Alors que le club était au bord du gouffre et de la seconde division en 2014-2015, le Zaria Bălţi a redressé la tête pour vivre une saison 2015-2016 historique, terminant à la 4e place avec en point d’orgue la victoire en finale de la Coupe de Moldavie face à Milsami (1-0). Bălţi était à la fête suite à ce succès – il s’agit du premier trophée du club – et on pouvait s’attendre à ce que l’équipe confirme ses bonnes dispositions cette saison.

Pourtant, il ne s’agira pas de l’année de la confirmation mais bien celle de la reconstruction. Le club a en effet décidé, au terme de la saison, de recentrer sa politique autour des joueurs moldaves et de son académie, donnant par la même occasion un bon de sortie aux nombreux légionnaires qui ont participé aux récentes performances du Zaria. En premier lieu, c’est le technicien ukrainien Oleg Rakhaev qui a quitté le navire, avec une lettre de remerciement envoyée au club le lendemain de la victoire en Coupe. Des divergences avec la direction ont eu raison de sa motivation et de son envie de poursuivre l’aventure.

© Vadim CAFTANAT / FMF.md
En mai dernier, le Zaria gagnait son premier trophée : la Coupe de Moldavie! | © Vadim CAFTANAT / FMF.md

Et pour cause. Rakhaev demandait à renforcer une équipe qu’il est parvenu à qualifier pour la Ligue Europa – ce qui était l’ambition du début de saison. Mais le club a décidé de se focaliser sur les joueurs locaux, et n’a donc pas bronché plus que ça suite à son départ. Dès le 10 juin, un entraîneur affûté au championnat moldave est intronisé en tant que nouvel entraîneur du Zaria : Vlad Goian.

Vlad Goian, expérience et assurance résultats

Le Chişinéen avait écumé quelques clubs en tant que joueur dans les années 1990 (dont une pige au Zaria, qui s’appelait encore Olimpia Bălţi), avant de prendre en main le destin du Rapid Ghidighici en 2007. C’est surtout avec l’Isktra-Stal de Rîbniţa qu’il parvient à prouver sa valeur en atteignant deux saisons de suite le podium (3e en 2009, 2e en 2010) et posant les bases du succès en Coupe de 2011. L’équipe découvre alors brièvement la Ligue Europa avec des éliminations précoces face au Cherno More en 2009 puis face à Elsborg en 2010. Lors de la saison 2008-09, il peut compter sur un petit talent venu du Zimbru Chişinău et qui s’en ira rapidement vers la Suisse et Aarau : un certain Artur Ioniţa.

Goian a ensuite dirigé le FC Tiraspol durant trois saisons, parvenant de nouveau à mener son équipe sur le podium (3e en 2013) tout en remportant la Coupe cette année-là. Il est ensuite l’artisan de l’excellente saison du Saxan en 2014-2015 – les promus ont terminé 5e, et accroché un peu par surprise une qualification européenne. Il quitte cependant le club gagaouze pendant l’été pour rejoindre l’Academia, pour une expérience un peu moins heureuse puisque le club terminera la saison à l’avant-dernière place.

Vlad Goian, nouveau coach du Zaria | © Moldovasport.md
Vlad Goian, nouveau coach du Zaria | © Moldovasport.md

La nomination de Goian comme coach du Zaria est donc un choix logique et intelligent, qui confirme la volonté du Zaria de rester en haut de l’affiche du championnat moldave et de continuer à récolter des performances de qualité. Surtout, Goian a déjà l’expérience de la Ligue Europa et pourra certainement guider les siens face à Videoton.

Un mercato très actif

Au Saxan, Goian s’était appuyé sur une colonne vertébrale ivoirienne pour bâtir ses succès. Une fois l’élimination en Ligue Europa actée, face à l’Apollon Limassol, les joueurs ivoiriens avaient petit à petit quitté le club. Avec le Zaria comme point de chute pour quelques-uns d’entre eux. Ainsi, Mohammed Kone, Yacouba Bamba, Sékou Doumbia et Lassina Dao, tous quatre présents lors de la confrontation avec le club chypriote, sont devenus des pièces essentielles de l’équipe de Rakhaev qui a atteint la 4e place l’an passé. On peut y rajouter plusieurs joueurs ukrainiens sur lesquels l’entraîneur comptait également : Boichuk, Yakovlev, Nesterov ou Slinkin. Tous ont quitté le club. On les retrouve pêle-mêle, pour ceux qui ont déjà trouvé un nouveau club, en Moldavie (Dacia pour Slinkin, retour au Saxan pour Doumbia), en Biélorussie (Slustksakhar pour Bamba), au Kazakhstan (Taraz pour Yakovlev, Aktobe pour Dao).

