On croyait ce championnat 2016 acquis pour le Dinamo Tbilissi, qui avait largement devancé tous ses rivaux la saison précédente, ce fut tout l’inverse. On pouvait imaginer également le Dila Gori, champion en 2015, prêt à faire une nouvelle performance ; ils ne sont pas passés loin de la relégation. Retour sur six mois de rebondissements en Géorgie.

On vous explique tout

Attention aux apparences : en six mois, les Géorgiens ont déjà eu le temps d’organiser un championnat et une coupe nationale. Comment est-ce possible ? En réorganisant totalement le format des compétitions. En effet, la Fédération Géorgienne de Football a souhaité basculer du modèle « automne-printemps » commun en Europe Occidentale, pour retrouver un système sur une année civile, ce qui oblige donc à raccourcir le championnat prévu en septembre pour être prêt dès la fin du mois de janvier prochain. Un format plutôt commun pour les pays froids, ce qui n’est pas exactement le cas de la Géorgie. L’explication pourrait justement se trouver dans la coordination avec les championnats alentours, notamment l’incontournable Premier League Russe, première destination des jeunes joueurs géorgiens. Harmoniser les périodes de compétition de cette façon pourrait ainsi permettre aux équipes de mieux prévoir les mouvements d’effectif à l’intersaison et accueillir pourquoi pas des joueurs plus confirmés du championnat russe cherchant à se relancer ou à l’inverse transférer des joueurs géorgiens en pleine bourre et prêts à aider une équipe russe.

De septembre à décembre, les 14 équipes en lice pour ce championnat ont donc été placées dans deux groupes de 7 équipes (« blanc » et « rouge »). A l’issue d’une phase de rencontres aller-retours dans ces deux groupes – 12 petites journées donc – les deux premiers se trouvaient qualifiés pour jouer une finale pour le titre, les 2ème et 3ème s’affrontaient en barrages pour la qualification en Ligue Europa, la 4ème place restait neutre, les 5ème et 6ème en barrage pour la relégation en Pirveli Liga et les deux lanternes rouges reléguées d’office. Autant dire que jouer sa saison sur 12 journées, intercalées en plus avec des matchs de coupe nationale, a fait de chaque match une bataille, et a produit de grosses surprises !

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La surprise Samtredia !

Et le champion de Géorgie 2016 est… le FC. Samtredia ! Une première pour le club d’Iméréthie, mais ce titre n’est absolument pas immérité au vu de leur « saison » et de la montée en puissance que l’équipe affiche depuis l’arrivée de l’entraîneur Gia Tsetsadze en juin 2015. Ancien coach du Dila Gori, du Lokomotiv Tbilissi, mais surtout des U19 géorgiens avec lesquels il a participé à l’Euro 2013, il faut rappeler que Testsadze a dû procéder à une refonte totale de son effectif à son arrivée : 24 départs pour 17 arrivées ! Le coach a néanmoins su attirer quelques unes des pépites qu’il avait sous son aile en U19, notamment Arabuli, Markozashvili, Sandokhadze, Mtivlishvili, ou encore Budu Zivzivadze, meilleur buteur du championnat avec 13 buts. Placés dans le groupe « rouge », avec le Dila Gori et le Dinamo Batumi notamment, Samtredia a dominé de bout en bout son groupe, finissant avec 7 points d’avance sur son dauphin du Dinamo Batumi, et ne s’inclinant qu’une seule fois lors de l’avant-dernière journée du championnat face au Dila Gori, qui jouait quant à lui son maintien dans l’élite sur ce match.

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Le parcours des Iméréthiens s’est ainsi poursuivi sans accroc jusqu’à la finale, maîtrisée face au Chikhura Sachkhere. Solides vainqueurs au match aller à Samtredia (2-0, doublé de Zivzivadze), ils ont ensuite déroulé lors du match retour. Malgré un match nul 2-2 au final, les Rouge n’ont jamais tremblé, en marquant les deux premiers buts. En juillet prochain, le FC Samtredia aura donc l’honneur de représenter seul la Géorgie au deuxième tour préliminaire de Ligue des Champions. Ce sera leur 3ème match européen seulement qui se résume pour l’instant à une double confrontation face à Qäbälä en juin dernier. Avec un projet clair et des finances saines, et si Tsetsadze décide de poursuivre l’aventure, il ne serait pas étonnant de voir Samtredia s’installer pour quelques années dans le haut de la hiérarchie du foot géorgien.

