Le club de Palmeiras a officialisé la semaine dernière la venue d’Egidio, en provenance du Dnipro Dnipropetrovsk. Le meilleur arrière-gauche de la ligue brésilienne en 2014, arrivé en janvier pour 2 millions d’euros, était censé remplacer l’excellent Ivan Strinic parti à Naples. Pourtant le brésilien a quitté le club ukrainien après l’avoir assigné en justice pour un retard de paiement de salaires. L’histoire semble être toutefois plus compliquée.

Egidio, Dnipropetrovsk
Egidio sous les couleurs de Dnipro : une image rare

Egidio a clairement affirmé en conférence de presse avec son nouveau club qu’il n’avait pas été rémunéré du tout au cours de son séjour en Ukraine. Il a même déclaré « se sentir asphyxié » en Ukraine et avoir été contraint de faire venir de l’argent du Brésil pour pouvoir vivre. Ses représentants ont envoyé des lettres au club pour lui demander de payer les salaires immédiatement, sous peine de porter l’affaire devant la FIFA et l’UEFA. Selon l’avocat Marcos Motta, la situation était tellement absurde que « Egidio ne pouvait pas prendre un relevé imprimé de son compte en Ukraine car cela coûtait 1€, somme qui n’était même pas présente sur son compte! Sa femme a du prendre une photo de l’ATM. C’est une honte. » Il a également conseillé à Dnipro de « donner des excuses publiques à Egidio plutôt que de dire des bêtises dans les journaux locaux.« 

motta

Le directeur général de Dnipro, Andriy Stetsenko, a reconnu un retard de paiement suivi d’une régularisation : « Lorsque l’agent s’est prononcé, Egidio avait déjà reçu ses deux mois de salaire. Le seul problème que nous aurions dû affronter est le retard de paiement du salaire. Le joueur ne nous a pas approché directement pour parler de la question donc la situation dans son ensemble est une surprise. » Comme il le précise aussi, aucune loi ne stipule qu’un joueur peut résilier son contrat dans cette situation. En cas de retard de paiement de 30 jours ou plus, la seule issue est de se tourner vers la FIFA, dont la gouvernance doit faire pression au club pour qu’il paye.

En conséquence, Dnipropetrovsk compte déposer une plainte à la FIFA pour tenter d’annuler le contrat entre le joueur et l’équipe brésilienne et obtenir des indemnités visant à couvrir les coûts du transfert et les autres dommages financiers. L’avocat d’Egidio, lui, a révélé avoir envoyé 4 lettres d’avertissements au club qui a confirmé les avoir bien reçues. Il veut déposer plainte également, dans le but de dédommager l’athlète financièrement, de faire éliminer le Dnipro de la Ligue Europa et les interdire de recrutement pour les prochains mercatos.

L’élément surprenant dans cette affaire est qu’aucun autre joueur ne s’est plaint d’un quelconque problème salarial. Deux compatriotes d’Egidio jouant à Dnipropetrovsk se sont exprimés sur l’affaire, semant encore plus le doute. Leo Matos a dit : « Tout va bien avec les salaires à Dnipro. J’ai beaucoup parlé à Egidio et il n’a jamais mentionné le moindre problème avec l’argent. » Douglas a de son côté assuré que « c’est seulement un problème avec Egidio. Je n’ai pas eu ces problèmes.« 

Comme le mentionne ukrfutbol.com, d’autres indices nous conduisent à penser que le clan brésilien aurait complètement dupé Dnipro. Premièrement, la rapidité qu’a mis Egidio à trouver un nouveau club après la rupture. Deuxièmement, le nouveau directeur sportif de Palmeiras, intronisé en janvier, n’est autre qu’Alexandre Mattos… précédemment à Cruzeiro, comme le joueur. Troisièmement, le joueur n’a pas activé son compte bancaire avec la signature et ne peut donc pas retirer de l’argent du compte. Enfin, rappelons que depuis son arrivée, le joueur a passé moins d’une semaine à Dnipropetrovsk (entre les camps d’entraînement et les voyages). Il ne pouvait donc même pas être enregistré comme travailleur dans la ville et sans lieu de résidence, le Dnipro ne pouvait pas lui payer son salaire conformément à la loi ukrainienne.

Si Andriy Stetsenko dit vrai, le joueur pourrait subir une suspension et Dnipropetrovsk recevoir des compensations. Dans le cas contraire, la sanction pourrait être très lourde pour le club ukrainien, encore en lice en Europa League. Dans le futur immédiat, on compte sur le staff technique pour trouver une alternative pour le poste d’arrière gauche afin de continuer de rêver à une inédite finale européenne.

Damien Goulagovitch

2 Comments

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