L’œil du recruteur revient et c’est toujours le même principe. Un rapport détaillé, technico-tactique d’un joueur de nos championnats, tous les quinze jours, qui mériterait de jouer à un niveau un peu plus élevé qu’il ne le fait actuellement. L’occasion aussi de vous faire découvrir un joueur qui pourrait débarquer dans un grand championnat d’ici quelques mois. Aujourd’hui, Viktor Kovalenko du Shakhtar Donetsk.

VIKTOR KOVALENKO

Nom complet : Viktor Viktorovych Kovalenko
Né le : 14 février 1996 à Kherson
Pays : Ukraine
Taille – Poids : 1.82 m  75 kg
Poste (pied) : Milieu relayeur (droite)
Autre(s) poste(s) : Milieu récupérateur, milieu offensif
Club : Shakhtar Donetsk – Ukrainian Premier League, Ukraine
0 sélection, 0 but avec l’Ukraine (6 sélections, 2 buts avec les U21)

Carrière

Remarqué dans sa ville natale de Kherson, le jeune Viktor Kovalenko reçoit rapidement des propositions du Shakhar Donetsk et du Dynamo Kiev. Il décide, à l’âge de 11 ans, de rejoindre le club du Donbass. Capitaine dans chacune des catégories jeunes, il gravit rapidement les échelons et en 2010 il honore sa première sélection internationale avec les U15 ukrainiens. Cette fulgurante ascension est parfaitement encadrée par le club phare de Donetsk qui venait alors d’investir beaucoup d’argent dans de nouvelles infrastructures et notamment un pôle jeune performant qui avait pour ambition de former la prochaine génération de l’équipe d’Ukraine. Intégré à l’âge de 17 ans par son entraîneur, Mircea Lucescu, aux entraînements de l’équipe première, il fait sa première apparition dans un match officiel le 27 octobre 2014 lors d’un match de Coupe d’Ukraine. Souvent appelé à entrer en jeu après la trêve hivernal, Viktor se fera remarquer lors de la large victoire 7-3 du Shakhtar face à l’Hoverla Uzhgorod en distillant deux passes décisives, ses premiers apports statistiques chez les professionnels.

Viktor Kovalenko 1
© shakhtar.com

L’été dernier, Viktor Kovalenko a joué la Coupe du Monde U20 avec l’Ukraine. Malgré une élimination aux tirs au but en 16e de finale face au Sénégal, il finit co-meilleur buteur avec cinq réalisations et se fait remarquer par, entre autres, les scouts de la Juventus Turin. Avec 15 apparitions en championnat et cinq en Ligue des Champions, le jeune milieu de terrain commence à se faire une place au sein du groupe cette saison et monte peu à peu en puissance. Son entraîneur, Mircea Lucescu, se montre, quant à lui, extrêmement dithyrambique à son sujet : « Souvenez-vous de ce nom. Il peut devenir le meilleur joueur ukrainien de l’histoire. Un grand milieu, qui se déplace superbement sur le terrain. Il écoute les conseils et comprend très rapidement. La seule chose qui lui manque, c’est l’expérience. » Lié jusqu’en 2020 avec le Shakhtar, son président l’a déclaré intransférable et ce malgré les avances appuyées de grands clubs : Manchester United, Liverpool, Barcelone ou encore la Juventus.

Utilisation actuelle

Régulièrement appelé en équipe première cette année par Mircea Lucescu, Viktor profite pleinement du système en 4-5-1 du coach roumain pour exprimer son talent. Lors de ses entrées en jeu, il remplace le plus souvent un ailier pour faire glisser Alex Teixeira sur un côté et ainsi prendre la place du numéro 10 brésilien dans l’entre-jeu. En milieu offensif avec deux récupérateurs derrière lui, il a tout le loisir de se déplacer sur le terrain et ainsi être le parfait relais lors de la mise en place d’une offensive. Sa zone d’activité est très étendue mais penche naturellement sur l’axe droit sans pour autant que cela soit handicapant pour l’équipe. Bien au contraire, car son bon toucher de balle et ses qualités de passeur permettent décalages et ouvertures décisives.

Lors de ses titularisations, il joue le plus souvent second récupérateur, ayant ce rôle lors des phases défensives et se montrant plus relayeur lors de phases offensives, sans pour autant avoir un apport offensif aussi significatif que lors de son placement en meneur de jeu. Avec les équipes nationales ukrainiennes, il joue un rôle de milieu offensif central et, dans certaines rencontres, se place en neuf et demi. Cela explique son apport statistique conséquent chez les jeunes ukrainiens. Entre les U16 et les U20, Viktor Kovalenko a collecté, en 53 matchs, 20 buts et 12 passes décisives.

