Après la Hongrie, la Croatie, la Moldavie et la Slovénie, c’est au tour de la Grèce de tirer son bilan de mi-parcours. Footballski vous propose de revenir quelques instants sur la débandade de l’équipe nationale en qualif’ de l’Euro 2016, les prestations en demi-teintes des clubs sur la scène européenne et, enfin, la situation en championnat.
Ethniki Omada ou la dernière tragédie grecque
Humiliation, il n’y a pas d’autre mot pour définir le bilan de l’équipe nationale grecque post Coupe du Monde. L’expérience Claudio Ranieri a tourné court après 4 défaites (dont une historique contre… les Îles Feroée) et un nul. L’Ethniki Omada se cherche encore un sélectionneur pour se reconstruire et tenter de sauver ce qui est encore possible de l’être. Certains noms circulent avec plus ou moins d’insistance comme celui de Giorgos Donis qui a récemment rompu son contrat d’un commun accord avec son ancien employeur, APOEL. Une chose est certaine, la tâche ne sera pas aisée. En effet, outre les nombreuses défections à la suite de blessures, il faudra tenter de trouver la parade pour combler le manque cruel de qualité dans le milieu du jeu. Certes la Grèce n’a jamais vraiment eu (dans un passé récent) de milieu de terrain ultra créatif mais pour compenser cela, il y avait le cœur… désormais il n’y a plus rien du tout!
Europe: Olympiakos pour l’honneur et le coef’ Uefa de la Grèce
Sur la scène européenne, les clubs grecs nous ont laissé un goût de trop peu. Tout ne fut pas mauvais, loin de là, mais on attendait plus de Panathinaikos et surtout de PAOK qui n’a même pas réussi à passer l’hiver au chaud au sein d’un groupe à sa portée.
En Champions League, l’Olympiakos a comme souvent fait le plein à domicile. On aura tout de même le sentiment que les 1/8ème étaient à leur portée. Il n’a, en effet, pas manqué grand chose pour que « La Légende » ramène un nul de Turin. Mais c’est surtout leur contre-performance surprenante en Suède, contre Malmö, qui empêchèrent les Rouges-et-Blancs de poursuivre l’aventure en C1.
Rayon surprise du chef, on notera les bonnes prestations d’Asteras Tripolis. Le club du Péloponnèse a montré de bonnes choses pour sa première participation dans les poules d’Europa League. Après être passé par 3 tours qualificatifs et avoir notamment éliminé un club de Bundesliga (Mainz 05), les Arcadiens n’ont pas démérité contre de grosses cylindrées bien plus expérimentées qu’eux. Avec une victoire, trois nuls et deux défaites, Asteras Tripolis aura apporté un peu de fraîcheur au foot grec dans cette première partie de saison.
Course à 2,5 pour le titre
On en parlait il y a quelques semaines, la lutte pour le titre en Grèce a pris une tournure inattendue. Si cet été d’aucuns voyaient, comme de coutume, l’Olympiakos s’envoler vers un nouveau titre facile, il est désormais certain que la compétition sera acharnée jusqu’au bout. En effet, le PAOK, version Anastasiadis, conteste, avec une rare efficacité, la suprématie rouge et blanche sur le football grec. Emmené par son capitaine et désormais joueur emblématique, Athanasiadis, « L’Aigle Bicéphale du Nord » a surpris tous les observateurs en occupant la première place pendant de longues semaines. Cette performance en soit est d’autant plus remarquable que les Thessaloniciens ont déjà ramené les 3 points de leur déplacement au Karaiskaki. Il va sans dire que le match retour à Toumba vaudra le détour. A vos agenda donc, le choc aura lieu le 8 février… De plus PAOK n’a plus que le championnat pour espérer conquérir un trophée tant convoité par le président milliardaire Ivan Savvidis. Pour cela, il a déjà recruté Christian Noboa. Il va sans dire qu’il n’en restera pas là pour donner à son équipe toutes les chances de remporter le titre.