Les clubs moldaves ont l’habitude d’avoir un effectif chamboulé d’une saison à l’autre, et cet été le Zaria représente le paroxysme de cette réalité. Le club veut faire « grandir ses enfants », grâce  une académie qui compte 180 jeunes. En plus des joueurs du cru, le Zaria s’est déjà renforcé avec plusieurs joueurs. Le meilleur transfert jusqu’ici pourrait d’ailleurs être le fait que Gheorghe Boghiu, éternel buteur en Divizia Naţională et auteur du goal victorieux en finale de la Coupe de Moldavie (en prolongations), reste au club.

Aussi, le gros coup du mercato moldave jusqu’ici est à mettre à l’actif des Rouge et Noir. Victor Golovaţenco revient en effet au pays après avoir porté les couleurs du Sibir, du Kuban et du Khimki. International moldave à 73 reprises, le défenseur sera à coup sûr l’une des pièces-maîtresses du onze de Vlad Goian et apportera toute son expérience auprès d’un effectif rajeuni. Il est arrivé le même jour que Andrei Novicov, qui évoluait au Sheriff l’an passé, et Vadim Rata, milieu de terrain infatigable auteur d’une grosse saison au Speranţa.

JONATHAN NACKSTRAND/AFP/Getty Images
Golovatenco face à Z. Ibrahimovic. | © JONATHAN NACKSTRAND/AFP/Getty Images

De l’Academia, Vlad Goian a invité Igor Picuşceac, 33 ans, à épauler Boghiu sur le front de l’attaque, ainsi que Alexandru Suvorov, en quête d’une seconde jeunesse après ses belles années au Sheriff et au Cracovia. Enfin, Maxim Mihaliov avait récemment quitté le Dacia et est devenu la dernière recrue en date du Zaria, afin de renforcer le milieu de terrain. On peut également rajouter Iulian Erhan, ex-Zimbru et Milsami, et ultime connaisseur du métier de latéral.

Des joueurs de grande expérience, habitués de la première division moldave, qui encadreront les jeunes joueurs du club au cours de cette saison. Les joueurs locaux qui sont restés, tels que Paşcenco, Onica, Burlacu ou Lacusta ont en tout cas déjà prouvé leur qualité durant la saison dernière et offrent à Vlad Goian un beau choix en vue de composer un onze-type qui a les capacités de faire pareil voire mieux que l’année passée.

Videoton – premier obstacle d’envergure

Une saison qui débute ce jeudi avec le premier tour qualificatif pour la Ligue Europa. Et le tirage au sort n’a pas gâté le vainqueur de la Coupe puisque c’est le vice-champion hongrois, Videoton, qui se dresse face au Zaria. Une équipe qui avait terminé très fort la saison – loin derrière Ferencvaros, l’on s’entend – et qui est désormais entraînée par Henning Berg. L’ancien coach du Legia Varsovie ne manque pas d’ambitions et possède un effectif capable d’atteindre les phases de poule. Reste à savoir si les deux héros magyars, Adam Lang et Roland Juhasz, seront de la partie ce jeudi au Pancho Stadium – exceptionnellement, le Videoton jouera dans l’antre du FC Puskas.

Autrement dit, la marche semble très haute pour le Zaria. Malgré l’euphorie de la Coupe, il faudra être très fort physiquement et mentalement pour ramener quelque chose d’Hongrie – c’est-à-dire l’espoir d’une possible qualification dans une semaine, lors du match retour qui se jouera au Zimbru Stadium à Chişinău. Toutes deux avec un nouveau coach à leur tête, les équipes ont en tout cas peu d’indices quant à la façon dont leur adversaire va entamer ce match déjà couperet.

Rendez-vous ce jeudi, dès 17 heures, pour les débuts du Zaria Balti version 2016-2016 !

Thomas Ghislain


Image à la une : © fczaria.md

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