La troisième journée des qualifications pour la Coupe du Monde 2018 a rendu ses derniers verdicts hier soir. Retour sur les matchs des équipes Footballski qui aimeraient toutes visiter Moscou dans un an et quelques mois, entre une Grèce au taquet, une Serbie séduisante et une Pologne au forceps.

Groupe A : A comme abyssal

Pays-Bas 0 – 1 France
Suède 3 – 0 Bulgarie
Biélorussie
1 – 1 Luxembourg

Ce n’est pas la joie dans ce groupe A pour nos équipes Footballski. On pouvait s’y attendre, la Bulgarie et la Biélorussie étant les quatre et cinquième meilleures équipes du groupe, mais tout de même : une gifle prise en Suède et un match nul à domicile face à des Luxembourgeois réduits à 10, c’est à la limite du respectable.

La Biélorussie avait montré des promesses de progression en obtenant le nul face à la France et sur quelques séquences face aux Pays-Bas. Mais face aux équipes plus faibles qu’elles, c’est beaucoup plus compliqué. Les joueurs de Khatskevich ont pourtant eu pas mal d’occasions d’ouvrir le score, par Signevich et surtout Kalachev, qui manque son face à face devant le gardien du Grand Duché. L’expulsion du jeune Carlson juste avant la mi-temps aurait dû accélérer le processus de l’ouverture du score. Nope. Il faut attendre l’heure de jeu et surtout l’entrée de Pavel Savitskiy pour voir la Biélorussie changer de rythme. Le jeune joueur du Neman Grodno touche le poteau une première fois du droit, force Moris à une superbe parade sur une tête décroisée avant qu’une copie conforme de celle-ci arrive enfin à tromper la vigilance du gardien luxembourgeois. Mais, en supériorité numérique, les Biélorusses vont pourtant concéder l’égalisation. Le coup-franc à 20 mètres – provoqué par une faute grossière du capitaine, Martynovich – d’Aurélien Joachim est détourné par un dos biélorusse et prend Gorbunov à contre-pied. Terrible contre-performance pour la Biélorussie, qui pourrait également tuer l’élan de sympathie autour de la sélection qu’avait provoqué le nul face à la France.

Pas vraiment mieux pour la Bulgarie qui n’a pas existé à la Friends Arena de Solna. Les Bulgares ont pris le bouillon et le score final de trois buts à zéro aurait pu être encore plus large, bien qu’ils aient tout de même réalisé l’exploit de tenir 39 minutes face à la Suède avant qu’Ola Toivonen ne batte Vladislav Stoyanov. Le gardien de Ludogorets s’incline une nouvelle fois quelques minutes plus tard face à Hiljemark et à l’heure de jeu face à Lindelöf. Sept buts encaissés en deux matchs pour la Bulgarie cette semaine. Pas top.

Groupe B : Le sursaut hongrois

Andorre 1 – 2 Suisse
Iles Féroé 0 – 6 Portugal
Lettonie 0 – 2 Hongrie

Décevante depuis le début de ces éliminatoires, la Hongrie n’avait d’autre choix que de s’imposer en Lettonie pour continuer à y croire. Bernd Storck a effectué quelques changements par rapport à l’équipe battue par la Suisse vendredi (2-3), avec notamment les titularisations du Havrais Barnabás Bese, de Nemanja Nikolić et d’Ádám Gyurcsó. Les deux derniers cités sont à l’origine du premier but magyar : côté droit, Nikolić élimine son vis-à-vis puis entre dans la surface adverse. Il distille ensuite un centre en retrait à destination de Gyurcsó qui, malgré le rebond, catapulte sa reprise dans les filets (10e, 0-1). Cueillie à froid, la Lettonie laisse passer l’orage puis se montre à son tour menaçante. Mais la maladresse de Dāvis Ikaunieks (43e) et de Valērijs Šabala (26e, 49e) ne lui permet pas d’égaliser. Très en vue, Gyurcsó touche le poteau (60e). C’est finalement Ádám Szalai, sur corner, qui offre le break à son équipe (77e, 0-2). Sans avoir été particulièrement flamboyants, les Hongrois ont enfin rendu une copie honorable et se relancent dans ce groupe B. De leur côté, les Lettons peuvent regretter leur manque de réalisme lorsque le score n’était que de 1-0.

