Les Carpates, les Tatars, le Danube, le Halušky, Robert Vittek. Tant de beautés qui viennent du cœur de l’Europe, de ce petit pays merveilleux qui peut se targuer de compter non pas une mais bien deux dates de naissance sur sa carte d’identité, un pays que l’on nomme communément Slovaquie. Alors préparez-vous à embarquer dans le Čiernohronská železnica de Čierny Balog, le football slovaque fait son entrée en gare !

Trenčín confirme

Après un premier titre de champion historique fort logique du fait de la gestion parfaite du club, l’AS Trenčín continue sa bonne conduite malgré un effectif chamboulé, comme souvent avec le club durant les différents mercatos.


Voir aussi : Trenčín, nouveau bastion du football slovaque


Exit l’un des meilleurs milieux de terrain du championnat, Stanislav Lobotka, qui était présent dans nos espoirs slovaques, ainsi que son pilier défensif Ramon Da Silva, tous deux partis vers le FC Nordsjaelland, au Danemark. Exit également l’attaquant brésilien Jairo qui s’est envolé rejoindre le PAOK de Robert Mak. Trois transferts importants qui font perdurer la nouvelle tradition du club, à savoir dénicher de jeunes joueurs pour les revendre bien plus cher une ou deux saisons plus tard.

Car si le club décide de se séparer de ses cadres, c’est aussi pour faire émerger de nouveaux joyaux. Ainsi, le club a fait venir l’ailier expérimenté Mitchell Schet en provenance des Pays-Bas. Un marché prioritaire pour le club qui peut s’appuyer sur son partenariat avec l’Ajax Amsterdam. Trenčín a aussi le don d’être extrêmement actif avec deux autres pays : le Nigéria, où le club a notamment pu dénicher le génial Moses Simon (aujourd’hui à La Gantoise), et le Brésil. Deux pays qui ont fait une nouvelle fois le bonheur du club avec le recrutement du brésilien Wesley en buteur, afin de remplacer Jairo, mais aussi de trois autres joueurs offensifs nigérians, Godwin Obaje, John Chia et enfin Aliko Bala.

Mais outre ses transferts, c’est surtout l’état d’esprit et la structure du club qui lui permettent aujourd’hui d’être une nouvelle fois à cette place de leader. Mélange de Slovaques et de joueurs étrangers, d’expérience et de jeunesse, le club a surtout su développer une structure saine, à la hiérarchie et aux objectifs clairs. Une situation idéale qui permet à de nombreux joueurs slovaques et étrangers de se développer dans les meilleures conditions.

© http://sport.aktuality.sk/
© sport.aktuality.sk

Une situation que l’on retrouve également sur le terrain. Débutant la saison avec la Ligue des Champions, Trenčín aura été loin du ridicule face à l’expérimenté Steaua. Malgré une défaite au match aller 2-0, les joueurs de Ševela ont su montrer du caractère lors d’un match retour totalement fou et une victoire 3-2 à la clé. Si l’élimination fut rude, elle n’aura pas pris le pas sur le début de saison du club en championnat. Ce dernier enchaînant les victoires dès le début, entrecoupées par quelques matchs nuls, notamment face au Slovan Bratislava. S’il connaîtra l’échec pour la première fois fin septembre face à Zilina lors d’une lourde défaite 4-1 après 10 matchs d’invincibilité, le discours de Ševela a su prendre le dessus afin de ne pas déstabiliser l’équipe après ce revers. Invaincu depuis, le club a en effet su enchaîner neuf matchs sans aucune défaite.

Avec 48 points après 19 journées, tous les voyants sont au vert pour le club. S’appuyant sur un jeu extrêmement offensif avec pour leader offensif son Néerlandais passé par Arles-Avignon Gino Van Kessel, et sa nouvelle pépite slovaque Matus Bero, tous deux auteurs de dix buts, l’équipe est aujourd’hui celle qui marque le plus de buts dans le championnat avec 43 réalisations devant Zilina, qui en compte 39.

