La Pologne a vibré cet été grâce à son football. L’Euro a été réussi malgré une élimination aux penalties contre le Portugal en quarts de finale. Après cette belle aventure (qui a permis à certains de se révéler et s’élever comme Bartosz Kapustka, parti du Cracovia pour rejoindre Leicester), les clubs polonais devaient eux aussi démontrer cette embellie lors de leur passage en Ligue des Champions ou Ligue Europa ainsi qu’à travers les matchs d’un championnat domestique prenant de plus en plus d’ampleur. Dans cette optique, l’Ekstraklasa est désormais nommée LOTTO-Ekstraklasa suite à un partenariat juteux avec le loto polonais. Et cette compétition de football en Pologne, que vous pouvez suivre chaque week-end sur la Footballski TV, nous a réservé bien des surprises lors de ces six premiers mois.

Europa League KO, Champions League OK

La Ligue Europa fut un fiasco pour le Piast Gliwice et le Cracovia, éliminés dès leur entrée en lice dans la compétition, avant même la phase de groupe. Le Zaglebie Lubin, lui, a bien failli créer la surprise pour finalement s’arrêter au troisième tour de qualification contre le SønderjyskE. Ce résultat ne laisse plus l’ombre d’un doute sur la performance des clubs polonais en C3 : une catastrophe. L’embellie portée par les résultats de l’équipe nationale était prometteuse, mais pour un Cracovia ayant perdu Kapustka et sa vista, un Piast Gliwice sans Nespor ou Vacek, les joies de l’Europe s’arrêtèrent violemment sur les pelouses suédoises ou albanaises d’un coup sec et violent. Lubin, grâce a sa fougue et sa jeunesse, a fait bien mieux alors que le club étaient encore en D2 il y a un peu plus d’un an. Malgré leurs promesses, les Miedziowi sont encore trop tendres pour prétendre à une vraie et belle place en C3.

Le Legia Warszawa, de son côté, a réussi à se qualifier pour la phase de groupe de Ligue des Champions, une première depuis 20 ans et le Widzew Lodz. Une qualification à mettre au profit non pas du nouvel entraîneur alors encore en place, mais bien à Nemanja Nikolic auteur de 5 buts en 6 matchs. Un Hongrois qui redonne un peu de fierté au football polonais, tout sauf une coïncidence. Il faudra retenir que cette campagne de qualification a tout de même été laborieuse contre des adversaires à la portée du champion polonais (Mostar, Trencin puis Dundalk), mais il ne faut pas bouder un plaisir comme un enfant gâté alors que le foot polonais n’a pas existé en C1 depuis tellement longtemps. Les Legionisci vont tomber dans un groupe de la mort avec le Real Madrid, le Borussia Dortmund et le Sporting CP, du lourd, du très lourd !

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© The Lodz Post

Le L3 allait pouvoir resplendir les soirs des joutes européennes, pense-t-on. La petite musique, les étoiles et le BvB en match d’ouverture, un tifo superbe. Et une magnifique raclée qui va en amener d’autres. Le coach Hasi en fera les frais et c’est Magiera qui transforma cette équipe pour prouver qu’elle est digne de la Champions League. Après trois défaites en trois matchs (6-0 / 2-0 / 5-1) et quelques combats de pseudo supporters dans les rue de Madrid, le Legia va se transcender. Un match nul 3-3 héroïque contre le Real Madrid à Varsovie dans un stade vide (pour cause de huis clos, comme de par hasard), un festival offensif 4-8 contre Dortmund et des certitudes malgré la défaite. Après cinq matchs, le Legia restait dans la course à la Ligue Europa, chose extraordinaire au vu de ses débuts catastrophiques. Dans un stade chauffé à blanc, la petite finale du groupe pour l’Europa League va tourner à l’avantage du Legia grâce à un but de Guilherme ! 21 ans qu’un club polonais n’avait pas gagné un match de LDC ! 21 ans ! Varsovie explose, le Legia l’a fait ! En Ligue Europa, les Polonais devront continuer de montrer ce visage offensif, plaisant, champagne contre l’Ajax Amsterdam pour continuer une superbe aventure !

Première partie de saison rocambolesque de football en Pologne

1e Jagiellonia Białystok – 39pts

C’est un Jagiellonia presque parfait qui vire champion d’automne à la trêve, porté par un duo VassiljevCernych marchant sur l’eau et même survolant le championnat. Probierz a réussi à maîtriser parfaitement la chèvre et le chou, l’expérience et la jeunesse de son effectif. Même si on attendait beaucoup d’un Swiderski qui s’est petit à petit éteint, c’est Frankowski ou Goralski qui ont repris le flambeau de la jeunesse fougueuse et vainqueur. Rien ne semble arrêter le Jaga si ce n’est la montée en puissance du Legia et la lutte acharnée qu’il mène avec le Lechia Gdansk en tête du classement de cette première partie de saison. En début de saison, beaucoup voyaient le Jagiellonia dans la première partie de tableau certes, mais pas aussi haut. Toujours dans les trois premiers, possédant la deuxième meilleure attaque du championnat et la deuxième meilleure défense, le Jaga a de sérieux atouts à faire valoir pour le reste de la saison.

