Les années se suivent et se ressemblent en Biélorussie. Le BATE termine champion avec une importante avance, le reste du podium est composé du Shakhtyor et du Dinamo et des clubs avec des soucis financiers sont relégués en Pervaya Liga. Rien de bien positif dans une saison assez morose et qui a surtout vu les équipes biélorusses lamentablement échouer en Europe.

Il y a des années comme ça où le progrès ne se fait pas sentir. Un pas en avant, deux pas en arrière. Alors oui, bien sûr, les promus ont amené de l’air frais et du sang neuf en réussissant tous les trois à se maintenir, mais le fait que des équipes soient à deux doigts de la faillite, et donc sportivement peu compétitives, a aidé. Le Granit Mikashevichi, qui termine seizième et dernier de ce championnat, a parfois dû se déplacer à douze joueurs. Le Dinamo Brest, un temps à deux doigts de mettre la clé sous la porte, a retrouvé des moyens grâce à des investisseurs EMIRATIS (!!! EN BIELORUSSIE !!!) et ainsi une équipe plus en adéquation avec la qualité de ses supporters… mais on a perdu le Belshina, victime lui d’investisseurs russes. Le Dinamo Minsk a évidemment changé d’entraîneur, pour la dix-septième fois en dix ans, et même la page Wikipédia du club commence à devenir surchargée… mais on a vu l’un des meilleurs matchs de l’Histoire du football biélorusse entre le Dinamo et le BATE. Parmi les points positifs, le retour de Gomel et du Dnepr Mogilev, deux places fortes du football biélorusse, parmi l’élite. Il faut savoir se satisfaire du peu que l’on a.

1. BATE BORISOV – 70 points

La signature de Mirko Ivanic pour un million d’euros signalait qu’Anatoli Kapski, le président du BATE Borisov, souhaitait passer à la vitesse supérieure. Aujourd’hui, le fait que le nom du joueur le plus cher de l’Histoire de Vysshaya Liga soit mentionné dans les rumeurs de départs – à Rijeka notamment – montre que la greffe n’a pas très bien pris et c’est toute l’équipe qui en a pâti. Au final, si le BATE a assuré sur le plan national face à un manque de concurrence criant, le club de Borisov s’est lamentablement fait éliminer des deux coupes d’Europe. Si celle par Astana en Europa League est décevante mais compréhensible, celle face à Dundalk en Ligue des Champions est inacceptable pour un club qui était devenu une valeur sûre à ce niveau.

Bien qu’il ne soit qu’arrière gauche, le départ de Filip Mladenovic a fait beaucoup de mal, notamment parce que son remplaçant désigné, l’Estonien Artur Pikk, a connu une saison très délicate. Pour la première fois depuis que le BATE Borisov truste les premiers rôles et côtoie les cadors européens, les transferts, étrangers du moins, n’ont pas fonctionné. Yuriy Kendysh et Maxim Zhavnerchik ont donné satisfaction, Mirko Ivanic et Artur Pikk beaucoup moins. Même chose pour Hleb, de retour cet été, qui n’a pas beaucoup apporté. Puisqu’il faut toujours une exception, Vadim Gvilia, arrivé pendant l’intersaison hivernale, s’est montré être une recrue très intéressante qui pourrait prendre une importance dans le collectif de la saison prochaine. Mikhail Gordeychuk fut l’homme fort de cette saison, prenant une dimension supplémentaire. Notons également l’absence pour une très grande partie de la saison de Nemanja Milunovic, le patron de la défense centrale, qui n’a pas aidé.

Conclusion : Aleksandr Ermakovich n’est pas Viktor Goncharenko et Vitali Rodionov, excellent sur le plan national, n’est pas au niveau sur la scène européenne. Capitaine, il restera néanmoins le fer de lance de l’attaque du BATE qui a eu un mal fou à concrétiser ses occasions en Europe cette saison. Tant qu’il restera, ça devrait toujours rester le cas.

