Lokomotiv Moscou

Le Lokomotiv est à la ramasse depuis que Youri Siomine a cessé d’entraîner l’équipe première. Pendant dix ans, c’est la grande valse des entraîneurs et des présidents orchestrée par RJD, la compagnie des chemins de fer russe présidée par Vladimir Yakounine. Un miracle survient néanmoins au printemps 2015, avec le remplacement du Monténégrin Miodrag Božović par un entraîneur de la maison : l’ancien défenseur Igor Tcherevtchenko. Sa nomination laisse espérer un regain de stabilité pour le Loko, avec un staff entièrement composé de disciples de Siomine.

La préparation

Une chose est sûre : l’avant-saison a surtout été consacrée à préparer les matchs de poule de Ligue Europa du mois de septembre. Après une défaite poussive à domicile contre les voisins de Tchertanovo (1-3), les cheminots se sont réveillés en faisant match nul contre Qarabag (2-2) et en remportant une victoire éclatante contre les Bulgares du Ludogorets Razgrad (2-0) lors du stage en Autriche. Les adversaires choisis correspondent peu ou prou au genre d’équipes que les Moscovites sont susceptibles de croiser en C3.

Le Lokomotiv a également livré une bonne prestation contre le Zénith Saint-Pétersbourg en Supercoupe de Russie. Ce match à lui seul donne envie de croire que le marasme de la saison dernière est déjà loin dans le rétroviseur, malgré une défaite cruelle aux tirs aux buts.

Les transferts

Les fins de contrats de Pavlioutchenko, Tigorev, et Obinna débarrassent les paravozy de quelques poids morts encombrants (désolé Super Pav’ !). Malheureusement, ils perdent également deux de leurs jeunes les plus prometteurs avec les départs définitifs d’Ozdoev à Kazan et de Belaïev à Iaroslav. Côté arrivées, le Lokomotiv s’est contenté de signer des joueurs libres ou de conclure des prêts, afin de rester dans les clous du fair-play financier. Il a également fallu tenir compte du renforcement de la limite des joueurs étrangers en Première Ligue : le gardien transfuge de Saransk Anton Kotchenkov viendra sans doute offrir une alternative russe à Guilherme. Les deux autres recrues, Alexandre Kolomeïtsev (ex-Amkar) et Delvin Ndinga (prêt de Monaco) renforcent un poste faible du Loko, celui de milieu défensif.

 

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« Si, si, j’ai trouvé un autre club qui accepte de me payer à rien foutre… ils ont même un minibar ! »

 

L’effectif

Points forts : la défense centrale, avec le trio panslave Vedran Ćorluka, Nemanja Pejčinović et Ján Ďurica. L’excellent gardien brésilien Marinato Guilherme se chargera d’arrêter le reste. On attend également beaucoup des jeunes : Arseni Logachov, Dimitri Barinov et surtout Alekseï Mirantchouk, milieu offensif flamboyant qui toque déjà à la porte de la sélection russe.

Points faibles : l’attaque fait peine à voir. Oumar Niasse et Petar Škuletić doivent encore beaucoup progresser pour s’imposer en pointe. En réalité, tout dépendra des habitués de la maison, les Tarassov, Samedov, Chichkine, qui se laissent vivre depuis un peu trop longtemps.

Objectif de la saison

Le titre, rien d’autre, fêté fin mai 2016 dans un train de banlieue moscovite gorgé de sandwichs SNCF, de bières du chasseur et de playmates en uniforme de provodnitsa !

Plus sérieusement, il faudra tenter de sortir des poules en coupe d’Europe et de viser les dernières places européennes en championnat. Objectif subsidiaire : ne pas finir derrière tous les autres clubs moscovites, maintenant que le Torpedo a sombré corps et âme.