En plus de cette armada offensive, le club a aussi pu compter sur une défense solide, faisant d’elle la meilleure du championnat à égalité avec le Slovan Bratislava avec 14 buts concédés, grâce notamment à son gardien Šemrinec, qui n’a que très rarement déçu depuis qu’il est passé titulaire la saison dernière, ainsi que de son quatuor défensif composé du rugueux Rundić et de l’expérimenté Kleščík en défense centrale, tandis que le très jeune espoir slovaque Šulek a su s’imposer au fil des matchs sur son côté en tant que latéral droit. On n’oubliera pas le virevoltant nigérian Kingsley Madu, qui n’hésite pas à dynamiter les lignes en partant de sa défense et à se montrer très actif sur son côté gauche.

Enfin, si l’on pouvait croire que la perte de Stanislav Lobotka serait extrêmement préjudiciable pour le club, le milieu de terrain a finalement été la grande force du club lors cette première partie de saison grâce à l’ancien d’Eredivisie, Ryan Koolwijk, qui a su amener son expérience et son aisance dans le jeu aérien. L’ancien joueur du Celtic, Ibrahim Rabiu, s’est adapté au pays et est devenu cette saison le véritable cerveau de l’équipe grâce à une aisance technique et une qualité de passe remarquables.

À vrai dire, cette première partie de saison est une grande réussite pour le club. Individuellement ou collectivement, la plupart des membres du club ont su répondre présent et ont permis d’être en tête à la trêve. Une première place qui ne devrait pas échapper aux hommes de Ševela, qui prouve une nouvelle fois toute son intelligence avec une gestion parfaite de son groupe et une intégration réussie des recrues.

Bratislava à la relance

Au Slovan, cette nouvelle saison aura été marquée par un homme, Nikodimos Papavasiliou. Arrivé sur le banc d’entraîneur en août après six journées de championnat calamiteuses sous la houlette de Dusan Tittel, le Chypriote aura complètement métamorphosé une équipe qui n’était que l’ombre d’elle-même durant des mois.

Car si sous Tittel, beaucoup de joueurs se plaignaient de ne pas vraiment connaitre leur rôle, ne savaient pas où se placer sur le terrain et manquaient de discipline tactique, ce constat fut dissipé suite à la prise en charge de Nikodimos Papavasiliou. S’appuyant sur un mercato estival ambitieux avec la venue de la légende Jan Mucha au poste de gardien, de Boris Sekulic en provenance de Kosice, du jeune espoir Vukan Savicevic qui nous vient lui de Zvezda ou encore de l’international hongrois Tamas Priskin, le Slovan aura su au fil des journées renverser la vapeur et engranger les points perdus lors des premières journées.

Une révolution qui s’est opéré avec un match-clé, le premier de l’ère chypriote : la victoire dans le derby face au Spartak Trnava. Un match capital qui se soldera par une victoire, 2-0, avec notamment un but du meilleur joueur du Slovan durant ces six premiers mois, Marko Milinkovic et sa patte gauche magnifique. Depuis ce match et la venue de Papavasiliou, le club n’aura connu qu’une seule fois la défaite, face à Zilina (3-0). Une prestation incroyable comparé au niveau calamiteux de l’équipe sous Tittel. Loin de s’en contenter, l’entraîneur chypriote vise désormais la première place.

« Il est gratifiant [d’avoir un tel bilan]. Cependant, si je dois être honnête, on ne doit pas regarder cela comme ça. Il faut toujours voir de l’avant, se concentrer sur le prochain match. Dans le football, vous n’avez pas le temps de regarder en arrière » déclarait ainsi Nikodimos Papavasiliou au journal Aktuality.sk

En plus de l’arrivée de l’ancien joueur de Newcastle sur le banc de touche, le club de la capitale a aussi insufflé du nouveau en interne, jusqu’à revenir vers ses ultras qui boycottaient jusqu’alors les décisions du club, afin de repartir sur des bases saines. Enfin, le club s’est débarrassé des déceptions Lester Peltier et Samuel Stefanik, auxquelles on peut rajouter Karol Meszaros qui s’est envolé vers le voisin hongrois (au Puskas Academy) ou encore les prêts de Martin Knac, David Hudak et Timotej Zahumensky vers le promu Skalica.

