La chute de l’Union Soviétique en 1991 entraina de facto la disparition de son équipe de football. La FIFA a reconnu officiellement l’équipe nationale de Russie comme le successeur légal de cette équipe d’URSS. Ainsi le palmarès et les records de la sélection soviétique appartiennent maintenant à la Fédération de Russie. L’histoire a pourtant prouvé qu’une bonne partie des joueurs, parfois une large majorité, étaient originaires des autres républiques de l’URSS.

Et si Mikhaïl Gorbatchev n’avait jamais fait le premier pas vers l’Ouest ? Et si Boris Eltsine avait refusé de signer les accords de Minsk ? L’Armée Rouge, le surnom de l’équipe, résonnerait encore dans les enceintes sportives. Cette Coupe du Monde au Brésil est l’occasion pour Footballski de vous plonger dans une réalité alternative où l’URSS aurait eu sa place au mondial. Voici une brève biographie des joueurs qui pourraient aujourd’hui composer cette sélection.

Igor Akinfeev

Russe / 28 ans / Gardien / CSKA Moscou

Carte AkinfeevIgor Akinfeev est né dans la banlieue de Moscou. Il va intégrer l’école de foot du CSKA dès l’âge de 4 ans, au poste de gardien de but. Il va tranquillement gravir tous les échelons du club et pousser les portes de l’équipe première à 17 ans. Deux ans plus tard il remporte la Coupe de l’UEFA avec le club moscovite face au Sporting Lisbonne. 280 matchs au compteur pour ce pur produit du CSKA Moscou.
Igor est international russe depuis ses 18 ans, il sera le plus jeune joueur de l’histoire de la sélection. Il compte désormais 70 sélections, ce qui fait de lui le 7ème joueur le plus capé. Malgré les qualités qu’on lui connait, Akinfeev ne gardera probablement pas un bon souvenir de cette Coupe du Monde, avec une énorme boulette face à la Corée et une sortie ratée sur le coup franc qui amènera l’égalisation de l’Algérie.

Oleg Gusiev

Ukrainien / 31 ans / Latéral droit / Dynamo Kiev

Carte GusievOleg Gusiev est véritablement l’homme à tout faire en Ukraine et au Dynamo Kiev, capable de jouer à tous les postes sur le côté droit. Né en Ukraine dans la région de Sumy, il intégrera pendant deux ans l’école de sport de Zmina Sumy avant d’être repéré par l’Arsenal Kiev. A peine une saison plus tard, le président du Dynamo va voir en lui l’avenir du club et le recruter illico. Très souvent nommé parmi les meilleurs joueurs de la ligue, Gusiev va se faire remarquer en 2006 avec l’équipe nationale lorsque les ukrainiens atteindront les quarts de finales. Oleg repoussera des offres de l’étranger, fidèle à Kiev il est aujourd’hui vice capitaine du Dynamo. Il est aussi connu depuis cette saison pour s’être fait sauver la vie par le défenseur géorgien du Dnipro Jaba Kankava, qui l’empêcha d’avaler sa langue après un choc terrible avec le gardien.
Sa polyvalence dans le jeu et son abnégation seront des atout indéniables pour cette sélection soviétique.

Sergei Ignashevich

Russe / 35 ans / Défenseur central / CSKA Moscou

Carte IgnashevichMoscovite, Sergei Ignashevich va débuter sa carrière professionnelle au Spartak Orekhovo puis à Samara dans l’est du pays. Après deux saisons réussies, il retournera dans sa ville natale pour rejoindre le Lokomotiv Moscou. Très vite titulaire, il va remporter la Coupe de Russie pour sa première saison puis le titre lors de sa deuxième. En 2004 c’est le grand rival qui va lui faire du pied, Ignashevich va alors rejoindre un autre club moscovite. Au fil des années il s’est imposé comme un élément indispensable du CSKA, formant un trio compétitif avec les frères Berezutskiy. 10 ans plus tard, Sergei a glané 9 titres avec son club et compte près de 277 apparitions pour 27 buts.
Même topo en équipe nationale où il a enregistré sa 100ème sélection face à l’Algérie, faisant de lui le deuxième joueur le plus capé de Russie derrière Viktor Onopko (109).

Yevhen Khacheridi

Ukrainien / 26 ans / Défenseur central / Dynamo Kiev

Carte KhacheridiD’origine grecque, Khacheridi est né à Melitopol en Ukraine non loin de la Crimée, c’est dans cette petite ville qu’il va débuter au SC Olkom. Titulaire par intermittence, il sera prêté à Volyn en première division. Son mètre 98 lui confère un avantage physique certain dans les duels, une qualité qui va plaire aux dirigeants du Dynamo Kiev qui rachèteront son contrat en 2008. Après une année en équipe réserve, Yevhen s’installera définitivement en défense centrale du Dynamo. Son physique hors norme fait de lui un solide défenseur et un atout majeur sur les coups de pieds arrêtés. Néanmoins sa maladresse coûte parfois très cher à son équipe, la dernière en date, son carton rouge face à la France.