Dans les autres matchs, la hiérarchie a été respectée. Le Portugal l’a encore emporté 6-0, cette fois-ci sur la pelouse des Îles Féroé. Surprenants jusque-là, les Féringiens ont donc complètement craqué face au champion d’Europe en titre, ce qui est tout sauf infamant. Enfin, la Suisse est allée péniblement battre Andorre (1-2). Avec neuf points, la Nati est en tête du groupe, devant le Portugal (six) et la Hongrie (quatre).

Groupe C : Les Tchèques au ralenti

Norvège 4 – 1 Saint-Marin
République Tchèque 0 – 0 Azerbaïdjan
Allemagne 2 – 0 Irlande du Nord

Trois matchs et zéro but, c’est le terrible constat que l’on peut établir aujourd’hui chez les hommes de Jarolim. Ce match contre l’Azerbaïdjan était un peu comme le match de la dernière chance pour titiller l’Allemagne. Mais une nouvelle fois la République Tchèque a peiné et a surtout énormément gâché. Ni Kadlec, ni Skoda et autres n’auront réussi à percer la muraille des Azerbaïdjanais et n’arriveront à tromper la vigilance d’un Agayev qui avait déjà réussi un match de feu quelques jours plus tôt. Car l’Azerbaïdjan aurait pu faire un hold up parfait mais ne parviendra pas à faire la même chose que contre la Norvège. Avec sept points, l’Azerbaïdjan réalise déjà la meilleure campagne de son histoire et reste deuxième. La République Tchèque de son côté a quasiment déjà dit adieu à la qualification directe…

Dans les autres matchs du groupe, la Norvège a tranquillement battu Saint-Marin mais a tout de même encaissé un but! Score final 4-1, alors que dans le dernier match, l’Allemagne a rapidement mis deux buts à l’Irlande du Nord avant de gérer facilement.

Groupe D : Les hiérarchies bousculées

Serbie 3 – 2 Autriche
Pays de Galles 1 – 1 Géorgie
Moldavie 1 – 3 Irlande

Et Saint George terrassa (presque) le dragon. Dans la magnifique atmosphère du Cardiff City Stadium, les Géorgiens ont encore fait douter une sélection considérée comme bien supérieure sur le papier et repartent cette fois récompensés du point du nul et auraient même pu entrevoir plus. Pourtant, les Géorgiens commencent leur match de la pire des façons, l’inévitable Gareth Bale plaçant une tête puissante sur un corner dès la 5ème minute. Les Gallois dominaient globalement cette première mi-temps. Côté géorgien, Jano Ananidze frappait un coup franc qui touchait le haut de la barre transvervale. Le rapport de force bascula vraiment en début de seconde période, plus tranchant dans leurs offensives, les Géorgiens finissent par égaliser par Okriashvili, encore une fois excellent comme meneur de jeu. Sur une superbe ouverture de Qazaishvili, le milieu du FK Krasnodar plaçait une tête croisée hors de portée de Wayne Henessey. S’ensuivent alors une succession d’occasions des deux côtés, les plus nettes étant pour les visiteurs. Mchedlidze manque tout d’abord un énorme face à face, puis Qazaishvili décoche un missile sur la transvervale, avant d’armer une frappe qui frôle le montant droit gallois. Finalement, malgré cette fin de match folle, où les deux équipes n’ont pas hésité à se découvrir, c’est le partage des points qui s’impose. Résultat mérité pour des Géorgiens qui pourtant auront paru bien plus fébriles que lors de leurs deux premiers matchs face à l’Autriche et l’Irlande. Après ces deux confrontations marquées par l’absence de joueurs du Dinamo Tbilissi comme titulaires au coup d’envoi, nul doute que ce match et celui joué en Irlande servira de référence au coach Vladimir Weiss. Pour les Gallois, c’est en revanche un sacré coup d’arrêt après leur nul face à l’Autriche.