© TASR
© TASR

Des départs qui laissent la place à des arrivées choisies par l’entraîneur, comme le milieu défensif Joeri de Kamps en provenance du NAC Breda, du capitaine de la sélection U19 slovaque Adrian Kopicar en provenance de Zilina, ou encore du grec Vasilios Pliatsikas et de Granwald Scott en provenance d’Afrique du Sud. Des arrivées qui, d’après les dires du coach, ont été « des joueurs ciblés présentant certaines caractéristiques dont le club avait besoin », tout en rajoutant le « très bon travail de scoutisme du club » lors de ce mercato hivernal. Un événement au Slovan Bratislava.

Meilleure défense du championnat avec Trenčín grâce à un Mucha impérial et Kornel Salata, véritable leader défensif qui confirme au fil des saisons qu’il reste le meilleur à son poste en Slovaquie, le Slovan peut aussi compter sur son attaque. Composé de la paire Vittek – Priskin, le duo offensif du Slovan est certainement le plus expérimenté du pays et le plus imposant sur le papier. Surtout grâce au bel homme chauve. De plus, le club peut toujours compter sur son homme de base depuis des années, le Serbe Marko Milinkovic, ou encore sur le jeune espoir Zrelak qui a malheureusement connu quelques blessures mais qui ne sera pas de trop durant la seconde partie de saison.

Si le Slovan compte sept points de retard sur le premier, le niveau affiché par les hommes de Nikodimos Papavasiliou ne laisse envisager que de bonnes choses pour la suite de la saison. Une seconde place qui ne devrait pas échapper à un club qui sera à l’affût du moindre faux pas de son principal concurrent, l’AS Trenčín.

La belle réussite Spartakiste

Lorsque l’on parle du Spartak en Slovaquie, le premier nom qui nous vient à l’esprit est celui du club de Trnava. Pourtant, l’autre Spartak, le Spartak Myjava, réalise de très belles performances depuis sa montrée dans l’élite slovaque en 2012.

Si la dernière saison 2014/2015 fut compliquée pour le club avec une neuvième place, l’arrivée de Norbert Hrnčár sur le banc de touche aura eu un véritable effet positif pour le club de Myjava. Malgré des moyens peu élevés, le club a su recruter intelligemment des joueurs ayant une certaine expérience. Tomas Kona, ancien capitaine de Senica, arrivé libre cet été en est l’exemple parfait. Malgré la grosse blessure qui l’a éloignée des terrains durant de nombreux mois la saison dernière, le milieu de terrain a montré que son intelligence de jeu reste intacte et qu’on pouvait toujours compter sur lui malgré ses 31 printemps.

Citons également le retour de Peter Sladek au club en provenance du Spartak Trnava, là aussi en fin de contrat. L’attaquant a pris une envergure inattendue cette saison en y étant le meilleur buteur avec sept réalisations et surprenant par la même occasion de nombreux observateurs du championnat slovaque. Les nombreuses arrivées au club cet été ont ainsi pu permettre de renforcer un effectif parfois limité sur le temps et, ainsi, d’y installer une concurrence positive qui porte aujourd’hui ses fruits. À l’exception peut-être de la plus grosse déception du club cette saison : Juraj Piroska. De retour au pays après un petit tour de quelques mois au Kaisar, au Kazakhstan, l’ailier slovaque devait être la recrue phare du club cet été. Six mois plus tard, le constat est bien amer. Libre de tout contrat, il signait alors chez la lanterne rouge du championnat, Skalica. Bien loin de ses prestations à Senica ces dernières saisons.

Malgré tout, sur le terrain, toute cette bande aura su tirer son épingle du jeu grâce à un jeu solide et très efficace, s’appuyant sur le milieu Kona, sur le duo Frederik Bilovský – Erik Daniel à la baguette, sur son capitaine Stefan Pekar et enfin sur son dynamiteur d’attaque Peter Sladek devant. De plus, nous pouvons également citer le vétéran de 36 ans Martin Černáček, présent au club depuis 2007. Bien qu’il ne joue que très peu cette saison, son aura dans le vestiaire reste importante pour le club.