Dmitry Kombarov

Russe / 27 ans / Latéral gauche / Spartak Moscou

Carte KombarovNé à Moscou, Dmitry Kombarov commencera le foot très jeune à l’académie du Spartak avec son frère jumeau Kirill. Un désaccord avec leur coach de l’époque poussera les deux frères à rejoindre une autre académie, celle du Dynamo Moscou. Bonne pioche pour le club qui va récupérer deux latéraux talentueux. Après 132 matchs sous le maillot bleu du Dynamo, Kombarov va finalement rentrer au bercail et rejoindre le Spartak. Ses qualités offensives le placent dans la catégorie des arrières hybrides capables de défendre et d’effectuer de redoutables montés. Dmitry va même finir meilleur buteur du club lors de la saison 2012-2013 avec 10 réalisations.
C’est en 2012 qu’il sera appelé avec les A de la Russie, avant d’être confirmé dans la liste pour l’Euro 2012 puis la Coupe du Monde au Brésil.

Roman Shirokov

Russe / 32 ans / Milieu / Zenit St. Petersbourg

Carte ShirokovRoman Shirokov est un milieu de terrain incontournable en Russie, et pourtant il aura bourlingué un moment avant de s’imposer au Zenit. Natif de Dedovsk, tout près de Moscou, Shirokov va faire ses classes au CSKA. Élément important de l’équipe 2, il ne parviendra jamais à accéder à l’équipe première et s’en ira jouer dans les divisions inférieures. Après plusieurs piges peu concluantes dans les clubs de la capitale et au Rubin Kazan, il s’engagera avec le FC Khimki récemment promu en première division. Titulaire au milieu de terrain, Shirokov va terminer meilleur buteur de son club et assurer son maintien. Le Zenit Saint Petersbourg va alors lui mettre la main dessus. Ses débuts ne seront pas vraiment ceux attendus. Placé d’entrée en défense centrale par son fantasque coach Dick Advocaat pour palier le départ de Martin Škrtel à Liverpool. C’est à ce poste là qu’il remportera la Coupe de l’UEFA contre les Glasgow Rangers en 2008.
L’année suivante il reprendra son poste de prédilection au milieu de terrain. Ses qualités offensives et ses piges en défense centrale en font un joueur de foot ultra complet. Prêté cette saison au FC Krasnodar, Shirokov a annoncé son intention de poursuivre sa carrière ailleurs, après plus de 130 matchs sous le maillot du Zenit.
International russe depuis 2008, Roman compte aujourd’hui une quarantaine de sélections pour 12 buts.

Alan Dzagoev

Russe / 24 ans / Milieu / CSKA Moscou

Carte DzagoevAlan Dzagoev est né dans le Caucase, en Ossetie du Nord, d’une famille pauvre d’origine Géorgienne. C’est en jouant dans la rue qu’il apprend les rudiments du football. Sa mère économisera alors assez d’argent pour l’inscrire à l’académie de football de Krylya Sovetov. En 2 ans seulement, Dzagoev va intégrer l’équipe pro et faire ses débuts en 2ème division russe.
Il sera alors repéré et signé par le CSKA Moscou, il ne mettra que quelques matchs avant de prendre le poste de titulaire. Il sera élu meilleur jeune du championnat russe à la fin de sa première saison avec le CSKA. Le petit prodige va s’illustrer dans les matchs couperets ainsi qu’en coupe d’Europe et attirer les convoitises de plusieurs grands clubs.
Ses performances en club lui vaudront une première sélection avec la Russie en 2008. A 18 ans et 116 jours, il est le deuxième plus jeune joueur de l’histoire de sa sélection, derrière Akinfeev. En 2012 il va faire forte impression à l’Euro en inscrivant 3 buts en phase de poule et se classer parmi les meilleurs buteurs de la compétition. Ses qualités aussi bien de milieu de terrain et d’attaquant en font un joueur redoutable offensivement.

