Ce dimanche 18 octobre avait lieu le derby entre le Spartak Moscou et le Lokomotiv Moscou à l’Otkrytie Arena. Supporter du Spartak et habitant Moscou, je n’avais pas tardé à acheter les billets dès le début du mois d’octobre. Ce derby n’est pourtant pas le plus chaud des trois que dispute le Spartak (Dinamo, CSKAet Lokomotiv), mais cela reste un derby.

J’arrive toujours au stade en métro, comme la plupart des supporters d’ailleurs. Une station de métro « Spartak » construite en même temps que le stade permet d’arriver directement à une centaine de mètres de l’Otkrytie Arena. La météo est idéale, avec une température de 9 degrés, un ciel légèrement voilé et aucun vent à l’horizon. Parfait pour un match de football dans une ambiance détendue. Les supporters des deux camps prennent le même métro sans aucun problème si ce n’est quelques chambrages entre les amis et ennemis du jour.

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© Vincent Tanguy

La sécurité nous accueille à la sortie du métro, directement sur le quai en nous faisant une haie d’honneur. Elle ne s’arrête que sur le parvis du stade où le Gladiateur trône tel le colosse de Rhodes ! Autour de lui, des stands, officiels ou non, proposent tous les produits dérivés de la marque Spartak ou des produits de l’équipe nationale. Pas le temps de s’attarder, c’est l’heure d’entrer dans cette chère Otkrytie Arena.

J’étais pour une fois placé en tribune C basse, c’est à dire en face des VIP et assez près de la tribune nord des ultras. Les places sont largement abordables, mon billet coûtant un peu plus de 30 euros. La fouille se passe sans difficulté et le nombre de tourniquets fait qu’il n’y a aucune attente même s’il est vrai que j’aime bien arriver tôt, environ une heure avant le début du match. A l’intérieur du stade, le stand officiel, les bornes électroniques pour bénéficier des cartes d’adhérent, le Burger King et l’aire de jeu pour les enfants permettent à tout le monde de patienter tranquillement avant le début de la rencontre. Une enceinte qui se remplit progressivement jusqu’à atteindre les 36 600 spectateurs, une affluence plutôt honnête. De leur côté, les supporters du Lokomotiv, venus nombreux pour l’occasion, sont installés en hauteur dans le coin de la tribune sud, protégés par un filet.

Quelques minutes avant l’arrivée des joueurs, Vladimir Sochnov, ancien joueur du Spartak de 1981 à 1985 (147 matchs et 9 buts) est présenté aux supporters. L’occasion de rendre hommage au travail du club, exemplaire à ce niveau, envers ses vétérans. L’hymne du Spartak peut alors retentir, repris par tous les supporters qui brandissent leur écharpe. Les joueurs font leur entrée, le derby peut commencer. L’occasion pour les ultras du club de montrer leur superbe tifo en l’honneur des dix ans de la fraternité avec les ultras de l’Etoile Rouge de Belgrade. Magnifique!

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© Vincent Tanguy

Côté terrain, le Spartak Moscou se présente avec un 5-2-2-1 où il faut noter l’absence de Ze Luis sur blessure et la présence de Promes sur le banc.

Rebrov – Parshevlyuk – Tasci – Bocchetti – Granat – Kombarov – Zotov – Popov – Glushakov – Shirokov – Movsisyan.

Pour le Lokomotiv Moscou, on se retrouve avec un 4-2-3-1, du classique.

Guilherme – Shishkin – Corluka – Pejcinovic – Denisov – N’Dinga – Tarasov – Samedov – Kolomeytsev – Kasaev – Niasse.

Le Spartak, 4ème de RPL et auteur d’un bon début de saison si l’on regarde le classement, a des difficultés dans son jeu offensif. Beaucoup de critiques s’élèvent envers Alenitchev, l’entraineur, et sa tactique un peu frileuse. Les victoires sont là mais les supporters attendent plus de buts. La victoire contre le Mordovia Saransk 0-1 la semaine passée traduit bien cette frilosité. Le Spartak a marqué tôt dans le match et a géré son avantage sans réellement vouloir enfoncer le clou.

Tout le contraire du Lokomotiv, 2ème, qui réalise un excellent début de saison avec la manière, marquant beaucoup de buts, et ce malgré sa présence en Europa League. L’attaquant sénégalais Niasse, auteur de 5 buts en 8 matchs, est en pleine bourre. Un milieu créatif, des défenseurs qui participent beaucoup aux phases offensives et un gardien toujours décisif, le Lokomotiv a une équipe complète.

