Le Steaua a donc remporté hier soir son 26e titre de champion de Roumanie. Au bout d’un suspense qui aura duré jusqu’à la dernière minute de la dernière journée. Vaincu, l’ASA Târgu Mureş aura longtemps cru à l’exploit. Celui de devenir le premier promu de l’histoire à remporter la Liga 1. Retour sur l’histoire et la folle saison de cette équipe sur laquelle personne n’aurait misé, ni en début de saison, ni même cet hiver.

S’intéresser à Târgu Mureş c’est se plonger dans la Transylvanie, en plein cœur du Pays sicule, là où l’Histoire s’exprime. On a beau être au centre de la Roumanie, cette ville porte plusieurs nom: Marosvásárhely en hongrois et Neumark am Mieresch en allemand. Les lecteurs les plus avertis auront tout de suite saisi la subtilité. A Târgu Mureş, nous sommes au cœur d’une région à forte minorité hongroise. « Nous avons toujours senti une antipathie de la part de tout le monde, médias inclus. Peut-être parce que nous sommes une équipe transylvaine, d’une ville hongroise. Peut-être que cela dérange. Tout le monde a soutenu le Steaua, personne n’était de notre côté. » Natif de Luduş, ville voisine de Târgu Mureş, le latéral gauche László Sepsi, issu de cette minorité, pointe du doigt l’éternel conflit roumano-hongrois à propos de cette région que le Traité de Trianon du 4 juin 1920 a fait basculer d’un pays à l’autre.

En se baladant sur place, on peut ainsi noter une différence architecturale avec le reste de la Roumanie. Les toits et les fenêtres diffèrent beaucoup de ce qu’on peut voir à Iaşi ou à Constanţa. Comme dans tout le reste de la Transylvanie, l’influence de l’empire austro-hongrois est saisissante. Jusque dans les années 90, les Hongrois étaient même majoritaires dans la ville. De 75 % de Magyars en 1850, ils sont passés à 45 % au dernier recensement en 2011, l’ethnie roumaine étant redevenue la plus importante. Cependant, l’emprise culturelle hongroise n’en reste pas moins en retrait. On retrouve ainsi par exemple une université privée où les cours sont dispensés en hongrois, quasiment essentiellement financée par le gouvernement de Budapest. Ces avantages pour la minorité Hongroise sont liés à la chute du régime de Ceauşescu, et aux confrontations inter-ethniques de mars 1990. S’ensuivent des élections et les bonnes performances de l’UDMR (Union Démocrate des Magyars de Roumanie) à l’époque conduisent à un certain nombre de droits pour les minorités en Roumanie. Droits devenus gênants à Bucarest, puisque le gouvernement roumain a envisagé en 2013 un redécoupage administratif des régions, afin qu’aucune d’entre elles ne compte de majorité hongroise (un découpage similaire a été entrepris en Slovaquie), ainsi qu’une interdiction de l’usage du drapeau sicule sur les bâtiments publics. Devant la vive tension générée par ce projet, remontée jusqu’à Budapest, le gouvernement a dû faire marche arrière. L’autonomie du Pays sicule est, elle, toujours fermement réclamée par la population locale, mais là on s’égare et il convient de revenir au football…

Les județ de Mureș, Covasna et Harghita, où la minorité hongroise est très présente. (carte hu-lala.org)
Les județ de Mureș, Covasna et Harghita, où la minorité hongroise est très présente. (carte hu-lala.org)

Aux origines du club

L’histoire du foot à Târgu Mureş remonte aux années 40. La ville n’a pourtant pas une grande histoire avec ce sport, ses clubs ayant toujours eu du mal à vivre et avoir des résultats. L’histoire commence en 1944 avec la création de l’ASM Târgu Mureş par les travailleurs ferroviaires de la ville. Dans cette région alors nouvellement roumaine, cette création est encouragée par le PCR, installé au pouvoir depuis l’été. Durant sa courte existence (de 1944 à 1960), le club va changer de nom pas moins de six fois. Un an après sa création, il devient le premier club de la région à évoluer en Divizia A. Lors de la formation de ce premier championnat post-bellique, des barrages sont organisés dans plusieurs régions entre les meilleures équipes. En battant le Karreş Mediaş, celui qui n’est pas encore le CS Târgu Mureş devient ainsi la première équipe de la zone Mureş à évoluer dans l’élite. Elle y restera près de dix ans, avec une 4e place comme meilleur résultat, en 1952. Mais à la fin des années 50, l’équipe périclite. Après une descente en Divizia B en 1958, elle termine dernière de sa série en 1960, descend au niveau amateur et disparaît. Une première page du football à Târgu Mureş se tourne.

