Le Dnipro n’est pas le club ukrainien le plus connu chez nous, pourtant il ne cesse de progresser chaque saison pour enfin atteindre sa maturité. Malgré la situation tendue dans le pays et l’exode de certains joueurs, c’est bien l’année ou jamais pour Dnipropetrovsk.

Histoire du club

Fondé en 1918, le club était à l’origine russe et ne comptait dans ses rangs que des ouvriers des industries de la ville de Briansk (Russie). La guerre civile sur le territoire russe va redistribuer les cartes et le club sera relocalisé dans la ville ukrainienne de Dnipropetrovsk, propriété d’un riche industriel de la région nommé Petrovsky. Le club changera plusieurs fois de noms avant de devenir Dnepr, le nom russe du fleuve bien connu qui traverse l’Ukraine. Il faudra attendre les années 80 pour que le club se fasse un nom parmi l’élite soviétique. Champion d’URSS en 83 et 88, Dnepr intégrera le championnat d’Ukraine après la chute du bloc soviétique. Le nom du club passera finalement à Dnipro, le nom ukrainien cette fois du fleuve.

Entraîneur

Entraineur le plus capé du championnat ukrainien avec plus de 500 matchs sur un banc, Myron Markevych a été le grand artisan de l’ascension du Metalist Kharkiv ces dernières années avant de finalement démissionner, en désaccord avec ses dirigeants et notamment son président très proche de Viktor Ianukovytch, l’ancien président ukrainien destitué par le parlement. C’est à Dnipropetrovsk qu’il va rebondir et perpétuer les bons résultats de l’équipe, bâtie précédemment par Juande Ramos.

Très bon tacticien, Markevytch est un coach qui insuffle à ses équipes une rigueur de jeu et une discipline de fer. Le coach ukrainien, diplômé de l’université de Lviv et de Moscou, parle plusieurs langues, une de ses nombreuses qualités qui lui permet d’intégrer parfaitement les joueurs étrangers, notamment brésiliens et argentins.

Onze-type

Denys Boyko : Son mètre 97 fait de Denys Boyko un gardien redoutable dans les duels aériens mais aussi sur les sorties terrestres. Une combinaison de taille et d’athléticité qui ravit les défenseurs du Dnipro.
Artem Fedetskyi : Régulièrement titulaire avec l’Ukraine, Fedetskyi apporte ses qualités offensives sur le côté droit du Dnipro en soutien de Bruno Gama.
Douglas : Le brésilien de 23 ans est depuis la saison dernière la pièce maitresse de la défense centrale du Dnipro. Sa grande taille lui confère un avantage physique sur ses adversaires.
Ondrej Mazuch : Le Tchèque Mazuch devrait être associé à Douglas en charnière centrale pour densifier cette défense ukrainienne.
Ivan Strinic : Ses 33 sélections avec la Croatie confère à Strinic une certaine expérience européenne et même mondiale avec la dernière Coupe du Monde. Longtemps annoncé partant pour l’AC Milan, le croate de 27 ans tiendra bien sa place cette saison sur le côté gauche du Dnipro.
Jaba Kankava : Rendu célèbre sur la toile pour avoir sauvé la vie d’Oleg Gusiev l’an passé en l’empêchant d’avaler sa langue, le géorgien est un solide milieu récupérateur avec une formation de défenseur central. Au club depuis de nombreuses années, il fait partie du système défensif mis en place par Juande Ramos.
Sergiy Kravchenko : Formé au Shakhtar, Kravchenko est aussi passé par le club azéri de Qarabag avant de poser ses valises au Dnipro où il s’est imposé comme un élément incontournable du milieu de terrain, capable de soutenir son numéro 6 dans les phases défensives mais aussi d’apporter sa contribution au secteur offensif.
Ruslan Rotan : Capitaine de cette équipe, Rotan est le joueur le plus capé de cette formation avec plus de 260 matchs sous le maillot du Dnipro et 74 avec l’Ukraine. La solidité offensive du milieu de terrain ukrainien passera forcement par une prestation réussie de Ruslan Rotan.
Bruno Gama : Arrivé en 2013 de La Corogne en D2 espagnole, le portugais Gama s’est imposé cette saison sur l’aile droite, son habileté devant le but le place déjà co-meilleur buteur du championnat d’Ukraine avec 5 buts en 7 matchs. Attention à ne pas lui laisser trop d’espace pour armer une frappe.
Yevhen Konoplyanka : La perle du Dnipro se nomme Konoplyanka, véritable maitre à jouer de cette équipe. Ce droitier positionné à gauche ne cesse d’harceler les défenseurs adverses avec ses dribbles percutants et sa frappe de balle qui fait souvent mouche. Malgré une petite blessure en début de saison, Kono est prêt à conquérir l’Europe et devrait encore une fois faire des étincelles sur son côté gauche.
Roman Zozulya : Attaquant polyvalent, Zozulya est un renard des surfaces, Debuchy et Lloris s’en souviennent encore. Mais il sait aussi se muer en passeur quand il le faut. Attention donc à ne pas lui laisser le moindre centimètre carré d’espace dans la surface adverse.

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Yevhen Konoplyanka

Perfs européennes

Le Dnipro a souvent échoué aux portes des coupes d’Europe au début des années 2000. Le vent va tourner en 2012 et les ukrainiens vont même sortir de leur poule d’Europa League à la première place devant le Napoli et le PSV Eindhoven. Ils seront battus en seizièmes par le FC Bâle. Bis répétita la saison suivante avec une nouvelle élimination en seizièmes face à Tottenham dans les ultimes secondes après avoir dominé la rencontre.

Ambiance à domicile

Malheureusement pour les supporters du Dnipro, l’UEFA n’autorise toujours pas le club à jouer dans son stade en Coupe d’Europe, bien qu’ils l’utilisent en championnat. C’est donc le Stade Olympique de Kiev qui accueillera les matchs de Dnipropetrovsk. Les ultras du Dnipro se sont illustrés en barrages en attaquant ceux de Copenhague dans le parcage visiteur, l’UEFA gardera donc un œil particulier sur eux pour le restant de la compétition. Malgré les affluences revues à la baisse en Ukraine depuis le début du conflit, les fans du Dnipro seront bien là, accompagnés sûrement de ceux du Dynamo Kiev, leurs amis de toujours.

Dnipro fans

Forme du moment

Dnipropetrovsk est en grande forme puisqu’ils mènent actuellement le championnat d’Ukraine devant le Shakhtar. Leur large victoire 5 à 2 sur le Metalist Kharkiv a galvanisé les troupes de Markevych, motivées comme jamais pour réaliser un bon parcours en Coupe d’Europe avant le probable départ de leur star Yevhen Konoplyanka. C’est donc l’année ou jamais pour cette équipe du Dnipro.

Rémy Garrel

4 Comments

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