Temps de lecture 12 minutesKostas Mitroglou, grand attaquant en perdition

Arrivé en grande pompe dans la cité phocéenne, avec l’étiquette du grand attaquant tant attendu, Kostas Mitroglou a déçu. À l’OM, où il est arrivé blessé, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Loin de ce goleador si efficace à l’Olympiakos, où il s’est révélé aux yeux de l’Europe, puis à Benfica, où il a confirmé toutes les qualités qui sont les siennes. Mais sous la houlette de Rudi Garcia, rien ne semble fonctionner. Pourquoi ? Tentative de réponse.

« Ils sont en train de le déchirer. » Flanqué de son n°93 caractéristique, sous les ordres de Michel, Jardim ou encore Ernesto Valverde, Djamel Abdoun connaît bien « Kostas », comme il l’appelle. Et sans doute mieux que beaucoup de gens qu’on entend, ici et là, donner leur avis souvent villipendaire. Petit à petit, l’Algérien l’a vu éclore, puis se faire une place dans son pays d’origine, où tout n’a pas été si simple pour le natif de Kavala. Issu de la formation allemande, à Mönchengladbach, Mitroglou avait débarqué en Grèce à l’été 2007, à l’Olympiakos, avec le statut de jeune prometteur, mais sans aucune garantie. « Je l’ai découvert là-bas, alors qu’il était prêté par Fulham, retrace Arthur Masuaku, qui arrivait alors de Valenciennes. J’y ai vu un bon joueur, et le meilleur attaquant de Grèce. »

La suite, elle, on la connaît : deux prêts fructueux au Panionios et à l’Atromitos, où il brillera sous les ordres de Donis père. « À cette époque, il nous avait fait forte impression. On avait le choix entre le garder ou le prêter à nouveau, et on avait décider de le garder. Puis il avait explosé », rembobine Pierre Issa, alors directeur sportif du côté du Pirée. Mais passons l’aspect biographique, là n’est pas le propos. De toute manière, depuis son arrivée à Marseille, son CV a été minutieusement étudié. Sous la houlette des techniciens de renom précédemment cité – si l’on exclut Michel qui n’a jamais su profiter de son bon passage grec pour réussir ailleurs en Europe (et ce n’est pas les fidèles suiveurs de l’OM qui diront l’inverse) – Konstantinos Mitroglou a toujours été un buteur régulier. Fiable. Très fiable. « Dans tous les clubs où il est passé, il a toujours marqué », appuie d’ailleurs Djamel Abdoun, qui ne manque pas de superlatifs au moment d’évoquer son ancien camarade du Pirée.

Que ce soit en 4-5-1, en 4-2-3-1 ou en 4-3-3, son profil saute au yeux : la pointe. Rien que la pointe. Mais qu’en disent ceux qui l’ont côtoyé de près ? La même chose. « C’est un attaquant de surface. Il sent bien les coups, et il est capable de « tuer » sur le peu d’occasions qu’il a. C’est un de ses points forts. Il a besoin de centres, de ballons près du but. Ce n’est pas un mec qui ira éliminer en un contre un, qui dribblera trois ou quatre joueurs ou qui prendra l’espace », analyse Issa. « Les gens le trouvent lourd parce qu’il ne fait pas ou très peu d’appels, estime, lui, l’actuel joueur de West Ham. Mais il est très adroit devant le but. Il faut centrer, l’alimenter, et s’en servir comme point d’appui. Je pense quand même qu’il serait meilleur avec un autre attaquant. » « C’est un joueur qui excelle dans cette zone du terrain, continue Abdoun. Il suffit de lui mettre des ballons, et l’OM a les joueurs pour ça, avec Thauvin et Payet. » Une citation qui pourrait d’ailleurs bien résumer ce qu’est en train de vivre Mitroglou à l’OM. Mais avant de s’attarder sur ce point, revenons un peu en arrière.