2. SHAKHTYOR SOLIGORSK – 59 points

Un début de saison un peu dégueulasse n’a pas empêché les Mineurs de terminer sur le podium, comme attendu avant que l’exercice ne démarre. La preuve, le Shakhtyor Soligorsk a perdu huit points sur le BATE Borisov lors des dix premiers matchs, et seulement trois sur les vingt restants. Sous l’égide de la légende de Championship Manager et ancien capitaine du club Sergey Nikiforenko, le Shakhtyor a donc mis du temps avant de mettre la machine en route, la faute notamment à une attaque en délicatesse, la défense restant le gros point fort de cette équipe. C’est pour cette raison que Soligorsk a fait venir, en prêt (avant de le faire signer définitivement récemment), Denis Laptev. Ancienne révélation du championnat sous les couleurs du Slavia Mozyr, le costaud attaquant international biélorusse a vécu une sale expérience à Tosno, en D2 Russe, et est donc revenu dans un club idéal pour lui, pour filer un coup de main au vieillissant mais toujours performant Nikolay Yanush dans l’optique de booster l’attaque des Mineurs, avec succès.

Le Shakhtyor s’est également arrêté très rapidement en Europa League, lors d’une double confrontation très disputée face aux Slovènes de Domzale au deuxième tour préliminaire. Le plus dur commence pour les Jaune et Noir, qui ont pour objectif de rajeunir leur effectif pour la saison prochaine. Ce n’est pas le cas sur le banc puisque Oleg Kubarev, qui a réussi partout où il est passé, dont dernièrement au Spartaks Jurmala en Lettonie, remplace Nikiforenko. Prolongations de contrat pour Yanushkevich et Matveychik ; exit Ignatijevic (33 ans), le capitaine et légende ukrainienne Stargorodskyi (34 ans), Yurevich (37 ans) et Kotenko (35 ans) et plus de temps de jeu pour les jeunes du club, champions de Biélorussie en U19 et qui se sont fait écraser par le Maccabi Haïfa en Youth League. Néanmoins, cela montre que ça travaille bien chez les jeunes, le plus prometteur étant Vitali Lisakovich, blessé trois mois cet été alors qu’il avait fait un excellent début de saison. A 18 ans, on l’annonce aussi bon qu’Aleksandr Hleb. Rien de moins.

3. DINAMO MINSK – 55 points

Vous dîtes ? Le Dinamo Minsk n’apprend rien et a encore changé d’entraîneur ? C’est fou ! Après l’élimination en Europa League par une belle équipe de Vojvodina, Vuk Rasovic a pris la porte, remplacé par Sergey Borovsky, légende du club qui faisait partie de l’équipe championne d’URSS en 1982. Encore une fois, une décision controversée puisque le Serbe faisait du bon boulot, à l’instar de son prédécesseur Vladimir Zhuravel. Il travaillait d’autant plus avec un effectif qui avait grandement changé par rapport à la saison passée. Comme d’habitude avec le Dinamo si on ose dire. Et on ose sur Footballski. Des transferts à très court terme puisque beaucoup sont déjà partis (Kontsevoy, Zhukovski, El Monir, Rotkovic, Genev, Gabovda…) et quelques pertes qui ont fait mal, comme le défenseur sierra-leonais Umaru Bangura et, évidemment, Aleksandr Gutor, parti à Orenburg.

Une saison comme on en a vu quelques-unes du Dinamo Minsk ces derniers temps en championnat. Le Dinamo assure l’essentiel mais ne progresse pas, flingué par une inconstance qui ne pardonne pas face à un BATE Borisov qui enquille les points. Comme prévu, une équipe du Dinamo amoindrie par rapport aux autres années n’a pas réussi à se qualifier pour les poules d’Europa League et c’est donc un nouveau grand turnover qui s’annonce dans l’effectif. De nombreuses recrues ont déjà été annoncées, certaines excellentes comme Kuzmenok, Demidovich ou le gardien de la saison du FK Minsk, Andrey Klimovich, certaines typiques du Dinamo Minsk, à l’image du Géorgien Gogita Gogotishvili, qui arrive de D1 arménienne. Plus qu’à espérer que la sauce prenne, comme tous les ans à la même époque.

Le Dinamo Minsk a aussi un président fou, Yury Chizh, qui a fait de la prison cette année pour évasion fiscale. Il a aussi été contrôlé à 220 km/h près de la frontière lituanienne. La légende.

4. FK MINSK – 53 points

Une bien belle saison pour un club qui travaille bien, bien que le président ait annoncé qu’il avait quelques problèmes pour payer les salaires des joueurs. Avec un effectif séduisant, bien construit entre jeunesse de la formidable académie et expérience, un entraîneur compétent et bon formateur en la personne de Georgiy Kondratiev et un nouvel outil pas du tout connecté comme nouveau stade, le FK Minsk a réalisé sa meilleure saison depuis 2010, où il avait terminé troisième. Il a longtemps été dans la course à l’Europe mais a fini trop court. Peut-être un mal pour un bien pour une équipe qui va avoir quelques soucis d’effectif la saison prochaine.

