En cette terrible année 1916 (je pourrais faire un soliloque d’histoire mais je préfère vous donner du grain à moudre mes ouailles), la bataille de la Somme va ravager à tout jamais ces paysages magnif…, cette terre de France qu’elle est à nous. Pendant ce temps, les Polonais replacent les mottes de terre arrachées en 1914 par les batailles de Lodz (Woudje en V.O) et Varsovie, pour implanter ces beaux champs de blé que l’on voit à perte de vue et ces terrains de football où l’on voit des contrôles qui font perdre la vue.

Des fusils et des hommes

legia-1C’est entre le 5 et 15 Mars 1916 que le club de la légion – le Legia – voit le jour près de Maniewicze en Volhynie (située dans l’actuelle Ukraine, cette région fut rattachée à la Pologne entre 1918 et 1939). Etablie dans les quartiers généraux des troupes de l’Est, cette équipe (de planqués…) sera nommée « Légia » par le trublion et inventif sergent S. Mielech. (en VO « Drużyna Sportowa » : équipe sportive de la Légion). Ce dernier décida des couleurs blanches et noires ainsi que du fameux « L » (symbole de la Légion) sur un bouclier noir. Les rayures noires en diagonale étaient pour leur part une référence à l’équipe de Lwow (Lviv dans l’actuelle Ukraine), qui jouait avec un maillot noir aux rayures rouges. Au cours du printemps 1916, le groupe joua une série de matchs contre d’autres équipes de soldats (les perdants partant en première ligne, les autorités jugèrent inutiles la phase retour de ce championnat militaire). Déjà, la Légion était trop forte et remporta la plupart des matchs.

En Juillet 1916, dans le cadre de l’offensive Broussilov, les légions ont commencé à se retirer vers l’ouest, et le club déménagea à Varsovie. Le premier match de cette nouvelle ère fut disputé contre le Polonia Varsovie le 29 Avril 1917 (1-1). En 1920, après un petit break de deux ans, le club se reforme en association avec le « WCS Varsovie ». Il s’agit du groupement sportif des officiers de l’armée polonaise à Varsovie dont les couleurs rouges et blanches font toujours partie du blason actuel du club. En 1922, le club s’allie de nouveau avec une structure sportive de la ville, la « Couronne de Varsovie » et ses couleurs vertes et blanches. Cette couleur verte sera désormais celle qui identifie le Legia. Après la promotion du club en Klass A (1ère division) en 1927, les hommes de la capitale oscillent entre le mou et le très mou avec une sixième place en 1928. Néanmoins, grâce à la puissance financière de l’armée dans cette Pologne naissante (indépendante depuis 1918), les hommes de la légion s’installèrent au stadion Wojska Polskiego en 1930 (qui, plus tard, deviendra la Pepsi Arena, on rappellera par ailleurs que Guingamp est toujours en négociation avec Breizh Cola. Vraiment le cola… la marque des grands).

Puis, en 1936 – le 20e anniversaire du club –, après avoir perdu sept matchs consécutifs, l’équipe des légionnaires descend en seconde division. En 1938, la plupart des sections sportives du Legia sont dissoutes. Il ne restait plus que le tennis, la natation, les sports mécaniques et le dressage de chevaux anti-panzer (cette dernière section fut largement sous-estimée par les historiens). Dans le premier championnat polonais d’après-guerre qui s’est joué en 1946, le Legia, reformé, prend la deuxième place dans leur groupe de qualification régional et accède à la seconde division.

Les premiers succès dans le viseur

 L'équipe de 1955 servant de bowling aux communistes après la révolte de 1956.
L’équipe de 1955 servant de bowling aux communistes après la révolte de 1956.

En 1948, après une pause de neuf ans, le Legia revient en (first) Klass A. En Novembre 1949, après les réformes introduites par les autorités, le club change de nom en « Central Sport Militaire club de Varsovie ». L’équipe devient la branche sport de l’armée populaire polonaise. En 1951, le club prend la troisième du championnat. Les premiers trophées du Legia sont remportés en 1955 avec le doublé championnat-coupe (victoire en finale contre le Lechia Gdansk 5-0). Un doublé qui ouvre l’armoire à trophée du club. Ce dernier remportera 30 trophées sur ces 60 dernières années, efficace comme l’armée polon… comme doit l’être un militaire. En 1956, rebelote le doublé, avec en prime la plus large victoire du club contre le Wisla Krakow 12-0, plus, the cherry on the cake, le titre de meilleur buteur avec 21 bastos pour Henry Kempny. Le Legia débute dans les compétitions européennes en 1957 par une triste élimination en 1/16 de finale de la Champions contre les tchécoslovaques du Slovan Bratislava. Dans le même temps le club reprend le nom de Legia qu’il conserve encore aujourd’hui.

Dans les années 60 les bidasses squattent les premières places du championnat, se permettant même de gratter deux coupes de Pologne en 1964 et 1966. Les bons résultats et les trophées s’accumulent, tout comme l’expérience en Coupe d’Europe et la venue de joueurs polonais de grand talent. Des joueurs comme Robert Gadocha ou Kazimierz Deyna permettent la réussite du club ainsi que de l’équipe nationale. Ces deux là sont de l’aventure en 1974 au Mondial allemand, qui verra les polonais atteindre la 3ème place du mondial en remportant la petite finale devant le Brésil (Coupe du monde du football total des hollandais de Cruyff).