Il y a bien un parallèle que l’on pourrait faire avec ce que l’homme aux 16 buts en 58 sélections est en train de vivre. Le 31 janvier 2014, après un début d’exercice tonitruant à l’Olympiakos, Fulham pose un chèque de 15 millions sur la table pour l’attirer à Londres. Grosse pression. Grosse attente. Nouvel environnement. L’échec sera immense. En délicatesse avec son genou, moyennement fit et pas à l’aise avec le facétieux Félix Magath, il ne fait que trois minuscules apparitions en Premier League, avant de revenir à l’Olympiakos en prêt à l’été suivant. Ce qui, à l’époque, avait soulevé de nombreuses questions : est-ce trop facile de briller en Grèce, ce championnat moyennement réputé ? Que valent réellement des triplés inscrits en Superleague ? Incapable de confirmer dans un « vrai » championnat, Mitroglou est-il surcoté ?

Benfica, le premier tournant

Mitroglou, lui, a la réponse. Entre 2015 et 2017, il s’est attelé, à Benfica, à démontrer qu’il pouvait être un n°9 de choix pour une équipe européenne de premier plan. Il l’avait déjà démontré à l’Olympiakos, sur la scène européenne, inscrivant notamment un triplé sur la pelouse d’Anderlecht. « Que les gens pensent que le championnat grec ou portugais sont moyens, ou qu’ils ne valent ceux de l’Italie, la France ou l’Espagne, d’accord. Mais la Ligue des Champions, c’est le summum. Et dans cette compétition, il a toujours marqué », soutient Abdoun. 52 buts en 88 matchs avec le club lisboète, ce n’est pas rien. Quels sont les joueurs qui peuvent se targuer d’en faire autant ? Très peu. « Benfica, c’est un grand club, quand même… », souffle Abdoun. « Ils sont assez étonnés, à Benfica, qu’il soit autant critiqué. Ça montre quand même que c’est un garçon avec un vrai historique de buts », embraye Issa.

Suffisant, en tout cas, pour devenir la coqueluche du public portugais, avec un style toujours bien particulier : en retrait, pas tellement intéressé par les réseaux sociaux, où il n’est que très peu présent, et les devants de la scène médiatique. Quand tout va bien, évidemment, personne ne semble s’en soucier. Benfica repousse d’ailleurs des assauts chinois en janvier 2017, avec des offres faramineuses qui resteront vaines. Preuve qu’il est estimé, et qu’il part pour s’inscrire dans une certaine durée au Portugal. Mais l’été dernier est venu tout chambouler. Déjà parce que durant la préparation, Mitroglou se blesse à la cuisse. Pas une blessure très grave, pense-t-on. Mais le genre de douleur qui dure. Qui s’étend. Et qui sera, finalement, l’une des causes majeures de son état actuel. « Il a besoin d’une préparation un peu adaptée, parce que c’est un grand gabarit, explique Pierre Issa. J’avais dit, à l’époque de son arrivée, que s’il n’était pas embêté par ses pépins physiques, il serait intenable. »

Arrive alors ce fatidique 31 août 2017. Soucieux de se renforcer en attaque, l’OM a vécu un mercato estival compliqué, avec des pistes offensives qui n’ont jamais réellement abouti pour diverses raisons. Le nom de Mitroglou émerge alors, avant que le Grec ne débarque dans les Bouches-du-Rhône suite au versement d’une belle petite indemnité. Et, surtout, avec un statut de grand attaquant à assumer. La Ligue 1 voit donc débarquer ce grand gaillard de près d’1,90 m, flanqué d’une barbichette et d’une ribambelle de tatouages. Le tout, en parlant à peine trois mots d’anglais, et en ayant une aversion presque maladive pour la presse. De quoi trancher net avec Bafétimbi Gomis, grand ami des médias et de certains chroniqueurs, non conservé par l’OM à l’issue de son prêt après une saison de belle facture, il est vrai, ponctuée de 20 buts en Ligue 1. Et qui, en guise de bienvenue, avait laissé transparaître son étonnement quant à ce choix de Mitroglou. Histoire de poser un contexte de défiance, déjà. « Je l’avais eu le jour de son transfert, glisse Masuaku. Je lui avais dit que ça ne serait pas facile, que ça allait être très exigeant. Qu’il fallait être capable de supporter la pression, en lui disant qu’il fallait s’attendre à être conspué s’il ne marque pas. »