Logo AS Armata Târgu Mures

L’histoire reprend le 11 août 1964. Ce jour-là est fondé l’ASA Târgu Mureş, l’Association Sportive de l’Armée. Un club omnisport, comme souvent sous l’ère communiste, dont la section football est évidement la figure de proue. Les résultats ne tardent pas à venir. Trois ans après sa création, l’ASA remporte sa série de Divizia B et monte pour la première fois dans l’élite. Une première expérience difficile. Le club se sauve par deux fois de justesse, en finissant un petit point devant les relégués. La troisième saison est la bonne. Le club de Târgu Mureş termine dernier détaché et redescend en deuxième division.

Cette descente en Divizia B est l’occasion de renouveler un peu l’effectif. Un jeune László Bölöni fait ainsi, à 17 ans, ses premières apparitions avec l’équipe de sa ville natale. En fin de saison, l’ASA termine première de Série 1 avec un point d’avance du le Sportul Studențesc Bucarest, et remonte donc immédiatement dans l’élite. C’est le début de l’ère dorée du club.

Les années européennes et la chute

Dès son retour en Divizia A, Târgu Mureş termine la saison à la 4e place, derrière les équipes historiques que sont le FC Argeş Piteşti, l’UTA Arad et l’U Cluj, mais devant les trois équipes bucarestoises. Une place qui lui permet de disputer la saison suivante (72-73), la défunte Coupe des Balkans, où Bölöni et ses coéquipiers échouent en finale face au Lokomotiv Sofia. Une bonne première prestation européenne qui n’en appellera malheureusement que peu d’autres.

En 1975, l’ASA réalise la meilleure performance de son histoire en terminant à la deuxième place du championnat, à trois points du Dinamo Bucarest, sacré champion. L’équipe termine ensuite 3e en 1976 puis 4e en 1977. Des performances qui la qualifient à chaque fois pour la Coupe de l’UEFA. Trois présences successives qui se soldent néanmoins à chaque fois par une élimination dès le premier tour, face au Dynamo Dresde, au Dynamo Zagreb puis à l’AEK Athènes. Des présences européennes qui sont le point culminant de l’histoire du club. Car dès la saison 1977-78, l’ASA rentre dans le rang, en ne quittant alors plus le ventre mou de la Divizia A.

ASA-Tg-Mures 1978
L’équipe de 1978-79, avec en haut à droite la légende László Bölöni.

Le début de la fin intervient en 1986. Après une bonne saison terminée à la 6e place, l’ASA s’écroule et finit la saison à la 17e et avant-dernière place, descendant en Divizia B. C’est alors l’ascenseur, avec un retour dans l’élite puis une nouvelle descente à l’été 1989, avec une saison cauchemardesque terminée en dernière position, avec 6 petits points. Quelques mois plus tard, les Ceauşescu sont fusillés, le communisme tombe. Un système qui va entraîner de nombreux clubs dans sa chute. Des clubs souvent créés et soutenus par des organismes ou entreprises d’état qui n’ont plus vocation à les financer, et n’en ont plus les moyens. L’ASA Târgu Mureş n’y échappe pas. L’armée et les autorités locales retirent leur soutien. Pour survivre, le club est plus que jamais obligé de se tourner vers son centre de formation, heureusement bien organisé. Après une furtive apparition en Divizia A en 1991-92, c’est en deuxième division que le club poursuit tant bien que mal sa route, vendant ses meilleurs jeunes pour assurer sa survie. Jusqu’à la descente en Divizia C à l’été 2002. C’est le coup de grâce. Après trois années difficiles, le club disparaît le 1er juin 2005.

L’épisode FCM

Il faut attendre trois années pour revoir un club professionnel en ville. Le Trans-Sil Târgu Mureş, créé juste après la disparition de l’ASA, végète en Liga 4 lorsque la ville décide de la prendre en main. Renommé FCM Târgu Mureş, le club s’offre une montée directe en Liga 2 selon une pratique déjà vue plusieurs fois en Roumanie : le FCM rachète tout simplement à l’Unirea Sânnicolau Mare sa place en deuxième division, le petit club, promu mais fragile financièrement, souhaitant repartir de plus bas avec une meilleure assise. Le Football Club Municipal fait une très bonne saison inaugurale. Grâce à sa défense, la meilleure de sa série cette année-là, le nouveau club de Târgu Mureş termine à la 3e place du classement, échouant derrière les deux promus Unirea Alba-Iulia et Internaţional Curtea de Argeş, deux clubs aujourd’hui disparus.

FCM Targu Mures
Le FCM Târgu Mureș, soutenu par la mairie, reprend l’emblème et les couleurs orange et bleu de la ville.

