Ce mardi, le FK Rostov va disputer le premier match de son histoire dans la phase de groupes de la Ligue des Champions. Pour ses débuts dans la compétition, le club russe se déplacera à l’Allianz Arena, antre du Bayern Munich. Sixième club russe à affronter le géant allemand, Rostov devra réaliser un véritable exploit pour venir à bout d’une équipe qui n’a vraiment pas réussi à ses compatriotes dans le passé.
Coupe des vainqueurs de coupe 1982/1983 | Premier tour
Torpedo Moscou – Bayern Munich : 1-1, 0-0
Le Bayern Munich avait, avant cette double confrontation, déjà affronté des clubs soviétiques mais jamais des clubs russes : lors de la Super coupe d’Europe 1975, le Dynamo Kiev d’Oleh Blokhin avait battu le club allemand à deux reprises (1-0 puis 2-0) grâce à trois buts inscrits par le futur Ballon d’or.
Pour sa première face à un club russe, le Bayern Munich affrontait le Torpedo Moscou lors du premier tour de la défunte Coupe des vainqueurs de coupe. Valery Petrakov permettra au Torpedo de mener au score en marquant en fin de première période mais Paul Breitner égalisera à l’heure de jeu. Ce sera tout pour cette rencontre et pour la double confrontation : le match retour, au Stade Olympique de Munich, se soldera par un 0-0 qui qualifiera le Bayern au but inscrit à l’extérieur. Frustrant.
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Coupe de l’UEFA 1995/1996 | Premier tour
Bayern Munich – Lokomotiv Moscou : 0-1, 5-0
Le Lokomotiv Moscou est le premier club de la Russie indépendante à affronter le Bayern Munich en coupe d’Europe à l’occasion du premier tour de la Coupe de l’UEFA 1995/1996. Pour l’occasion, il créera la surprise en l’emportant 1-0 en Bavière au match aller grâce à un but de Kharlachyov. Le plus dur semblait fait pour les Cheminots et l’exploit était en marche. Malheureusement pour le club moscovite, la machine bavaroise se mettra en route au match retour. Menés par un Jürgen Klismann en feu, comme durant toute cette campagne européenne, les Allemands ouvriront le score à la 26ème minute et marqueront à trois autres reprises avant la mi-temps. Ils ajouteront un but en seconde période et infligeront une claque (5-0) et un violent retour sur terre au Lokomotiv. Ce dernier ne créera pas l’exploit à l’inverse d’un autre club russe qui créera l’exploit dans la même compétition : le Rotor Volgograd, tombeur de Manchester United (0-0, 2-2). Le Bayern Munich finira quant à lui par remporter la compétition en battant Bordeaux en finale (2-0, 3-1)
Ligue des Champions 2000/2001 | Deuxième phase de groupes
Bayern Munich – Spartak Moscou : 1-0, 3-0
La décennie 1990 est celle de l’hégémonie du Spartak Moscou en Russie. Entre 1992 et 2001, le Spartak rafle neuf des dix premiers titres de champion de la Russie indépendante et devient un habitué de la Ligue des Champions. Lors de l’édition 2000/2001, le club de la capitale russe réalise un premier tour de toute beauté qui le verra notamment battre le Real Madrid et se qualifier pour… une autre phase de groupes, comme le stipulait le règlement entre 1999 et 2003. C’était une manière comme une autre de limiter les surprises et d’assurer aux gros clubs un accès vers les quarts de finale. Les débuts du Spartak Moscou dans ce deuxième tour sont mitigés : une éclatante victoire face à Arsenal (4-1) puis une lourde défaite à Lyon (0-3). Se profile alors le Bayern Munich pour une double confrontation. Le match aller, au stade olympique de Munich, est perdu de justesse dans les dix dernières minutes (0-1). Au retour, au stade Luzhniki, la défaite est bien plus nette (0-3) avec deux buts encaissés dans le dernier quart d’heure. Le Spartak terminera sa campagne par une défaite sur le terrain d’Arsenal (0-1) et un nul face à Lyon (1-1). Le Bayern Munich terminera quant à lui en tête du groupe puis il remportera la compétition en battant Valence aux tirs au but en finale.
Ligue des Champions 2001/2002 | Phase de groupes
Spartak Moscou – Bayern Munich : 1-3, 1-5
L’année suivante, les deux clubs se retrouvent mais cette fois à l’occasion du premier tour, dans un groupe comprenant également le Sparta Prague et Feyenoord. La campagne du Spartak Moscou sera catastrophique avec seulement deux points pris et une dernière place. Opposé au Bayern Munich, le club moscovite s’est incliné à domicile lors de la deuxième journée (1-3) avant de subir une véritable correction au retour lors de la quatrième journée (1-5). À noter que cette saison 2001/2002 est la première durant laquelle la Russie alignera deux clubs en Ligue des Champions. Le Lokomotiv Moscou réalisera un bien meilleur parcours que son voisin puisqu’il terminera troisième d’un groupe relevé (avec le Real Madrid, l’AS Rome et Anderlecht) en réalisant notamment la performance de battre le club espagnol (2-0, 6ème journée), futur vainqueur de l’épreuve.
