Peu de clubs dans le monde peuvent se vanter d’avoir été sacrés champion national dans deux pays différents. L’exemple le plus célèbre est évidemment celui du Rapid de Vienne, multiple champion d’Autriche, qui après l’Anschluss a remporté en 1938 la Tschammer-Pokal, nom de la Coupe d’Allemagne sous le pouvoir nazi, avant d’être couronné champion d’Allemagne en 1941. Un autre exemple, bien moins connu, provient du nord-est de la Roumanie. Du județ de Bihor pour être plus précis. Une région aujourd’hui orpheline de football de haut niveau, où a jadis brillé le CAO Oradea, la perle de Crișana, le seul club champion de Hongrie et de Roumanie.

De la Hongrie à la Roumanie

L’histoire tumultueuse du club débute dans les années 1910, avant la Première Guerre mondiale. Plus proche de Budapest que de Bucarest géographiquement, la ville d’Oradea l’est également par ses frontières. La région Crișana, comme toute la Transylvanie, fait partie intégrante de l’Empire austro-hongrois lorsque le club est créé le 25 mai 1910, lors d’une réunion au café Emke. Créé sous le nom de Nagyvaradi Atletikai Club (Club Athlétique d’Oradea, dont le nom hongrois est Nagyvárad), le club évolue au niveau local puis régional, avant notamment de remporter en 1914 le Championnat de Hongrie de l’Est, groupe régional de troisième division hongroise.

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La Première Guerre mondiale arrive alors, et avec elle la fin de l’Empire austro-hongrois. Avec le Traité de Trianon, la Transylvanie bascule du côté roumain au sortir du conflit. Sans changer réellement d’identité, le NAC devient le CAO: Club Atletic Oradea. En 1921, le club participe pour la toute première fois au championnat de Roumanie. Un championnat divisé à cette époque en plusieurs groupes régionaux, dont chaque vainqueur participe ensuite à une phase finale à élimination directe, dont la finale désigne le champion national. Entré directement en Divizia A, la première division, le CAO atteint dès la saison 1923-24 la finale du championnat. Vainqueur de son groupe, le club affronte en quarts de finale l’Universitatea Cluj, dont il lui faut deux matchs pour se défaire (0-0 puis 2-0). En demi-finale, il s’impose 1-0 face au champion de Bucovine, le Jahn Cernăuți, club d’une ville aujourd’hui ukrainienne. En finale, le CAO est opposé au grand favori, le Chinezul Timișoara, double champion de Roumanie en titre qui a étrillé le CFR Mureșul Târgu Mureș 9-0 en demi-finale. Le miracle n’a pas lieu, et l’invincible Chinezul l’emporte 4-1, obtenant cette année-là le troisième de ses six titres consécutifs.

Si près, si loin

La saison suivante confirme les bons débuts du CA Oradea dans le championnat roumain. De nouveau champion d’Oradea, le CAO dispute les quarts de finale du championnat mais est battu 2-1 par le Brașovia Brașov. Les grands espoirs sont cependant sans suite. Systématiquement devancé dans son groupe par le Stăruința Oradea ou le Crișana Oradea, le CAO disparaît du tournoi final. Le pire est atteint trois saisons consécutives, en 1931, 1932 et 1933, lorsque le club est exclu de la course à la qualification sur tapis vert.

Fort de plusieurs internationaux roumains et hongrois, le club programme en 1932 une tournée en France. Alors que le football roumain entre doucement dans le professionnalisme, le CAO, comme d’autres clubs avant lui, mise sur cette tournée pour garnir son compte en banque. Sauf qu’en réaction aux pénalités subies en championnat, le club dispute le tournoi français sous son identité hongroise ! Évoluant sous le nom de NAC, avec l’insigne hongrois du club sur les maillots, les joueurs et dirigeants ne se parlent qu’en hongrois durant cette période. Un geste qui vaut au CAO un mois de suspension et une amende de la part de la fédération, mais qui n’entame en rien son succès. Le bilan de la tournée est positif, avec six victoires pour deux nuls et quatre défaites, mais surtout 41 buts marqués contre 21 encaissés.

Le succès est tel qu’une tournée similaire est menée l’année suivante, élargie à la France et l’Afrique du Nord. Et sans aucune défaite ! Sur les 25 matchs disputés, les joueurs d’Oradea en remportent 21, contre quatre matchs nuls, avec un joli goal average de 110 buts marqués contre seulement 23 encaissés.