Et puis arriva cette belle année 1969 (année érotique, dialogue de vestiaire : -deuxième classe lubricski : « alors mon lieutenant on vient jouer avec son gros calibre ». -sergent entraîneur charles ancelotski : « c’est fini OUI !!!, dehors les sodomites ! »).

Le club renoue avec la victoire en championnat et se permet un excellent parcours en ligue des champions avec une demi-finale contre le Feyenord Rotterdam (0 à 0 à Varsovie et une victoire 2 à 0 des bataves en Batavia… ). L’année suivante les légionnaires remportent à nouveaux le championnat et sont arrêtés en quart de finale de la champions par l’Atlético de Madrid (2 à 2 sur les deux matchs mais les madrilènes profiteront de la règle du but à l’extérieur). En deux participations à la ligue des Champions, le Legia a battu : Goteborg, le Standard de Liège, l’Atletico, l’A.S Saint-Étienne, Galatasaray et l’ UT Arad (des roumains).

La légion démarre les 70’s sur un énorme boogie dance.Vice champion l’année suivante, de décembre 1971 à février 1972, les légionnaires partent en visite en Espagne et en Amérique du Sud : Équateur , Costa Rica et la Colombie (la première visite de la Légion dans cette partie du monde). Un autre voyage à l’étranger a eu lieu en 1975, le Legia s’envole pour l’Australie et devient ainsi la première équipe polonaise à visiter tous les continents. Et puis plus rien, enfin, des podiums et des bons parcours en coupe de l’UEFA mais le Legia laisse la suprématie nationale à Ruch Chorzow. La légion continue malgré tout à remplir son armoire à trophées avec une Coupe de Pologne remportée en finale 5 à 0 contre le Lech Poznan.

Luttes politiques et ouverture

Bel hommage des supporters pour le telethon local. Rappelez ici c'est le 3637 ou www.untravailpoursophiedavantetgerardholtz.com
Bel hommage des supporters pour le telethon local. Rappelez ici c’est le 3637 ou www.untravailpoursophiedavantetgerardholtz.com

En 1982 dans la Coupe des vainqueurs de coupe en ¼ de finale le Legia affronte le Dinamo Tbilisi (représentant en coupe d’Europe de l’URSS) en Géorgie. Au cours de la première période les fans de Varsovie , en raison d’un très grand nombre de miliciens dans le stade , commencent à scander des slogans : «A bas le communisme» et «MO = Gestapo». S’en suivent des arrestations de membres dominants des groupes de supporters, la pression du gouvernement central moscovite sur le secrétaire polonais Jaruzelski ou encore l’amputation d’une partie du budget de la section sportive de l’armée.

Au début de la saison 1986-1987 l’équipe de Varsovie part visiter la Chine et la Grande Muraille et remporte la Coupe de la Fraternité (le plaisir de torturer dépasse les frontières). Pendant la décennie des eighties, les légionnaires remportent trois coupes de Pologne en 1980, 81 et 89 et terminent second en 1985 et 86. Avec une certaine insistance de la part des officiers, les meilleurs joueurs polonais (issus de l’armée) doivent venir jouer sous la liquette verte et blanche. L’ouverture de la Pologne, grâce à Lech Walesa (et Solidarnosc), en 1989, rend le championnat plus équilibré. Ironiquement, c’est grâce à cette ouverture que le Legia est devenu un club privé qui se met de nouveau à truster tout les titres.

En automne 1993, le premier gros sponsor privé arrive par l’homme d’affaires Janusz Romanowski puis avec Adidas comme équipementier. Dirigé par Wojcik, pape du beau jeu en Pologne, le Legia remporte le championnat en 1993 au prix d’une superbe lutte à distance contre le Lech Poznan. Mais l’histoire, elle, ne retiendra pas ce titre gagné lors de la dernière journée. La victoire à l’extérieur sur le Wisla Cracovie 0-6 était trop louche. En effet le lendemain, le Bureau du conseil de l’Association polonaise de Football, par un vote de 5 contre 4, décida de retirer le titre de la Légion permettant au Lech Poznan d’etre champion. La raison de cette décision est simple : des allégations de corruption furent prononcées dans le dernier match de championnat (le comptable Bernard Tapiski réfute toujours ces accusations). En conséquence, la Légion fut condamnée à payer 500 millions de zloty (125 millions d’euros) et fut exclue des coupes d’Europe. Le club demandera à plusieurs reprises la restauration de ce titre de champion (sans succès). Dans la même saison, Roman Zub est pris à la volée par le contrôle anti-dopage contre le Widzew Lodz (Vodka, Vodka red-bull et bagarre de rue…). Pour se venger, le Legia décide dès l’année suivante (1994) de conquérir tous les trophées de Pologne : championnat, coupe et super-coupe.

