C’est fait ! L’ Ukraine est à l’Euro 2016 et Bozhe Mij, que ça fait du bien !

Parce qu’il était mérité, ce ticket pour la France. Sans cette sale habitude qu’ont pris les jaunes et bleus de toujours foirer leurs entrées en qualification, il aurait même été validé un peu plus tôt. Mais non, cette défaite inaugurale face à la Slovaquie a poussé la Zbirna Ukrajiny dans ces maudits barrages. Au vu des conclusions que l’on peut tirer de la confrontation aller/retour face à la Slovénie, ce passage au rattrapage pourrait s’avérer bénéfique pour cette belle génération ukrainienne. Il l’a soudé et investi d’une mission.

Mardi soir, l’équipe de Footballski était comme Fedetskyy :

Pourquoi bénéfique ?

Parce que cette fois-ci, les Ukrainiens ont su se faire mal pour aller chercher la qualif’. Certains sont d’ailleurs ressortis ensanglantés de la bataille de Maribor, ensanglantés mais victorieux ! Cet état d’esprit qui faisait défaut au pays aux trois ballons d’or dans les moments cruciaux semble enfin avoir été acquis. On ne peut omettre le fait que le facteur émotionnel qui fait chanter Fedetskyy plus haut ait pu jouer un rôle dans cette conquête. Indéniablement, représenter l’Ukraine par les temps qui courent n’est pas anodin. Cette victoire, aussi futile soit-elle, doit tout de même éclairer un minimum les visages au pays ce matin. Et ça, ce n’est plus si futile.


Voir aussi : L’ Ukraine et les barrages : une histoire tourmentée


Les matches

ALLER

A Lviv, Ukraine, le 14/11/2015

Le ton a très vite été donné lors de ce match aller par deux duels aux deux extrémités du terrain. Celui entre Khacheridi et Novakovic d’un coté et de l’ancien marseillais César et Selesznov de l’autre. Pour faire le sport que ces quatre là ont pratiqué pendant 180 minutes, il fallait surtout être bon de la tête et des coudes. Les pieds ? Optionnels.

Au milieu de tout ça, Rybalka a rayonné pendant que Fedetskyy éteignait Kampl de manière plus ou moins licite. Ce n’était pas un temps à foutre un esthète dehors. Ilicic et Birsa peuvent confirmer.

Pourtant, les homologues ukrainiens de Birsa et Kampl réussirent à pointer le bout de leurs nez. Le premier but intervint sur un centre de Konoplyanka mal repoussé par Handanovic sur Yarmolenko qui d’un crochet enfuma deux défenseurs slovènes avant de croiser petit filet opposé. Généralement le prince de Kiev a plus brillé que le torero sévillan. Ce dernier montra des signes inquiétants de « CristianoRonaldisation » et une tendance à trop vouloir en faire tout le temps. Le problème c’est que le bougre malgré trois défenseurs régulièrement sur son dos parvient à passer de temps en temps. Puis le bienfait de cette concentration extrême sur Kono c’est que ça libère de la place pour Yarmo.

Comme sur le second but où il lance parfaitement Fedetskyy qui centre au deuxième poteau pour Selesznov qui n’avait plus qu’à.

Au terme de cette première manche, les ukrainiens pouvaient même nourrir des regrets tant leur emprise sur le match avait été totale. Ce troisième but qui aurait transformé le voyage à Maribor en classe d’hiver ne vint jamais malgré plusieurs grosses occasions. Résultat, il fallait se rendre en Slovènie avec le même score qu’il y a deux ans face à la France. La malédiction était encore loin d’être vaincue.

RETOUR

A Maribor, Slovénie, le 17/11/2015

Dans ce modèle de stade moderne qui semble avoir été crée pour jouer au foot avant de vendre des babioles, l’ambiance était chaude. Les contacts toujours aussi rugueux et le confort ukrainien vite remis en question. Dès la 10ème minute, le capitaine César poussait de la tête le ballon au fond des filets après un cafouillage dans la surface jaune et bleue et un bel arrêt de Pyatov. On pensait pourtant avant le match que le retour du métronome Stepanenko au milieu permettrait aux hommes de Fomenko de contrôler un minimum mais il n’en fut rien tant la pression des locaux était forte.

Les Slovènes mirent ce qu’il fallait pour aller chercher l’exploit. Un engagement maximal, la volonté de jouer vite devant et une vraie foi en la qualification.

C’est sans doute entre la 15ème minute et la 75ème que l’équipe d’Ukraine est enfin devenue adulte. Elle n’a pas paniqué, a répondu au combat physique et psychologique de manière intelligente et s’est même procuré les occasions pour égaliser. Encore une fois, Konoplyanka en a trop fait mais cette fois-ci, sans que ça ne profite vraiment à Yarmolenko. Les héros hier se nommaient Pyatov et Khacheridi. Le défenseur du Dynamo Kiev est un exemple de combativité et comme il a deux ans de plus, il ne craque plus comme au Stade de France en 2013. Le gardien du Shakhtar, lui, a très souvent été vilipendé par l’auteur de ces lignes pour sa fébrilité et ses bourdes répétées. Hier, il a été extrêmement rassurant et a sauvé son équipe à plusieurs reprises(surtout à la 75ème face à César !). En fait, les matches de Pyatov c’est comme une boite de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Alors comme en plus, il semble l’avoir bouffé la boite de chocolat…

ukraine - slovénie
© football24.ua

Après des banderilles un peu désordonnées, des tacles à la « Olive et Tom », un pincement de Yarmolenko sur corner et un joli carton rouge pour Brecko, Kravets et Yarmolenko s’échappèrent dans le temps additionnel du temps additionnel pour aller égaliser et sceller définitivement la qualification.

Il faut rendre hommage à l’équipe slovène dont le seul tort aura été d’avoir complètement foiré son match aller. La confrontation aura en tout cas été extrêmement tendue, palpitante pour les palpitants des deux pays et digne de l’enjeu.

Les Ukrainiens verront l’Euro, mieux armés que jamais. La détermination affichée par l’ensemble de l’équipe, solistes inclus, laisse présager de lendemains qui chantent. Au moins sur le terrain.
On a hâte d’être à l’Euro ! Slava Ukrajini !

Mourad Aerts


Photo à la une : © Bogdan Lièvre

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