Surtout que cette dernière a subi la loi de la Serbie. Il y a avait comme un parfum de rencontre fratricide entre ces deux nations. En effet, en alignant Dragovic, Junuzovic et Arnautovic, l’Autriche comptait trois joueurs d’origine serbe au coup d’envoi. Marko Arnautovic avait d’ailleurs déclaré que s’il marquait un but ce soir il ne le célèbrerait pas, en respect pour son père, serbe. Il n’en aurait pas eu l’occasion dans tous les cas, au contraire d’Aleksandar Mitrovic. Dès la 6ème minute, l’attaquant de Newcastle profite ainsi d’un bon travail de Tadic et d’un placement… hasardeux des Autrichiens pour ouvrir le score. Peu refroidis par ce but précoce, les visiteurs tentent de poser leur jeu et parviennent à revenir par Sabitzer, à l’affût après une mésentente dans la défense serbe. Mais Mitrovic avait les crocs ce soir-là et grâce encore une fois à un bon service de Dusan Tadic, il permet à la Serbie de reprendre le score à son avantage. 2-1 à la mi-temps, c’est mérité pour les Serbes qui exploitent crânement les espaces offerts par le milieu autrichien. Avec leur maître à jouer David Alaba bien isolé et bien trop bas dans le milieu, les offensives autrichiennes manquent cruellement d’inspiration. Pourtant, à la 62ème minute c’est bien le grand Mark Janko qui permet à l’Autriche de recoller une nouvelle fois au score, sur une grosse erreur défensive des hôtes. Mais il était écrit que ce match devait se jouer sur des coups de tête et ce sont finalement les Serbes qui ont le dernier mot à ce petit jeu avec Dusan Tadic, impeccable sur ce week-end international. Les Serbes auront ensuite plusieurs fois l’occasion de marquer un quatrième but, d’autant que la maladresse des Autrichiens devant le but augmente au fur et à mesure des minutes, à l’image d’un Arnautovic qui rentre aux vestiaires tête basse. Les Serbes peuvent exulter, ils viennent de battre un des favoris du groupe et prennent du même coup la tête du groupe D devant l’Irlande à la différence de buts.

Enfin, en prélude de Moldavie – Irlande, Dobrovolsky avait indiqué, en conférence de presse, que le « rat » du vestiaire ne jouera plus en équipe nationale sous ses ordres. Plusieurs joueurs ont été écarté du onze de base. Petru Racu et Catalin Carp se retrouvent en tribunes, tandis que Cebotaru, Cebanu et surtout le capitaine Epureanu sont sur le banc. Surtout, ce dernier n’est même pas monté au jeu pour remplacer Armas, blessé à la demi-heure et sorti sur civière. Trop fragilisé par sa grossière erreur du match de jeudi soir? Nul ne le sait. Avec une défense complètement remaniée et le brassard pour Gatcan, le match commence de la pire des manières pour la Moldavie avec ce mouvement en triangle que Shane Long conclut brillamment dès la 3e minute de jeu. Pour autant, les Tricolorii mettent le pied sur le ballon et parviennent à créer quelques situations dangereuses. Surtout, à l’image d’un Cojocari qui a offert une seconde grosse prestation en quatre jours, on tente sa chance, même si ça passe à côté. La blessure d’Armas amène Golovatenco à épauler le jeune Posmac, prometteur à ce poste même si coupable sur les deux premiers buts, en défense centrale. Alors qu’on se dirige vers la mi-temps, Bugaiov est lancé en profondeur par Gatcan, dès la ligne médiane. Il court, il court puis délivre tout un stade d’un tir croisé qui trompe Randolph: la Moldavie a marqué!

Le second acte commence de plus bel avec cet essai de Dedov bien capté par le gardien irlandais. Petit à petit, les Boys in Green prennent le contrôle du match et partent à l’abordage du but de Calancea. Et ça paie. Sur deux actions venues de la droite, un centre-tir de McCarthy puis un centre en retrait de Coleman, James McClean s’offre un doublé et permet à l’Irlande de repartir avec les trois points. La fin du match n’a que peu d’intérêt et bien que la Moldavie ait montré des signes encourageants sur ces deux derniers matchs, où les joueurs ont montré beaucoup d’envie et on su construire des actions, le bilan de 0/9 et d’une dernière place dans ce groupe D reste sans appel. On verra dans les prochains jours si Dobrovolsky survit à celui-là, mais dans un mois il faudra ramener trois points de Tbilisi, et rien d’autre.