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Et pourtant, en sélection…

Il faudra attendre fin septembre, et un match d’Europa Ligue contre Salzsbourg, pour le voir débuter avec l’OM. Sa première titularisation, elle, se solde par un but important permettant de revenir de Strasbourg avec nul. Prometteur, se dit-on. Mais les matchs suivants ne sont guère reluisants : presque invisible, notamment face au PSG, il marque contre Caen après avoir croqué toute la rencontre. Les premières critiques fusent, fondées parfois, souvent limites. Beaucoup trouvent qu’il n’a rien à faire là. Qu’il n’a pas les qualités pour. Que marquer des buts en Grèce, c’est à la portée de tous. « Marseille, c’est spécial. C’est à double-tranchant, résume Djamel Abdoun. Le contexte est un peu pareil que l’Olympiakos, sauf que nous, là-bas, on était vraiment au-dessus. La Ligue 1 est plus relevée. » Le contexte est-il différent cette fois-ci ? Après tout, l’Olympiakos et l’OM partagent certains points commun : grosse base populaire, pression, instabilité et possibilité de devenir très vide un idole ou un paria. « Je ne pense pas que ça soit la même chose, répond Masuaku. À l’Olympiakos, les supporters sont beaucoup plus patients, et bien moins critiques. Ils comprennent mieux les choses, je trouve. À l’OM, il faut être fort mentalement. »

La sélection grecque, où il a toujours été adulé, défendu, et protégé, apparaît alors comme une belle porte de sortie. Un moyen de se ressourcer, en somme, dans un pays où la presse ne le critique jamais, ou très peu. Où l’équipe joue entièrement pour lui. Et où beaucoup s’étonnent de son traitement en France, jugé injuste, voire déplacé. D’autant plus qu’il est attendu comme le messie, presque à chaque fois qu’il revêt la tunique grecque, après avoir manqué à l’appel face à l’Estonie (0-0), puis face à la Belgique. Des rencontres où il avait été retenu pour apporter son expérience au groupe, sans jamais jouer, puisque blessé, et où ses remplaçants n’ont pas brillé, loin de là.

Mais, début octobre, il enchaîne deux fois 90 minutes face à Chypre, puis Gilbraltar, où il marquera dans chacune de ses rencontres, se montrant vraiment à son avantage. Avec le recul, une question se pose : quel impact ces deux matchs, bien que cruciaux pour la Grèce, ont eu un impact sur son état physique ? « Pour Mitroglou et la sélection grecque, on va faire les choses en intelligence », avait déclaré Rudi Garcia, le coach de l’OM, en conférence de presse, juste avant d’affronter Konyaspor en Ligue Europa. Michaël Skibbe, le sélectionneur, semble être passé outre. Mitroglou a-t-il trop tiré sur la corde ? En paie-t-il, ou en a-t-il payé, les conséquences sur le plan physique ? On peut le penser, vu la suite des événements.

Et Mitroglou, de retour à l’OM, n’a jamais pu surfer sur cette confiance acquise avec le maillot national. Pire, tout a semblé se dégrader une fois cette parenthèse achevée. Plus les journées sont passées, moins Mitroglou a semblé à l’aise dans ce « contexte » marseillais. Pas un jour ne passe sans qu’il soit défoncé dans la presse. Moqué, raillé, caricaturé. « On l’a mal compris, juge Masuaku. De base, de toute manière, les gens ne sont pas patients. Et encore moins à l’OM, un grand club français. » Bien sûr, la critique le concernant est justifiée, vu le rendement. Mais elle peut aussi donner l’impression, parfois, de virer à l’acharnement.« Tout dépend de comment on juge les performances. Beaucoup étaient déjà sceptiques dès son arrivée. Ils ont été sans doute un peu plus indulgents avec d’autres, confirme Pierre Issa. Mais en France, les journalistes changent souvent d’avis rapidement. Cela fait vendre du papier de tuer un joueur dès qu’on le peut. »

L’expertise du football, signée Christophe Dugarry

Et un attaquant qui n’est pas en confiance, ça ne sert pas à grand-chose. Les exemples ne manquent pas. De quoi installer une spirale négative où tout semble s’enchaîner du mauvais côté. « Il est arrivé blessé, ce n’est pas facile. Ensuite, quand tu arrives blessé, tu n’es pas bien physiquement. Puis tu rates des actions. Et tu te retrouves sur le banc », analyse Djamel Abdoun. « Il fallait bien le faire jouer parce qu’on l’avait recruté. Si on l’avait recruté, ce n’était pas pour le laisser tout le temps sur le banc de touche », disait d’ailleurs Rudi Garcia devant la presse.