Beaucoup d’arrivées n’avaient signé que pour six mois ou un an. C’est le cas d’Oleg Veretilo et de l’excellent Alexey Legchilin, ancien grand espoir qui explose enfin à 24 ans. Sachivko et Klimovich ont déjà quitté le club pour rejoindre le voisin du Dinamo, Omelyanchuk et Matveenko vont également quitter le navire. Cela laisse peu de joueurs… mais beaucoup de jeunes. Le FK Minsk est un des clubs qui travaillent le mieux à ce niveau-là et c’est peut-être la chance de joueurs comme Gromyko et Vasiliev de prendre du galon et d’exploser au niveau national. On pourrait bien avoir une équipe d’adolescents sur le terrain la saison prochaine. Toujours est-il que le FK Minsk a de la chance de jouer dans la capitale et bénéficie de la proximité avec les sponsors. Il aurait peut-être déjà fait faillite, à l’instar de Gomel, s’il jouait en province.

5. TORPEDO-BELAZ ZHODINO – 48 points

Le Torpedo a l’avantage d’avoir l’un des meilleurs entraîneurs du pays en la personne d’Igor Kriushenko. A défaut de faire nécessairement bien jouer ses équipes, le moustachu les rend très solides, et c’est pour ceci que le Torpedo-Belaz Zhodino a réalisé une excellente saison à tout point de vue. C’est aussi pour ça que des rumeurs l’ont envoyé vers le banc vacant de la sélection biélorusse. Ce n’est pas le seul puisque beaucoup d’entraîneurs ont critiqué l’arbitrage (à raison peut-être, voir plus bas), mais Kriushenko a été l’un des plus virulents, n’hésitant pas à parler de « prostitution » des arbitres.

Revenons au terrain. Tout d’abord, le club a gagné son premier titre, la Coupe de Biélorussie, acquise aux tirs au but face au BATE Borisov. Cela leur a permis de jouer en Coupe d’Europe, où ils ont probablement été la meilleure équipe biélorusse si l’on considère les attentes placées en chacun des clubs. Une qualification face à Debrecen grâce notamment à un coup-franc extraordinaire d’Evgeniy Klopotskiy a permis au Torpedo d’aller se mesurer au Rapid Vienne. Si la marche était trop haute, les Biélorusses ont quand même arraché un nul à domicile, 0-0. Le Torpedo a depuis perdu son meilleur buteur, Vadim Demidovich, mais devrait garder son nouvel international biélorusse, le défenseur central cité plus haut Klopotskiy. Il y a de quoi être optimiste.

6. VITEBSK – 42 points

« L’équipe dont on ne parlait jamais » titrait Tribuna dans un de ses articles sur le club un peu plus tôt cette saison. Il est vrai qu’il n’y a rien de sexy à Vitebsk, surtout pas l’effectif, constitué de beaucoup de joueurs qui n’ont pas réussi à s’imposer dans des clubs et qui sont tombés là, avec d’autres joueurs comme un. Pourtant, voilà l’une des belles surprises de la saison, tant au niveau du classement, du nombre de points que du jeu produit. Même l’entraîneur, Sergey Yasinski, a beaucoup voyagé, de la Moldavie au Kazakhstan en passant par l’Ukraine. C’est également une des équipes qui a fait tomber le BATE Borisov, qui a fait perdre deux matchs d’affilés au BATE en championnat pour la première fois depuis 2004 !

Malheureusement, ça semble être une de ses équipes qui arrivera à faire une bonne saison avant de revenir dans le rang et se battre pour le maintien, à l’image de Slutsk il y a deux ans. Ainsi se déroule la vie d’un club du milieu de tableau biélorusse. L’entraîneur du club est lui beaucoup plus optimiste : « Cette sixième place va permettre à l’équipe d’avoir plus confiance en elle. La confiance en soi permet d’augmenter de 20 à 40% les performances d’une équipe. J’espère que l’année prochaine, cette confiance permettra de nous approcher du haut de tableau et d’éviter le ventre mou. »

7. ISLOCH MINSK – 41 points

Le premier promu de cette saison. Une bien belle saison pour les banlieusards, obligés de s’expatrier du côté de Molodechno, à environ 70 km au nord de la capitale. Une première saison en Vysshaya Liga néanmoins ternie par l’implication de cinq de ses joueurs et de l’ancien entraîneur-adjoint dans un des matchs truqués – le seul en première division, deux autres en deuxième division – qui ont secoué le football biélorusse cette saison. Le 30 avril dernier, face au Dinamo Brest, il a été prouvé que le match, qui s’était terminé par une victoire 4-2 du Dinamo, avait été truqué. Du coup, le FC Isloch partira avec sept points de pénalité lors de la saison prochaine.