Le match démarre. Le Spartak est rapidement pressé et a du mal à développer son jeu. Le Lokomotiv profite de l’occasion. A la 7ème minute, sur un centre de Shishkin côté gauche au deuxième poteau, Samedov réussit à garder le ballon dans l’aire de jeu et remet de la tête pour Kolomeytsev qui catapulte la balle au fond des filets. 0-1. Le Spartak est encore endormi sur ce coup-là. La différence est criante entre les deux équipes. Le Lokomotiv joue vite vers l’avant tandis que le Spartak pose le jeu sans pouvoir accélérer et en étant obligé de jouer vers l’arrière.

Sur coup de pied arrêté, le Lokomotiv met la défense adverse au supplice et trouve la barre de Rebrov sur une tête de Pejcinovic, sur qui la défense de Shirokov est plus que laxiste. Les vingt premières minutes sont clairement dominées par le Lokomotiv. Un changement est alors opéré côté Loko avec la sortie de Tarasov, blessé. Peu à peu, le jeu s’équilibre sans réelle occasion de but. C’est ensuite au tour du Spartak de pousser lors des dix dernières minutes. Zotov a l’occasion d’égaliser en un contre un avec le gardien mais Guilherme sauve les siens. Par la suite, Shirokov, dans la surface, sur une passe de Zotov, ne peut se retourner. Dès que le Spartak joue plus vite, les occasions sont là. Mais à la mi-temps le Lokomotiv est devant, 0-1.

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© Vincent Tanguy

Au retour des vestiaires, Alenitchev change Zotov pour Promes afin de mettre du rythme. Mais le Lokomotiv met à nouveau sous silence le stade avec une frappe de Niasse, qui trouve la lucarne depuis l’entrée de la surface. 2-0. Promes sonne la révolte pour le Spartak, mais Guilherme est toujours là. Les locaux subissent ensuite un coup dur à la 55ème avec la blessure de Movsisyan, à la place duquel Özbiliz fait son entrée. Malgré cela, rien ne change. Le Spartak s’empale dans l’axe et le Lokomotiv joue en contre. Peu d’occasions franches de part et d’autre.

Dans les tribunes, ça chante, peu importe le score. Les ultras du Spartak utilisent quelques fumigènes et étendent de nouveaux tifos. Dans leur coin, les supporters du Lokomotiv sont aussi actifs. Dans le même temps, sur le terrain, pas mal d’arrêts de jeu et ça énerve la foule. Le Lokomotiv gagne du temps, à l’image de Guilherme qui prend beaucoup de temps à dégager. Mais on sent ce Lokomotiv serein, tout en contrôle. Les supporters s’impatientent et à la 77ème Bocchetti nous offre un but du talon sur un centre d’Özbiliz. 1-2. Voila qui nous promet 15 dernières minutes de folie ! Les supporters poussent. « En avant Spartak! ».

Le Spartak aura une dernière occasion à la 82ème avec une reprise de Popov qui file directement vers la lucarne, mais Guilherme s’envole magnifiquement pour la capter. Le Spartak pousse mais de manière confuse tandis que le Lokomotiv gère son match jusqu’à la fin. Au final, la victoire du Lokomotiv 1-2 à l’Otkrytie Arena conforte sa belle deuxième place, tandis que le Spartak Moscou concède sa troisième défaite à domicile. Une équipe du Spartak qui n’aura joué, au final, que 30 minutes… Les gladiateurs calent à nouveau et restent à la quatrième place sous la pression de Rostov.

Les joueurs du Lokomotiv se congratulent et vont remercier chaleureusement leurs supporters. De même que ceux du Spartak, applaudis malgré la défaite. Ils arboreront d’ailleurs une banderole en face de la tribune nord.

En rejoignant le métro, je croise des supporters déçus (moi y compris…). La queue aidant – vous pouvez compter 30 minutes pour rejoindre les stations Spartak ou Tusheno – j’entends beaucoup de critiques à l’égard de Shirokov. Son duo avec Popov pose définitivement problème, le Bulgare n’ayant pas réalisé son meilleur match et n’étant pas aussi tranchant qu’à l’habitude. Mais la principale critique concerne cette défense à cinq qui n’empêche pas le Spartak d’en prendre deux … Alenitchev a beau être un ancien spartakiste, vénéré par les supporters, il n’échappera pas aux critiques … La sortie de Zotov me laisse également perplexe, son apport tant offensif que défensif était intéressant. Malgré cela, ce fut une excellente journée. L’ambiance est toujours fantastique et rien que pour ça, l’expérience vaut la peine d’être vécue.

Vincent Tanguy


Photo à la une : © Vincent Tanguy

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