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Profitant d’un séjour de trois semaines entre la Croatie et la Bosnie, je souhaite découvrir les chaudes ambiances de l’Est lors d’un match dans un de ces deux pays. Sur les conseils de Footballski, mon choix s’oriente vers le Hajduk Split, son stade Poljud et sa célèbre Torcida. A vrai dire, je n’ai découvert ce groupe de supporters qu’assez récemment grâce à un compte-rendu sur ce site. Je vais rapidement constater que sa réputation n’est pas usurpée.

© Bestien Serventi/Footballski

Bienvenue à Split

La première chose qui frappe c’est la présence de la Torcida, qu’elle matérialise par des Tags immenses dans Split et jusqu’à très loin de ses bases. On en a vu ainsi de Zadar à Dubrovnik et même en Bosnie, jusqu’aux abords de Mostar où les hommages aux équipes locales prennent le relais. Les tags prennent parfois la forme de véritables fresques de près de 15 mètres de long sur des murs de la ville. Là où en France, ils seraient recouverts de peinture blanche dans la nuit, ils semblent être ici tolérés par les autorités.

© Bestien Serventi/Footballski

Dimanche 17 novembre, jour de match contre l’Inter Zaprešić. Le 4ème reçoit le 5ème, mais je vais vite me rendre compte que le sportif n’est pas l’attrait principal de ce match.

Dès 11h00 du matin, des supporters se retrouvent en ville, sur le front de mer, dans un bar installé pour le marché de Noël. Jusqu’à 16h00, de nombreuses personnes se retrouvent ainsi autour d’une bière. Ils arborent tous les couleurs du club, et la quasi-majorité est habillée avec la veste de la Torcida, sans logo du club, juste le nom du groupe. Le trajet vers le stade s’effectue avec autant de personnes habillées exactement pareil, ce qui est assez impressionnant.

© Bestien Serventi/Footballski

La porte du stade du virage du groupe est la plus plébiscitée, la seule où une queue s’est formée. On peut entendre des chants de l’intérieur. Voyant l’heure du match approcher et le nombre de personne dans la file, ça commence à râler, à pousser et je me retrouve vite à moitié écrasé contre une barrière. J’arrive quand même à rentrer sain et sauf et, miracle, à l’heure pour le match. Le stade est quasiment vide (6 510 personnes officiellement). Seul virage de la Torcida a fait le plein. J’apprendrai plus tard que la ligue croate a fait fermer l’emplacement habituel du groupe, sans que je puisse en connaître la raison.

L’ambiance de la Torcida

Le match commence, l’ambiance aussi. Je me retrouve en haut de la tribune, avec une vingtaine de jeunes d’environ 20 ans. Les chants s’enchaînent, ils sont assez long. Les deux capos que je peux voir arrivent quand même à maintenir la ferveur de la tribune durant les dix minutes que durent les chants et cela ne s’arrêtera jamais pendant 90 minutes, aucun temps mort. Ca chante fort, ça chante beaucoup et ça chante longtemps. Pas mal de pogo aussi, j’en ai compté près d’une vingtaine. Des banderoles, des drapeaux, un fumi, tout le matériel Ultra est bien présent.

© Bestien Serventi/Footballski

32e minute, but pour le Hajduk. Ca crie un peu, ça fait un nouveau pogo mais ça continue surtout le chant qui était lancé. Ce qui sera aussi le cas pour le 2e but à la 38e minute. C’est le plus impressionnant dans cette tribune : l’impression que le match n’est qu’une raison comme une autre pour se rassembler, chanter, se défouler, s’amuser. La tribune n’a quasiment pas de réaction aux évènements sur le terrain, les tacles, les décisions de l’arbitre ou autre. J’ai vraiment ressenti que le groupe ne vit que par (et pour?) lui-même. J’ai appris qu’un joueur du Hajduk avait été expulsé pendant le match sans que je m’en rende compte.

Une animation a lieu à la 75e minute, avec un jeté de fleurs en direction du terrain. En réaction à la décision de la Ligue m’expliquera-t-on par la suite. La Torcida appelle ensuite le reste du stade à se rapprocher de la tribune, à l’image des « Le stade avec nous » en France. Et véritablement, beaucoup de personnes de la latérale se lèvent pour se coller à nous et restent debout pour chanter, c’est très beau à voir.

Vient alors la fin du match, les joueurs viennent saluer la tribune, d’assez loin cependant. Je ne sais pas s’ils se rendent compte de l’exceptionnel soutien dont ils disposent et qu’autant de ferveur n’est pas classique dans un stade. Bref, la tribune se vide. Je quitte le stade en ayant conscience d’avoir assisté à un spectacle très fort en tribune.

Les notes Footballski :

Standing du stade (2,5/5) :

Le stade est assez joli et assez grand. Malheureusement, une piste d’athlétisme coupe le lien avec les tribunes et sa forme assez évasée ne doit pas permettre de faire bien résonner les chants.

© Bestien Serventi/Footballski

Disponibilité des billets (4/5) :

Achat des places directement en boutique en plein centre ville, la veille du match. Places disponibles dans tous les secteurs ouverts du stade. La boutique était ouverte également le dimanche du match. Je n’ai pas trouvé comment les acheter sur internet, mais je n’ai pas bataillé non plus.

Tarifs (4/5) :

40 kunas en virage et 60 en latérale. Soit environ 5,30€ et 8,50€. Tarifs bien moins élevés qu’en France, et 20 kunas moins chers que ce qu’annonce le site internet. Il s’agissait peut être d’une offre ponctuelle pour remplir le stade. Les tarifs relativement faibles sont à relativiser avec le salaire moyen croate qui est de 600 € environ.

Ambiance (4/5) :

Énorme ambiance de la Torcida donc, mais le reste du stade est vide. Drôle d’impression quand même.

Risques (5/5) :

Grosse fouille à l’entrée. Pas eu de problème particulier, alors que tout le monde a compris autour de nous qu’on était pas croate et encore moins de Split. J’ai tenté quelques photos, on m’a clairement signifié que ça ne se faisait pas. Je m’en doutais, je n’ai pas insisté et ça s’est arrêté là. Je pense qu’il n’y a pas de danger majeur si on respecte un minimum les codes classiques d’une tribune.

Accessibilité et transports (3/5) :

Le stade est quasiment en centre ville, pas de soucis de transport pour les personnes valides. Sinon des bus s’arrêtent pas loin. Par contre pas d’accès handicapé dans la tribune, une personne en fauteuil a dû être portée par les supporters pour y accéder.

Boissons (2,5/5) :

Pas de débit de boisson vu dans le stade, mais des snacks vendent des bières juste à côté des entrées.

Quartier environnant (3/5) :

Le quartier autour est surtout résidentiel, pas grand chose à visiter mais très proche du centre ville, donc pratique.

© Bestien Serventi/Footballski

Bastien Serventi


Image à la Une: © Bestien Serventi/Footballski

4 Comments

  1. Un Croate En France 14 décembre 2016 at 19 h 23 min

    Il faut en profiter pour aller voire les matchs maintenant car avec la  »Ligue Balkanique » que les yougonostalgique corrompu veulent réintégré ça va être l’enfer niveau ambiance & sécurité

    Reply
    1. Ante 15 décembre 2016 at 8 h 08 min

      Personne ne veut faire la ligue des Balkans ni les croates ni les serbes

      Reply
      1. Un Croate En France 16 décembre 2016 at 9 h 42 min

        Exact,il y aura de la violence c’est quasi obligée, les bosniaques aussi se sont montré contre

        Reply
  2. Pingback: 2016 – Six mois de football en Croatie - Footballski - Le football de l'est

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