Cela faisait longtemps que le stade municipal de Bialystok n’avait pas vu autant de monde sans ses travées et un aussi beau jeu sur le terrain. Il est vrai que cela frôle la perfection, mais comme nous avons pu le voir pendant certains matchs, la forme du club est extrêmement liée aux performances de Vassiljev et une certaine dépendance s’est créée. Konstantin « Caesar » Vassiljev est la pièce maîtresse du dispositif de Probierz, l’Estonien de 32 ans possède des stats qui donnent le tournis pour un numéro 10 (19 matchs joués pour 10 buts et 9 passes décisives). La route est encore longue et les deux mois de pause devront avoir été digérés de main de maître pour repartir comme il se doit, en candidat au titre de champion.

2e Lechia Gdańsk – 39pts

Coach Nowak a apporté sa « touch », son côté polonais par la rigueur de ses entraînements et son côté américain pour le plaisir du show. Si le Lechia Gdansk fanfaronne devant, c’est que l’attaque des Biało-zieloni n’est pas mauvaise malgré l’absence de vrai buteur. Les jumeaux Paixao ont fait le taf: 8 buts pour Flavio et 6 pour Marco, et Kuswik a tout de même mis ses 7 buts réglementaires. Krasic a distillé comme à ses plus belles heures à la Juventus et Peszko est toujours présent malgré les cernes et les ans qui passent, centrant merveilleusement ou partant dans des dribbles chaloupés dont il a le secret. Si devant ça sent le joga bonito malgré la grosse déception Wolski, derrière c’est un peu moins la fête. Non pas que des Janicki ou Maloca soient foncièrement mauvais, mais cette équipe coupée en deux laisse parfois énormément de possibilités de contre à l’adversaire et de place dans le dos de ses milieux et défenseurs. La surprise vient peut-être de Slawczew, une sentinelle de bon niveau essayant tant bien que mal de combler cette espace.

Le Lechia Gdansk est donc à sa place, mais sa fâcheuse tendance à se relâcher après avoir marqué le premier but lui a coûté quelques points précieux. Surtout à l’extérieur, où les joueurs de Nowak font souvent preuve de suffisance. Il n’y a que très peu d’équipes au-dessus de ce Lechia cette saison (une ou deux peut-être), mais contre les équipes moins bien classées, le Lechia se laisse parfois aller à quelques périodes de sieste footballistique. Il faudra régler ces petits détails pour ne pas être écarté bêtement de la course au titre lors de la deuxième partie de saison en allant, par exemple, perdre au Korona Kielce ou au Wisla Plock.

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© PAP / Bartlomiej Zborowski

3e Legia Warszawa – 35pts

Catastrophique. Voilà l’adjectif qui caractérise les premiers mois de la première partie de saison du Champion en titre. Après le départ de Stanislav Cherchessov avant la préparation suite à des désaccords avec le board, le Legia Varsovie a recruté l’entraîneur albanais d’Anderlecht, Besnik Hasi. C’est le début des matchs de championnat insipides sous la houlette du nouveau coach, et une campagne de qualification pour la Champions League ennuyeuse, mais permettant au club de participer à la phase de groupes de la Champions League, une première pour un club polonais depuis 20 ans. Besnik Hasi amène dans ses valises Steeven Langil, Thibault Moulin, Vadis Odjidja-Ofoe, mais semble avoir oublié ses plans de jeu à l’aéroport de Zaventem. Le Legia stagne, le Legia joue mal, le Legia perd et le Legia se retrouve alors en septembre totalement largué en championnat et déshonoré en Champions League. Le retour de Radislav Radovic et la forme de Nikolic n’y font rien, le problème est ailleurs. Les choix de la direction de vendre Lewczuk le dernier jour du mercato (et de faire venir Czerwinski et Dabrowski pour le remplacer sans succès) est une des raisons de cet échec, qu’il faut aussi leur imputer. D’ailleurs, les premières tensions apparurent dans le triumvirat de la direction du club et Mioduski partit au frontal contre son comparse Lesnodorski sur la politique du club, qui avec un budget de 200 millions de zlotys se retrouve dans les dernières places du classement. Et puis, la lumière va venir le 18 septembre, jour où le Legia se fait humilier à domicile par le Zaglebie Lubin.


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Hasi prend la porte sans être au courant (ce qu’il dira en conférence de presse) et part quelques jours plus tard après avoir négocié un million d’euros d’indemnités. C’est un ancien de la maison qui va prendre le 25 septembre les rênes de l’équipe : le coach du leader d’I.Liga, le Zaglebie Sosnowiec, Jacek Magiera. Ancien joueur au Legia puis coach en réserve et adjoint, il connaît la maison par cœur et c’est lui qui va redonner ses lettres de noblesse au club centenaire. Legia albo Smierc dit le tifo. Celui qu’on surnomme bientôt Magic Magiera, ne perdra qu’une fois en Ekstraklasa lors de son deuxième match avec le Legia (il possède un ratio de victoires impressionnant depuis son arrivée, à savoir 80%), il fait de Odjidja-Ofoe le leader technique du milieu de terrain, de Moulin le récupérateur féroce, de Nikolic ce buteur qu’il était la saison dernière (12 buts sur ces 6 premiers mois), de Radovic l’enchanteur du L3 par ses buts, ses passes, ses gestes techniques. Même Rzezniczak va retrouver son niveau, c’est pour dire. Le Legia enchaîne alors les victoires par 3 ou 4 ou 5 buts d’écart. La machine infernale est de retour, réalisant l’exploit retentissant de tenir le Real Madrid en respect lors d’un match de folie et de gagner contre le Sporting CP lors de la « finale » du groupe pour l’obtention de la troisième place qualificative pour l’Europa League. Pendant ce temps-là, Langil boit de la vodka et fume la chicha. Les Legionisci avaient pris un retard considérable sous Hasi, les voilà de retour dans la course pour le titre avec seulement 4 points de retard, eux qui en comptaient 12 en octobre. Le club de la capitale a retrouvé sa sérénité, sa stabilité et sa force. La seconde partie de saison, même sans Nikolic (qui s’est envolé vers la MLS) et Prijovic (parti en Grèce), devrait voir le retour du Legia conquérant.