Une équipe solidaire, intéressante offensivement, loin d’être mauvaise défensivement avec 24 buts encaissés, qui a parfaitement su gérer sa première moitié de saison et qui aura la chance de s’appuyer une nouvelle fois sur son noyau dur. Le club n’ayant concédé qu’un seul départ cet hiver, à savoir celui de l’indésirable Juraj Piroska.

L’irrégularité des šošoni

Le MŠK Žilina a longtemps cru au titre l’année dernière dans son mano à mano avec Trenčín. Fidèle à ses habitudes de formation, le club s’est une nouvelle fois appuyé sur son centre, le meilleur du pays, afin d’attaquer la nouvelle saison. Une nouvelle saison marquée également par le départ de son buteur croate Matej Jelic pour l’Autriche et le Rapid Vienne. Mais surtout, outre ses transferts, le club aura vibré en début de saison avec son parcours européen en sortant héroïquement les Ukrainiens du Vorskla Poltava et en réalisant une superbe prestation face à l’Athletic Bilbao avec une victoire à domicile dans un scénario incroyable et un but de William dans les dernières minutes du match. Bien que les Slovaques n’ont pas vu les groupes de la Ligue Europa, les prestations marquantes du club dès le début de saison pouvaient laisser envisager une belle saison à venir. Et pourtant.

Comme à chaque saison ou presque, le même constat ressort des résultats du club. S’appuyant sur des très bons jeunes comme Škriniar en défense, Paur et Benes au milieu, ou encore Mihalík et Čmelík devant, le club semble être victime de sa philosophie. Vouloir intégrer les jeunes le plus tôt possible afin de faire émerger le talent et ainsi en tirer des bénéfices futurs est bien et obligatoire pour un club comme Žilina. Cependant, toute cette jeunesse semble aussi, parfois, complètement lâcher et ne peut tenir sur la longueur d’une saison. Malgré la présence de l’homme du base du club et véritable cadre, le milieu de terrain international slovaque de 32 ans Viktor Pečovský, l’expérience semble être une nouvelle fois ce qui fait défaut au club.

https://www.youtube.com/watch?v=64KRtx072t0

Une inexpérience qui coûte des points précieux pour lutter face aux deux locomotives que sont le Slovan et Trencin. Les prestations de joueurs comme Vavro, Káčer ou Králik en sont les exemples typiques, intéressants parfois mais trop tendres et souvent débordés, ces jeunes de 20 ans ne peuvent pas forcément aider le club à atteindre l’objectif de remporter le titre. De plus, Žilina a dû se passer d’un talent comme Čmelík. Lui qui était l’une des plus belles surprises l’année dernière aura finalement déçu par sa mentalité et fut rapidement écarté du groupe pro pour au final partir en prêt cet hiver à Sion pour deux ans. Une absence prolongée par forcément prévue pour un joueur qui devait être l’un des hommes de base de l’équipe cette saison.

Malgré tout, le club a aussi de nombreux motifs de satisfaction et d’espoir. Premièrement, il possède l’un des meilleurs entraîneurs et formateurs du pays en la personne d’Adrián Guľa. Lui qui reste toujours sur ce même ligne directrice d’intégrer coûte que coûte des jeunes et, en plus, de proposer un football attrayant tourné vers l’offensif. Un football que l’on a pu voir encore une fois lors de ces six premiers mois de championnat, technique, créatif, rapide et rythmé, voir Žilina est souvent un plaisir mais peut aussi s’avérer cruel. Fébrile défensivement, Žilina n’a pas pu se reposer constamment sur le meilleur défenseur du championnat, à savoir Škriniar, transféré cet hiver à la Sampdoria, et sur le meilleur milieu défensif du pays, Viktor Pečovský.