Une décision qui n’est pas du tout du goût de l’entraîneur, Vitali Zhukovski. Entraîneur du club depuis 2010, le plus jeune coach de Vysshaya Liga (32 ans) s’est construit une réputation de grande gueule dans le milieu. Une réputation plutôt méritée puisqu’on le voit régulièrement se plaindre de tout et n’importe quoi, surtout des arbitres d’ailleurs. Cette saison, il a notamment été suspendu cinq matchs et pris 18 millions de roubles (850 € environ) pour avoir insulté un arbitre, après que ce dernier l’ait apparemment insulté auparavant. Bref, une bonne saison pour Isloch qui est bien géré mais qui n’a actuellement qu’une quinzaine de joueurs sous contrat et qui partira la saison prochaine avec sept points en moins. Comme prévu, la seconde saison sera plus dure que la première.

8. DINAMO BREST – 40 points

C’est un peu l’histoire de la saison. Club historique, le Dinamo Brest était au bord de la faillite il y a encore six mois. Logiquement, le club s’est retrouvé dans les bas-fonds du classement et il semblait être condamné à la descente. Puis, grosse surprise en juin. Le club est racheté par Sohra Overseas, une entreprise basée à Dubaï. Paul Daher, un Libanais, est donc le nouveau et actuel président du FC Dinamo Brest. Il a été mis en contact par un des actionnaires majoritaires de Manchester City qui avait des intérêts en Biélorussie et qui lui a dit de jeter un œil aux clubs biélorusses. Et voilà comment le Dinamo Brest se retrouve aujourd’hui sous pavillon émirati. Des sheikhs en Biélorussie, oui messieurs dames.

Du coup, c’est la fête. Il a déjà beaucoup investi, que ce soit dans du matériel ou des joueurs, et le Dinamo Brest a réalisé une excellente deuxième partie de saison, se sauvant tranquillement et finissant en milieu de tableau. Il faut dire que les renforts estivaux étaient de qualité : ils ont profité de la catastrophe du projet Belshina pour chiper quelques bons joueurs dont les jeunes africains Joel Fameye, Latif Amadu et Dickson Afoakwa. Le club a récemment prolongé une palanquée de joueurs pour trois ans, ce qui est énorme en Biélorussie et a engagé un nouveau très bon entraîneur en la personne de Vladimir Zhuravel. L’objectif est de terminer européen la saison prochaine et les ambitions sont grandes. Voilà un projet unique en Biélorussie et qui est un quitte ou double comme rarement.

Notons aussi la suractivité du club sur les réseaux sociaux et notamment YouTube.

© dynamo-brest.by

9. GORODEYA – 38 points

Comme ses deux compères promus, le FC Gorodeya s’est facilement maintenu en Vysshaya Liga après une bonne saison, régulièrement passée en première moitié de tableau. Fondé en 2004 comme club de futsal, Gorodeya a surtout compté sur l’expérience de ses recrues et un cocktail avec un peu de jeunesse pour réaliser cette saison confortable. Pourtant, le club fait beaucoup moins parler de lui que le FC Isloch et les Krumkachy, véritables attractions du championnat.

Pourtant, c’est peut-être le club le plus stable. Les recrues sont bonnes. Il y a quelques paris comme Volovik, qui n’a pas réussi à s’imposer au Dinamo Minsk, et Artem Gomelko, un temps au centre de formation du Lokomotiv Moscou et qui a ensuite totalement disparu des radars. Petit problème à venir néanmoins, le club a perdu son meilleur buteur, Artem Saroka, parti au Dinamo Minsk. Il va donc falloir remplacer tout ça avec intelligence. Et gagner un peu plus de match, peut-être. Gorodeya était le roi du match nul cette saison (14), pour huit matchs gagnés et perdus.