La saison suivante se déroule sur le même rythme. En s’appuyant toujours sur son excellente défense (20 buts encaissés en 32 matchs), le FCM termine leader de son groupe, devant l’U Cluj, et rejoint l’élite. A son arrivée, en 2010, le championnat est dominé par les provinciaux CFR Cluj et Unirea Urziceni. Porté par l’arrivée de jeunes joueurs tels que Victoraş Astafei, Dan Roman, Andrei Cordoş ou Mihai Onicaş et des vétérans Florin Stângă ou Ciprian Vasilache, le club réalise une excellente saison. Après un démarrage laborieux, le FCM réalise un premier exploit en s’imposant lors de la 8e journée sur le terrain du CFR Cluj, champion en titre. La première partie de saison reste néanmoins compliquée, puisque le club flirte avec la relégation à la trêve. La seconde partie de saison est bien meilleure. Alors qu’Urziceni, le Poli Timişoara et l’U Craiova disputent la dernière saison de leur existence, le club transylvain prend des points dès la reprise et s’éloigne de la zone rouge. Un petit matelas qui lui permet de jouer sans trop de pression. Libérés, ses joueurs alignent les bons résultats et terminent 11èmes du championnat, à égalité de points avec le CFR Cluj, alors que l’Oţelul Galaţi de Dorinel Munteanu créé la surprise en étant couronné.

Malgré les arrivées de joueurs expérimentés tels que Sorin Ghionea (Steaua) et Epaminonda Nicu et Răzvan Pădureţu (Urziceni), la saison suivante est un fiasco. A la trêve, le club ne compte que trois petits victoires et n’est quasiment pas sorti de la zone de relégation. La seconde partie de saison n’est guère meilleure et trois journées avant la fin de la saison, la descente en L2 est actée. Distant de quatre points du Petrolul Ploieşti, le FCM Târgu Mureş retrouve l’antichambre de l’élite à l’été 2012, descente qui s’accompagne d’une véritable saignée dans l’effectif.

Cet exode renvoi le club dans l’anonymat. Loin derrière le Corona Braşov et l’ACS Poli Timişoara, ambitieux promus dont les soutiens financiers sont incomparables à ce niveau, le FCM termine dans le ventre mou de sa série, à une modeste sixième place. Nous sommes à l’été 2013, et un vaste plan de réorganisation se met alors en place.

Le retour de l’ASA

Du côté de la direction comme sur le plan sportif, tout est remanié. Le club prend un nouveau départ. L’identité du club est modifiée. Exit le FCM, l’ASA est de retour. Dans l’optique d’attirer les investisseurs, le public et de fédérer les habitants de la région autour de son équipe, le club reprend les couleurs et l’identité de son glorieux aîné. Avec une différence non-négligeable : ASA ne signifie Association Sportive de l’Armée, qui n’a plus de lien avec le club, mais Association Sportive Ardeal. Une subtilité qui a son importance : Ardeal est en roumain l’autre nom de la Transylvanie. Un nom qui vient du hongrois Erdély (« au-delà des forêts » en français). Un bon moyen de mettre l’accent sur la tradition footballistique de la ville et sa région, en mêlant nostalgie et régionalisme. Dans les tribunes, les supporters chantent en roumain et en hongrois.

Malgré son appellation, ses couleurs et son slogan « Un nom. Une tradition. » le club n’a plus vraiment de lien avec l’ancien ASA. La meilleure preuve restant son stade. Rénové en 2010, le Stade Trans-Sil (du latin trans-silvam, d’où provient le nom Transylvanie, autre clin d’œil régionaliste), n’est pas celui où le grand ASA a connu ses plus belles heures. Séparé de lui par un simple terrain d’entraînement, le Stade László Bölöni, arène des joutes européennes, est aujourd’hui laissé à l’abandon.

Le Stade Trans-Sil à gauche, et le Stade László Bölöni, ou ce qu'il en reste, à droite. (Capture d'écran Google Earth)
Le Stade Trans-Sil à gauche, et le Stade László Bölöni, ou ce qu’il en reste, à droite.
(Capture d’écran Google Earth)
L'arène des premières joutes européennes, aujourd'hui en ruine.
L’arène des premières joutes européennes, aujourd’hui en ruine.

Délaissé pour son voisin plus récent, ce stade est aujourd’hui une véritable ruine à ciel ouvert. Tout ce qui a pu être pris l’a été : sièges, structures en bois, plomberie… Il ne reste plus que la structure en béton des tribunes. Les vestiaires sont vides, les fenêtres pulvérisées, et les chambres autrefois réservées aux joueurs sont de temps en temps squattées par des sans domiciles fixe, qui n’ont pas hésité à se réchauffer en faisant des feux dans lesquels ont fini les portes. Il n’y a évidemment ni eau ni électricité. De la grande époque ne subsiste que l’emblème du club sur le portail de l’entrée du parking. L’ancienne gloire Florea Ispir, 18 saisons au club, retient difficilement ses larmes lorsqu’il y revient.