Ligue des Champions 2006/2007 | Phase de groupes
Bayern Munich – Spartak Moscou : 4-0, 2-2
La dernière confrontation en date entre le Bayern Munich et le Spartak Moscou remonte à la saison 2006/2007. Versées dans le même groupe (en compagnie également de l’Inter Milan et du Sporting), les deux équipe s’affrontent lors de la première journée à Munich (cette fois à l’Allianz Arena). Si le Spartak tient plutôt bien le coup en première période, il s’effondre après la reprise en encaissant deux buts en quatre minutes et finit par s’incliner lourdement (0-4). Au retour, Maksym Kalynychenko permet au Spartak d’ouvrir rapidement le score mais un doublé de Claudio Pizarro permettra au Bayern d’atteindre la mi-temps avec l’avantage au score. Il faudra attendre les vingt dernières minutes pour voir Radoslav Kováč égaliser et permettre au Spartak, pour la première fois de son histoire, de ne pas perdre face au Bayern (2-2). Ce point sera précieux puisqu’il permettra au Spartak de revenir à trois points du Sporting. Lors de la journée suivante, les Russes l’emporteront au Portugal (3-1) et décrocheront à la différence particulière la troisième place, synonyme de Coupe de l’UEFA, au détriment de leur adversaire du jour.
Coupe de l’UEFA 2007/2008 | Demi-finales
Bayern Munich – Zenit Saint-Pétersbourg : 1-1, 0-4
La saison 2006/2007 aura été la plus mauvaise de l’histoire récente du Bayern Munich. Seulement quatrième de Bundesliga, le club bavarois devait renoncer à la Ligue des Champions : à l’époque, le championnat allemand était à la lutte avec la Ligue 1 pour la quatrième place à l’indice UEFA et il n’envoyait, de fait, que trois clubs en Ligue des Champions. Déterminé à revenir sur le devant de la scène, le Bayern investissait massivement avec les arrivées, entre autres, de Luca Toni, Miroslav Klose et surtout de Franck Ribéry, star annoncée de l’équipe. Le Bayern veut tout gagner y compris une Coupe de l’UEFA qui semble largement à sa portée. Sans être toujours convaincant, avec notamment une qualification acquise sur le fil face à Getafe en quarts de finale, le Bayern se retrouve dans le dernier carré. Il doit affronter le Zenit Saint-Pétersbourg.
Champion de Russie en titre, emmené par sa star Andrei Arshavin, le Zenit multiplie les exploits lors des matchs à élimination directe en éliminant successivement Villarreal (1-0, 1-2), Marseille (1-3, 2-0) et un club allemand, le Bayer Leverkusen (4-1, 0-1). Face à un Bayern Munich de niveau Ligue des Champions, il est difficile d’imaginer un Zenit Saint-Pétersbourg à la peine en championnat (car obnubilé par son objectif européen) créer l’exploit.
Au match aller, le Bayern obtient assez rapidement un penalty pour une faute du Néerlandais Fernando Ricksen sur Zé Roberto. Franck Ribéry bute sur Malafeev avant d’ouvrir le score (18′). La voie semble toute tracée pour une victoire bavaroise mais le Zenit ne se montrera pas résigné. À l’heure de jeu, il parviendra même à égaliser grâce à une action venue de son côté gauche : Zyryanov décale Fayzulin dont le centre est dévié par la tête de Lúcio qui trompait Oliver Kahn. Le club de Saint-Pétersbourg revient de Bavière avec un match nul (1-1) qui lui laisse toutes ses chances en vue du match retour. Seul point noir : le carton jaune d’Arshavin qui le suspend au match retour.
Sans son génie mais avec l’Argentin Alejandro « Chori » Domínguez, future légende du Rubin Kazan et de l’Olympiakos, dans le onze de départ, le Zenit entame le match retour de la meilleure des manières en ouvrant le score après seulement quatre minutes de jeu grâce à un coup franc tout en puissance de Pavel Pogrebnyak. Peu avant la pause, Zyryanov mystifiera la défense bavaroise pour inscrire le deuxième but. L’exploit était en marche. En début de seconde période (54′), Fayzulin trompera Oliver Kahn d’un coup de tête surpuissant et portera le score à 3-0, scellant le sort de la double confrontation. Le triomphe du Zenit sera parachevé à un peu plus d’un quart d’heure du terme grâce à un nouveau but de Pogrebnyak et la rencontre se terminera sur un incroyable score de 4-0. Ce match nécessite que l’on s’attarde un peu plus que sur les autres pour une seule raison : il s’agit de la seule victoire sur une double confrontation d’un club russe face au Bayern Munich. Qualifié pour la finale de la Coupe de l’UEFA, le Zenit remportera la finale face aux Glasgow Rangers (2-0) malgré l’absence de Pogrebnyak, suspendu. Ce titre européen, le deuxième de l’histoire du football russe après la victoire du CSKA en Coupe de l’UEFA trois ans plus tôt, marquera le début d’un été doré pour la Russie qui verra son équipe nationale atteindre les demi-finales de l’Euro 2008.