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4e Bruk-Bet Termalica – 33pts

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© Tomasz Madejski

La bonne surprise. Comme on vous l’avait indiqué dans un de nos articles en début de saison (cf. infra), le Bruk-Bet Termalica souhaitait se faire une place de choix dans le paysage footballistique polonais et il semble que les Slonie commencent petit à petit à gravir les cimes de l’Ekstraklasa sans faire de bruit, mais de façon efficace, très efficace. Dès cet été, l’arrivée de l’ancien coach du Pogon Szczecin, Czesław Michniewicz à la place de Piotr Mandrysz, annonçait la couleur. Le jeu du Bruk-Bet s’est transformé, non pas de façon géniale, car le club fait toujours avec ses moyens, c’est-à-dire l’un des plus petits budgets d’Ekstraklasa. La révolution douce est basée sur une solidité défensive et des contres piquants et efficaces. Ce n’est pas encore un festival offensif, le Bruk-Bet possède seulement la 11e attaque avec 24 petits buts inscrits, mais le jeune attaquant letton Vladislavs Gutkovskis arrivé cet hiver a marqué six buts.


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Le début de saison du petit club de Nieczecza fut époustouflant tandis que les « gros » avaient du mal à se mettre en route. En effet, les Slonie se hissaient sur le podium pendant près de trois mois avant de connaître une période plus compliquée jusque début décembre. Mais le club, avec son armée de joueurs slovaques (pas moins de sept dans l’effectif), a fait preuve d’un courage et d’une rigueur extraordinaires, à l’image du latéral gauche Guilherme, l’un des meilleurs de cette première partie de championnat. Une quatrième place à la trêve méritée et qui fait écho aux volontés de l’attachant président du club. La star à Nieczecza, c’est l’équipe, Roman Gergel l’a compris. L’attaquant slovaque arrivé en fanfare cet été peine à trouver sa place. Michniewicz applique donc les mêmes recettes qui avaient permis au Pogon Szczecin de truster les premières places du classement l’année dernière et le petit éléphanteau commence à devenir un imposant pachyderme qui aura certainement du mal a accrocher une place européenne à la fin de la saison, mais … quel beau vent de fraîcheur et de nouveauté en Pologne alors que des grands clubs à l’Histoire riche sont déjà descendus ou sont en passe de descendre.

5e Lech Poznań – 32pts

C’est LA Remontadawski de cette première partie de saison. Le Lech Poznan nageait dans les abysses du classement jusqu’à la 6ème-7ème journée, après des débuts cataclysmiques. C’est presque un miracle que les Kolejorz soient revenus dans la course aux places européennes, voire au titre. Sous les ordres de Jan Urban, le Lech s’est fait peur comme le Legia sous Hasi. A la différence près qu’Urban va se faire virer comme un malpropre après une victoire contre le Piast Gliwice, victoire qui va se révéler être l’acte fondateur de cette remontée exceptionnelle de la 15e jusqu’à cette 5e place à la trêve. Le Lech est reparti de l’avant non pas seulement grâce à sa jeunesse, mais aussi à de bonnes vieilles recettes : le retour en forme du bison Tetteh, le come-back du « goleador » Robak, une rigueur défensive retrouvée grâce à la révélation Bednarek associée à Nielsen, Pawlowski et un Jevtic de retour et l’affirmation de Kedziora comme un futur grand.

© Lilianna Szymczak

Si Urban a entamé cette transformation ou plutôt ce retour aux sources, c’est le nouveau coach Nenad Bjelica qui va en tirer une partie des lauriers. Mais pas que. Car si cela a été possible, c’est aussi grâce au coach croate. Dans ses mains, le jeu de Poznan s’est métamorphosé, s’est fluidifié. Il est devenu limpide et serein comme le Lech d’il y a bientôt deux ans. Les stats de Bjelica parlent d’elles-mêmes sur les quinze derniers matchs (tous sous les ordres du nouveau technicien) : Poznan a gagné neuf fois, fait quatre matchs nuls et s’est incliné seulement trois fois. Maintenant de retour, les Kolejorz auraient même pu se rapprocher un peu plus des positions de tête s’ils n’avaient pas concédé un nul contre leurs amis du Cracovia avant la trêve. Le Lech est prêt comme un train garé qui crache sa fumée noire avant de filer à toute vitesse sur sa destination, fumée blanche au vent, machinerie à pleine puissance.