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De nombreux conflits d’intérêt ont mené à cette situation. Lorsque le communisme s’écroule en 1989, toutes les infrastructures de la ville (stade municipal, salle des sports, patinoire, terrains de tennis…) appartiennent au Club Sportif Mureşul, émanation de l’armée qui ne possède aucune équipe en activité ! L’effondrement du système en place stoppe les investissements de l’armée, et toutes les infrastructures commencent à se détériorer, à l’instar du stade. Malgré de nombreuses démarches, la mairie ne parvient pas à obtenir l’administration du stade, notamment à cause de conflits avec la Préfecture ou le Conseil Judeţean (équivalent du département). « Ces terrains appartiennent à la ville, a expliqué en 2008 le maire Dorin Florea. Nous avons demandé leur rétrocession et nous sommes même arrivés à un accord écrit avec le Ministre de la Défense. Mais des intérêts politiques et immobiliers sont apparus avec le soutien de certains politiciens locaux. » Les six hectares qui comprennent stade, complexe sportif et terrains annexes attisent les convoitises. Devant l’impossibilité de débloquer la situation, la mairie a décidé de se tourner vers le Stade Trans-Sil, qui a été rénové en 2010 et où évolue maintenant le club fanion.

Deux saisons de rêve

Retour à l’été 2013. Les profondes modifications structurelles s’accompagnent de changements sur le plan sportif. Eduard Iordănescu, jeune entraîneur mais déjà expérimenté, arrive sur le banc. Il est accompagné de Daniel Stanciu, qui quitte le Steaua pour prendre le poste de manager général. L’intention est de revitaliser le centre de formation, pour que le club redevienne le grand centre d’intérêt pour les meilleurs jeunes de la région, comme il a pu l’être par le passé.

Le début de saison n’est cependant pas conforme aux attentes. Après cinq matchs de championnat pour deux victoires seulement et une élimination au premier tour de Coupe de Roumanie face à une équipe de troisième division, Edi, le fils d’Anghel Iordănescu, jette l’éponge. Ioan Ovidiu Sabău, déjà entraîneur à l’époque du FCM, prend sa place sur le banc. Si le club continue d’avoir des résultats en dent de scie, il parvient à se qualifier pour les play-offs. Mais il a surtout fait venir durant l’hiver de nombreux joueurs de l’élite : le gardien Eduard Stăncioiu (sans contrat après son départ du CFR Cluj en janvier), Ousmane N’Doye (Săgeata Năvodari), Ioan Hora, László Sepsi et Claudiu Voiculeţ (tous trois du CFR Cluj) viennent encadrer les jeunes Bumba, Onicaş et Florin Bejan. Avec des résultats moyens, le club termine la saison en 5e position dans sa série et se qualifie de justesse pour les play-offs. Faute d’avoir pu faire mieux, Sabău, qui s’y attend depuis quelques matchs, est remercié. Il est remplacé par Adrian Falub, lui aussi ancien entraîneur du FCM, qu’il avait fait monter en Liga 1 en 2010. Il est celui qui va tout changer.

Gabriel Muresan ASA Targu Mures
Gabi Mureșan, du rouge, du bleu, le Stade Trans-Sil. Le nouvel ASA est en marche.

Dès son arrivée, l’équipe est transformée. Loin d’espérer la montée à l’aube des play-offs, elle y devient clairement candidate en remportant ses cinq premiers matchs, dont un retentissant 4-1 infligé au leader, le CSU Craiova. Au final, l’ASA dépasse le CSM Râmnicu-Vâlcea et termine à la deuxième place, synonyme de promotion en Liga 1 !

A son arrivée, l’ASA Târgu Mureş n’est qu’un petit promu dont le maintien est l’unique objectif. Pas une mince dans cette saison couperet où, après la décision de la LPF réduire l’élite à 14 clubs, pas moins de six équipes seront reléguées en fin de saison. Pour y parvenir, et malgré une puissance financière plutôt limitée, le club compte sur ses jeunes (Bumba, Bejan) mais surtout sur un groupe de trentenaires ou presque, tous anciens espoirs déchus, dont les dernières saisons ressemblent à une traversée du désert.

Parmi eux, on trouve ceux qui ont participé à la montée en arrivant durant l’hiver. Eduard Stăncioiu, barré par Felgueiras au CFR Cluj et qui a passé six mois sans club avant de retrouver une place devant la cage. Ousmane N’Doye, milieu sénégalais de 37 ans, qui est bien loin de ses belles années dinamovistes après des passages plus que mitigés à l’Astra, Vaslui, et Năvodari. László Sepsi, ancien grand espoir au poste de latéral gauche qui a du mal à retrouver le niveau qu’il a connu voilà quelques années avec le FC Timişoara. Ioan Hora, lui aussi ex-espoir, venu chercher du temps de jeu en Liga 2 après une saison quasi-blanche avec le CFR Cluj. Claudiu Voiculeţ, milieu offensif lui aussi venu du CFR Cluj où il n’a pas su s’imposer.