Car si le club est capable de prestations splendides en enfilant les buts comme face à Bilbao, Trencin, le Slovan, ou encore le Spartak Myjava, il est aussi capable de perdre de lâcher des points bêtement face à Podbrezová (défaite 3-1) ou Zlaté Moravce (défaite 4-0). Si cette quatrième place n’est pas forcément un flop pour une équipe aussi jeune, le club garde tout de même des objectifs européens et ne peut s’en contenter. D’autant que le Spartak Myjava et cette troisième place européenne ne sont qu’à deux petits points. Ne reste plus qu’à voir comment le club va réussir à combler les départs de Skriniar (Sampdoria), Mihalik (Slavia Praha) et William (Kayserispor).

Les Magyars dans les temps

Le DAC Dunajska Streda n’est pas un grand club en Slovaquie, pourtant il occupe une place bien particulière du fait de son histoire et de ses liens avec la Hongrie. Avec cette cinquième place, le club se positionne à un rang tout à fait correct et en phase avec les exigences de la direction. Une direction et un Oszkár Világi au projet ambitieux, à savoir la construction d’un nouveau stade et d’une académie de football en mesure de répondre à un objectif clair : venir concurrencer le haut de tableau du championnat et pouvoir remporter, à terme, des titres.

« Notre coopération [avec Tomislav Maric] est bonne. Je ne lui donne aucun conseil sur son onze de départ et ne cherche ni à influencer le style de jeu de l’équipe, ni la composition. Je respecte ses décisions, il est expert. Moi non. […] Tomislav Maric est ambitieux, consciencieux et travailleur, ce sont des qualités  que j’apprécie chez les gens » déclarait Oszkár Világi sur son entraîneur.

Le club ne joue pas encore le titre mais il a tout de même montré une belle progression et a de nombreux motifs d’espoir. Si le travail du Germano-Croate Tomislav Maric sur le banc de touche de ne fait pas l’unanimité, on peut tout de même saluer la force de l’équipe à accrocher de nombreux résultats, notamment des victoires sur le Spartak Trnava ou Zilina. Pas forcément l’équipe la plus agréable à regarder, le club joue sur ses qualités. Un grand fighting spirit, une défense sereine grâce à ses tauliers Lubomir Michalík et Noé Kwi, ainsi qu’une attaque qui marche très bien cette année grâce au buteur Akos Szarka qui s’est montré très complémentaire avec le virevoltant Erik Pacinda, ancien Tourangeau ayant signé au club lors du mercato estival.

Cependant, si le onze et ses joueurs clés marchent plutôt bien, l’une des principales critiques que l’on peut faire au club et à son entraîneur est le manque de plan B. Tomislav Maric vit avec le DAC sa toute première expérience de coach et cette inexpérience se sent cruellement dans son attitude en plein match. Dès que son équipe semble mise en difficulté, il peine encore à trouver des solutions. De plus, ce dernier se retrouve très souvent critiqué dans son choix d’effectif, préférant donner du temps de jeu à des étrangers qui n’apportent pas grand-chose, si ce n’est rien du tout, plutôt que de faire jouer les jeunes espoirs du club.

Une saison historique à Trnava

À Trnava, cette nouvelle saison fut marquante à bien des égards. Le premier et principal fait marquant est la sortie de terre du City Arena Trnava. Un nouveau stade modifiant totalement l’historique Štadión Antona Malatinského qui tient debout depuis tant d’années et fait office de seconde maison pour les supporters historiques du Spartak Trnava. Ainsi, le coût de la moderne City Arena est de 30 millions d’euros, dont une subvention de la SFZ, la fédération slovaque de football, atteignant 13,5 millions d’euros. Comme l’explique le Premier Ministre Robert Fico, la City Arena fait partie d’un « ensemble de constructions de 21 stades dans toute la Slovaquie, avec de nouvelles tribunes et des pelouses chauffées. Le projet Trnava est le numéro un et nous pouvons en être fier car le gouvernement a adopté il y a quelques temps une décision pour le soutenir.»


Voir aussi : Spartak Trnava, le football pour religion


Un nouveau stade qui fait office de « Ferrari » en Slovaquie et qui a été inauguré à… trois reprises avec des matchs face à l’Ajax Amsterdam, l’Atlético Paranaense et enfin l’Olympique de Marseille. Histoire de bien faire comprendre que c’était un grand moment.