6e Zagłębie Lubin – 31pts

Le Zaglebie Lubin est une belle académie emmenée par l’élégant Stokowiec, toujours tiré à quatre épingles comme son jeu. Si le Zaglebie Lubin n’est pas plus haut, c’est qu’il est encore tendre, mais la patte de son coach est restée la même cette saison comparé à la précédente. Des jeunes au futur certainement brillant (comme Jach, Jagiello, Kubicki), des joueurs d’expérience comme Janus ou Janoszka et un Wozniak taille patron ont créé une alchimie intéressante qui aurait pu se révéler explosive si Nespor avait réussi à s’intégrer et si Starzynski avait réussi une saison comme la précédente. Malheureusement, ces deux recrues importantes n’ont pas apporté ce petit plus qu’il manque encore aux Miedziowi pour retrouver leur niveau de l’an passé. Ce qui a manqué en début de saison. Après avoir déjoué tous les pronostics en éliminant le Partizan Belgrade en qualification de l’Europa League, les joueurs de Stokowiec se sont heurtés au réalisme du SønderjyskE, les privant d’une aventure européenne.

La frontière est parfois ténue entre une bonne et une mauvaise saison et le Zaglebie, surprise de la saison dernière, est exactement sur cette ligne infime. Une sixième place à la fin de la saison serait une petite déception pour un club qui a le potentiel pour faire beaucoup mieux si Starzynski et Nespor se réveillent. Une défense très solide, un milieu qui a du ballon, il ne manque que la finition. Comme beaucoup de clubs polonais cette saison, cette année n’est pas celle des attaquants. Si le Zaglebie met les mêmes ingrédients qui lui ont permis de battre le Legia ou le Jagelliona dans sa recette des six prochains mois, alors peut-être peut il encore rêver d’Europe, mais il faudra être moins tendre face aux petits et beaucoup plus réaliste.

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© stadionowioprawcy.net

7e Pogoń Szczecin – 26pts

Au sortir d’une saison réussie, alors que tout le monde pensait que Michniewicz allait rester, le club a décidé pendant l’été de ne pas le prolonger. Cela ouvra le jeu des chaises musicales estivales, valse des entraîneurs polonais. C’est finalement Moskal qui va décrocher la timbale. La sixième place de la saison 2015-16 devait être une rampe de lancement, mais le nouvel entraîneur a besoin de temps. Ce n’est pas un Pogon Szczecin new-look que l’on a pu voir, les mêmes schémas se reproduisant avec quasiment les mêmes joueurs sur le terrain. C’est seulement lors de la 12e journée et une victoire 3-2 contre le Legia Warszawa que le Pogon s’est enfin rapproché de ses possibilités entrevues l’an passé. Notamment en utilisant la vitesse de ses ailes et la technique du hongrois Gyurcso en plus de celle d’un Matras superbe en ratisseur-tireur-passeur-multi-task. Point important, Murawski était exceptionnel la saison dernière, il l’est beaucoup moins cette saison, le poids des ans sûrement. Ce Pogon pourra-t-il aller plus haut ? Peut-être pas, Moskal essaie d’intégrer sa patte à sa nouvelle équipe, mais sa carrière d’entraîneur en est encore à ses balbutiements et passer après un homme comme Michniewicz n’est pas chose facile. La direction du Pogon a fait un choix discutable, le groupe a eu du mal à se faire à cette idée et cette révolution (douce) prônée par le nouvel entraîneur prend du temps. Mais les choses semblent tout de même aller de mieux en mieux.

8e Arka Gdynia – 26pts

Tout juste promu, on n’attendait pas l’Arka Gdynia à pareille fête malgré leur titre de champion d’I.Liga. L’intersaison a été compliquée, mais le club a su garder ses éléments importants. Formella est retourné au Lech Poznan, mais l’une des pièces importantes est belle et bien restée : son entraîneur Grzegorz Nicinski. L’effectif de l’Arka fait sans doute partie des 5 plus faibles de l’Ekstraklasa sur le papier. Les faits sont les faits, le reste n’est qu’une question de terrain et c’est justement là que les Arkowcy ont su démontrer leurs qualités. Sans tambour ni trompette, mais d’une façon simple, soit un jeu long ou passant par les ailes. Une performance globale incarnée dans la personne de l’attaquant Marcus Da Silva qui souffle le chaud et le froid : excellent pendant quatre mois, un peu moins par la suite, mais toujours présent dans les grands matchs. L’Arka utilise aussi son expérience de la I.liga par des défis physiques sévères, parfois à la limite (demandez à Bozok). En utilisant sciemment son agressivité, l’Arka a pu obtenir de bons résultats contre les grosses cylindrées.

Les trois premiers mois (5e place) ont été exceptionnels, mais en sur-régime, Nicinski utilisant 150% des capacités de son groupe et peu de remplaçants. Le contre-coup s’est ensuite fait ressentir et la période entre octobre et novembre fut plus compliquée pour une équipe qui a dû reprendre son souffle. La huitième place à mi-championnat est donc une belle surprise et sans ce trou d’air logique de deux mois, c’est dans les six premiers que l’Arka aurait pu finir à la trêve. Cette place du club de Gdynia montre la grande homogénéité des équipes situées entre la septième et la quatorzième place, se tenant seulement en sept petits points. Il faudra donc faire attention pour l’Arka de ne pas pêcher sur le physique et bien enchaîner après la trêve. Le début de deuxième partie de saison sera crucial pour pouvoir espérer encore faire partie du groupe des champions.