A cette liste s’ajoute durant l’été d’autres joueurs en perdition. Dorin Goga, 30 ans, passé par Israël, la Géorgie et la Chine, est très loin de ses belles années au FC Timişoara. Ianiș Zicu, 31 ans, grand espoir recruté par Parme à 20 ans, mais qui s’est ensuite perdu entre Bucarest et la Corée du Sud, où il vient de passer trois saisons. Marius Constantin, défenseur central de 30 ans qui a joué moins de dix matchs en deux ans passés au Rapid puis à Braşov. Gabriel Mureşan, milieu défensif de 32 ans qui a connu le meilleur avec le CFR Cluj puis le pire en se perdant en deuxième division russe avec le Tom Tomsk. Enfin, Mircea Axente, ancien attaquant espoir du FC Timişoara qui n’a pas su s’imposer au Dinamo Bucarest et s’est exilé à Chypre après une bonne saison avec le FC Viitorul.

C’est avec ce groupe de has-beens vieillissants tous arrivés gratuitement, qu’Adrian Falub a donc pour objectif de maintenir l’ASA dans l’élite. Malgré une élimination précoce en Coupe de la Ligue, son équipe réalise un début de saison au-delà de toute espérance. Fin septembre, le club pointe à la sixième place avec 4 victoires pour trois nuls et une seule défaite. Pourtant, Adrian Falub est débarqué. Après une courte défaite 1-0 sur le terrain du CS U Craiova, l’entraîneur qui a tant fait pour le club est renvoyé dans l’incompréhension générale, avec pour seule explication que son équipe ne jouait pas un jeu suffisamment spectaculaire.

Son successeur est l’un des meilleurs entraîneurs roumains de ces dernières années : Cristian Pustai. Longtemps entraîneur du Gaz Metan Mediaş, qu’il a mené de Liga 2 aux portes de l’Europe, c’est lui qui, succédant à Petre Grigoraş, a entraîné les Pandurii lors de la meilleure saison de leur histoire, qui les a vus terminer à la deuxième place du championnat en 2012-13, avant de faire un parcours honorable en Europa League la saison suivante. L’arrivée de Pustai soulève l’enthousiasme. Problème : en interne, cette nomination ne fait pas que des heureux. Le manager Daniel Stanciu, qui n’a pu s’entretenir avec Pustai avant sa nomination, est opposé à son arrivée. La fin d’année 2014 est houleuse. Sur le terrain, l’équipe continue sa progression, avec quatre nouvelles victoires, dont une de prestige 1-0 face à un Steaua alors large leader. A la trêve, le club, éliminé de justesse par le Petrolul Ploieşti en Coupe de Roumanie, occupe une inespérée quatrième place en championnat.

La trêve est agitée. Les relations entre Stanciu et Pustai ne se sont pas améliorées. Au lendemain de Noël, le dernier nommé demande la résiliation de son contrat pour rejoindre le Rapid Bucarest, ce qu’il fait début janvier. Dans le même temps, Daniel Stanciu quitte lui aussi son poste pour rejoindre la direction du Dinamo Bucarest.

Liviu Ciobotariu lors de son arrivée au club.
Liviu Ciobotariu lors de son arrivée au club.

Au lendemain du jour de l’an, Liviu Ciobotariu est officiellement le nouvel entraîneur du club. Troisième entraîneur du club cette saison, il est le 15e sur les cinq dernières années ! Pour une équipe dont la direction décide de hausser les objectifs, avec l’ambition de se qualifier pour l’Europa League, cette arrivée laisse dubitatif. Défenseur autoritaire durant sa carrière, qui l’a vu évoluer 32 fois avec la sélection roumaine, Ciobotariu n’a alors pas un CV d’entraîneur extraordinaire. Son premier fait de gloire est une montée en L1 en 2008 avec le CS Otopeni, dont il est pourtant viré dans la foulée. Il y revient quelques mois plus tard, mais ne parvient pas à sauver le club de la relégation. S’ensuivent des expériences désastreuses chez les Pandurii (1 seule victoire en 10 matchs) puis en Liga 2, à Brăila, après 1 nul et 4 défaites. En 2011, il retrouve son ancien club, le Dinamo Bucarest, pour une première expérience presque positive en L1. Sous ses ordres, le Dinamo est longtemps premier, mais il démissionne avant la fin de la saison alors que l’équipe pointe à la deuxième place. Il retourne en Liga 2, au CSMS Iaşi. C’est une véritable catastrophe, avec six petites victoires pour 14 défaites. Plus d’un an plus tard, en octobre 2013, il accepte de prendre les rênes du FC Vaslui en cours de saison.  Malgré les énormes difficultés financières du club – le propriétaire Adrian Porumboiu ayant retiré ses billes – les résultats sont bons. Le club termine à la 6e place du classement, mais disparaît dans la foulée à cause de ses énormes dettes et retards de salaires. La carrière de technicien de Ciobotariu est donc sur le papier plutôt mitigée. Et après six nouveaux mois d’inactivité, son arrivée laisse sceptique.