© Milan David
© Milan David

Le deuxième fait marquant de la saison fut la démission de Juraj Jarábek après six matchs en championnat et un joli parcours européen, chutant face au PAOK. La défaite lors du derby face au Slovan Bratislava, lors de la sixième journée, aura fait plier l’homme qui était sur le banc de touche du Spartak depuis deux saisons, lui qui a été extrêmement contesté par les ultras du club en début de saison pour le niveau de jeu proposé. Une situation délicate qui aura trouvé un dénouement avec la venue d’Ivan Hucko qui revient au club, six ans après son départ au Bahrain.

En plus de ce départ, le club aura connu un exode de la plupart de ses talents comme Erik Sabo qui s’est envolé pour la Grèce et le PAOK, tandis que Jan Vlasko, l’autre homme clé au milieu de terrain l’année dernière, a lui signé en Pologne. Malgré tout, le Spartak Trnava s’est montré très actif lors du mercato estival au niveau des arrivées avec le retour du duo argentin qui a fait merveille à Trencin, le buteur David Depretis qui quitte le Mexime et Aldo Baez qui revient au pays grâce à un prêt du Slavia Praha. Notons également le retour de Lubos Hanzel au club ou encore des Bosniens Haris Harba et Emir Halilovic en provenance de Synot Liga. Sans oublier le légendaire Lubos Kamenar ! Malgré tout ça, le club occupe aujourd’hui une sixième place bien loin des attentes. La faute à une incapacité à lutter face aux gros du championnat mais aussi, et c’est sûrement le plus grave, des défaites surprises face à Senica ou encore le Zemplín Michalovce.

Car devant cet effectif chamboulé, beaucoup n’ont pas vraiment concrétisé les espoirs placés en eux. À l’image d’Harba qui devait être l’un des hommes forts sur le front de l’attaque mais qui, au final, n’aura que très peu pesé. De même pour le Slovaque Vojtuš en attaque lui aussi, aux défenseurs Hanzel, Nikolic et Bortel ou encore au milieu de terrain Niané Benogo. Devant cet effectif en chute libre, certains éléments ont tout de même su répondre présent dont, et c’est surprenant, Lubos Kamenar dans ses cages. Saluons également Conka qui confirme une nouvelle fois qu’il est l’un des meilleurs défenseurs du pays et qui ne devrait pas faire de vieux os dans la « Rome de Slovaquie ».

Alors comment envisager cette seconde moitié de saison ? Le club a un maillon faible et il se trouve en attaque. Malgré un Depetris qui devrait apporter bien plus lors de cette seconde partie de saison grâce à une préparation physique pleine, chose qu’il n’a malheureusement pas pu disposer à cause de son arrivée tardive au club, le club a également rapatrié l’expérimenté Robert Jez au pays, lui qui voulait se rapprocher de sa famille. Un choix intéressant qui, malgré l’âge avancé du joueur (34 ans), devrait apporter un vrai plus devant. Le club a aussi, durant ce mercato hivernal, su se débarrasser des indésirables qu’étaient Haris Harba, José Casado, Milan Bortel et enfin Niare Benogo. Si le club devrait avoir du mal à accrocher une place européenne cette saison, il ne reste plus qu’à Ivan Hucko de limiter la casse et stabiliser une équipe qui devra montrer bien mieux lors des prochaines échéances.

Le ventre mou

Senica, Ružomberok, même combat. Débutant la saison sous les ordres d’Eduard Pagáč, l’une des figures du club, Senica aura connu des premiers mois de compétition galères. Pagáč a été remplacé depuis par Juraj Sabol, bien que Vrťo apparaisse sur les feuilles de match, Sabol ne possédant pas la licence d’entraîneur, le club a su se reprendre grâce notamment à un choix tactique du nouvel entraîneur. Exit le 4-3-3 du début de saison, l’équipe joue désormais dans un 3-5-2 qui semble mieux convenir aux joueurs.