10. SLAVIA MOZYR – 35 points

Le Slavia a un des entraîneurs les plus respectés du pays en la personne de Yuriy Puntus, qui a beaucoup valdingué à droite et à gauche dans le pays, du BATE Borisov à la sélection, mais qui est plutôt sur la fin de sa carrière. Lui aussi s’est beaucoup plaint de l’arbitrage, notamment lors d’une méchante défaite face au FC Minsk, 6-2 : « C’est énervant quand ceux qui décident de notre sort devraient être en prison. » Le Slavia Mozyr détient également l’une des véritables légendes du championnat biélorusse en la personne d’Oleg Strakhanovich, 37 ans et qui rend encore des services à son équipe. Mais ils ont surtout, plus pour très longtemps, le virevoltant ailier Vladislav Zhuk, meilleur dribbleur du championnat selon les statistiques, à 22 ans, pour sa première saison en Vysshaya Liga. Il devrait rejoindre le BATE Borisov.

Saison assez anonyme pour l’ancien double champion de Biélorussie. Beaucoup d’inconstance dans les performances et au final une dixième place logique.

11. KRUMKACHY MINSK – 33 points

LA BELLE HISTOIRE MESSIEURS-DAMES. Elle aurait pu être encore plus belle puisque les Krumkachy n’étaient pas loin des places européennes à  la mi-saison. Mais la deuxième partie de saison fut bien plus compliquée et le matelas acquis lors des premiers mois n’a pas été de trop pour se sauver. On a déjà bien parlé des Krumkachy (voir ci-dessous) pour en faire un gros paragraphe, mais il est important de noter que le club a perdu son faiseur de miracles qui faisait office d’entraîneur en la personne d’Oleg Dulub, parti essayer d’en faire un autre du côté du Karpaty Lviv, en Ukraine.


Lire aussi : FC Krumkachy, des bières à la première division


Il y a toujours des doutes sur la licence du FC Krumkachy. Le club est actuellement sujet d’une enquête sur l’acquisition de la licence de la saison dernière. C’est un poil compliqué et on n’a pas tout compris, mais ça pourrait au final faire assez mal au club, voire conduire à sa fin, ce qui serait un gros coup dur alors que la première saison des Corbeaux en Vysshaya Liga laissait présager un bel avenir.

12. SLUTSK – 30 points

Un temps grand espoir du championnat puisque le club se développait tranquillement et intelligemment, le FC Slutsk est rentré dans le rang de façon assez brusque puisqu’il a été à deux doigts de redescendre cette saison. Slutsk avait tenté de confirmer son entraîneur intérimaire, qui avait terminé la saison dernière très fort avec 21 points en 11 matchs. Force est de constater que ça n’a pas très bien fonctionné. Pire encore, Slutsk a licencié Vyacheslav Grigorov… avant de revenir sur sa décision et de le confirmer trois jours plus tard. D’un côté, ils passent pour des tocards, de l’autre, un peu de constance, ça fait toujours du bien à un club.

Mais non, ils ont décidé de ne pas le prolonger après cette saison.

13. NAFTAN NOVOPOLOTSK – 29 points

Des dettes, des dettes et encore des dettes pour le Naftan. On entre dans la zone dangereuse. Les quatre dernières places sont souvent trustées par des équipes qui ont des problèmes financiers et l’équipe de Novopolotsk n’échappe pas à la règle. Le Naftan vient de réussir à payer ses dettes de l’année… 2015 et démarrera la saison prochaine avec trois points en moins. Ils ne peuvent plus réparer leur stade qui a des problèmes de canalisation et le nom « Atlant » est devenu « Atlan » puisque la lettre T qui était accrochée sur la façade du stade « Atlant » est partie.

On n’est donc pas loin du miracle puisque le club s’est maintenu à la dernière journée uniquement avec seulement 16 joueurs dans l’effectif. Parmi ceux-là, exit Evgeniy Berezkin qui a rejoint le BATE Borisov pour 70 000 dollars. Une bouchée de pain pour le BATE mais une perfusion pour le Naftan.

14. NEMAN GRODNO – 29 points

Là encore, des dettes, beaucoup de dettes, et un messie du nom de Pavel Savitskiy. S’il est dans l’équipe type de l’année alors que son équipe termine quatorzième, c’est qu’il y a une raison ! L’international biélorusse, qui commence à prendre une dimension supplémentaire avec l’équipe nationale également, a sauvé son équipe à bout de bras en marquant six buts mais surtout en ayant une influence prépondérante sur le jeu de son équipe. Pavel Savitskiy aime son club et l’a montré en revenant après une excursion ratée au Jagiellonia alors que les gros lui faisaient les yeux doux. Il partira gratuitement cet hiver.