Avec cette nouvelle victoire, l’Irlande prend ainsi la deuxième place du groupe D avec 7 points, à égalité avec le leader serbe, devançant le Pays de Galles de deux longueurs tandis que l’Autriche est seulement 4ème.

Groupe E : La mauvaise affaire pour la Roumanie

Danemark 0 – 1 Monténégro
Kazakhstan 0 – 0 Roumanie
Pologne 2 – 1 Arménie

Déception, amertume et colère. Ainsi pourrait-on résumer le résultat du match de la Roumanie à Astana. Après un match disputé sous 30°C en Arménie samedi, les Roumains ont fait un (très) grand écart en atterrissant dans une ville déjà en plein hiver, avec un thermomètre avoisinant les -4°C. Confinés dans leur hôtel pour leur préparation, les hommes de Christoph Daum n’ont pas la partie facile. En se faisant voler leurs effets personnels dans les chambres pour commencer. Puis en devant disputer leur match à l’Astana Arena, un stade au toit fermé et à la pelouse synthétique peu accueillante, où la Pologne s’est faite surprendre en entrée de ces éliminatoires, tout comme les adversaires du FC Astana en Ligue des Champions l’an dernier. D’une qualité aléatoire, cette pelouse commence à être renommée pour son étrangeté, et notamment l’impossibilité d’y anticiper les rebonds. Et de fait, le match est d’une qualité plutôt moyenne.

Les Roumains dominent pourtant en première période, se procurant plusieurs belles occasions de but sans parvenir toutefois à être suffisamment précis dans la finition. Ils ne sont de plus pas aidés. En face, les Kazakhs sont pressants, et rapidement à la limite de la violence, le tout sous la bénédiction de l’arbitre portugais du match. Dès la 9e minute, ce dernier ne bronche pas sur un coup de coude infligé à Dragoș Grigore, qui est remplacé quelques minutes plus tard, victime d’une fracture du nez. Le penalty semblait pourtant évident. Juste avant la pause, c’est au tour d’Alex Chipciu d’être descendu dans la surface adverse, par un Akhmetov en position de dernier défenseur. Alors que l’arbitre ne siffle toujours rien, Chipciu est contraint d’être remplacé à la pause, victime d’une rupture musculaire. Et en fin de match, c’est au tour de Cristian Săpunaru d’être heurté au visage. Transporté à l’hôpital, il a perdu pas moins de six (6!) dents dans le choc! Le tout pour deux petits cartons jaunes dans toute la partie.

cuhorecwgaanliw
© Gazeta Sporturilor

Forcément, les Roumains ont commencé à reculer un peu, et ont été bien moins dominateurs en seconde période, concédant même une paire d’occasions à leurs hôtes. Stanciu et Stancu ont néanmoins chacun une immense occasion de marquer, sans succès. Au final, ce nul est une nouvelle grosse déception après celui concédé face au Monténégro. L’objectif de cette semaine était de prendre six points. Il n’est pas atteint et les chances de se qualifier sont déjà bien réduites. Il faut toutefois relativiser. Si Stanciu n’a pas fait un grand match, la Roumanie a bien joué malgré l’adversité. Et comme l’a dit Cosmin Moți, il n’y a au moins « pas eu de blessure horrible. »

Si la Roumanie a donc raté le coche, la belle affaire du soir est pour le Monténégro. Dans un Telia Parken bien garni (21000 personnes), les hommes de Ljubisa Tumbakovic étaient loin de partir favoris. Et pour cause, ce sont les Danois qui dominent outrageusement la partie, mais ils peinent à cadrer. Il faut attendre la demi-heure de jeu pour enfin voir les Monténégrins à l’attaque. Mais quelle action! Devant la surface, Stevan Jovetic réalise un joli numéro pour éliminer un défenseur et servir Fatos Beciraj d’une superbe louche par-dessus la défense danoise. Lancé dans la profondeur, Beciraj marque d’une acrobatique reprise de volée. Un but marqué sur la première occasion du match, qui n’est également pas loin d’être la dernière. Car hormis sur un tir de Jovetic au-dessus du but en seconde période, les Monténégrins n’ont pas réellement pu se montrer dangereux. Ce sont au contraire les Danois qui tiennent le ballon et dominent le match. Malgré des statistiques flatteuses (66% de possession, 20 tirs à 5, 12 corners à 0), ces derniers ne parviennent toutefois pas à marquer. La faute à une certaine imprécision (13 tirs hors cadre) mais surtout à un Mladen Bozovic des grands soirs. Grâce à un gardien infranchissable, le Monténégro réalise un des grands exploits de la soirée. Quelques jours après la belle victoire 5-0 face au Kazakhstan, celui-ci pointe en tête du groupe, en compagnie de la Pologne, et fait le plein de confiance avant de se déplacer en Arménie le mois prochain.

