Temps de lecture 5 minutesSlovaquie Euro 2016 : Présentation de la Slovaquie

Pas forcément la sélection la plus médiatisée, la Slovaquie vit actuellement une belle période de son histoire avec sa toute première participation à un Euro gagnant sa place sur le terrain face à l’Espagne ou l’Ukraine. Les hommes de Ján Kozák se trouvent dans le Groupe B en compagnie de l’Angleterre, favori du groupe, et des Russes et Gallois, avec qui la concurrence risque de faire rage.

Slovaquie-footballski

La sélection

Gardiens :

Ján Mucha (Slovan Bratislava), Matúš Kozáčik (Viktoria Plzeň), Ján Novota (Rapid Wien)

Défenseurs :

Martin Škrtel (C) (Liverpool), Ján Ďurica (Lokomotiv Moscou), Peter Pekarík (Hertha Berlin), Tomáš Hubočan (Dinamo Moscou), Kornel Saláta (Slovan Bratislava), Dušan Švento (1. FC Köln), Norbert Gyömbér (AS Roma), Milan Škriniar (Unione Calcio Sampdoria)

Milieux :

Marek Hamšík (Napoli), Miroslav Stoch (Bursaspor), Vladimír Weiss (Al-Gharafa), Juraj Kucka (AC Milan), Viktor Pečovský (Žilina), Róbert Mak (PAOK), Ondrej Duda (Legia Warsaw), Patrik Hrošovský (Viktoria Plzeň), Ján Greguš (Baumit Jablonec)

Attaquants :

Stanislav Šesták (Ferencváros), Michal Ďuriš (Viktoria Plzeň), Adam Nemec (Willem II)

L’équipe type

Créé via best11.eurosport.com
Créé via best11.eurosport.com

 

Les points forts

© David Rogers/Getty Images
© David Rogers/Getty Images

Si la Slovaquie ne représente pas forcément une équipe dangereuse pour beaucoup de personnes, cette situation lui convient parfaitement. Souvent outsider, elle a toujours su répondre présent quand il le fallait notamment lors des matchs importants. Si la sélection en est là aujourd’hui, c’est essentiellement grâce à un homme : Ján Kozák, père de. Entraîneur de légende en Slovaquie, et encore plus à Košice où il fut joueur du Lokomotiva puis entraîneur du MFK Košice. Ján Kozák illustre à lui seul toute la réussite actuelle de la sélection slovaque. Mal en point à son arrivée, il a su construire un groupe solide qui repose sur une mentalité à toute épreuve incarnée par son capitaine au crâne rasé, le défenseur Martin Škrtel.

Une solidité à toute épreuve …

Si Martin Škrtel porte le capitanat, ce n’est pas pour rien. Véritable roc avec la sélection, il forme avec Ján Ďurica une charnière extrêmement rugueuse, solide et dure sur l’homme. Pas la plus rapide, cette charnière a quasiment toujours su répondre présent depuis l’arrivée de Kozák dans une équipe se reposant sur un bloc plutôt bas qui convient parfaitement à ces deux joueurs. À ces deux-là, on peut également ajouter Peter Pekarík sur le côté droit de la défense et le très polyvalent Tomáš Hubočan sur le côté gauche. Quatre joueurs qui forment une défense expérimentée, complémentaire, qui se connait parfaitement et jouant tous dans des grands championnats. On peut également ajouter Norbert Gyömbér, autre joueur polyvalent capable de jouer sur le côté gauche, droit, l’axe central de la défense ou même milieu défensif, ainsi que Dušan Švento, pouvant évoluer sur tout le côté gauche. Le joueur offre une multitude de possibilités,  plus défensif ou plus offensif selon l’adversaire et la physionomie des matchs.

© JOE KLAMAR/AFP/Getty Images
© JOE KLAMAR/AFP/Getty Images

Et puis, il y a Viktor Pečovský. Le fameux Viktor Pečovský, vous savez ? Le milieu défensif de Žilina ? Non, toujours pas ? Dans les trois joueurs présents dans ce groupe qui jouent dans le championnat local, Viktor Pečovský en est certainement le joueur le plus important. S’il n’a jamais quitté sa Slovaquie -il n’a d’ailleurs joué que pour deux clubs dans sa vie, 11 ans Banská Bystrica et actuellement 5 à Žilina-, Viktor Pečovský est devenu l’élément de l’ombre de la sélection de Kozák. Meilleur milieu défensif du championnat local depuis des années, il s’est imposé comme le travailleur, ce joueur prêt à aller à la guerre pour les siens, voulant ratisser tous les ballons qui passe dans sa zone. En clair, si Pečovský ne vous fait pas rêver par son nom ou sa carrière, il reste pour tous les supporters de la Repre un joueur admirable et important. Associé à Juraj Kucka, qui, lui, est dans un rôle de box-to-box, le secteur défensif slovaque reste une valeur sûre de cette sélection.