L’autre sujet d’inquiétude est l’état des finances du club. Tout ne se passe pas comme prévu du côté du taux de remplissage comme de l’intérêt des partenaires potentiels. Durant la trêve, l’ASA accepte de céder son meilleur jeune, Claudiu Bumba, à l’Astra Giurgiu pour 200 000 euros. Une somme dérisoire mais nécessaire pour effacer les dettes apparaissant. Le milieu offensif signe avec l’Astra, avec qui il part s’entraîner. Quelques jours plus tard, il s’avère que le club, dont le richissime propriétaire Ioan Niculae est rattrapé par la justice dans des affaires de financement occulte de parti politique, n’a pas les moyens de payer ce transfert. Târgu Mureş fait alors annuler le transfert, et Bumba revient en Transylvanie. Beaucoup se posent alors sur sa motivation.

Trois journées après la reprise du championnat, toutes ces questions se sont envolées. L’année 2015 démarre en trombe, avec trois victoires consécutives, dont une face au Dinamo Bucarest. Une série qui fait monter le club sur le podium, à égalité avec le Petrolul Ploieşti. Une progression facilitée par les déboires du CFR Cluj, passé de la deuxième à la dernière place du classement suite à sa pénalité (annulée depuis) de 24 points infligée par la FRF pour des retards de paiement de salaires. Ce n’est que le début.

Avec Ciobotariu à la baguette, l’ASA Târgu Mureş est un véritable rouleau-compresseur. De février à mai, les transylvains alignent ainsi une série de 13 matchs sans défaite (11 victoires pour deux nuls seulement). Côté à 101-1 en février, alors qu’il comptait 13 points de retard sur le Steaua, solide leader, le club de Târgu Mureş grappille point après point et se retrouve leader du championnat au soir de sa victoire 1-0 sur le terrain de la Național Arena de Bucarest lors de la grande « finale » face au Steaua Bucarest !

Buteur décisif face au Steaua, Ianiș Zicu touche les étoiles.
Buteur décisif face au Steaua, Ianiș Zicu touche les étoiles.

Avant ce match au sommet, Ousmane N’Doye fait le show en montrant ses nouvelles chaussures sur lesquelles est écrit Becali en hommage au président du rival bucarestois, alors fraîchement libéré de prison. Après avoir à plusieurs reprises publiquement de son amour pour Gigi Becali, N’Doye a même organisé une grande fête chez lui lorsque ce dernier a été libéré ! Malgré cela, le milieu passé par le Dinamo a toujours refusé de rejoindre le Steaua. Mieux, il l’a toujours battu : que ce soit avec le Dinamo, l’Astra, Vaslui ou Târgu Mureş, N’Doye reste sur une série de 8 victoires contre le Steaua depuis 2009 ! « Le Steaua est incapable de me battre » déclare-t-il d’ailleurs après la victoire du mois dernier qui a permet à son club de prendre la tête du championnat.

Il faut dire qu’au soir de cette grande victoire, N’Doye et ses coéquipiers peuvent tout se permettre. Leur équipe d’anciennes gloires sur le retour est totalement méconnaissable, affiche un jeu plaisant et redoutable, et file droit vers le titre. Un exploit à mettre au crédit de Pustai et Ciobotariu. N’Doye est le symbole parfait de cette réussite. A 37 ans, le milieu défensif s’offre une nouvelle jeunesse, et un talent de buteur qu’on ne lui connaissait pas. Il est tout simplement le meilleur réalisateur du club cette saison, avec 12 buts en 22 matchs. Soit le double d’un Zicu, et tout ça en ayant raté pas moins de 8 matchs à cause de suspensions !

Zicu justement, est lui aussi méconnaissable depuis l’arrivée de Ciobotariu. Après une première partie de saison plus que moyenne, avec seulement deux passes décisives en 14 matchs, le club songe à résilier son contrat. L’attaquant s’y oppose, demande une deuxième chance, promet qu’il va changer d’attitude, et réussit à convaincre ses dirigeants. Bien leur en prend. Sa seconde partie de saison est une réussite, avec cinq buts, dont celui de la victoire face au Steaua, et autant de passes décisives. Des buts à chaque fois décisifs pour les trois points, à une exception près. Autre exemple, Gabriel Mureşan. Disparu de la circulation après son expérience ratée en Russie, le milieu défensif est revenu à son meilleur niveau. Dur sur l’homme en défense, comme on l’a vu face au Steaua où il blesse sérieusement Raul Rusescu, il apporte aussi énormément en attaque grâce à sa puissance de frappe, dans le jeu comme sur coup-franc. Le Dinamo en a fait l’amère expérience.