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© Adam Warżawa / PAP

9e Korona Kielce – 26pts

A la mi-saison, le Korona Kielce peut être content d’être neuvième au vu du sort que les spécialistes réservaient à l’équipe après son premier match insignifiant et si pauvre. En effet, le club de Kielce possède une défense cataclysmique (39 buts pris en 20 matchs), mais a réussi à faire un début de saison audacieux, enchaînant de bons résultats. Puis, vient le temps des déculottées comme contre le Cracovia pourtant pas en grande forme, qui leur en a mis six ce 2 octobre 2016. Les montagnes russes du jeu, les montagnes russes des résultats. Assister à un match à la Kolporter Arena, c’est être certain de voir des buts d’un côté ou de l’autre. Les Złocisto-Krwiści n’ont fait aucun 0-0 lors de cette phase aller et n’ont enregistré que deux petits matchs nuls. Le tout ou le rien, mais c’est le rien qui a coûté la place de Tomasz Wilman dès le 25 octobre suite a un carton pris contre le Ruch Chorzow (4-0). L’intérim est effectué par Grzesik avant que Maciej Bartoszek prenne les rênes de l’équipe en provenance du Chojniczanka Chojnice (I.Liga).

Les joueurs du Korona Kielce ont donc vu défiler pas moins de trois coachs différents sur le banc et à l’entraînement depuis le début de cette saison 2016-17, pas de quoi vous mettre en confiance et créer de la stabilité. Sans parler de l’épisode du rachat du club par un fond sénégalais (non finalisé) et la crise entre supporters et direction. Mais le nouveau coach, Maciej Bartoszek, a remis l’église au centre du village et fait des choix, en donnant leur chance à de nouveaux joueurs, en remettant en confiance Miguel Palanca, joueur très intéressant et trop peu utilisé jusqu’alors et en donnant les clefs du camion au franco-marocain Nabil Aankour (3 buts et 5 passes décisives en 15 matchs dont 2 buts et 2 passes depuis l’arrivée du dernier coach). C’est donc un Korona capable du pire (défaite contre le Cracovia 6-0) et du meilleur (victoire contre le Lechia Gdansk 2-0 avant la trêve) que nous avons vu pendant cette première partie de saison. Il faudra plus de stabilité et gagner contre des adversaires directs pour espérer faire partie des huit élus cette saison.


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10e Wisła Kraków – 25pts

Que dire sur le Wisla Krakow ? Ou plutôt par où commencer ? Pas forcément sur le terrain, mais plutôt en coulisse et sur le banc. Le grand club polonais n’est plus que l’ombre de lui-même et sa dixième place n’est pas celle de son rang. Tout d’abord, attardons-nous sur l’extra-sportif qui a pourri une bonne partie des premiers mois du club de Cracovie. L’histoire de la vraie-fausse vraie vente du club a été une épine dans le pied d’une équipe qui essayait de se reconstruire. Un jour vendu puis le lendemain pas vendu. L’acheteur et ex-futur nouveau propriétaire a davantage sa place en prison pour fraude fiscale que dans les loges du stade Henryk Reyman. Mais sans nouveau propriétaire, le Wisla Krakow a été proche de couler, criblé de dettes, ayant du mal à assurer tous les salaires des joueurs de son équipe réserve. Les scandales et affaires s’enchaînent alors encore et toujours jusqu’à ce que vienne un accord comme tombé du ciel avec le TS Wisla Krakow pour renflouer les caisses. À partir de cet accord, les résultats arrivèrent et le Wisla sortit enfin des deux dernières places du classement après y avoir passé près de trois mois. Mais peu après, une autre crise éclata, celle du banc. Dariusz Wdowczyk qui avait repris le club au fond du puits la saison précédente décide de quitter le navire à cause d’arriérés de paiements de salaire que le club ne veut pas lui octroyer (3 mois de salaires selon ses dires).

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© Stanisław Rozpędzik / PAP

Le Wisla allait mieux, mais c’était trop demander. Le voilà reparti dans la crise, un duo d’entraîneurs est alors désigné pour lui succéder. Le Wisla se relève encore une fois après quelques matchs de bonne facture, malgré le départ soudain de Wdowczyk qui avait réussi à créer un état d’esprit, une vraie mise en place tactique, une idée du foot à la mode Wisla. Le vaudeville n’est pas fini. Sorti de nulle part, le board décide que le prochain coach doit être un Espagnol et chamboule tout malgré les bons résultats d’ensemble des deux coachs actuels sur le banc. Heureusement, parfois le terrain reprend le dessus pour montrer que ce club est avant tout une belle équipe de foot. Comme quand Boguski flambe, Malecki s’impose et Brlek enflamme le derby de Cracovie d’une frappe limpide dès les premières minutes. Par intermittence, le Wisla nous a fait vibrer durant ces six premiers mois. Car malgré tout, sur le terrain, la Biała Gwiazda se bat et ne coule plus. Maintenant, que fera Kiko Ramirez, le nouveau coach espagnol ? En tout cas, si les coulisses feront la une des journaux à la place du le rectangle vert, cette dixième place leur sera promise.

11e Wisła Płock – 24pts

L’autre promu de cette année fait moins bien que son rival de l’année dernière, l’Arka Gdynia. Pour autant, le Wisla Plock n’a pas à rougir de ses six premiers mois dans l’élite du football polonais. Avec Marcin Kaczmarek, son entraîneur à la longévité record pour un club polonais (il est à la tête de l’équipe depuis 2012), le deuxième club de Mazovie passe l’hiver à une honorable onzième place. Peu de noms vous seront familiers dans son effectif à part celui de Krivets passé par Metz et de Furman passé par Toulouse. Pour le reste, ce sont des joueurs du cru ou des jeunes talents méconnus comme Reca (sélectionné chez les U21). Plock a grandement profité de la mise en route difficile des grands clubs en début de saison pour truster les premières places du classement et engranger de précieux points en vue du maintien, qui est l’objectif principal du club.