© Marc Mueller/Bongarts/Getty Images
© Marc Mueller/Bongarts/Getty Images

… pour mieux contrer

Basée sur une défense solide et compacte, la Slovaquie a fait de la contre-attaque l’une de ses principales armes offensives. Dépositaire du jeu slovaque, Marek Hamšík est, sans surprise, l’élément clé du jeu slovaque. Un homme important sur qui les performances de la sélection reposent en grande partie. Quand Marek est en forme, la sélection le sera. Le capitaine du Napoli a ainsi pour rôle -bien qu’il ait joué au poste d’attaquant lors du match face à l’Espagne- de distribuer les ballons vers ses coéquipiers offensifs. Virevoltante et technique, la Slovaquie s’appuie sur des ailiers comme Vladimír Weiss ou Miroslav Stoch, déjà présent lors de la Coupe du monde 2010, sans oublier le performant Róbert Mak. Malgré tout, le principal point faible, la principale interrogation se trouve un peu plus haut, du côté du poste de buteur.

Les points faibles

Qui pour marquer ?

Si Ján Kozák a toujours fait l’unanimité dans ses performances, il a été critiqué par beaucoup pour un choix en particulier : la titularisation d’Adam Nemec au poste de buteur. Qu’il soit renvoyé en équipe B de l’Union Berlin ou en méforme avec le New York City FC, les supporters slovaques ont dû se coltiner le mètre 90 de l’attaquant slovaque. Pas vraiment le plus grand buteur de la terre, Nemec n’a jamais vraiment su s’imposer sur le front de l’attaque bien que son physique de déménageur fut utile pour peser sur certaines défenses. Trop faible pour ce niveau, le poste de buteur est alors vacant. De Jakubko à Ďuriš en passant par Vittek, de multiples joueurs se sont succédé.  Le choix numéro un devrait être Michal Ďuriš. Récent champion de Tchéquie avec le Viktoria Plzeň, l’attaquant slovaque sort d’une belle saison avec le club tchèque et a eu l’occasion de marquer ses deux premiers buts avec la sélection après 20 sélections face à la Suisse, le 13 novembre dernier. Et puis…il y aurait pu avoir l’éternel Vittek. Meilleur buteur de l’histoire de cette sélection slovaque, l’attaquant du Slovan Bratislava a fait son retour dans le groupe de la sélection il y a quelques mois afin de parer aux carences à ce poste. Sifflé lors de son retour sous le maillot de la Repre à Žilina, le joueur ne participera pas à cet Euro, celui qui aurait pu être sa dernière grande compétition avec la sélection, la faute à une blessure contractée quelques jours avant la liste. Pour le remplacer, un autre vieux briscard, j’ai nommé Stanislav Šesták. Capable d’évoluer à la fois sur un côté et devant, l’actuel joueur de Ferencváros offre un tout autre profil que le buteur chauve du Slovan.

L’inexpérience de certains ?

Si la Slovaquie a un groupe assez vieux et expérimenté, on peut faire une distinction entre les titulaires et les remplaçants. Rien qu’au milieu de terrain, l’inexpérience du banc se fait ressentir. Ondrej Duda (Legia Warsaw), Patrik Hrošovský (Viktoria Plzeň), Ján Greguš (Baumit Jablonec), la plupart de ces noms sont jeunes et n’ont jamais vraiment goûté au très haut niveau. Reste donc à savoir si ce banc saura répondre présent et souffler un vent de fraicheur, apporter de l’insouciance, à commencer par un joueur comme Ondrej Duda qui pourrait avoir une carte à jouer dans cette compétition.

L’homme à suivre

© JOE KLAMAR/AFP/Getty Images
© JOE KLAMAR/AFP/Getty Images

Martin Škrtel. Eh oui, même pas de Marek! Capitaine de la sélection, Martin est attendu avec impatience dans cet Euro qui pourrait lui donner une belle carte de visite afin de finaliser son futur transfert estival. En difficulté sous le LFC de Klopp, le défenseur slovaque reste un homme important du groupe slovaque et tout bon résultat de la sélection reposera en premier lieu sur une défense solide. Défense dont il doit être le patron.

La prévision

Confrontée à l’Angleterre qui fait figure de grand favori du groupe, la Slovaquie devra engranger les points dès le premier match face aux Gallois pour espérer sortir des groupes. En plus du match d’ouverture, la rencontre Russie – Slovaquie aura une importance capitale pour la seconde place et devrait départager ces deux nations. Si rien n’est joué d’avance, on peut espérer voir la Slovaquie sortir de son groupe, à l’image de sa première participation à la Coupe du Monde en 2010. Des huitièmes synonymes d’une compétition réussie pour les coéquipiers de Marek Hamšík.

Pierre Vuillemot 


Image à la une : © SAMUEL KUBANI/AFP/Getty Images

3 Comments

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  3. tim 5 juin 2016 at 15 h 00 min

    article top mais il y a une coquille : il faut lire coupe du monde 2010 (et non 2006)

    Reply

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