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Après cette victoire de fin avril, l’ASA se prend à rêver d’un véritable exploit. Un promu titré champion, on l’a vu avec Nottingham Forest en 1978 ou Kaiserslautern en 1998, mais ce serait une première en Roumanie. Mais tout n’est pas rose. Les difficultés financières grandissent. Les joueurs ne sont plus payés depuis cinq mois. Gabriel Mureşan réclame par exemple 30 000 euros d’arriérés de salaire. La motivation des joueurs, sans faille jusqu’alors, commence à s’estomper. La fatigue fait leur apparition. Le mois de mai est celui de trop. Dernière équipe invaincue à domicile, l’ASA se révèle fragile loin de ses bases. Dominée à Mediaş, l’équipe est battue par le Gaz Metan sur un but marqué en tout fin de match. Un fléchissement auquel elle n’est pas habituée. Le doute fait son apparition. Car en coulisses, il y a du mouvement. Avant le match, le président du Conseil d’administration du club a dynamité la tranquille gestion de l’équipe en donnant son aval à un retour de Daniel Stanciu en tant que conseiller. Avec la promesse de devenir président du club, le contrat de l’actuel, Narcis Răducan, prenant fin cet été. Une nomination qui a peut-être eu pour effet de déstabiliser quelque peu les joueurs. Les contrats d’une bonne partie d’entre eux se terminent en effet cet été. L’incertitude pour l’avenir, problèmes de paiement des salaires, une accumulation qui a pu avoir raison de la motivation de l’équipe. Et l’on s’interroge sur le bienfait de cette décision des dirigeants à quatre journées du terme du championnat…

Car dans le même temps, le Steaua – ou plutôt le FCSB devrait-on dire – reprend du poil de la bête. Après un hiver et un printemps difficiles pour les raisons que l’on sait (identité du club, départs des meilleurs éléments), le club bucarestois a su trouver les ressources nécessaires pour rebondir après sa défaite face à l’ASA. Trois victoires et un nul, suffisant pour compter deux points d’avance avant l’ultime journée, en bénéficiant de la défaite des Transylvains sur le terrain de l’Astra Giurgiu dimanche soir. Le suspense est à son comble avant la dernière journée. Il va l’être jusqu’à la dernière seconde.

Pour leur dernier match, les deux équipes jouent simultanément. Le Steaua se déplace à Iaşi tandis que l’ASA reçoit l’Oţelul Galaţi dans un stade Trans-Sil plein à craquer et prêt à faire la fête. Un stade qui explose à la 40e minute, lorsque l’inévitable Mureşan ouvre le score sur penalty. D’autant plus que de son côté, le Steaua ne fait pas mieux qu’un match nul 0-0 face à une équipe moldave efficacement regroupée en défense. A la mi-temps, les deux équipe sont donc à égalité au classement. Mais le règlement de la Liga 1 utilisant la différence de but particulière, c’est Târgu Mureş qui est virtuellement champion, à la faveur de ses deux victoires 1-0 face aux Bucarestois. Tout va donc pour le mieux pour les Transylvains, qui sont toujours invaincus à domicile cette saison! Hélas, ce dernier match est à l’image de la saison. Auteurs d’une incroyable série, Zicu et ses coéquipiers se sont écroulés en ce mois de mai. Et après une bonne première période, ils vont toalement déjouer dans la seconde.  Relégué, l’Oţelul joue crânement sa chance et domine des locaux qui ont du mal à mettre le pied sur le ballon. Et ce qui devait arriver arrive: Tudorie égalise de la tête. L’ASA retombe en deuxième position au classement. L’entrée d’Ousmane N’Doye relance l’équipe dans les dix dernières minutes. Târgu Mureş redevient offensif, et même très dangereux. Sur deux occasions, Claudiu Voiculeţ puis Gabi Mureşan buttent sur Abraham, le gardien de l’Oţelul, qui décide à lui seul de l’issue du championnat. Et sur un dernier contre, Mauricio est lancé en profondeur. Nous sommes dans la dernière minute du temps additionnel, les joueurs de Târgu Mureş sont partis à l’abordage. Stăncioiu est seul dans sa moitié de terrain. Mauricio l’élimine puis centre pour Helder, qui pousse le ballon dans le but vide. 1-2. L’ASA concède son unique défaite à domicile cette saison. La défaite de trop. Le promu ne sera donc pas champion.