Profil

  • Doté d’un gabarit quelque peu imposant, notamment pour son âge, il aime prendre la balle dans son camp et profiter des espaces au milieu de terrain pour prendre de la vitesse et ainsi amorcer une phase offensive pour créer des décalages et permettre à ses coéquipiers de se projeter vers l’avant.
  • Si sa conduite de balle est encore à perfectionner, sa qualité de passe exceptionnelle et ses qualités techniques évidentes sont ses principales armes au milieu de terrain, lui permettant de souvent servir ses coéquipiers dans les meilleures conditions.
  • Son intelligence de jeu est bonne mais son manque d’expérience lui joue parfois des tours. En se projetant trop rapidement vers l’avant, il a tendance à se faire piéger et perdre rapidement le ballon.
  • Autre arme à sa disposition : sa belle frappe de balle. Elle n’a pour l’instant pas fait mouche mais lorsqu’il aura fait des progrès dans son équilibre et son placement, cela ne fait aucun doute qu’il pourra nous gratifier de beaux buts, comme son coup-franc contre les Etats-Unis lors de la Coupe du Monde U20.
  • Son apport défensif est bon. Il montre une volonté constante d’exercer un pressing et a la particularité d’être très bon dans la récupération « second rideau », c’est-à-dire lors d’une phase de pressing sur un joueur adverse déjà pris en charge par un de ses coéquipiers. Cela démontre un bon sens de l’anticipation et requiert une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne. Néanmoins, c’est tout le contraire lors des situations en 1 contre 1, où il se fait trop facilement déborder par un adversaire plus véloce.
  • Son talent est indéniable, mais son autre atout est son mental. De nature calme, il montre toujours une attitude collective avec ses partenaires et est peu adepte des raids solitaires. Dès qu’il récupère un ballon, son premier réflexe est de prendre l’information sur le placement de ses partenaires pour ainsi créer des possibilités le plus rapidement possible.
  • Viktor Kovalenko possède toutes les qualités requises d’un très bon milieu de terrain offensif mais peut parfaitement évoluer en position de milieu offensif. Sa place de prédilection serait en numéro 10 dans un système de type 4-2-3-1 ou en 4-4-2 en position de milieu central offensif avec un récupérateur et deux ailiers. Il serait également bon dans un 4-3-3 si le second milieu central concède moins de velléités offensives.
  • Son profil pourrait se comparer à un Steven Gerrard avec un plus grand sens du collectif au détriment d’un apport offensif concret moins développé. Bien sûr, c’est toute proportion gardée. Nous ne parlons que d’un profil type.

Évaluation

Avec un talent déjà développé et qui laisse présager une grande marge de progression, Viktor Kovalenko est destiné à un avenir rayonnant. Le milieu ukrainien possède toutes les qualités du milieu de terrain moderne, alliant puissance et technique, accompagnés d’un très bon sens de la passe. S’il a encore des progrès à faire dans la qualité de sa conduite de balle ainsi que dans sa frappe, sa faible expérience du jeu est pour l’instant son seul vrai défaut. Avec plus de bouteille, son jeu prendra un volume bien plus intéressant et pourra lui permettre d’éviter ses erreurs actuelles sur attaques placées, tout en devenant extrêmement redoutable sur des phases d’attaques rapides. Son avenir au sein du Shakhtar Donetsk est tout tracé avec le probable départ d’Alex Teixeira l’été prochain : il pourra ainsi prendre la place du maestro et diriger l’équipe ukrainienne de sa patte droite. Il ne lui manque que quelques détails pour passer à l’étape supérieure.

Nul doute que s’il confirme sa montée en puissance, les grands clubs européens devraient rapidement adresser des chèques conséquents au président du Shakhtar Donetsk. Si sa future carrière s’annonce très bonne, elle sera conditionnée par le choix de sa prochaine équipe ainsi que par le rôle dont il y jouira. Rejoindre une équipe pour être sur le banc serai un énorme frein à sa progression et pourrait être négatif pour la suite de sa carrière. Au contraire, s’il rejoint un club après avoir su arriver à maturation au Shakhtar, il pourra ainsi devenir un très bon joueur et pourquoi pas un grand ! De plus, contrairement à beaucoup de jeunes joueurs en Ukraine, Viktor Kovalenko semble être très bien entouré. Pour ne rien gâcher, son entraîneur loue sa bonne mentalité et sa très bonne éthique de travail. Pour étayer un peu plus ces déclarations, je laisserai les derniers mots de cet article au principal intéressé, en vous souhaitant par la même occasion une bonne journée:

« J’ai choisi ma voie il y a bien longtemps et j’ai décidé de renoncer à toute sorte de choses que j’aurais facilement pu me permettre. Je pense que c’est la seule façon de réaliser de grandes choses. Ce n’est pas facile de résister à la tentation, mais ça ne pose pas de véritable problème à partir du moment où l’on sait ce que l’on veut. »

Cibles types : Manchester United, FC Bayern Munich, Juventus Turin, Liverpool.
Prix : 25.000.000 €
Rapport qualité / prix : Très cher, mais potentiel énorme
Note du joueur : B
Note du potentiel : A+


 

L’oeil du recruteur #1 : Filip Mladenovic (BATE Borisov)
L’oeil du recruteur #2 : Andraz Sporar (Olimpija Ljubljana / FC Basel)
L’oeil du recruteur #3 : Andrija Zivkovic (Partizan)
L’oeil du recruteur #4 : Nikita Korzun (Dinamo Minsk)

Image à la une : © telegraf.ua

Bastien Cosquer

19 Comments

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  4. Anonyme 26 février 2016 at 10 h 29 min

    L’efficacité de Kovalenko a permis à son équipe de vaincre Schalke avec un grand score, une telle performance ne peut que me conduire à noter très bien cet article (rédigé plusieurs mois avant le match) et me motiver enfin à étudier l’article en détail

    Reply
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