Cependant, Senica déçoit. Kalabiška, vendu cet hiver à Mlada Boleslav, a été bien loin de remplir les attentes placées en lui. Lui qui devait être le leader offensif de l’équipe ne s’est, au final, que très peu montré, bien loin de sa dernière saison. Il en est de même pour Jakub Kosorin, qui, à tout juste 20 ans, devait être le buteur du club et qui pour le moment relève plus du flop que de la bonne idée avec un seul petit but au compteur.

À Ružomberok, la situation fut encore plus critique. Après sept journées de championnat, le club n’avait toujours pas connu une seule victoire avec Ivan Galád sur le banc.

Ambitieux lors du mercato avec les arrivées de la légende Martin Jakubko en provenance de l’Amkar Perm, du défenseur Peter Maslo, du buteur Milos Lacny en provenance d’Ekstraklasa et du gardien macédonien Darko Toflioski, qui avait fait les beaux jours de Kosice, on ne pouvait que se montrer ambitieux du côté de Ružomberok. Si sous Galád, l’alchimie du groupe fut catastrophique, l’arrivée du duo légendaire du Slovan : Ladislav Pecko, en tant qu’entraîneur, et Dušan Tittel, en tant que directeur sportif, a relancé l’équipe.

Depuis l’arrivée de Pecko sur le banc, le club a enfin pu lancer sa saison grâce notamment aux belles prestations de Stefan Zosak, l’expérimenté milieu de terrain slovaque s’étant imposé comme l’homme fort de cette première partie de saison à Ružomberok. Blessé durant cette saison, l’absence de Nagy s’est également fait sentir. Lui qui s’occupait de la plupart des tâches défensives au milieu de terrain n’a jamais trouvé un remplaçant. Un élément important de l’équipe qui devra retrouver son niveau pour espérer voir le club remonter la pente. Reste aussi à voir comment le club va suppléer le départ en retraite de Martin Jakubko, lui qui était le meilleur buteur du club cette saison.

La lutte pour le maintien

Ils sont quatre à se tenir à quelques points. Si Zlaté Moravce dispose d’un petit matelas de neuf points sur la relégation, le Zemplin Michalovce et Podbrezova, eux, n’en ont respectivement que cinq et trois sur le bon dernier, le promu surprise Skalica.

Surprise car personne n’attendait à voir ce petit club de Skalica atteindre les sommets, lui qui jouait encore en quatrième division il y a quatre ans ! Une montée héroïque grâce aux problèmes financiers du MFK Kosice mais aussi grâce à un homme, Štefan Horný. Lui qui était à la tête du club depuis 2012 et aura tout connu avec celui-ci fut remercié avant le début de la saison pour le tchèque Aleš Křeček.

Si le Tchèque a connu un début de saison avec deux victoires dès les premières journées, les deux premières dans l’histoire du club en première division slovaque, la suite fut bien moins rose. Depuis ces deux premières journées, le club n’a plus jamais regoûté à la victoire en championnat. Aleš Křeček laissera rapidement sa place sur le banc pour … Štefan Horný. Le seul, l’unique, la légende du club.

Alors oui, Skalica est souvent à la rue, et ce malgré la venue de nombreux joueurs durant le mercato estival. Offensivement, le club n’a marqué que 17 buts en 19 matchs. Trop peu pour espérer faire mieux que cette seconde place. D’autant que défensivement, ce n’est pas bien mieux.

De nombreux transferts en été, mais aussi en hiver avec les récentes venues de nombreux joueurs expérimentés comme Martin Dobrotka qui revient tout juste de blessure et qui veut se relancer, Juraj Piroska qui a connu un début de saison galère à Myjava mais qui, s’il revient à son véritable niveau, sera un véritable plus pour le club ou encore le buteur de 36 ans Pavol Masaryk qui connait ce championnat sur le bout des doigts, lui qui a été à de nombreuses fois meilleur buteur au pays. Ne reste plus qu’à voir comment ce sympathique club va réussir à trouver une alchimie avec ces nombreux changements.

Pierre Vuillemot

Leave A Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.