Plusieurs groupes d’ultras boycottent les rencontres de leurs clubs sur le sol biélorusse depuis quelques semaines. En cause, les violences policières récurrentes et les contrôles de sécurité drastiques qu’ils subissent à l’entrée des stades.
Nous vous avions déjà parlé, en traduisant un article de Futbolgrad, des différents entre les ultras et le régime biélorusse. Depuis, quelques mois se sont écoulés et rien n’a changé. Cela a même empiré. Toutes les semaines ou presque, les groupes d’ultras biélorusses sont régulièrement pris en grippe par la police anti-émeutes biélorusse et les contrôles à l’entrée des stades se font en plus en plus autoritaires, complets voire humiliants. Il y a un mois, les supporters du Dinamo Minsk en déplacement à Mozyr ont été amenés dans des petites fourgonnettes pour qu’ils puissent se déshabiller et enlever leurs chaussures. Un supporter, lors du match face à Gomel, a été exclu car il portait une écharpe portant la « Pogonia », le blason régulièrement utilisé par l’opposition biélorusse. Les ultras du Naftan et de Vitebsk ont été obligés de montrer leur passeport pour avoir le droit de rentrer dans les stades.
Ainsi, si plusieurs centaines de spectateurs étaient présents pour voir la belle qualification du Dinamo Minsk face au Cherno More la semaine dernière au stade Traktor, il n’y avait pas d’ultra biélorusse pour répondre aux six supporters bulgares qui avaient fait le déplacement. D’habitude positionnés en face de la caméra et donc parfaitement visibles, les téléspectateurs ne pouvaient voir qu’une tribune désespérément vide et donc silencieuse. Les ultras du Dinamo Minsk ont publié un communiqué sur leur site internet annonçant un boycott des matchs jusqu’à la fin de l’année 2015 et demandant à l’ensemble des groupes ultras biélorusses de suivre le mouvement :
« Le Ministère de l’Intérieur considère chaque personne qui se rend au stade en Biélorussie comme coupable, peu importe votre tribune. […] Nous nous adressons donc à tout le monde, qu’ils soient ultras ou simple spectateur : nous vous recommandons de ne pas vous rendre au stade, à domicile ou à l’extérieur. Vous devez vous souvenir qu’à leurs yeux, vous pouvez devenir un criminel à tout moment. […] Supporters de nos clubs, n’allez pas au stade, ne devenez pas un criminel. Cherchez un endroit confortable en ville pour profiter des matchs. Protégez-vous et vos familles. »
Si les supporters du Dinamo Minsk, du Naftan, de Slutsk et de Vitebsk ont déjà boycotté plusieurs de leurs matchs, les supporters du Belshina ont eux repris du service.
Quentin Guéguen