Et on en revient donc au point de départ : avec l’investissement initial, Mitroglou DEVAIT jouer. Coûte que coûte. Peu importe son état physique : il fallait faire taire les moqueries sur le « grand attaquant » blessé. La réputation du club, en plein dans son Champion’s Project, en dépendait. « Il y a eu beaucoup d’attentes, surtout avec le passage à vide de Germain. Peut-être trop dès le début, estime Pierre Issa. Je pense que l’OM s’est un peu trompé dans la communication autour de son grand attaquant. Et ça lui a mis de la pression pour rien. Il faut présenter un joueur comme il est, pas comme on voudrait qu’il soit. »

Mitroglou en Une de L’Équipe avant un match de Coupe de la Ligue à Rennes.

Il n’a jamais vraiment semblé, d’un point de vue extérieur, être dans les priorités de l’OM de laisser le temps à l’une de ses recrues phares – dans l’aspect médiatique du terme – de pleinement récupérer sa condition physique. Puis de se faire à ce collectif où d’autres individualités n’évoluent pas à leur niveau sans que ça ne fasse autant de battage médiatique. En premier lieu, Valère Germain, né à Marseille, fan de l’OM de longue date qui, lui aussi, traversait une crise de confiance. Ce qui a logiquement propulsé Mitroglou encore un peu plus sur le devant de la scène : non seulement il devait assurer, mais vite.

Un caractère qui lui porte préjudice

Sauf que l’ancien buteur de Monaco, finalement, s’est réveillé et a, petit à petit, retrouvé la confiance, retrouvant le niveau entrevu à Monaco. Et on a vite senti, aussi, que ses relations avec le reste du collectif étaient bien plus développées et plus fortes que celles que pouvaient avoir Kostas Mitroglou avec ses camarades. Parce que le Grec se traîne une image de garçon renfermé, timide, dans son coin. Il suffit de voir le moindre reportage vidéo sur l’OM : Mitroglou y apparaît souvent seul, avec ses écouteurs, semblant ne pas prêter attention à ce qui se passe autour. « Il ne parle pas beaucoup, et reste un peu dans son coin. Donc on a l’impression qu’il ne fait pas d’efforts, mais il essaye. Et puis, ce n’est pas facile. Imaginez un Français qui va jouer à l’étranger : il lui faudra du temps. Il faut respecter comme il est. On ne peut pas changer quelqu’un. C’est un grand garçon maintenant », expose Masuaku.

Et dans un club comme l’OM, où tout est guetté, épié, commenté, il n’a sans doute pas su faire la part des choses de ce côté-là. Peut-être aurait-il dû plus s’ouvrir, se vendre. Forcer sa nature. Mais ça, ça n’est pas Mitroglou.« Il est comme ça, souffle Djamel Abdoun. Mais c’est un très bon mec. Il est serviable et gentil. » « C’est quelqu’un de renfermé et de peu expressif, oui, mais d’agréable, poursuit Issa. Il ne pose aucun problème dans un groupe, vous pouvez demander à n’importe qui. » Parce qu’au final, l’OM ne pouvait pas s’adapter à Mitroglou, malgré tout l’argent investi. L’inverse, en revanche, aurait dû être fait.

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Qu’importe si Valère Germain s’entend mieux avec Thauvin et Payet, ce qui semble crever les yeux. Qu’importe si on se demande, quand même, si Rudi Garcia a bien étudié les schémas tactiques de Benfica ou de l’Olympiakos pour comprendre le meilleur moyen de rentabiliser son buteur grec. Qu’importe, si à chaque fois que Mitroglou joue avec l’OM, on a cette étrange impression que personne ne veut jouer avec lui. « C’est compliqué pour lui parce que l’OM joue avec des faux excentrés comme Thauvin ou Ocampos, appuie d’ailleurs le latéral de West Ham. Ils rentrent sur leur pied fort, donc il n’y a pas beaucoup de centres. Et comme il ne prend pas la profondeur, il donne l’impression d’être statique. » Qu’importe : il était censé passer au-dessus de tout ça. Après tout, la pression ne l’effraie pas. Au contraire, il s’en nourrit. Mais pas cette fois.