Dans une moindre mesure, le Panathinaikos qui a commencé la saison petitement avec de nombreuses blessures, semble revenir dans la course. A 8 longueurs de la première place, rien n’est encore joué du côté de Leoforos. Avec le retour de blessure de Berg, la ligne offensive du « Trefle » saura certainement faire parler la poudre pour venir chatouiller ses deux adversaires. Les « Verts » pourront en outre bénéficier d’un calendrier relativement plus favorable. Enfin, ils auront l’avantage de recevoir Olympiakos et PAOK lors du second tour.
L’argent, le nerf de la guerre
En Grèce, depuis la crise économique, chaque année a son lot de catastrophe sportive et financière. Cette année, les nominés sont Niki Volos et OFI, pour ne parler que des cas désespérés.
Pour les Crétois , on vous le disait cette semaine, la situation est très grave. Le club, criblé de dette, ne paye plus ses joueurs depuis des mois. Il a perdu son entraîneur, Genaro Gattuso, qui quoi qu’on en dise a apporté toute son expérience et a permis à OFI d’occuper une honorable place dans le ventre mou du classement malgré les conditions qu’on connaissait. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est certainement la décision de la Fifa de condamner les pensionnaires de « Yedi Kule » à un retrait de 6 points au classement à la suite d’une plainte d’Aleksandar Pesic pour arriérés de salaire non-versés.
Si OFI est dans une situation peu enviable, que dire alors de Niki Volos dont les dirigeants ont décidé de déclarer forfait jusqu’à la fin de la saison faute de budget. On se demande tout de même comment a fait ce néo-promu pour obtenir sa licence au plus haut niveau de l’élite grec ? En effet, dès le mois d’octobre, le club thessalien hésitait à jouer certains matchs à domicile par manque de fonds pour rémunérer les arbitres! Pour en arriver à ce point, il est clair que les problèmes de liquidités de ce sympathique club de Volos ne dataient pas d’hier. Cela illustre bien l’état de déliquescence dans lequel se trouvent les finances de nombreux clubs grecs.
Panathinaikos: Objectif coupe
Cette saison, on a assisté à un nouveau format en Coupe de Grèce. En effet, le 2ème tour a été organisé à l’image d’une mini ligue des champions avec 8 poules de 4 qui s’affrontaient uniquement en match aller. On peut critiquer cette nouvelle formule pour sa multiplication inutile de matchs sur la saison, mais elle aura permis à de nombreux clubs de divisions inférieures comme Iraklis, AEK, Apollon Smirnis, Tyrnavos et Chania d’aller plus loin dans la compétition.
La déception de ce premier tour en Coupe de Grèce est PAOK qui n’a pas pu sortir des groupes, ce qui prouve une nouvelle fois l’étroitesse de son noyau qui l’empêchait d’ambitionner une bataille sur tout les fronts. Les mauvaises langues diront que cette élimination arrange les Paokistes qui peuvent désormais se concentrer uniquement sur le championnat.
Un des gros outsiders et qui ne s’en cache pas est le Panathinaikos. Les hommes d’Anastasiou voient en la coupe une nouvelle occasion, plus à leur portée, de remporter un titre cette saison, à l’image de ce qu’ils ont fait la saison passée. Footballski tiendra également à l’œil les prestations d’AEK qui écrase tout en Football League avec une équipe composée de jeunes talents et de joueurs ayant l’expérience de l’élite.
Peace or Violence
La violence et les intimidations dans les gradins ont une nouvelle fois émaillé l’actualité footballistique grecque de ces 6 premiers mois de compétition. On aura atteint le summum de l’irrationalité et de la bêtise avec le décès de ce fan d’Ethnikos, Kostas Katsoulis, à la suite de ses blessures après une rixe de « supporters » lors d’une rencontre comptant pour le championnat de 3ème division à Irodotos en Crète. En outre, on ne reviendra pas sur les trop récurrentes menaces et agressions envers le corps arbitral qui ont dépeint un bien triste visage au football grec en cette fin d’année 2014. Mais soyons optimiste et gageons que 2015 soit une année riche en fair-play et en sportivité. Après tout n’est-ce pas la période propice aux bonnes résolutions ? Marinakis, le président d’Olympiakos, a montré la voie à suivre en allant féliciter en personne Anastasiadis lors de la victoire de PAOK contre son équipe à Karaiskaki… Serait-ce un signe des temps qui changent ?
V.KOULOS