Décidément, on se souviendra des matchs entre le Dinamo et l’Hajduk cette saison. Après les polémiques suite au refus de l’Hajduk de jouer à l’aller, le match retour nous aura gratifié du spectacle de jeunes joueurs au grand talent.

17 ans 7 mois et 3 jours est l’âge auquel Andrija Balic est devenu le plus jeune buteur de l’histoire du derby éternel côté Hajduk. Le record précédent appartenait à Ante Vukusic qui avait marqué au cours du match nul 2-2 pendant la saison 2008-2009, quatre jours avant son 18ème anniversaire. Du côté du Dinamo, Alen Halilovic détient la palme. En Décembre 2013, il avait marqué le cinquième but de son équipe à 17 ans et demi.

Le derby résumait bien l’état actuel du football croate : Dix joueurs alignés sur la pelouse avaient moins de 21 ans et 4 étaient encore mineurs. Bien que Coric, Pjaca et Vlasic aient fourni une remarquable prestation, c’est une fois de plus Balic qui a attiré les feux des projecteurs. Le plus étonnant est de voir la facilité déconcertante qu’il a balle aux pieds. S’il avait marqué un ou deux buts, on aurait pu croire en la chance du débutant, mais pas avec cinq buts marqués en quatre matchs (Zadar Vinogradar, Osijek et Dinamo). Il s’est également transformé en joueur clé de l’équipe grâce à ses merveilleuses capacités pour animer, organiser et diriger le jeu.

Les scouts des plus grands clubs sont déjà sur place pour observer Balic, qui est facilement repérable, non seulement pour ses buts ou sa coiffure, mais aussi pour l’élégance de ses mouvements avec ou sans le ballon. La valeur du milieu croate augmente de semaines en semaines et les gens s’émerveillent déjà d’un garçon qu’ils surnomment « le nouveau maestro » en raison de son style, sa grâce, ses dribbles, ses mouvements et les initiatives qu’il prend. Andrija Balic est le genre de joueurs à mettre son génie technique au service de l’équipe, plutôt que pour ses propres statistiques et la gloire.

Si les problèmes financiers de l’Hajduk s’empirent au cours des prochains mois, tout sera résolu en transférant Basic et Vlasic (voir Maloku, s’il arrive à prouver). Le compte à rebours a déjà commencé mais le temps qu’il leur reste à jouer dans le championnat croate est crucial pour leur avenir et leurs performances, tout comme pour le club. Vlasic et Balic doivent rester en Croatie jusqu’à ce qu’ils aient acquis assez de maturité pour partir et s’imposer à l’étranger. Les millions et les noms prestigieux ne doivent pas encore faire tourner la tête des deux adolescents. En gardant la tête froide, l’Hajduk, Andrija, Nikola et Elvir pourront se séparer lorsque le moment sera venu, en étant plus forts et en gagnant plus.

Balic était le premier à abonder dans ce sens : « J’ai un nouveau contrat [jusqu’en 2018] et je suis heureux que l’Hajduk croit en moi. Je voudrais rester en continuant à grandir en tant que joueur et après nous verrons ». Dans la même veine, son père déclarait sur le site du club : « Dès le premier jour, nous savions que rester à l’Hajduk serait la bonne décision. Quand nous avons reçu une offre de Tottenham, ma femme et moi avions refusé car nous savions que c’était trop tôt pour un tel défi. Notre objectif n’est pas l’argent mais le développement de notre garçon ».

Pour l’intérêt du championnat croate, il n’y a plus qu’à espérer que l’Hajduk ne mène pas la même politique qu’avec Mario Pasalic qui était parti pour 2 millions d’euros à Chelsea avant de devenir un nouveau nom apparaissant sur les listes de prêt. La situation financière de l’Hajduk s’améliorant progressivement, il est possible que les jeunes restent désormais un peu plus longtemps. En revanche pour Coric, Pjaca et les jeunes du Dinamo, la situation ne devrait pas s’améliorer tant que la dynastie Mamic restera au pouvoir comme on l’avait vu pour les cas Muric et Halilovic.

Avec tous ces nouveaux talents bruts, la principale gagnante risque d’être la sélection croate, déjà annoncée comme outsider très sérieux pour l’Euro 2016.

[youtube vYfy51ZPiYc]

 

Damien Goulagovitch 

1 Comment

  1. Robim Vanpersic 30 juin 2016 at 9 h 53 min

    Super(s) article(s) sur le football, dont je ne saurais pas ne pas être friand.
    Quid d’Ante Coric? Invisible à l’Euro bien que dans le groupe; un article sur sa saison au Dinamo Zagreb serait intéressant, ainsi que sur son avenir, suite à la lecure de votre article sur les difficultés du Dinamo de Mamic pour conserver ses bourgeons naissants. Et où étaient Balic et Halilovic pendant l’Euro?

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