Lui, il ne passera pas le contrôle anti-dopage.
Lui, il ne passera pas le contrôle anti-dopage.

En 1995 le Legia – petite saison – remporte le doublé coupe/championnat. Le dernier trophée de la décennie est accroché en 1997 avec une coupe de Pologne. En 1997, la Legia accueille un nouveau sponsor : la société coréenne Daewoo. Le problème est que le nom du club change en : Legia – Daewoo Varsovie. Les Coréens veulent le structurer en club d’entreprise comme en Asie. Nous dirons que les fans du Legia accueillent avec « froideur » cette nouveauté. Des banderoles apparaissent dans le stade. Déjà légèrement raciste et xénophobe de base, la frange ultra des supporters se moque de leurs principaux sponsors. De plus, cette année-là, les légionnaires finissent second en championnat et perdent les finales de la coupe et de la super-coupe. Il n’en faut pas beaucoup plus aux supporters pour chahuter les dirigeants du club par rapport à ce nouveau nom, les coréens deviennent THE BLACK CAT (tin…tin …tin – effet renaud mistral gagnant).

You ‘ll wake alone in Poland

Même les supporters ont leur préparation d'avant-match.
Même les supporters ont leur préparation d’avant-match.

 Au début de la saison 1999/2000, face aux Macédoniens du Vardar Skopje en 1/64e finale de la Coupe UEFA, le Legia dispute son 100ème match en Coupe d’Europe, record en Pologne. En Mars 2001, la direction retire le nom Daewoo et le club reprend son apellation : CWKS  » Legia  » Warszawa. En 2002, le Legia innove toujours avec un énième doublé, mais cette fois-ci c’est coupe de la Ligue/championnat. Oui, la fantastique coupe de la Ligue est aussi arrivée en Pologne. Disputée à seulement 9 reprises de 1952 à 2009, cette compétition encore en vigueur en France montre bien là, l’ineptie d’une deuxième compétition nationale sponsorisée par des vendeurs capitalistes à la solde des américains, Bildeberg et des illuminatis et des banq….. aaahahahaaha… Désolé, Mathieu Kassovitz s’était emparé de mon clavier judéo-maçonnique.

Bizutage d'hiver pour les nouveaux venus des kops ultras. Le dernier vivant pourra tenir le drapeau.
Bizutage d’hiver pour les nouveaux venus des kops ultras. Le dernier vivant pourra tenir le drapeau.

La saison 05/06 rentre dans l’histoire du club. Éliminé de la Coupe de l’UEFA au deuxième tour par les banquiers zurichois et englué dans le ventre en mou en championnat jusqu’en novembre, le club décide de changer d’entraîneur avec l’arrivée de Dariusz Wdowczyk. Stupeur et tremblements, le Legia remonte et prend la tête du classement pour finir la saison avec 7 points d’avance sur le Wisla Cracovie. Après cette saison foudroyante, le Conseil municipal de Varsovie décide de financer la modernisation du stade de la Légion à travers la construction de trois nouvelles tribunes et l’agrandissement de celle existante. La légion finit pourtant la décennie avec la multiplicité des incidents entre ses fans et les factions d’autres clubs. Bagarres à répétition, mise à sac des locaux d’un autre club de supporters de la ville et le topofthepop, les ultras vert&blanc foutent un capharnaüm pas possible lordsd’un match de coupe d’Europe contre Vilnius lors de la saison 2008/2009. Menant alors 2 à 0 sur le terrain des Lituaniens, les ultras légionnaires commencent une bagarre en règle avec le service d’ordre et la police. Seule l’intervention de l’armée parviendra à contenir la violence des supporters du Legia. Perdant le match sur tapis vert, le Legia fut condamné financièrement et sportivement par l’UEFA.

En 2011 l’équipe se renforce avec des trentenaires européens comme Ljuboja ou Kuciak et impose sa patte sur le pays. Triple vainqueur de la coupe de Pologne (2011, 2012 et 2013) et vainqueur du championnat en 2013 la légion reste maître dans son pays. Avec un budget de 23.7M d’euros (loin devant les 11M du Lech Poznan, second budget), le Legia attire les meilleurs joueurs du pays, sans pour autant recruter à l’étranger à cause des règles de quota (pas plus de 3 étrangers sur la feuille de match dès l’année prochaine), qui oblige le club à recruter local. Les deux derniers problèmes de taille pour le Legia sont le cadrage des ultras et les résultats en coupe d’Europe. Si pour le premier problème, la pression de Platini avec l’Euro 2012 commence à porter ses fruits avec une nette diminution des violences dans les stades; le second, quant à lui, revêt de la dynamique des centres de formations polonais. Malgré de très bons joueurs comme Lewandowski, Piszczek et Błaszczykowski du Borussia Dortmund, le niveau de l’équipe nationale est considéré comme moyen (4ème dans les qualifs. du mondial 2014 derrière le Monténégro), Le Legia possède presque à lui seul en Pologne les moyens d’inverser la dynamique dans ce pays fou de foot mais aux moyens financiers encore limités.

Le monsieur vous dit bonne journée.
Le monsieur vous dit bonne journée.

 

Alejendro René Barjavel

 

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