On attendait beaucoup de la Pologne contre l’un des adversaires les plus faibles du groupe, l’Arménie. Après un match contre le Danemark gagné au forceps en ayant dominé les débats pendant 50 minutes, les hommes de Nawalka devaient profiter de ce match à domicile pour montrer leur force de frappe et assurer leur statut de favori du groupe. C’est une équipe décimée par les blessures qui s’est présentée face à 11 Arméniens prêts à tout pour revenir avec un match nul de Varsovie. Arek Milik (ligaments croisés) était remplacé par Lukasz Teodorczyk profitant de son début de saison supersonique avec Anderlecht, Jakub Blaszczykowski quant à lui devait descendre d’un cran au poste d’arrière droit (inhabituel pour lui) pour remplacer Piszczek retourné à Dortmund pour soigner son genou et enfin Cionek avait encore la confiance de Nawalka en défense centrale après la défection de Michal Pazdan toujours blessé et indisponible pour cette campagne d’éliminatoires. C’est donc une équipe recomposée, presque inédite que l’entraineur des Bialo-Czerwoni a proposé au coup d’envoi, un 4-4-2 fait de bric et de broc à certains postes.

Malgré tout, le stade Narodowy attendait une prestation tranquille de ses protégés face à une Arménie sans leur maître à jouer Mkhitaryan. Et encore une fois, la Pologne a montré son incapacité chronique à « tuer » le match contre des adversaires plus faibles et regroupés. Le début de match donnait le ton, les occasions polonaises s’enchaînaient sur le but arménien, Rybus de la tête bien servi par Lewandowski trouva le petit filet à la 5′ puis Teodorczyk loupait l’immanquable de la tête (encore une fois) sur un caviar de Grosicki à la 11′. Puis la Pologne, toujours en passant par les ailes, s’est heurtée au mur arménien comprenant entre 6 et 8 défenseurs c’est selon. Ils étaient venus chercher un point et se battaient sur chaque ballon puis procédaient en contre placés à pleine vitesse. Le tournant du match aurait pu être le deuxième carton jaune de Andonian à la 30′, l’Arménie était réduite a dix et le cours du match donnait à penser que les Polonais marqueraient rapidement. La blessure de Jedzrejczyk remplacé par Wszolek allait dans ce sens avec du sang neuf devant pour pousser encore plus sur les côtés, là où l’adversaire était plus tendre. Le contre conclu par Minasyan à la 40′ aurait pu faire mouche, déchirant un milieu de terrain emmené par un Krychowiak fantomatique. Puis, Lewandowski eut bien l’occasion d’ouvrir la marque mais son tir fila sur la gauche du but de Beglaryan après un mauvais rebond lors de sa frappe à la 41′. Finalement, à la mi-temps, le tableau affichait toujours 0-0 et dans les tribunes les murmures accompagnaient quelques épars sifflets.

Au retour des vestiaires, Lewandowski poussa à la faute Moyan qui du plat du pied trompa son gardien pour un CSC libérateur. La Pologne menait 1-0 contre dix joueurs de l’Arménie, rien de bien glorieux. Mais le pire n’était pas encore arrivé. Trois minutes plus tard, sur un coup franc un peu anodin à 30 mètres sur le côté gauche de la surface polonaise, obtenu après une faute de Rybus, Marcos Pizelli trompa Fabianski directement après que tout le monde fut lobé dans la surface de réparation. L’Arménie, à dix, venait d’égaliser contre la Pologne, chez elle à Varsovie. S’en suivit une attaque défense affolante, insoutenable pour tous supporter de la Pologne. Wilczek (86′), Lewandowski (70′ et 79′) ou Krychowiak (63′), tout le monde tirait au but en essayant de contourner le rideau de fer arménien, mais sans succès. Le stress montait, les mains devenaient moites, les joueurs s’agaçaient. Une domination stérile, sans vraiment d’idées, un jeu stéréotypé qui ne surprenait guère les dix guerriers arméniens sur le terrain. Les minutes défilaient, entre attaques et contre attaques, Fabianski rassurait sa défense par des arrêts importants et déterminants. Et puis arriva le mélodrame des dernières minutes, comme dans un amphithéâtre romain, la dramaturgie à son comble.