L’équipe malheureuse de cette partie de saison en revanche est donc bien le Chikhura Sachkhere. Placés dans le groupe « blanc » avec le Dinamo et le Lokomotiv Tbilissi ou encore le Torpedo Kutaisi, on voyait les joueurs de Sachkhere faire une bonne saison mais personne ne s’imaginait les voir à ce niveau. En effet, avec 9 victoires, 27 buts marqués et une seule défaite, le Chikhura a lui aussi largement dominé les débats en finissant avec 6 points d’avance sur le Dinamo Tbilissi. Le club, qui restera à jamais associé aux courses de brouettes dans les tribunes (cf. infra), réalise là son meilleur résultat en championnat. Dotés d’un groupe beaucoup plus stable, dont la moyenne d’âge est une des plus élevées du championnat, l’équipe compte plusieurs anciens représentants des sélections U21 géorgiennes comme Ivanishvili, Dekanoidze, Kakubava ou encore Grigalashvili. On retient également l’actuel international U21 Saba Lobzhanidze, arrivé en provenance du Dinamo Tbilissi cet été et auteur de 9 buts en championnat. Régulièrement en finale de la coupe ces dernières années, ce classement vient finalement couronner un travail de longue haleine. Rappelons également que la ville de Sachkhere, située dans la région d’Iméréthie comme Samtredia, ne compte que 30.000 habitants, ce qui est peu même pour la Géorgie.

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L’énorme désillusion Dinamo Tbilissi

Et en dehors de ces deux surprises, que retenir de cette mini-saison ? Assurément la déroute totale du Dinamo Tbilissi. Pourtant, le champion en titre a souhaité se renforcer au mercato estival, spécialement dans l’optique de la coupe d’Europe des clubs champions. Après le jeune et prometteur Giorgi Kvilitaia, parti en test au Rapid Vienne, c’est Mathias Coureur, bien connu de nos pages qui débarquait pour aider le club à passer un cap. Dans la foulée, le gardien Anthony Scribe devait assurer la transition après le départ du gardien slovaque Libor Hrdlicka au Ruch Chorzow. On trouvait également sur le départ le jeune et prometteur latéral Otar Kakabadze, vers le Gimnastic Tarragone, et le capitaine et international Alexandre Iashvili, qui prenait sa retraite pour se consacrer à un rôle de vice-président de la fédération. Avec des talents individuels comme Jigauri, Papunashvili, Parunashvili, Kiteishvili ou encore Tsintsadze on imaginait les joueurs de la capitale écraser leur championnat, dans la continuité de la saison dernière et pourquoi pas se qualifier pour les phases finales d’une Coupe européenne. Cela en prenait le chemin avec une victoire face aux Arméniens d’Alashkert en ouverture de la saison. Malheureusement, le match suivant face au Dinamo Zagreb montra le chemin qui restait encore à parcourir pour espérer aller plus loin dans les tours préliminaires de la Ligue des Champions, une prestation confirmée peu de temps après par un match nul 0-0 face aux outsiders de Sachkhere. Le tour de barrage d’Europa League face au PAOK Salonique (0-5 sur les deux matchs) permit enfin de démontrer que même la phase de groupes de la Ligue Europa était encore loin des ambitions du club.


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Ces mauvais résultats, couplés à un début de saison mitigé (des matchs nuls face à Shukura, au Lokomotiv Tbilissi ou encore au Torpedo Kutaisi), installaient le club dans un certain malaise, s’accrochant tout juste aux places de barragiste de Ligue Europa, d’autant plus après la résiliation des contrats de Mathias Coureur et d’Anthony Scribe. Mis en difficulté, le coach slovaque Juraj Jarabek est finalement mis à pied le 27 septembre et remplacé un mois après par Vyatcheslav Grozny, un coach ukrainien ayant commencé à entraner à… Grozny justement.

Entretemps, le Dinamo s’est attiré les moqueries de tout un pays, quand un journal local révèle que des membres du staff du club auraient sacrifié un mouton pour la victoire de leur équipe, alors muette depuis 4 matchs (cf. infra)… On ne saura pas si cela a vraiment eu un impact sur les joueurs mais il semble que l’arrivée du nouveau coach a permis au moins de stabiliser et assainir un groupe, tiraillé entre des égos monstrueux. Le Dinamo a donc fini deuxième de son groupe et s’est qualifié pour les barrages de C3. Un moindre mal pour le club 15 fois champion pensait-on, mais l’impensable est tout de même survenu. Après une demi-finale arrachée au forceps face à la modeste équipe de Saburtalo en banlieue de Tbilissi (0-0, 1-0) le Dinamo est tombé en finale face au Dinamo Batumi, club respectable du championnat mais loin d’être un ogre. En juillet prochain donc, le Dinamo Tbilissi ne jouera aucune compétition européenne, une première depuis 2012, et on l’espère le début d’une remise en question pour un club qui interroge toujours autant quant à son projet pour l’avenir.