Henrikh Mkhitaryan

Armenien / 25 ans / Millieu offensif / Borussia Dortmund

Carte MkhitaryanHenrikh Mkhitaryan est né dans la capitale arménienne de Yereval. Son père était alors l’attaquant vedette du club local, le FC Ararat. C’est dans les années 90 que la famille Mkhitaryan va s’installer en France, son père Hamlet Mkhitaryan aidera même l’ASOA Valence (Association Sportive d’Origine Arménienne) à accéder à la ligue 2. Très proche de son père, Henrikh le suivra à tous ses entrainements et tous ses matchs. Malheureusement il décédera à l’âge de 33 ans des suites d’une tumeur cérébrale. Henrikh et sa famille décideront alors de retourner en Arménie. Le jeune Arménien continuera le football en parallèle de ses études, il obtiendra son bac en perspective de devenir avocat.
Mkhitaryan va gravir les échelons dans son club de Pyunik et enfiler les buts comme des perles, remportant 4 titres de champion d’Arménie.
Sa carrière va se poursuivre en Ukraine, au Metalurg Donetsk où il chipera le brassard de capitaine dès sa 2ème saison, devenant le plus jeune capitaine de l’histoire du Metalurg, à 21 ans. Il passera ensuite les trois prochaines saisons dans le club voisin du Shakhtar Donetsk, couronné de titres et de succès. Il finira la saison 2013 avec 25 buts en Premier League ukrainienne, ce qui fera de lui le joueur le plus prolifique de l’histoire du championnat sur une saison, alors qu’il évolue au poste de numéro 10.
Ses qualités de milieu de terrain, combinées à son sens du but, en font un joueur offensif incroyable. Le Borussia Dortmund va sauter sur l’occasion et casser sa tirelire (27,5M€) pour arracher le prodige arménien au Shakhtar. Il reste a ce jour le transfert le plus cher du club allemand, club avec lequel il a déjà brillé durant sa première saison avec 13 buts.

Yevhen Konoplyanka

Ukrainien / 24 ans / Allier Droit / Dnipropetrovsk

Carte KonopyankaAprès quelques années de karaté et l’obtention d’une ceinture noire, Yevhen Konoplyanka va se donner à fond dans le football, à l’Olimpik Kirovograd. Très vite repéré dans le championnat junior, il va intégrer le club voisin du Dnipropetrovsk à 16 ans. Un an plus tard, il est promu en équipe première et joue ses premières minutes. Ses débuts en pro seront pourtant difficiles, il lui faudra attendre 3 saisons avant d’inscrire son premier but en première division. La saison 2010 va voir sa carrière décoller en club et en sélection, avec une première convocation avec l’équipe nationale senior. Les belles performances du Dnipro en Ligue Europa vont lui permettre de se montrer aux yeux des recruteurs européens. L’Angleterre va découvrir le prodige ukrainien lors du match de qualifications pour le mondial à Wembley. Un match énorme face aux anglais et un but somptueux qui vont faire grimper sa côte en flèche. Liverpool fera le forcing la saison passée pour s’attacher ses services; alors qu’on croyait le transfert bouclé pour 21M€, l’affaire va capoter dans les toutes dernières minutes du mercato.
Konoplyanka est indispensable à la sélection ukrainienne sur son côté gauche. Son jeu technique et ses qualités physiques en font une arme redoutable à l’aile, qui se complète parfaitement avec Yarmolenko.

Andriy Yarmolenko

Ukrainien / 24 ans / Allier Gauche / Dynamo Kiev

Carte YarmolenkoAndriy Yarmolenko est né de parents ukrainiens, sur le territoire russe, à Saint-Petersourg autrefois appelée Leningrad. Peu de temps après sa naissance, il retournera dans la ville natale de ses parents, Chernihiv, au nord de Kiev. C’est dans le club local qu’il sera repéré par le Dynamo Kiev à 13 ans. Seulement un an plus tard, il quittera le centre de formation, jugé trop juste physiquement pour le haut niveau. Il retournera au Desna Chernihiv pendant plusieurs saisons, passant aussi par divers clubs de la banlieue de Kiev, avant que le Dynamo se rende compte de son erreur. En 2006, il signe un contrat pro de 5 ans avec le club de la capitale. L’équipe 2 sera une formalité pour lui avant d’intégrer l’équipe 1 et de tout de suite se rendre décisif et indispensable. En 2012 il récupère le numéro 10, celui d’Andriy Shevchenko au Dynamo. De quoi attiser encore plus la comparaison avec le Ballon d’Or 2004. Bien qu’il ait un profil différent, Yarmolenko est une réelle menace sur le front de l’attaque. Un gaucher à droite, dribbleur, capable de loger une frappe tendue en pleine lucarne, tout comme un subtile enroulé dans le petit filet.
Côté sélection, Andriy a toujours joué pour l’Ukraine où il porte désormais le numéro 7, comme une autre gloire ukrainienne aussi nommé Andriy.