Les Polonais devaient gagner ce match, un tout autre résultat aurait été une déception immense. Mais c’est l’Arménie qui va passer très proche sur un contre-éclair à la 93′ qu’Ozbiliz va complètement foirer alors que le but de la victoire était au bout de son pied. Accrocher la Pologne à domicile pour l’Arménie aurait été exceptionnel mais ce contre manqué va cruellement montrer que le destin avait choisi son vainqueur. Sur le coup-franc de la dernière chance à la 95′, les deux « non-amis les plus célèbres de Pologne » vont pourtant se déclarer leur flamme. Kuba au coup franc va déposer une petite merveille sur la tête de Lewandowski qui va tromper le gardien arménien. L’extase, la joie, la folie va suivre, le stade explose comme une victoire en coupe du monde, la Pologne est revenue de loin avec cette victoire à l’arrachée, 2-1.

La forme et le fond ont été indécents, des joueurs pas au niveau et une équipe patchwork pour finir. Il y a beaucoup à dire sur Krychowiak, Cionek, Glik, Rybus et Teodorczyk mais l’important est aussi que la Pologne est invaincue et qu’elle est maintenant co-leader du groupe avec le Monténégro. Le plaisir est parfois au bout de quelques souffrances et un groupe continue de se former aussi dans ces moments.

Groupe F : La Slovaquie se rassure, la Slovénie manque le coche, la Lituanie sans surprise

Slovaquie 3 – 0 Ecosse
Slovénie 0 – 0 Angleterre
Lituanie
2 – 0 Malte

Après un match bien compliqué face à la Slovénie, la Slovaquie s’est vite remise en cause et son sélectionneur, Jan Kozak, a décidé de remodeler totalement son équipe pour affronter une Écosse elle-aussi dans une situation délicate après son non-match. Ainsi, pour ce match, la Slovaquie recevait les Écossais avec le retour de Skrtel dans le XI de départ, les arrivées de Sabo en latéral droit et Holubek en latéral gauche, de Skriniar, qui arrive directement de la sélection U21 après sa qualification avec brio pour l’Euro en Pologne, au poste de milieu défensif, du repositionnement de Robert Mak sur le côté droit, de la rentrée de Duris sur le côté gauche et, enfin, du grand retour du géant Nemec à la pointe de l’attaque. Autant dire que la sélection a été chamboulé, et, le moins que l’on puisse dire, ce fut bénéfique pour le spectacle. Exit le zéro occasion par match, la Slovaquie a décidé de jouer! Et de marquer!

Si les Écossais ne sont pas si mal en début de match, Robert Mak décide de se mettre rapidement en évidence. Tandis que Fletcher s’en va au but et est stoppé de façon pas très catholique par la défense slovaque, cette dernière récupère le ballon et enclenche un contre ultra rapide sur le côté gauche slovaque. Après un renvoi du gardien sur une première tête slovaque, Robert Mak reprend et fusille la défense et le gardien écossais d’une reprise à bout portant. Le début d’une grande soirée pour le natif de Bratislava.

Quelques minutes plus tard, toujours sur son côté gauche, Robert Mak s’enflamme, repique dans l’axe, et trouve une frappe enroulée parfaite, malheureusement stoppée et renvoyée en corner par le gardien écossais. Un corner tiré par … Mak et qui trouve Durica. Malheureusement, là encore, la frappe du défenseur central slovaque trouve les gants de Marshall. Ce même Marshall qui ne peut rien faire en début de seconde mi-temps quand la Slovaquie décide d’enclencher la seconde. Sur une action collective parfaite, Hamsik trouve d’une passe en retrait le héros du soir qui n’a plus qu’à fusiller, une nouvelle fois à bout portant, le gardien écossais. L’action est superbe, le déplacement de l’attaquant du Zenit l’est également. Enfin, sur un corner de Robert Mak quelques minutes après l’heure de jeu, Adam Nemec fête son retour en sélection d’un but comme il en a le secret : en s’imposant de la tête dans la surface de réparation adverse. La fête était parfaite à Trnava.