Malgré cette débauche d’énergie à l’étranger, le club ne galvaude pas le championnat. Réduit à deux groupes à partir de la saison 1932-33, celui s’avère de plus en plus compétitif, avec l’apparition d’équipes telles que le Ripensia Timișoara, qui prend la succession du Chinezul, le Venus Bucarest ou encore l’Universitatea Cluj. Deuxième puis troisième de son groupe, le CA Oradea brille mais échoue à se qualifier pour la finale. En 1934-35, la Divizia A est disputée pour la première fois avec un unique groupe, composé de douze équipes. Pour la deuxième fois, le CAO est vice-champion de Roumanie, avec trois points de retard sur un Ripensia au faîte de sa gloire.

Le rêve est passé. Coincé derrière des équipes telles que le Chinezul, le Ripensia, le Rapid Bucarest ou le Venus Bucarest, qui connaissent tour à tour les plus belles périodes de leur histoire, le CA Oradea ne parvient pas à inscrire la moindre ligne à son palmarès. Pire, malgré la présence dans ses rangs de grands joueurs tels que le gardien Mircea David (qui sera surnommé Il Dio après un incroyable match de la Roumanie en Italie en 1940) ou le prolifique attaquant Iuliu Bodola, le club s’enfonce doucement. Et finit par descendre lorsque la Divizia A, par souci de réorganisation, envoie la moitié de ses participants en Divizia B. Une première page se ferme alors qu’au loin, la Seconde Guerre mondiale arrive à grands pas.

La gloire passe par la Hongrie

Alors que le conflit n’en est qu’à ses débuts, la Roumanie est forcée dès 1940 à céder une bonne partie de la Transylvanie à la Hongrie par les pays de l’Axe lors du Diktat de Vienne. Oradea redevient ainsi hongroise. Et le CAO redevient le NAC, Nagyvaradi Atletikai Club. Les clubs de la région transférée de la Roumanie à la Hongrie n’intègrent pas directement le championnat hongrois. Afin de mieux les répartir en première et deuxième divisions, un groupe séparé est formé pour la saison 1940-41. Un groupe fort de 16 équipes, dont le NAC sort champion ! C’est ainsi que Nagyvárad intègre en 1941 la Nemzeti Bajnoksag I, la première division hongroise.

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C’est le début d’une période courte mais glorieuse. Pour sa première saison dans l’élite hongroise, le NAC termine à une excellente cinquième place au classement, devançant d’un petit point le grand Ferencváros. La saison suivante est encore meilleure. En 1942-43, l’équipe monte à la deuxième place du championnat. Meilleure défense, elle n’est devancée que par le Cespel SC, club du sud de Budapest. Le meilleur est à venir.

Dans son irrésistible ascension, le NAC est couronné champion de Hongrie en 1944, pour sa troisième saison en Nemzeti Bajnoksag I. Grâce à une défense toujours aussi hermétique, le club de Nagyvárad gagne 24 de ses 30 matchs de championnat, et devance au final son dauphin Ferencváros de treize points. Un écart conséquent alors que la victoire ne vaut que deux points. Pour le NAC, l’exploit est immense. Alors que le championnat de Hongrie existe depuis 1901, c’est la première fois que le champion n’est pas un club de Budapest ! A noter que le troisième du classement vient également de Roumanie, puisqu’il s’agit du Kolozsvár AC, qui est devenu ensuite le Ferar Cluj, avant de disparaître en fusionnant avec le CFR Cluj.

C’est une équipe à multiples visages qui écrase cette saison-là le championnat de Hongrie, et notamment Ferencváros, battu 5-1. L’équipe compte ainsi six joueurs venus de Hongrie, des natifs d’Oradea, de Timișoara, ville qui a dominé le football roumain dans les années 20 et 30, des Juifs, certainement épargnés grâce à leurs qualités footballistiques, et un seul joueur de nationalité roumaine, Nicolae Simatoc, qui deviendra en 1950 le premier Roumain à évoluer avec le FC Barcelone. La plupart de ses coéquipiers bénéficient eux de la double nationalité roumano-hongroise.

Avec eux, l’équipe compte plusieurs internationaux des deux pays. Près d’une dizaine ont joué avec la sélection roumaine avant-guerre, parmi lesquels Iuliu Bodola (élu meilleur joueur du championnat en 1943), l’immense Iosif Petschovschi, considéré aujourd’hui encore comme l’un des meilleurs joueurs roumains de l’histoire, au même titre que Hagi ou Dobrin, ou encore Francisc Spielmann, meilleur buteur du club avec 23 réalisations en 1944, année où il est élu meilleur joueur du championnat. Des joueurs qui sont amenés, de par leurs lieux de naissance, à évoluer par la suite en équipe de Hongrie, aux côtés de leurs coéquipiers Toth III, Kovacs ou encore Meszaros. Né à Kőszeg, à l’extrême ouest du pays, Gyula Lóránt fera lui partie de la grande équipe de Hongrie des années 50, avec laquelle il triomphe aux Jeux Olympiques de 1952 avant d’être titulaire lors de la fameuse finale de Coupe du Monde perdue à Berne en 1954.