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Pour finir, citons une statistique qui résume ces 6 mois à Tbilissi : en 12 matchs, le Dinamo n’a encaissé que 5 buts, soit deux fois moins que Samtredia et Chikhura, et subi une seule défaite. D’un autre côté, ils ont concédé 5 matchs nuls pour seulement 6 victoires.

Batumi l’outsider, Lokomotiv Torpedo et Saburtalo encore en rodage. Le Dila Gori pas loin de la catastrophe.

Le Dinamo Tbilissi hors course, c’est donc un autre Dinamo qui prend le ticket pour l’Europa League, à savoir Batumi. Le club de la Mer Noire revient ainsi au premier plan après la deuxième place acquise en 2015. L’entraîneur Levan Khomeriki, au club depuis 2014, a réussi à modeler un groupe homogène où se mêlent vieux briscards et jeunes talents. Il semble aussi avoir permis de relancer d’anciens jeunes prometteurs tel Teimuraz Shonia, 26 ans et déjà sa huitième saison au plus haut niveau, qui a sorti de solides performances lors de ces six derniers mois. S’appuyant sur une défense imperméable avec seulement 5 buts encaissés, les joueurs d’Adjarie ont su répondre présent aux bons moments. De bon augure avant de retrouver enfin un stade dans leur propre ville – prévu pour 2018, le chantier met du temps à se lancer donc on ne s’avancera pas aussi catégoriquement…

© Dinamo Batumi / http://dinamobatumi.com/

Saburtalo, le club de la banlieue de Tbilissi, finit également sur une bonne note en accrochant de façon inespérée une place de barragiste à un petit point de Batumi, mais aussi deux points seulement devant le Dila Gori, le premier barragiste pour la relégation. En effet, avec un championnat aussi serré, l’écart de points à la fin ne peut être qu’infime. C’est ce qui aurait d’ailleurs pu coûter la place en Umaglesi Liga au Dila Gori. Vainqueurs du championnat il y a deux ans et troisième l’an passé, ils ont tout simplement raté leur saison. Il faut ajouter à cela que, minés par des problèmes financiers, le club aurait pu tout aussi bien descendre de façon administrative.


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Finalement, l’arrivée d’un mystérieux investisseur israélien a permis au club de finir la saison de façon plus sereine. Il a tout de même fallu passer par un barrage serré, mais toutefois remporté face au Guria Lanchkhuti. L’année prochaine s’annonce plus ambitieuse avec la promesse d’un nouveau centre d’entraînement et la création d’un centre de formation.

Le Lokomotiv Tbilissi, de son côté, s’est montré encore trop tendre pour espérer jouer les premiers rôles mais devrait être un acteur intéressant du prochain championnat, tout comme le Torpedo Kutaisi. Troisème de leur groupe et vainqueurs de la coupe David Kipiani en battant en finale Merani Martvili (et le Dinamo Tbilissi en demi), les joueurs de Kutaisi s’annoncent également comme de potentiels outsiders du prochain championnat.


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Des relégués au plus mal

On regarde enfin au fond du classement et les deux lanternes rouges du FC Tskhinvali et du FC Zugdidi. Si l’on croyait pouvoir compter sur les Ossètes de Tskhinvali l’an dernier, cette saison a été tout bonnement ratée. L’effectif, encore trop jeune et trop tendre, n’a pas su aborder ces matchs couperets et finit avec seulement deux petites victoires en douze matchs. Ce qui est finalement dans la lignée de leur fin de saison dernière lorsqu’après le départ de leur attaquant Nika Katcharava au FC Rostov, à l’intersaison, les joueurs ossètes avaient perdu la recette de la gagne.

L’histoire est plus cruelle du côté du FC Zugdidi, club mineur du championnat mais dotés de très fervents supporters. C’est malheureusement une histoire typique du football de l’est. Début 2015, un mystérieux investisseur ukrainien était annoncé au club, et promettait déjà aux supporters de jouer la Ligue Europa dans les 3 ans ! Avec ça, la construction d’un nouveau stade de 8.000 places (pour une ville de 80 000 habitants) commençait à prendre forme. Aujourd’hui, l’investisseur a fui vers l’Ukraine et n’a plus donné signe de vie, le chantier du stade est à l’arrêt et les joueurs ne sont plus payés depuis 3 mois. Même avec le soutien de leurs supporters, il semble difficile que le club puisse s’en relever.

