Cette saison, comme d’habitude, le titre va se jouer entre le Partizan et l’Etoile Rouge de Belgrade. Mais derrière, dans « l’autre championnat de Serbie », une équipe surprise est en train d’emporter le titre : le FK Cukaricki, un promu devenu exemple en quelques mois. On s’est intéressé à la trajectoire de ce club avec un spécialiste @SerbianFooty.

Un club de tradition

Le FK Cukaricki, créé en 1926, est un très vieux club de football serbe. Ce club est issu d’une banlieue de Belgrade. SerbianFooty reconnait la tradition de ce club : « Ce club est un des plus vieux de Belgrade et a une très longue histoire. Il n’a pas eu beaucoup de succès mais c’est un club très populaire dans sa zone et avec une grande tradition. »

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Ce club a très souvent fait l’ascenseur entre les deux premières divisions serbes. Leur dernière saison en Jelen SuperLiga datait de 2010/2011. On peut dire que l’exercice 2010/2011 fut plus que compliqué pour Cukaricki qui ne prit que 5 points lors de ce championnat – record en Serbie ! L’équipe avait ainsi collectionnée 25 défaites pour 5 nuls et 0 victoire, ne marquant que 10 fois.

La mise aux enchères du club en 2012

Le club retourna donc en deuxième division pour la saison 2011/2012. Ce fut une nouvelle saison difficile et le club finit avec le même nombre de points que le premier relégué ! Lors de cette saison, le club connait de gros ennuis financiers. Au bord de la banqueroute, il est même mis aux enchères début 2012. Serbian Footy raconte : « Il n’y a pas de loi de privatisation en Serbie. C’est le seul club qui a été privatisé parce qu’il a été acheté aux enchères après sa banqueroute en 2012, ce qui en fait un cas très spécial. Le club aurait cessé d’exister si personne n’avait fait d’offre ce jour-là. »

Le nom du généreux repreneur n’est pas tenu secret, il s’agit de Dragan Obradovic. Serbian Footy le présente comme « un homme d’affaires très riche, qui est supporter de Cukaricki depuis qu’il est enfant. Il a sauvé le club de la banqueroute et a depuis investi massivement pour transformer le club. »

Le nouvel élan avec Obradovic

L’argent investi par ce supporter fortuné devenu président est une réelle aubaine pour le club de la banlieue de Belgrade qui a réellement prospéré sous sa conduite : « Le club a été très bien organisé depuis que Dragan Obradovic a sauvé le club d’une disparition certaine il y a un an et demi. Ils ont rénové le stade et construit deux nouveaux terrains d’entraînement. C’est également un des seuls clubs voire le seul en Serbie qui n’a pas de dettes et paye ses joueurs en temps et en heure. »

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Le club est également un des rares en Serbie à permettre aux enfants de s’entraîner gratuitement. Cette belle dynamique d’ensemble a permis à l’équipe première de gratter une des deux premières places la saison dernière en D2 serbe, bien loin du champion Napredak Krusevac cependant.

La superbe saison 2013/2014

Pour Serbian Footy, la saison 2013/2014 de Cukaricki, actuellement 3è, est une grande surprise :« Je ne pensais pas qu’ils pourraient être au niveau de clubs comme Vojvodina ou Jagodina. La plupart des gens pensaient qu’ils redescendraient tout de suite. »

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Le soir où la Serbie a commencé à les prendre au sérieux

Notre expert décrit une équipe « qui joue principalement en contre-attaque avec une excellente défense. Cette équipe est parfaitement organisée. » On retrouve au niveau des pièces maitresses le défenseur brésilien Lucas Piasentin, le capitaine Igor Matic (ancien du SM Caen) « celui qui créé tout au milieu » et quelques jeunes espoirs devant : « Slavoljub et Dragoljub Srnic, qui sont jumeaux, ainsi que Nikola Stojilijkovic (ndTT: auteur d’un but fantastique la saison dernière comme tu peux le voir sur la vidéo). Ils ont tous joué dans les équipes de jeunes de la Serbie et ont un gros potentiel. »

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Igor Matic, capitaine qui n’a pas laissé un grand souvenir en Normandie

Serbian Footy donne deux raisons pour expliquer que Cukaricki puisse se construire une belle équipe : « Ils ont un très bon réseau de recrutement. Cela s’est confirmé avec leurs dernières recrues. Et je le répète, le fait de payer les salaires des joueurs régulièrement est également un bon argument pour convaincre des joueurs. C’est très rare en Serbie, la plupart des clubs payent chaque 3 mois, voire 6 mois pour certains… »

Un exemple pour les autres clubs serbes ?

Dans un pays où les clubs sont quasiment tous endettés et de plusieurs dizaines de millions d’euros pour les plus importants, la trajectoire de Cukaricki depuis sa privatisation fait réfléchir : « Leur succès est loué et tous les clubs poussent maintenant vers une privatisation. Ils se rendent compte de la différence que cela peut faire d’avoir un propriétaire vraiment actif. »

Pour notre expert, la belle histoire de Cukaricki est loin d’être un feu de paille et ce n’est que le début pour ce club : «  Je pense qu’ils vont continuer à se développer. Le propriétaire est très investi dans le club et a dit qu’il continuerait à mettre encore plus d’argent dans le futur. Ils ont déjà planifié de nouveaux travaux concernant le stade et devraient amener d’autres joueurs s’ils se qualifient pour l’Europe. Ce club est un très bon exemple pour les autres clubs et une très bonne chose pour le football serbe. »

Tristan Trasca

Un grand merci à Serbian Footy pour son aide sur ce papier !

4 Comments

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