n’est que deuxième de son groupe derrière la Suisse. Mais le Portugal reste une équipe talentueuse avec des éléments de qualité présents dans chacune de ses lignes, à commencer bien évidemment par Cristiano Ronaldo. Il dispose du reste d’un réservoir important de jeunes talentueux prêts à prendre la relève. Incontestablement, la sélection portugaise sera l’une des prétendantes à la victoire finale.
Quelles sont les chances de la Russie face au champion d’Europe en titre ? Elles sont plutôt faibles eu égard au niveau respectif de chacune des deux équipes ainsi que de la dynamique du moment. Néanmoins, la Russie peut s’appuyer sur un historique récent plutôt favorable face au Portugal. Elle a terminé devant la Selecção lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 en s’imposant à Moscou (1-0) avant de s’incliner sans démériter à Lisbonne au match retour (0-1).

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Du reste, la dernière confrontation entre les deux équipes a tourné à l’avantage des Russes : c’était en novembre 2015 (1-0, but de Roman Shirokov). En remontant un peu plus loin, on trouve la trace d’une lourde défaite concédée par la Russie à Lisbonne lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2006 (1-7, octobre 2004). Il s’agit du revers le plus lourd concédé par la Sbornaya dans son histoire footballistique.
La Russie devrait aborder cette rencontre, qui sera la deuxième pour elle, en position de force si elle fait le travail face à la Nouvelle-Zélande. Elle pourrait dès lors jouer sa qualification sur ce deuxième match.

Ses liens avec la Russie et l’Europe de l’Est : ces liens sont très forts. Les joueurs portugais ont été parmi les premiers joueurs « occidentaux » à s’exporter en Russie. On se souvient notamment de l’arrivée d’un important contingent de joueurs portugais, parmi lesquels Costinha et Maniche, au Dynamo Moscou à l’été 2005. Aujourd’hui encore, quelques joueurs portugais évoluent en Russie parmi lesquels Danny, le capitaine du Zenit Saint-Pétersbourg. De nombreux joueurs russes ont du reste évolué au Portugal, notamment Dmitri Alenichev qui a remporté la Ligue des Champions en 2004 avec le FC Porto, mais également Sergei Yuran, Marat Izmailov ou Andrei Karyaka. Le championnat portugais continue de regarder vers la Russie notamment pour y dénicher de jeunes joueurs : l’actuel gardien du FK Krasnodar et numéro deux de la sélection Stanislav Kritsyuk s’est ainsi révélé au SC Braga tandis que deux jeunes Russes, Ivan Zlobin et Vitali Lystsov, sont actuellement sous contrat avec Benfica.
Pour élargir à l’Europe de l’Est, on peut également parler du gardien Eduardo, présent dans l’équipe championne d’Europe en 2016 et qui portait la saison dernière le maillot du Dinamo Zagreb avant de rejoindre Chelsea.

MEXIQUE

Comment s’est-il qualifié : en remportant la Gold Cup 2015 (victoire 3-1 face à la Jamaïque en finale) puis la CONCACAF Cup 2015 (victoire 3-2 a.p. face aux États-Unis), un match opposant le vainqueur de l’édition 2015 de la Gold Cup à celui de l’édition 2013 pour déterminer le nom du représentant de la CONCACAF à la Coupe des confédérations.

Quand affrontera-t-il la Russie : le 24 juin (16h00) à Kazan

Son niveau actuel : le Mexique version 2016 est une équipe de qualité, un bon mélange de joueurs issus d’un championnat local d’un bon niveau et d’éléments évoluant en Europe depuis longtemps, notamment dans le secteur offensif. Outre le buteur Javier « Chicharito » Hernández (Bayer Leverkusen), il faudra également surveiller Carlos Vela (Real Sociedad) ainsi que l’étoile montante Jesús Manuel Corona (FC Porto) dans le secteur offensif. Le Mexique s’appuiera également au milieu de terrain sur les valeurs sûres que sont Andrés Guardado (PSV Eindhoven) et Héctor Herrera (FC Porto). Derrière, enfin, on signalera la présence de Miguel Layún (FC Porto) ainsi que celle de l’éternel Rafael Márquez, aujourd’hui joueur de l’Atlas de Guadalajara. Bref, largement de quoi faire peur à la Russie même si cette équipe est irrégulière et peut-être sujette à de violentes sorties de route à l’image de sa lourde défaite en quarts de finale de la Copa América Centenario face au Chili (0-7).
La Russie affrontera le Mexique lors de son dernier match de poule. Elle aura tout intérêt à arriver avec des résultats et de la confiance face à une équipe habituée de la compétition (sixième participation) et qui est en outre le seul ancien vainqueur qualifié en l’absence du Brésil et de la France.

Ses liens avec la Russie et l’Europe de l’Est : aucun joueur mexicain n’a évolué dans le championnat russe. Ils sont du reste peu nombreux à s’être illustrés à l’Est de l’Europe à l’exception peut-être de Nery Castillo, brillant durant sept saisons sous le maillot de l’Olympiakos avant de manquer son passage au Shakhtar Donetsk.
Le Mexique a affronté la Russie à deux reprises dans son histoire. La première de ces deux rencontres est historique puisqu’il s’agit de la première de l’histoire de la Russie indépendante. Disputé à Moscou le 16 août 1992, ce match a vu la Russie battre El Tri (2-0).

Les deux équipes s’affronteront à nouveau en février 1994 pour une nouvelle victoire russe (4-1).

Karim Hameg


Image à la une : Maksim Bogodvid / Sputnik via AFP Photos

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