Les ultimes clubs relégués sont le Guria Lanchkhuti et le Sioni Bolnissi, des habitués de l’ascenseur qui sont tombés en barrages contre le Dila Gori donc et Shukura Kobuleti.

La minute Pirveli Liga

Le nouveau format de compétition s’appliquant bien entendu à la deuxième division, le même modèle de championnat, divisé en deux groupes, a été mis en place. A une subtilité près, puisqu’en dehors des deux premiers de chaque groupe, directement promus en Umaglesi Liga, tout le monde est concerné par la relégation ! Les 3 derniers de chacun des deux groupes directement, les autres en passant par des barrages de la 3ème à la 6ème place. A ce petit jeu c’est Rustavi et Samgurali qui se qualifient dans le premier groupe.

Le WIT Georgia, champion en 2004 et 2008, a lui dominé de bout en bout son groupe et sera une équipe à suivre dans la prochaine version de l’Umaglesi Liga de par la stabilité de son projet. Enfin, le FC Gagra a aussi décroché de façon assez inespérée son ticket pour l’élite. Mauvaise nouvelle en revanche pour le Liakhvi Tskhinvali, ayant acquis sur le terrain sa montée en Umaglesi Liga l’an dernier, finalement invalidée pour des problèmes financiers. Les joueurs ossètes ont du repartir en deuxième division, et avec 6 points de pénalité. Cette fois-ci battus en barrage de relégation, ils retombent en troisième division.

Les Croisés pas en réussite dans les éliminatoires

Le grain d’espoir pour les amateurs de football géorgien vient curieusement de l’équipe nationale. Certes, les Croisés n’ont pas encore remporté de victoire sur les quatre premiers matchs disputés dans les éliminatoires de la Coupe du Monde, mais ils ont certainement produit leurs meilleurs matchs depuis deux ans. Choix fort de la part de l’entraîneur Vladimir Weiss, les joueurs du Dinamo Tbilissi ne semblent plus avoir l’immunité diplomatique pour être sélectionnés à chaque match.

A domicile pour commencer, les Géorgiens ont donné des sueurs froides aux Autrichiens jusque dans les dernières secondes, malgré une défaite 2-1. En Irlande, ensuite, les Géorgiens ont à nouveau produit du beau jeu, sous l’impulsion d’un Tornike Okriashvili en grande forme, mais s’inclinent 1-0 sur la seule action irlandaise. Bis repetita au Pays de Galles quelques jours plus tard, où les Croisés arriveront cette fois-ci à ramener le point du match nul mérité face aux coéquipiers de Gareth Bale et ce, avec une équipe dépourvue de tout joueur du Dinamo au coup d’envoi. Malheureusement une progression pas récompensée à domicile avec un match nul face à la Moldavie (1-1) qui cette fois-ci fait mauvais genre. Déjà éliminés de la course à la qualification comme on pouvait s’y attendre, les joueurs de Vladimir Weiss auront l’occasion ces prochains mois de confirmer les progrès entrevus sur ce début de campagne éliminatoire.


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Le XI de la saison :

Gardien : Nukri Revishvili (Dinamo Tbilissi)

Défenseurs : Giorgi Kimadze (Torpedo Kutaisi) / Renê (Dinamo Tbilissi) / Giorgi Rekhviashvili (Chikhura) / Levan Gegetchkori (Dinamo Batumi)

Milieux : Jaba Jighauri, (Dinamo Tbilisi) / Giorgi Kharaishvili (FC Saburtalo) / Giorgi Papunashvili (Dinamo Tbilissi) / Saba Lobjanidze (Chikhura Sachkhere)

Attaquants : Budu Zivzivadze (FC Samtredia) / Otar Kiteishvili (Dinamo Tbilissi)

Mais aussi : Temuri Shonia (Dinamo Batumi), Lasha Parunashvili (Dinamo Tbilissi), Guga Palavandishvili (Torpedo Kutaisi)

Entraîneur de la saison : Gia Tsetsadze (FC Samtredia).