Mordovia Saransk

En Russie, l’ascension (ou la chute) d’un club provincial tient bien souvent à l’intérêt du pouvoir régional pour le football, les clubs étant souvent possédés par l’administration locale. La nomination de Vladimir Volkov à la tête de la République de Mordovie coïncident ainsi avec la montée du club en Première Ligue, et à la désignation de Saransk comme ville-hôte de la Coupe du Monde 2018. Depuis, le Mordovia a eu le temps de faire une fois l’ascenseur en FNL. Le retour au plus niveau en 2014/2015 sous l’égide du grand manitou Youri Siomine (comme on se retrouve !) a été couronné de succès, puisque les Mordves ont fini à une inespérée 8e place.

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Après un an en Mordovie, Siomine part faire une cure de soleil au Daguestan

La préparation

Rien de tel qu’une tournée des Balkans pour bien préparer la saison ! Le Mordovia a effectué deux stages en Serbie, avec un bilan flatteur à la clef. Seul le Spartak Subotica est parvenu à gagner contre les Russes, tandis que le Partizan, l’Etoile rouge, l’OFK Belgrade, Jagodina, le Radnik Surdulica et le Rudar Pljevlja (champion du Monténégro) ont mordu la poussière.

Les transferts

Pas de transferts clinquants du côté de la Mordovie. La déchéance du Torpedo leur profite un peu, avec l’arrivée de la terreur Vladimir Rykov et du milieu slovène Dalibor Stevanovič. Le portier international géorgien Nukri Revishvili aura la lourde tâche de remplacer Anton Kotchenkov, parti au Lokomotiv. Deux joueurs confirmés viennent compléter le tableau : Maxime Tichkine (Oufa) et Evgueni Chipitsine (Krasnodar).

La perte la plus lourde pour le Mordovia, c’est bien sûr Youri Siomine, parti faire les beaux jours de l’Anji Makhatchkala. C’est un entraîneur beaucoup moins expérimenté qui lui succède, Andreï Gordeïev, un solide joueur de FNL qui a connu sa première expérience sur un banc au Saturn. Après deux piges peu concluantes au Metalurg Donetsk et au Sibir Novossibirsk, on lui souhaite de rebondir chez les Gégé Boys. Son équipe devrait s’enrichir de quelques prêts d’ici la fin du mercato.

L’effectif

Points forts : Mordovia dispose d’un collectif rodé aux luttes du championnat russe avec des joueurs-couteaux suisses comme Loutsenko, Bobior, Vlassov et Doudiev.

Points faibles : en attaque, c’est le désert, ou presque. Hormis Loutsenko, les Mordves peuvent compter sur Damien Le Tallec, qui n’a inscrit qu’1 but en 28 apparitions. Le remplaçant du héros local Rouslan Moukhametchine sera difficile à trouver.

Objectif de la saison

Avec le retour des Daguestanais bling-bling et des vieux briscards de Samara, les places seront chères cette année en Première Ligue. La lutte pour le maintien sera terrible et constituera le seul et unique objectif du Mordovia. Sans l’expérience de Siomine, l’opération de sauvetage risque de moins bien se passer que la saison dernière.

Le match

Mordovia Saransk – Lokomotiv Moscou

Stade Start, dimanche 19 juillet à 17 heures.

On n’attend qu’une seule chose de ce match estival : qu’il nous fasse oublier l’immonde purge disputée en mars dernier, un de ces 0-0 neigeux que le championnat russe aime à offrir au sortir de l’hiver. Le Lokomotiv voudra confirmer son regain de forme, mais sa préparation axée sur la Ligue Europa risque de lui coûter son été en Première Ligue. L’ombre de Lobanovski et de ses débuts de saison cahin-caha plane encore et toujours sur l’espace postsoviétique. De son côté, le Mordovia n’a rien à perdre, les joueurs devraient attaquer le match le couteau entre les dents et le rasoir dans les chaussettes.

Pronostic : Mordovia 0-1 Lokomotiv Moscou, expulsion de Tarassov à la 78e.

Adrian Morvan

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