Du côté du Bayern, cet échec en demi-finale sera le gros point noir d’une saison quasi-parfaite, marquée par un doublé coupe – championnat. Ce match face au Zenit Saint-Pétersbourg aura du reste été le dernier d’Oliver Kahn en coupe d’Europe.
Il est à noter que le scénario et le score de la rencontre ont un temps fait peser sur elle des rumeurs d’arrangement qui se sont avérées, pour l’instant, être sans fondement.
Ligue des Champions 2013/2014 | Phase de groupes
Bayern Munich – CSKA Moscou : 3-0, 3-1
Sacré champion de Russie au printemps 2013, le CSKA Moscou renoue avec la coupe d’Europe un an après un échec mémorable en barrages de la Ligue Europa face à l’AIK Solna (1-0, 0-2). Qualifié pour la Ligue des Champions, il doit d’emblée faire face à un très gros morceau : le Bayern Munich. Tout frais champion d’Europe, le club bavarois vient d’attirer Pep Guardiola et semble au sommet de sa forme. Dès le début du match aller, le CSKA prend conscience de l’écart de niveau : le Bayern ouvre le score dès la 4ème minute de jeu grâce à un missile de David Alaba sur coup franc. Mario Mandžukić doublera la mise juste avant la pause avant que Robben ne conclue le festival à la 68ème minute. Le Bayern l’emporte logiquement et facilement (3-0). Au match retour, Robben ouvrira le score (17′) et permettra au Bayern de mener à la pause. Götze doublera la mise grâce à un coup de génie en seconde période (56′) avant que Honda ne réduise le score sur penalty (62′)… trois minutes avant qu’un autre penalty ne tombe, cette fois en faveur du Bayern. Müller transformera et scellera la victoire bavaroise (3-1). Le Bayern Munich terminera en tête du groupe à égalité avec Manchester City tandis que le CSKA terminera à une lamentable dernière place après une défaite dans le match décisif pour une place en Ligue Europa face au Viktoria Plzeň (1-2).
Ligue des Champions 2014/2015 | Phase de groupes
CSKA Moscou – Bayern Munich : 0-1, 0-3
On prend (presque) les mêmes et on recommence. Le CSKA Moscou retrouve le Bayern Munich et Manchester City dans son groupe de Ligue des Champions mais il voit le Viktoria Plzeň être remplacé par la plus redoutable AS Rome. La Louve va d’ailleurs infliger une correction au CSKA (5-1). Ce n’est pas la meilleure des manières de préparer le match face au Bayern, surtout que celui-ci devra se jouer à huis clos en raison du mauvais comportement de certains supporters russes à Rome. Dans un stade vide, le CSKA fera plutôt bonne figure mais il devra s’incliner (0-1) à cause d’un but sur penalty inscrit par Thomas Müller.
Par la suite, le CSKA se reprend et parvient à arracher le nul face à Manchester City (2-2) avant de réaliser l’exploit de s’imposer en Angleterre (2-1). Face à l’AS Rome, le CSKA Moscou obtient également le match nul au bout du temps additionnel (1-1). Dans un groupe hyper-dominé par un Bayern Munich assuré de sa qualification et de la première place du groupe dès la quatrième journée, Manchester City, l’AS Rome et le CSKA Moscou comptaient le même nombre de points avant le coup d’envoi de la dernière journée.
Le CSKA pouvait donc décrocher sa qualification s’il battait le Bayern et si l’AS Rome ne battait pas Manchester City. La mission s’avérait difficile mais face à une équipe allemande remaniée et déjà assurée de terminer en tête, tout semblait possible. Müller viendra néanmoins doucher rapidement les espoirs russes en ouvrant le score sur penalty (18′). Tout semblait malgré tout possible pour le CSKA, au moins en vue d’une place pour la Ligue Europa vu que Manchester City avait ouvert le score à Rome. Il n’en sera rien et, pire encore, Rode (84′) puis Götze (90′) allaient offrir un large succès au Bayern (3-0). Hors course pour les huitièmes de finale, le CSKA Moscou terminait à égalité de points avec l’AS Rome mais ratait la Ligue Europa en raison d’une moins bonne différence particulière, conséquence notamment de la correction encaissée dans la capitale italienne lors de la première journée.
Le bilan des clubs russes face au Bayern est le suivant : 16 matchs joués, 2 victoires, 4 nuls, 10 défaites, 12 buts marqués, 37 encaissés. Seul le Zenit Saint-Pétersbourg est parvenu à battre le Bayern Munich sur une double confrontation. Autant dire que si l’on doit uniquement se fier au passé, le FK Rostov devrait avoir énormément de mal face au Rekordmeister allemand.
Karim Hameg
Image à la une : © Alexander Hassenstein/Bongarts/Getty Images