Du côté de la Slovénie, l’équipe de Katanec a réussi, après son bon résultat face à la Slovaquie, à engranger un nouveau point face à l’ogre du groupe, l’Angleterre. Pas franchement le plus beau des matchs, on retiendra surtout une triple occasion loupée de la part des Slovènes et un arrêt fantastique de Joe Hart qui sauve des Anglais peu inspirés. Enfin, la Lituanie a fait le boulot face à Malte et s’est imposée sans grande surprise.

 Groupe G : Pas de miracle

Albanie 0 – 2 Espagne
Israël 2 – 1 Liechtenstein
Macédoine 2 – 3 Italie

L’Albanie et la Macédoine recevaient deux géants du football européen avec deux objectifs distincts.

L’Albanie recevait l’Espagne en tant que leader du groupe avec l’intention de faire durer le rêve le plus longtemps possible. La tâche s’annonçait difficile face à une équipe invaincue depuis 1993 en éliminatoires de la Coupe du monde. Dominée dans le jeu, les Albanais tiennent tant bien que mal jusqu’à la 55ème minute et une erreur de Berisha dont la relance est interceptée par les joueurs espagnols. Diego Costa conclut. Huit minutes plus tard, Nolito ajoute un deuxième but et scelle définitivement la victoire espagnole (2-0). L’Albanie, qui a perdu ses premiers points dans ce groupe, redescend à la troisième place derrière l’Espagne et l’Italie.

La Macédoine était quant à elle opposée à l’Italie. Elle qui avait perdu ses deux premiers matchs était obligée de l’emporter pour ne pas être définitivement écartée de la course au Mondial. Comme l’Espagne, l’Italie s’avérait être une équipe redoutable en éliminatoires (52 matchs sans défaite consécutifs, soit dix ans d’invincibilité). Sans surprise, la Squadra Azzura ouvre le score à la 24ème minute grâce à Andrea Belotti. Elle tiendra le 1-0 jusqu’à la pause. En deuxième période, la Macédoine exploite à fond le relâchement italien. Presque coup sur coup, Nestorovski égalise (57′) et, d’une belle frappe lointaine, Hasani donne l’avantage aux Macédoniens (59′). L’exploit est en marche mais la Macédoine ne parviendra pas à tenir. Le duo Candreva – Immobile fera bien des misères à Goran Pandev et ses coéquipiers : un service du premier pour le second permet à l’Italie d’égaliser (75′) et de limiter les dégâts, pense-t-on. Dans les arrêts de jeu, sur une ultime attaque, Candreva centrait pour Immobile dont la tête terminait au fond des filets (90’+2′). Sur le fil, l’Italie l’emporte (3-2). Le scénario est cruel pour la Macédoine qui ne compte toujours pas le moindre point dans ce groupe. Il l’est aussi pour l’Albanie qui, avec un match nul ou une victoire macédonienne, serait restée deuxième devant l’Italie.

La dernière rencontre du groupe a vu Israël battre le Liechtenstein (2-1). Cette victoire permet aux Israéliens de revenir à hauteur de l’Albanie, à un point du duo Espagne – Italie.

Groupe H : La Grèce cartonne, Chypre coule

Gibraltar 0 – 6 Belgique
Bosnie Herzégovine 2 – 0 Chypre
Estonie 0 – 2 Grèce

On a toujours du mal à croire que c’est vrai, notamment quand on regarde vers le passé pas si lointain. Et pourtant : avec trois victoires en trois journées, la Grèce comptabilise neuf points sur neuf possibles, soit un vrai sans faute. Bon, certes, tout n’est pas parfait dans le jeu, comme on l’a encore vu en Estonie, où les joueurs de Michael Skibbe auront encore subi. Mais d’autres valeurs émergent de cette équipe-là : solidarité, dévouement, et réalisme offensif, surtout, ce que l’on croyait disparu à jamais. La preuve : Torosidis de la tête dès la 2′, puis Stafylidis sur coup-franc peu après l’heure de jeu (61′), sont venus marquer sur deux coups de pied arrêtés, qui commencent à redevenir une arme côté grec.