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Le rêve est donc passé dans le Pays sicule. L’ASA, symbole de toute une région, ne battra donc pas l’équipe bucarestoise. Mais l’histoire a été belle. Beaucoup de questions se posent néanmoins. Sans titre, sans Ligue des Champions, nul ne sait si le club saura conserver son élan. Bien que qualifiée pour les tours préliminaires d’Europa League, l’équipe ne pourra peut-être pas conserver ses meilleurs éléments.  Unirea Urziceni, FC Vaslui, Naţional Bucarest, FC Timişoara… Les exemples de clubs européens aujourd’hui disparus ne manquent pas. Cette année encore les clubs roumains ont énormément souffert. Le CFR Cluj, club majeur des dix dernières années, est lui-même sur un fil. Il faudra beaucoup de soutien à l’ASA Târgu Mureş pour résister à ce cruel destin.

"Pour nous, vous êtes les champions"
« Pour nous, vous êtes champions! »

Pierre-Julien Pera (merci à Lazar Van Parijs)

6 Comments

  1. Pierre-Julien Pera 30 mai 2015 at 10 h 42 min

    Petit update au lendemain de la dernière journée.

    Les choses vont vraiment mal au club. Il est quasiment acquis que Liviu Ciobotariu ne restera pas la saison prochaine. Il pourrait être remplacé par Vasile Miriuta, ancien entraîneur du CFR Cluj, qui quitte le club hongrois de Györ, avec lequel il vient d’être relégué en D2 hongroise.

    Mais c’est du côté des joueurs que c’est le plus inquiétant. Entre salaires et primes (le 2e place coûte cher de ce côté-là!), le club doit au total environ 1,5 million d’euros à ses joueurs et son staff! Des dettes qui couvrent quasi-totalement la recette des droits télé que le club doit recevoir prochainement grâce à sa 2e place au classement (1,75 million).

    La situation financière compromet donc fortement la prochaine saison. Muresan, Marius Constantin, Stancioiu, Sepsi, Velayos, N’Doye, Voiculet, Hora, Goga, Axente… autant de joueurs dont les contrats arrivent à leur terme fin juin. Les caisses étant vides, il sera très difficile de les renouveler. L’équipe devrait donc être extrêmement bouleversée la saison prochaine. L’équipe sera bien différente de ce qu’elle était cette année. Beaucoup de doutes planent donc sur ses capacités à faire aussi bonne figure en championnat, et à défendre correctement ses chances en Europa League.

    Moralité, en effectuant une saison historique, l’ASA a peut-être creusé sa propre tombe…

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  2. Damien 31 mai 2015 at 13 h 41 min

    Super article. J’ai eu l’occasion de visiter cette ville « par hasard » en 2011, je ne pensais pas qu’il y avait une équipe à ce niveau et j’ignorais l’histoire de l’ancien stade sinon je serais aller le visiter. Je m’étais rendu en Roumanie cette automne là pour aller supporter les filles de l’OL contre Cluj. Les vols pour Cluj au départ de Paris Beauvais étant tous très tôt le matin, je me suis rabattu sur ce vol pour Targu Mures partant un après midi à quelques jours du match, me disant que ce n’avait pas l’air trop loin et que j’avais le temps de parcourir un peu la Roumanie. Je n’avais jamais vu un aéroport aussi petit et pourtant j’en ai fait…. J’avais trouvé la ville petite mais pleine de charme, le palais de la culture, la forteresse et une église en bois, la double culture roumaine/hongroise à travers notamment les drapeaux en ville (Transylvanie oblige)… J’étais aller à l’office du tourisme après avoir visité les principaux monuments et le seul conseil que me donne le responsable c’est de me promener vers le centre sportif « complex Mureşul » avec ces immenses piscines en plein air près de la rivière « pour y regarder les jolies filles »… Mais ce qui m’a marqué surtout ce sont les… cabinets/cliniques dentaires, il y en avait plein avec des grosses publicités en façade. J’ai compris pourquoi le premier soir à mon hôtel, j’étais seul à manger dans la salle de réception quand la patronne m’a demandé si je venais « comme les autres touristes européens ou américains » pour mes dents! Apparemment c’est un business en explosion vu les frais modérés par rapport à ceux pratiqués chez nous. La spécialité étant de proposer un package tout compris: soins cliniques, détentes et tourisme pour certains établissements. Ce qui m’avait aussi surpris c’est la gare routière de Targu Mures pour rejoindre Cluj, assez isolée, et le mode de fonctionnement, pas de guichet, pas de panneau, il faut trouver directement son mini bus et payer le chauffeur en cash et attendre sur un bout de bois qui fait office de banc. Seulement une centaine de kilomètres séparent les deux villes mais cela a pris presque 3 heures, j’ai été surpris par les villages que l’on a traversé, il y a encore un vrai « décalage » par rapport au développement récent des villes. La route était souvent défoncée notamment avec les nids de poule ce qui n’a pas empêché notre chauffeur de rouler n’importe comment, à un moment on a cru y rester, il a freiné au dernier moment brusquement pour éviter un camion arrêté en pleine chaussée, tellement violemment que tous les bagages à l’arrière ont « volé » dans le mini bus et finis devant. Le séjour à Cluj fut plus calme!

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