Un club avec des moyens limités donc, mais qui a tout de même réussi « l’exploit » de s’offrir le scalp du Jagiellonia Bialystok et du Lechia Gdansk, les co-leaders de cette Ekstraklasa à la mi-saison. Mais les dernières semaines et les derniers mois ont montré les limites d’une équipe encore peu préparée pour ce niveau. Parfois trop tendre, parfois naïve, parfois simplement trop faible. Lorsqu’on veut jouer le maintien, il faut absolument gagner contre ses adversaires directs, comme le Ruch Chorzow. En finissant sur une bonne note avant la trêve, les Nafciarze se sont donnés un bon bol d’air. Mais jusqu’à quand ? La série de matchs consécutifs sans victoire n’est jamais très loin et Kaczarmek peut-il encore apporter quelque chose de nouveau, un nouvel élan pour la suite de la saison dans un club qu’il connait depuis si longtemps ? Le Wisla Plock n’est pas en mauvaise posture, mais attention, la roue tourne parfois vite.

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© Krystyna Pączkowska

12e Śląsk Wrocław – 22pts

Outre un stade qui a du mal à se remplir, ce sont les performances et le recrutement du club de Basse-Silésie qui posent question. Le club « Benetton » avec pas moins de 11 nationalités représentées dans le groupe s’est attiré les foudres de ses supporters se déplaçant encore au stade (c’est pour dire), qui pendant un match à domicile contre le Cracovia ont déplié une banderole équivoque « Nous voulons encourager nos enfants de Basse-Silésie et non des serveurs portugais ou espagnols« . Ambiance… Elles sont terminées les années fastes, de titre et de rêves européens. Malgré un Morioka toujours aussi étincelant, le WKS Slask coule doucement sans pilote. Rumiak a pourtant tenté de redonner une âme au club, en passant par le jeu, mais les recrutements censés appuyer le coach dans ses choix tactiques n’ont pas donné satisfaction. Mervo s’est perdu, Alvarinho est bien plus intéressé à regarder ses faux gris-gris sur YouTube et Augusto (arrivé depuis Créteil-Lusitanos) n’a pas apporté satisfaction sur son côté gauche.

La mayonnaise n’a pas pris. Rumiak n’a rien pu faire alors que sur le papier, cette équipe devrait lutter pour les huit premières places. Mais sans attaquant, que faire ? Bilinski a marqué seulement trois buts et c’est Morioka, le meneur de jeu, qui domine le classement des buteurs de son club avec quatre unités. Il y a quand même de bonnes surprises comme le jeune Dvali ou Dankowski, mais tout cela est trop juste pour espérer plus. Il semble que les dirigeants du WKS Slask, club détenu à plus de 50% par la ville, ont compris que pour ramener un peu le Slask sur le devant la scène et ramener du monde au stade, il fallait du changement. Alors Rumiak a pris la porte début décembre et c’est un certain Jan Urban qui a été choisi pour faire remonter les Wojskowi comme il a pu le faire avec le Lech Poznan la saison dernière. Mais pour cela il faudra que le stade sonne moins creux et qu’un attaquant digne de ce nom arrive cet hiver.

13e Piast Gliwice – 22pts

L’été a pourri le début de saison du vice-champion de Pologne 2016. Le départ des joueurs prêtés à la fin de la saison dernière comme Nespor ou Vacek n’annonçait rien de bon tant ils étaient importants dans le schéma de jeu de Radoslav Latal. Finalement, tout fut pire que prévu. Il est vrai que la saison dernière, le Piast Gliwice était en sur-régime et on a pu le constater lors de la phase retour. Après avoir été champion d’automne, le club s’était un peu écrasé pour finalement laisser le titre au Legia Warszawa. Ce début de saison a été un mélodrame. Outre le départ des joueurs majeurs, puis l’échec lors de l’entrée en lice en Ligue Europa contre les Suédois de Göteborg, une dispute a eu lieu en coulisse entre le président du Piast et Radoslav Latal (l’homme qui avait emmené le Piast si haut), annonçant son départ du club dans la foulée – nous sommes le 15 juillet . Le Piast Gliwice était donc déjà en crise alors que le championnat venait tout juste de commencer.

Étrangement, les premiers matchs sans Latal se passent plutôt bien et puis, le trou noir, abyssal, avec une série de 8 matchs sans aucune victoire. Et comme le messie revenant pour guider son peuple, Latal va finalement trouver un terrain d’entente avec le président et l’emblématique coach reprend sa place sur le banc deux mois après l’avoir quitté. De retour, le technicien tchèque remet un peu d’ordre dans la maison. Cependant, de gros problèmes subsistent. Barisic n’a pas su s’imposer comme remplaçant de Nespor, Mraz est l’ombre de lui-même (ou peut être seulement lui-même) et le recrutement est un échec. Seul le jeune Murawski, capitaine à 22 ans, surnage dans ces flots tumultueux. Jusqu’à la trêve, ce sont des hauts et des bas qui vont accompagner le commandant Latal. Six premiers mois comme un cauchemar duquel on se réveille en sueur, sonné. L’hiver va peut-être permettre de panser les blessures, mais le mal est fait et Gliwice n’a plus le droit à l’erreur.