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Quelle que soit leur nationalité, les joueurs d’origine non-magyare connaissent une adaptation de leur nom, sans exception possible. Le régime de Miklós Horthy est intraitable sur ce point. C’est ainsi que Petschovschi devient Perenyi, Simatoc devient Szegedi, Spielmann devient Sarvari, Demetrovics devient Demenyi, Nicolae Kovács devient Miklós Kovács et l’entraîneur Francisc Rónay devient Ferenc Rónay, entre autres.

De Nagyvárad à Oradea

D’un excellent niveau, le football hongrois tient tête à la Seconde Guerre mondiale, en continuant officiellement d’exister quand nombre de pays européens ont dû suspendre toute compétition interne. L’automne 1944 a néanmoins raison du championnat, qui doit s’arrêter après quatre journées. Et pour cause, la Hongrie est envahie dès le mois d’octobre par les troupes soviétiques et roumaines. La Transylvanie repasse alors sous le giron roumain. Un nouveau transfert officiellement accepté par le pays lors de la signature du Traité de Paris de 1947, traité de paix stipulant que « Les décisions de l’arbitrage de Vienne du 2 novembre 1938 sont déclarées nulles et non avenues. » La Hongrie retrouve donc ses frontières d’avant-guerre, et en Transylvanie, Nagyvárad redevient Oradea.

Si la ville retrouve son ancien nom, ce n’est pas le cas du NAC, qui devient le Libertatea Oradea. Une équipe qui change de nom, mais aussi de joueurs, et ce en quasi intégralité. Car malgré son nom synonyme de liberté, le club subit une sorte d’épuration ethnique lors de son retour en Roumanie. Certains décident ainsi de quitter la Transylvanie pour rester en Hongrie, comme Simatoc (Vasas Budapest) ou Onodi (Ferencvaros). Mais la plupart des joueurs quittent le club pour ses nouveaux concurrents. Meszaros, Iosif Petschovschi et Iuliu Bodola rejoignent le Ferar Cluj voisin, Toth III file au Carmen Bucarest et Fernbach-Ferencziau Karres Mediaş. Rudolf Demetrovics part lui en Allemagne, à Ingolstadt. Même l’entraîneur Francisc Rónay quitte l’équipe pour le Ferar Cluj.

Malgré ces nombreux départs, l’équipe reste compétitive. Intégré à la Divizia A, la première division roumaine, dès l’été 1946, le Libertatea Oradea termine à la huitième place d’un championnat comptant 14 équipes. Une nouvelle force s’élève alors. Fondé en avril 1945, l’ITA Arad est sacré champion avec une avance considérable de onze points sur le Carmen Bucarest. Tout sauf un hasard quand on sait que le club a réussi, en moins d’un an, à réunir sous ses couleurs Meszaros, Petschovschi, Lóránt, Stibinger et Toth III. Avec cette ossature championne de Hongrie quelques années auparavant, l’ITA Arad (pour Întreprinderii Textile Arad) domine l’immédiat après-guerre et s’offre deux titres consécutifs. Avant de tomber sur un os.

Un exploit historique

En 1948, le club d’Oradea change de nom. Le Libertatea devient l’ICO : Întreprinderea Comunală Orășenească Oradea (Entreprise Communale de la Ville d’Oradea). Sortie sixième de la saison précédente, l’équipe ne compte plus dans ses rangs que trois joueurs couronnés en Hongrie : Vecsei, Spielmann et Kovács. Elle voit cependant arriver une nouvelle bonne génération, avec des joueurs comme Ion Vasile, Bodo, Zilahi, Serfözö et le prolifique attaquant Gheorghe Váczi. Des joueurs entraînés par une ancienne légende du club : Nicolae Kovács. Plusieurs fois titré avec le Ripensia Timișoara, présent lors des trois Coupes du Monde avant-guerre, ce dernier vient de ranger définitivement ses crampons, à 37 ans, pour prendre place sur le banc. Avec un succès immédiat. Alors que le club d’Arad dégringole à une très modeste neuvième place, Oradea profite de l’espace libre pour s’adjuger le titre au terme de cette saison 1948-49. Avec une bonne avance, puisque le titre est assuré deux journées avant la fin de la saison. Avec 24 buts en 26 matchs, Gheorghe Váczi est lui couronné meilleur buteur du championnat.

Cinq ans à peine après son titre de champion de Hongrie, le club d’Oradea est sacré champion de Roumanie ! L’exploit est malheureusement sans lendemain. Suite à ce titre, Nicolae Kovács quitte son poste pour aller entraîner le Politehnica Timişoara. Et après une année sans, le rival d’Arad, devenu le Flamura Roșie Arad (Le Drapeau Rouge, les Communistes étant passés par là) reprend son bien en terminant en tête d’un championnat réduit à douze équipes. Renommé Progresul IC Oradea, le champion en titre, orphelin de son entraîneur Kovács, plonge à une peu reluisante septième place.