Solodovnikov ayant été limogé en cours de saison, Igor Kovalevich est arrivé pour sauver le club. Et lui aussi est un peu une grande gueule et a dézingué de l’arbitre. Vous vous souvenez sûrement de Sergey Shmolik, qui avait fait le buzz il y a quelques années pour savoir arbitré alors qu’il était complètement ivre. Eh bien, après la grosse défaite du Neman Grodno face au BATE Borisov, Igor Kovalevich n’a pas hésité à dire qu’il arbitrait mieux bourré que l’arbitre de ce match sobre. Il a évidemment été suspendu par la suite.

15. BELSHINA BOBRUÏSK – 25 points

Ça aurait pu être la belle histoire de ce championnat 2016, ça en fut une tragédie. Racheté en début de saison par des investisseurs russes, le Belshina avait beaucoup d’ambitions pour cette saison et l’avenir, à l’image d’un gros recrutement avec Komarovski, Bukatkin et plusieurs Argentins. Mais avec un début de saison catastrophique et un changement d’entraîneur très rapide, on a vite compris que ça allait partir en cacahuète. Effectivement, six mois après, il n’y avait plus personne. La grande majorité des joueurs sont alors partis, notamment vers le projet émirati du Dinamo Brest.

Une sale histoire qui montre la difficulté de monter quelque chose de stable en Vysshaya Liga. Pour les joueurs restants, les salaires n’ont plus été payés et le Belshina Bobruïsk partira avec trois points de pénalité à l’échelon inférieur. Une triste fin pour un club historique du championnat et qui était devenu une vraie valeur sûre avec de bonnes performances sur les dernières saisons.

16. GRANIT MIKASHEVICHI – 25 points

Même chose pour le Granit, qui avait terminé, de façon surprenante certes, à la quatrième place la saison passée. Lors de la dernière journée, face au Belshina, le Granit Mikashevichi est arrivé avec 14 joueurs, dont deux gardiens. Là encore, une situation qui montre la situation de certains clubs biélorusses, qui libèrent les joueurs qui ne sont pas payés pendant parfois plusieurs mois et qui doivent finir les saisons avec les moyens du bord. Le Granit doit des sous à beaucoup de joueurs et devra faire lui aussi face à une pénalité de trois points lors du début de saison prochaine.

Meilleurs buteurs : Vitali Rodionov & Mikhail Gordeychuk (BATE Borisov) – 15 buts
Meilleur passeur : Igor Stasevich (BATE Borisov) – 15 passes
Affluence moyenne : 1 469 spectateurs par match (- 14,6% par rapport à 2015)
Moyenne de buts marqués : 2,42 buts par match (2,4 buts par match en 2015)
Meilleure attaque : BATE Borisov – 73 buts marqués
Meilleure défense : Shakhtyor Soligorsk – 20 buts encaissés
Pire attaque : Granit Mikashevichi – 20 buts marqués
Pire défense : Granit Mikashevichi – 56 buts marqués

Si les entraîneurs ont peut-être raison de se plaindre de l’arbitrage, c’est parce qu’Andrey Zhukov, l’homme à la tête de la commission des arbitres en Biélorussie, a avoué avoir pris des pots de vin pour avoir distribué des matchs à des arbitres. Des pots de vins en liquide et… en liquide, à savoir en cash et en bouteilles d’alcool. Par exemple, il a reçu 200 dollars de la part de Vadim Panchenko, arbitre, pour que ce dernier soit l’officiel lors de la finale de la Coupe de Biélorussie entre le Torpedo et le BATE. Il sera jugé un peu plus tard dans l’année.

Joueur de Rostov, Timofey Kalachev le décrit plus simplement lors de son interview après avoir remporté le trophée de Footballeur de l’Année 2016 : « La qualité du football biélorusse n’augmente pas et du coup, la passion des gens pour le championnat non plus. » Kalachev en d’ailleurs profité pour annoncer sa retraite internationale d’une Sbornaya en pleine reconstruction qui n’a plus de sélectionneur. Aleksandr Khatskevich a démissionné après que la fédération ait voulu diminué son salaire à la suite de résultats moyens, en témoigne ce match nul à domicile face au Luxembourg (1-1). Malgré tout, l’ABFF tente de redorer son blason. Elle est à un vrai tournant.


Lire aussi : La Biélorussie en reconquête


Heureusement, Aleksandr Hleb s’est remarié après son divorce et a récemment eu son premier gosse. Footballeur de l’Année 2030. C’est important de terminer sur une bonne nouvelle.


Image à la une : © Pressball

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