Là, sur ce mois de janvier écoulé, on a la pénible impression que Mitroglou a renoncé. Son langage corporel, déjà, le trahit un peu. Les bras ballants, tête baissée, la résignation semble l’habiter. Physiquement, ceux qui le suivent depuis la Grèce – ou Benfica – ne le reconnaissent plus. Et sur le rectangle vert, c’est pire. En témoigne ce match à Épinal, en Coupe de France, où Germain l’a remplacé après une copie insipide, avant de marquer sur son premier ballon. « Je l’ai eu récemment par message. Il n’est pas plus abattu que ça. De toute manière, il ne lit pas la presse. Il m’a dit que ça ne le touchait pas. Mais ils le critiquent trop », glisse Abdoun. La question est alors : jusqu’où tout cela peut-il aller ? Il ne passe pas un jour sans qu’il ne soit critiqué, mais il ne semble pas, non plus, qu’il y ait beaucoup d’éléments qui laissent espérer un revirement de situation. L’OM tourne bien, et n’a pas besoin de Mitroglou pour avancer. Le constat est froid, mais implacable.

Le temps lui donnera raison

L’équation, pourtant, est toute simple. Faire le dos rond. Et attendre. « Il faut être patient avec lui. Lui, il l’est. Marquer des buts, c’est son métier. Je souhaite de tout cœur qu’il réussisse », estime l’ancien milieu d’Ajaccio et Nantes. Attendre, pourtant, semble bien délicat dans cet OM-là, lancé plus que jamais à la course à la deuxième place. Le train avance, et avancera, avec ou sans Mitroglou. Quel rôle pour son attaquant grec dans tout cela ? Il a reculé au rang de deuxième choix, voire troisième, Clinton Njie lui passant parfois devant lors des rencontres, comme ce fut le cas face à Monaco, à la toute fin du mois de janvier.

Fin novembre, la Vielle Garde du Commando Ultras 84 lui avait réservé une belle banderole de soutien.

Évidemment, sa carrière a déjà connu des hauts et des bas. Mais un bas comme ça, rarement. « Il y a peut-être un blocage de tout le monde. Lui, le public, et les médias. Là, il a une étiquette bien affichée dans le dos. Ça va être dur de sortir la tête de l’eau, mais il a toujours su se relever », estime l’ancien directeur sportif de l’Olympiakos. Son agent, d’ailleurs, a multiplié les interventions médiatiques pour rassurer tout le monde : Mitroglou se sent bien à l’OM, veut s’y imposer, n’est pas au fond du gouffre. De toute manière, dans sa situation, toute autre position médiatique aurait été dure à comprendre.

Les exemples de Gignac ou Papin, qui ont galéré avant de briller à Marseille, peuvent alors servir de précieux rappel, toutes proportions gardées : après tout, celui qu’on surnommait l’Allemand lors de son arrivée en Grèce a le niveau suffisant pour inverser la tendance. « L’équipe tourne, et a besoin de deux attaquants. Quand il aura retrouvé son état physique et mental, il aura son mot à dire, pose Pierre Issa. Il faut qu’il se remette aux bases, qu’il se refasse mal. Et les choses vont tourner. » Parce qu’une chose est sûre, malgré les éléments contraires : Mitroglou a le mental pour réussir à l’OM. Mais il lui faudra, pour y parvenir, renverser la montagne qui se dresse devant lui. « Il a réussi à l’Olympiakos, et à Benfica. Ça serait étonnant qu’il ne le fasse pas à l’OM. Il a l’expérience et la maturité pour sortir la tête de l’eau », conclut l’ancien international sud-africain. À lui de jouer, maintenant. Pour réussir le défi le plus difficile de sa carrière.

Martial Debeaux


Image à la une : AFP PHOTO / BORIS HORVAT

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