Aleksandr Kerzhakov

Russe / 31 ans / Attaquant / Zenit St. Petersbourg

Carte KerzhakovAleksandr Kerzhakov est né à Kingisepp, non loin de St. Petersbourg. Après des débuts avec le FC Svetogorets Svetogorsk, c’est tout naturellement qu’il va rejoindre le Zenit pour y faire ses classes au début des années 2000. Kerzhakov va rapidement développer une complicité avec Andrey Arshavin. En 2002 les deux compères seront appelés avec la Russie pour la Coupe du Monde en Corée. En 2004 il va hériter du poste de titulaire à la pointe du Zenit et s’imposer comme meilleur buteur dans le championnat russe. Après quelques belles perfs en Coupe d’Europe, Kerzhakov sera renvoyé sur le banc par Dick Advocaat et finira par demander son transfert à Seville.
Après des bons débuts avec le club espagnol, l’histoire va se répéter pour l’attaquant qui va voir son temps de jeu considérablement réduit après le départ du coach Juande Ramos.
Aleksandr retournera finalement en Russie en 2008, au Dynamo Moscou. Expérience peu concluante en raison des résultats décevants du club moscovite.
A la mi saison 2010, il fera son grand retour au Zenit St. Petersbourg pour glaner deux nouveaux titres de champion.
Kerzhakov est actuellement le meilleur buteur ex-æquo de l’histoire de la sélection russe avec 26 réalisations. Avec son but face à la Corée du Sud, il a donc égalé Vladimir Beschastnykh (1992-2003).

Rémy Garrel

6 Comments

  1. Karim 24 juillet 2014 at 9 h 21 min

    Très bon article, dans la lignée de ceux qui imaginent à quoi ressemblerait une équipe de Yougoslavie à l’heure actuelle. L’URSS a disparu alors que la sélection montait véritablement en puissance avec notamment une superbe année 1988 (médaille d’or olympique et finale de l’Euro).
    Quelques remarques :
    – je trouve l’équipe un peu trop russo/ukraino-centrée mais il est vrai qu’en dehors de Mkhitaryan il y a peu de joueurs issus des ex-RSS à briller. Hleb notamment n’est plus celui qu’il était avant. J’aurais trouvé une place pour Konstantin Vassiljev (Estonie, Amkar Perm), Odil Ahmedov (Ouzbékistan, Krasnodar), Server Djeparov (Ouzbékistan, Seongnam) voire Tornike Okriashvili (Géorgie, Chornomorets Odessa). Bon, difficile de caser tout ça dans un onze-type mais ils auraient leur place dans les 23 si l’on veut diversifier ;
    – erreur d’inattention pour le positionnement de Konoplyanka/Yarmolenko ? ;
    – Kerzhakov était bien présent au Mondial 2002 (quelques minutes jouées face à la Belgique lors du dernier match). Ce n’était pas le cas d’Arshavin qui a connu sa première sélection quelques jours avant le début du tournoi mais qui n’a pas été retenu. Il n’a pas fait l’Euro 2004 non plus. Les autres « jeunes » présents en 2002 étaient Ruslan Pimenov (20 ans), Marat Izmailov (19 ans) et Dmitri Sychev (18 ans).
    Bonne continuation !

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    1. starlin63 24 juillet 2014 at 13 h 43 min

      Merci, j’ai aussi fait celui sur la Yougoslavie !
      Qu’est ce que tu veut dire sur Yarmo/Konoplyanka ?
      Et pour les autres joueurs c’est vrai qu’il y a pas mal de bons joueurs, mais je me suis vraiment concentré sur un onze de départ. Après oui, ce que tu cite seraient dans les 23. Mais c’est vrai qu’a part les russes et les ukrainiens, beaucoup d’autres joueur sont moins médiatisés, notamment des georgiens, bielo et arméniens.

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      1. Karim 25 juillet 2014 at 8 h 59 min

        Tu a mis Yarmolenko à gauche et Konoplyanka à droite alors qu’il me semble que c’est l’inverse, que les deux jouent sur leur « faux pied » pour être en position favorable pour tirer au but.

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  2. starlin63 25 juillet 2014 at 9 h 04 min

    Oui tu as raison, j’avais bien la bonne compo en tête mais j’ai fait l’erreur en écrivant. Effectivement ils jouent bien sur leur pieds opposés tout les deux.

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  3. Policemouton 10 décembre 2014 at 12 h 52 min

    Haha super idée. Pour aller plus loin, pourquoi pas l’empire austro-hongrois ou l’empire ottoman, ca reste dans la zone footballski 🙂

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    1. Tristan Trasca 10 décembre 2014 at 13 h 27 min

      Tu peux nous envoyer ça ! 🙂

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