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© GRZEGORZ CELEJEWSKI / Agencja Gazeta

14e Cracovia – 21pts

Il y a un an tout juste, le Cracovia proposait le plus beau football de toute la Pologne. Il y a un an tout juste, Rakels et Kapustka dribblaient, marquaient, s’amusaient comme des gamins dans un système ultra offensif risqué, mais tenu par Zielinski et son attaque mitraillette. Les cartouches parties, il ne reste qu’une arme sans munitions. Malgré l’arrivée de joueurs prometteurs comme Szczepaniak (Podbeskidzie) et Piatek (Zaglebie Lubin), ou des joueurs d’expérience comme Brzyski (Legia Warszawa), le Cracovia n’est plus ce qu’il était auparavant. Son milieu autrefois si solide – c’était il y a huit mois seulement – prend l’eau. Où sont passés les Cetnarski ? Budzinski ? Cette équipe est un fantôme qui ne reprend vie que lors des matchs contre son voisin et ennemi intime le Wisla Krakow. La Ligue Europa a été bazardée dès le premier tour et les matchs de championnat se sont enchaînés alors que la merveilleuse équipe de Zielinski ne répondait plus.

Le Cracovia se morfond, le plan de jeu est toujours le même, mais il est dur pour les Pasy de remplacer Kapustka, comme si son ombre de jeune homme frêle, mais talentueux parcourait encore les gradins du Stadion Cracovii. C’est donc une bien mauvaise première partie de saison que le club de Cracovie a réalisée, avec un amiral dans la tempête sans compas et voguant à vue en ne dérogeant pas aux principes, peut-être caduques, de son schéma tactique. Et pourtant, le club n’encaisse pas autant de buts que cela, mais son attaque ne répond pas aux attentes, avec seulement 29 buts marqués. Le plus difficile pour un observateur est de voir un club qui nous a enchanté redevenir moyen, normal et presque sans intérêt particulier. Il faudra du courage, un milieu retrouvé et une attaque qui n’hiberne plus pour voir le Cracovia dans le groupe des champions. Sinon, attention à la chute, elle pourrait être bien plus lourde que prévu. À moins qu’un Kapustka en manque de temps de jeu en Angleterre ne revienne…

15e Górnik Łęczna – 18pts

Que dire sur le Gornik Leczna… Devons-nous encore utiliser des mots ou simplement crier ? Depuis trois ans, nous pourrions copier-coller le même commentaire ici en changeant juste le nom de l’entraîneur et personne n’y trouverait rien à redire. Les années passent et se ressemblent dans la médiocrité malgré les mercatos, les changements de coach, les multiples alertes. Un effectif dont la star vieillissante Bonin est le sénateur de la première division polonaise. Rien ne va du côté de Leczna. Il est vrai que la saison ne commençait pas sous les meilleures auspices avec le changement de stade et la grogne des fans devant maintenant parcourir pas moins de 30 kilomètres pour aller voir jouer leur club à domicile. En effet, le club joue maintenant à Lublin, dans l’Arena pour des raisons de sponsoring et de mise en conformité de leur vétuste stade de Leczna. Une histoire de gros sous pour un club qui n’en a pas. Le nouveau stade bien trop grand sonne creux et ne donne pas envie aux joueurs de se transcender.

Le Gornik a vendu le peu d’âme qui lui restait et ces six premiers mois catastrophiques en sont encore une fois l’expression simple. Comme depuis trois ans, chaque hiver, la relégation semble la seule échappatoire possible et promise, mais le Gornik a des ressources insoupçonnées. Par deux fois, ils se sont déjà sauvés, faisant taire les parleurs et médisants (y compris votre serviteur), cela sera-t-il encore le cas cette fois ? Il y a des motifs d’espoir : tout d’abord le départ en décembre de Rybarski qui était venu à court d’idées pour relancer l’équipe moribonde installée dans une spirale de défaites. C’est un certain Franciszek Smuda qui est venu au secours des Zielono-Czarni, ancien coach du Wisla Krakow, du Widzew Lodz ou du Zaglebie Lubin et ex-sélectionneur de la Pologne, un CV long comme le bras. Si Smuda arrive, c’est bien pour une mission commando, à l’ancienne. Un choix qui pourrait se révéler payant, Leczna n’a plus qu’à prier.

football en Pologne
© fot. Rafał Oleksiewicz / source: Pressfocu

16e Ruch Chorzów – 16pts

Le Ruch Chorzów n’a plus d’argent (il a été obligé de demander un emprunt exceptionnel à la ville pour pouvoir continuer cette saison) et comme le Cracovia avec Kapustka, le club a perdu son jeune serial buteur Mariusz Stepinski, parti pour la Ligue 1. Après une bonne saison dernière, nous attendions l’éclosion des jeunes talents de cette équipe comme Bargiel, Lispki, Mazek, Monetta et cie sous la houlette de Fornalik. Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu pour les Niebiescy. Un club de ce standing ne peut se prévaloir d’être la pépinière des Espoirs polonais un jour, et de n’être plus rien le lendemain. Car oui, le Ruch est devenu une mauvaise équipe lors de cette première partie de saison, une équipe de petits coups, petit bandit relégué loin de la cour des grands qui fait des casses à plusieurs millions.