En faisant le dos rond ensuite, en ne concédant pas de but tout en perdant très vite sur blessure Sokratis et Torosidis, les Grecs ont montré qu’ils étaient sur la voie du retour, au moins à un niveau acceptable. Le travail contre les équipes réputées plus faibles du groupe a été fait, et l’essentiel est là. Seule ombre au tableau : l’annonce précipitée de la retraite internationale de José Holebas, lassé de ne pas rentrer dans les plans de Michael Skibbe. La confirmation, elle, est attendue face à la Bosnie, qui sera l’adversaire n°1 de la Grèce pour la seonde place du groupe.

Un match qui risque de valoir son pesant d’or, sachant que, de son côté, les hommes de Mécha Bazdarevic se sont imposés 2-0 (doublé de Dzeko) face à des Chypriotes qui n’ont toujours pas inscrit le moindre point. Mais le succès fut long à se dessiner pour la Bosnie, qui s’est longtemps heurté au bloc chypriote venu pour défendre. Il aura fallu une erreur de relance d’Alexandrou exploitée par Pjanic pour que Dzeko ouvre le score assez tardivement (70′). Le même duo était de retour une dizaine de minutes plus tard, pour une tête du Romain pour le 2-0 (81′). Avec 6 points, la Bosnie devra obligatoirement battre la Grèce pour espérer encore accrocher la deuxième place qui peut être aussi synonyme de qualification. Les Chypriotes, eux, compteront sur des matchs plus à leur portée pour tenter de débloquer leur compteur.

Enfin, comme prévu, la Belgique s’est imposée (0-6) à Gibraltar et est également en route vers un 12/12 avec la réception de l’Estonie le mois prochain.

Groupe I : La Croatie gère, l’Ukraine gagne enfin

Finlande 0 – 1 Croatie
Ukraine 3 – 0 Kosovo
Islande 2 – 0 Turquie

Les Ukrainiens couraient après leur premier succès dans ces éliminatoires, le voici face à la jeune équipe du Kosovo. Rappelons que cette rencontre se jouait à Cracovie en Pologne pour des raisons politiques. En effet, l’État du Kosovo n’étant pas reconnu par l’Ukraine, l’équipe et le staff n’étaient donc pas autorisé à entrer sur le territoire ukrainien.

Malgré un jeu combatif et décomplexé, les Kosovars vont subir face à une formation Ukrainienne qui pêche encore à la finition. Bien lancé par Oleskandr Zinchenko, Artem Kravets s’en ira ouvrir le score à la demi-heure de jeu avec un petit coup de pouce du défenseur Amir Rrahmani qui contre légèrement le ballon au moment de la frappe. Le gardien Kosovar Samir Ujkani repoussera l’échéance à plusieurs reprise, bien aidé aussi par un arbitre plutôt complaisant sur les interventions des Kosovars dans leur surface de réparation. Les joueurs du Kosovo ne vont pourtant rien lâcher et trouveront même la barre transversale de Pyatov. L’égalisation ratée, la sanction ne tardera pas à venir avec le centre d’Oleksandr Karavaev qui atterrit dans les pieds d’Andriy Yarmolenko qui ajoute le deuxième après avoir effacé son vis à vis d’un superbe contrôle orienté. Six minutes plus tard ce sera au tour de Ruslan Rotan de briller avec une superbe frappe du gauche qui trouve la lucarne de Ujkani. Trois buts et trois points pour les Ukrainiens qui restent en embuscade derrière l’Islande et la Croatie dans ce groupe I.

Dans les autres rencontres, les deux co-leaders du groupe n’ont pas tremblé avec la victoire en Finlande des Croates sur une réalisation de Mario Mandzukic quand les Islandais s’imposaient à domicile par deux à zéro sur la Turquie.

La rédaction Footballski


Image à la une : Bugaiov s’en va tromper Randolph | © FMF.md

Leave A Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.