Le joueur de la saison : Budu Zivzivadze

Formé au Dinamo Tbilissi, le solide avant-centre s’est ensuite aguerri au Torpedo Kutaissi il y a deux ans avant de venir dans les valises de l’entraîneur Tsetsadze, à Samtredia en 2015, qui en fait un titulaire solide de l’équipe vice-championne l’an passé (29 matchs pour 16 buts). Rapide et adroit devant le but, Zivzivadze a donc réussi à confirmer sur cette saison en faisant un parcours quasi parfait : 14 matchs pour 13 buts, dont un doublé lors de la finale aller (victoire 2-0). Sélectionné dernièrement avec les U21 géorgiens et joueur évalué le plus cher de l’Umaglesi Liga selon Transfermarkt (480 000€), il devrait voir arriver prochainement des offres intéressantes de clubs étrangers.  A lui et Samtredia de voir si sa progression peut attendre une année de plus.

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La polémique de la saison : rituel sacrificiel de mouton au Dinamo Tbilissi

Eliminés de la coupe d’Europe, malmenés en championnat, et avec des tensions dans le groupe, que pouvait-il arriver de plus au Dinamo Tbilissi cette saison ? Certains membres du staff du Dinamo ont alors choisi de chercher une solution à la caucasienne, c’est-à-dire en égorgeant rituellement un mouton, sur un terrain d’entraînement… Dans certains villages, sacrifier un mouton quand un membre de sa famille souffre d’un mal incurable ou que des malheurs s’acharnent n’est pas si rare. Il arrive même que certaines églises soient utilisées pour ce rituel, ainsi les fidèles espèrent expurger leurs problèmes dans la maison de Dieu. En revanche pour faire gagner une équipe de football, c’est une première ! Ainsi, au début du mois d’octobre, le Dinamo Tbilissi, en panne sèche depuis quatre matchs en championnat, avait décidé d’exécuter l’ovin afin de mettre toutes les chances de son côté face au Guria Lanchkhuti.

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Bien que l’acte n’ait pas été médiatisé par le club, quelques photos de l’animal avant sa mort ont fuité sur le net tandis que les réactions n’ont pas tardé. Si la plupart des Géorgiens comprennent l’histoire du geste et de sa signification, ce qui est le plus choquant pour eux vient du fait que cela vienne d’un club comme le Dinamo, qui plus est dans une ville comme Tbilissi. Cette pratique est plutôt connotée campagnarde et n’est quasiment plus appliquée dans la capitale géorgienne. Malgré une victoire 2-0 à l’extérieur le week-end suivant, le Dinamo a clairement égratiné  son image de club prestigieux.

Les images de ces 6 mois

Sachkhere ou la folie dans les gradins

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Anthony Scribe vous en parlait dans notre interview introductive à notre footballskitrip, il se passe de drôles de choses dans les tribunes de Sachkhere. Dont de folles courses de brouettes entre les tribunes et le terrain organisées par les ultras du Dinamo.

A Khobi, on joue tant que l’arbitre l’a décidé

 

On ne pourra pas reprocher aux équipes du Kokheti Khobi et de Merani Martvili de ne pas mouiller le maillot. Match de 2ème division, score final 2-2.

© FC Merani / https://www.facebook.com/pg/fcmerani/

Belle soirée à Zestafoni pour la finale de la Coupe

La fédération géorgienne avait fait un choix raisonné en organisant la finale de la Coupe de Géorgie à Zestafoni, dans cette ville de 75.000 habitants au centre du pays et non à Tbilissi, dans l’immense mais désespérément vide Boris Paichadze Dinamo Arena. Au contraire, la ville hôte, privée de football de haut niveau depuis le mois de mai 2015, avait fait le nécessaire pour faire de cet événement une belle fête. Le club du FC Zestafoni s’était en effet volontairement retiré du championnat en mai 2015 pour des problèmes financiers. La structure existe toujours mais ne fait jouer que des équipes de jeunes et le stade de 5.000 places attendait avec impatience de se remplir pour une nouvelle soirée épique.

L’entrée « Ligue des Champions » des jeunes de Batumi

© Dinamo Batumi / http://dinamobatumi.com/

On finit avec l’entrée sur le terrain qui fait rêver tous les jeunes joueurs. A Batumi, ville de la fête et de la démesure sur la côte de la Mer Noire, on n’a pas beaucoup d’argent mais on aime faire plaisir aux jeunes pour ce tournoi amical organisé en début de saison. Quelques feux d’artifices plantés dans le terrain et voilà une entrée façon « Ligue des Champions » du plus bel effet.

Par Antoine Gautier

N.B. : Pour une découverte in situ de la Géorgie et de son football nous vous recommandons notre #Footballskitrip Géorgie, dont vous pouvez lire l’introduction ici.


Image à la une : ©

2 Comments

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