Gagner 4-0 contre Leczna ou le Korona c’est bien, mais le reste ? C’est le problème. Le reste n’est que fumée, comme la dette que le Ruch Chorozow a essayé de cacher en passant par une société tierce qui rémunérait même certains joueurs en lieu et place du club lui-même. La fédération a fini par mettre son nez dans ces affaires pas trop claires et a finalement décidé de retirer pour l’instant quatre points au club, plus quatre points supplémentaires si la situation n’est pas régularisée avant fin janvier. À part les bonnes performances de Niezgoda que l’on retrouve (8 buts et 3 passes décisives en 16 matchs), rien ne tourne donc très rond au Ruch, qui construit pourtant un nouveau stade. Comme le Gornik Zabrze à la même époque, vous vous souvenez ? Et où se retrouve le Gornik Zabzre maintenant ? En deuxième division dans un stade tout neuf. La vérité est crue, la chute cruelle. Si le Ruch ne se reprend pas, que le club ne règle pas ses problèmes en interne et sur le terrain, la chute pourrait être rude, très rude. Malgré toutes les coupes dans la vitrine.

Équipe type et joueurs ont surveillé

Le XI type

À part quelques exceptions de joueurs qui ont marché sur l’eau comme Konstantin Vassiljev (Jagiellonia Bialystok), Miroslav Radovic (Legia), Odjidja-Ofoe (Legia) etc., le reste n’est que supputations et joueurs interchangeables. Nous avons donc décidé de vous proposer une équipe de stars de l’Ekstraklasa. Un truc clinquant qui sent le foot mousseux pas loin du foot champagne, porté par une attaque de feu, un milieu très offensif et une défense alliant jeunesse et expérience. En bref, un mélange bien dosé comme doit l’être un Long Island pour éviter la tête dans le sac le lendemain.

Sur le banc, des joueurs solides ayant prouvé que cette première partie de saison leur appartenait aussi un peu : Runje (Jagiellonia), Malecki (Wisla Krakow), Robak (Lech Poznan), Malarz (Legia) et Goralski (Jagiellonia) auxquels j’aurais bien pu ajouter Matras (Pogon), Romanczuk (Jagiellonia) ou Guilherme (Bruk Bet Termalica/Legia). Mais malheureusement, nous ne sommes pas en Serie A, et en Pologne la règle est de cinq remplaçants sur le banc, couverture thermique sur les jambes et bonnet vissé sur le crâne.

Le XI type Espoirs

Un petit onze maison des espoirs qui ont flambé lors de ces six premiers mois comme Kedziora (Lech), Jach (Zaglebie Lubin) et d’autres un peu moins comme Lipski (Ruch) et Kownacki (Lech), mais qui méritent d’être vus pour leurs deux magnifiques buts et leur potentiel. Quoi qu’il en soit, ces choix sont objectifs et la liste de remplaçants suggère une indécision majeure du fait que très très peu de jeunes joueurs ont su tirer leur épingle du jeu dans un championnat dominé par les « papys ».

football en Pologne

Ce qu’il faut retenir : Bednarek, Kedziora et Jach sont les vraies grosses « révélations », Niezgoda de retour, Murawski brillant dans un Piast bien terne. Petite indiscrétion, il faudra suivre de très près Dvali (Slask Wroclaw) qui est un vrai bon jeune joueur en puissance dans une équipe qui ne tourne pas forcement bien.

La prédiction de Pako Rabanski

La deuxième partie de saison sera aussi excitante que la première, le système de division des points puis de deux mini-championnats aidant. Il est difficile de savoir exactement quelle équipe remportera le championnat tant le niveau semble compact en haut du tableau, mais l’alignement des planètes semble indiquer que le Legia, machine redevenue infernale au budget pharaonique devrait remporter le titre de champion (encore). Jagiellonia, sous la houlette du magicien Probierz et de son Caesar estonien Vassiljev, devrait finir juste derrière. Enfin, le Lech et le Lechia se battront probablement comme des chiffonniers pour la troisième place synonyme de voyage Erasmus au mois de juillet.

football en Pologne

Pour la descente, si tout indique que le Gornik Leczna doit encore être dans la charrette, ils pourraient bien s’en tirer à nouveau (comme depuis deux ans). Malheureusement, le retrait de points du Ruch Chorzow, ses soucis extrasportifs et une mayonnaise qui ne prend plus devraient sonner le glas de la troupe de Zielinski en première division polonaise. Tout comme un invité surprise l’année dernière qui nous a fait rêver et qui maintenant musarde dans les bas fond du classement : le Piast Gliwice. Latal est revenu, mais le Piast n’a plus cette force létale qu’il avait et semble ne plus avoir de forces tout court. Sans grand changement à l’intersaison, c’est un ascenseur émotionnel express que les Piastunki vont devoir vivre maintenant que l’I.Liga leur tend les bras alors qu’il y a tout juste un an c’est le titre qu’ils touchaient du bout du doigt avant de se faire manger tout cru par l’ogre Legia.

En résumé les prédictions pour la fin de saison sont :

Vainqueur de la Coupe : Arka Gdynia

Champion : Legia

Vice-champion : Jagiellonia

Troisième : Lech ou Lechia

Relégués : Ruch Chorzow et Piast Gliwice

Meilleur buteurKonstantin Vassiljev

Meilleur passeur : Miroslav Radovic

Meilleur coach : Jacek Magiera

Pire coach : L’Albanais

Meilleur/Pire arbitre : Szymon Marciniak

Le championnat reprend le 10 février par un Ruch Chorzow – KS Cracovia déjà très important pour la suite, soyez au rendez-vous sur la Footballski TV.

Mathieu Pecquenard


Image à la une : © fot. Maciej Gilewski / source: 058sport.pl

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