L’année 1951 marque une légère progression pour le club d’Oradea. Dans le sillage d’un Gheorghe Váczi de nouveau sacré meilleur buteur du championnat, le Progresul ICO termine sa saison à une excellente troisième place, derrière les deux nouvelles forces mises en place par le pouvoir communiste : le CCA Bucarest (futur Steaua) et le Dinamo Bucarest. Deux équipes qui vont, à partir de cette année 1951, cannibaliser le championnat, se partageant tous les titres de champion à de rares exceptions près. Pour les clubs tels que celui d’Oradea, non-soutenu par un organe officiel du pouvoir, et situé dans une région éloignée de Bucarest, et qui plus est à forte consonance hongroise, l’avenir ne peut que se montrer sombre.

Un dernier exploit et la disparition

C’est ainsi que débute une longue glissade. Gheorghe Váczi parti au Flamura Roșie Arad, le Progresul ICO est sixième en 1952, puis onzième sur douze en 1953. Le club obtient néanmoins son maintien lors des barrages de promotion-relégation. Il ne peut rien l’année suivante. Avec quatre victoires seulement en 26 matchs de championnat, le Progresul ICO, dernier de Divizia A, est relégué en deuxième division.

Une chute qui n’empêche pas le club de briller une dernière fois, en Coupe de Roumanie. En quarts de finale, le Progresul ICO élimine le Dinamo Orașul Stalin (qui signifie La ville de Staline, nom que Brașov a porté de 1950 à 1960). Une performance qui en appelle une autre encore plus grande en demi-finale : une victoire 2-1 face au Dinamo Bucarest ! C’est ainsi que le pensionnaire de Divizia B arrive en finale face au CCA Bucarest. Quadruple vainqueur de l’épreuve de 1949 à 1952 et tout juste titré champion de Roumanie pour la quatrième fois, le club bucarestois est grand favori. Il lui faut pourtant passer par les prolongations. Au terme des 90 premières minutes de jeu, le score est de 3-3. Mené à deux reprises, le CCA ne fait pas de détail en prolongations. Costică Toma, Ion Alexandrescu et leurs coéquipiers, entraînés par Ștefan Dobay, s’imposent au final sur le score de 6-3.

Revenu en Divizia A l’année suivante, le Progresul ICO retrouve le Stadion Republicii en décembre 1956. Après avoir de nouveau éliminé le Dinamo Orașul Stalin en quarts de finale, le club d’Oradea prend sa revanche face au CCA Bucarest en demi-finale, avec une victoire aux tirs au but. Un exercice qui lui réussit à merveille cette année-là, puisque trois de ses quatre matchs sont remportés à l’issue de cette séance de tirs au but ! Les choses sont plus simples en finale. Opposé à un club de Divizia B, le voisin de l’Energia Câmpia Turzii, le Progresul ICO s’impose 2-0, et remporte sa première et unique Coupe de Roumanie. Avec un onze à fort accent hongrois : ses titulaires se nomment Gébner, Czirják, Barkó, Bartha, Tóth, Köszegy, Mészáros ou encore Karikás.

Malgré ce coup d’éclat, les choses ne s’améliorent pas pour le club d’Oradea, qui oscille entre Divizia A et Divizia B jusu’en 1963. Renommé CS Oradea puis Crișana Oradea, celui-ci, une nouvelle fois relégué, disparaît, après plus d’un demi-siècle d’existence. Une disparition en forme de passage de témoin. Alors que le glorieux CAO disparaît, un autre club de la ville accède à l’élite : le FC Bihor Oradea. Un club lui aussi historique, sans jamais être champion de Roumanie, avant de disparaître à son tour.

© evenimenteoradea.ro

Peu de choses restent aujourd’hui du CAO. A Oradea, le football est en état de mort clinique. Les souvenirs sont eux présents. A travers le stade, qui porte le nom de Iuliu Bodola. Un stade où a été organisé en novembre 2010 un match commémoratif, pour fêter le centième anniversaire de la création du club. Un match opposant de manière symbolique une sélection d’anciennes gloires transylvaines (parmi lesquelles László Bölöni et Lajos Sătmăreanu) à une sélection d’anciennes gloires hongroises. Une sélection rejointe par le fils de László Tőkés, le pasteur par lequel ont démarré les événements de 1989. « Le football rapproche les nations. Aujourd’hui, deux nations qui doivent être amies se rencontrent. » C’est par ces mots que le grand Emerich Ienei a ravivé le souvenir du Club Atletic Oradea, équipe titrée dans deux pays.

Pierre-Julien Pera


Image à la une : © magyarfutball.hu

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