Temps de lecture 24 minutes2015 – Six mois de football en Ukraine

Après une saison profondément marquée par les troubles militaires dans l’est du pays, le championnat ukrainien a vu briller un des siens à Varsovie avec une finale d’Europa League, rassemblant tout un pays derrière lui. Cette saison a aussi marqué le retour de Dynamo Kiev au sommet, prenant le titre à un Shakhtar courageux face à son exil forcé à l’autre bout du pays. Si le championnat n’est plus un catalyseur d’attention avec, en cause première, la guerre qui touche le pays, le marasme politico-financier qui le touche ne fait qu’éloigner un peu plus les Ukrainiens de leur championnat. L’équipe nationale, quant à elle, a vu les yeux du pays se tourner vers une possible qualification à l’Euro 2016 en France, dans un groupe relevé mais incertain, et la possibilité de passer par les barrages, si peu clément avec les Jovto-Blakytni par le passé. Si le football n’est plus un centre d’attention en Ukraine, nul doute que sa force est telle une flamme qui brûle d’espoir dans le brouillard de l’incertitude, apportant ce qui est peut-être le plus important dans le football : permettre d’oublier pendant quelque temps ses soucis en se laissant envahir par la passion.

 

L’Ukraine sera en France

La malédiction est levée, hallelujah ! Sortie troisième de son groupe de qualification pour l’Euro derrière l’Espagne et la Slovaquie, l’Ukraine n’a pas démérité, mais a manqué d’efficacité dans les matchs importants pour espérer autre chose qu’un rattrapage en passant par la case barrage. Tête de série, la sélection se verra attribuer la Slovénie, loin d’être un tirage facile. Le match aller à Lviv est empreint d’une étrange atmosphère, tout d’abord patriotique, offerte par les 35 000 spectateurs de la Lviv Arena qui chanterons en cœur « Chtche ne vmerla Ukraïna » (l’Ukraine n’est pas encore morte, l’hymne national) puis enthousiaste avec la domination nette de l’Ukraine qui ouvre le score grâce à Andriy Yarmolenko à la 22e minute.

Avant ou après la mi-temps, la physionomie est la même avec une domination outrageuse des jaunes et bleues récompensée par un second but de Yevhen Seleznyov. L’équipe pousse, mais le portier slovène de l’Inter Milan, Samir Handanovic, repousse les multiples assauts ukrainiens en fin de match et permet aux Dragons de rentrer au pays avec un mince espoir. Si l’atmosphère était à la joie à Lviv, la peur du passé a vite repris le dessus, toujours hantée par le douloureux match retour en France lors des barrages pour le Mondial 2015 au Brésil.

Les Ukrainiens sont nerveux pour ce match retour et les Slovènes mettent une pression monstre, résultant d’une tension extrême marquée par des mauvais gestes et un début de barrage dès le début du match. Les Slovènes en profitent et ouvrent rapidement le score à la 11e minute par Bostjan Cesar après un cafouillage de la défense ukrainienne. Après la mi-temps, le match reprend de plus belle et l’Ukraine est à deux doigts d’égaliser par deux fois avant que Pytaov sorte un arrêt extraordinaire devant Cesar. Le match est étouffant de pression et les Slovènes craquent finalement, d’abord par Ilicic, qui sort les soigneurs du terrain qui soignaient alors une plaie à la tête de Kravets, puis par Brecko qui coupable d’un énième mauvais geste sur Konoplyanka est expulsé dans un chahut à la limite du pugilat. Les Slovènes obtiennent un dernier coup franc à la 97minute et sur le dégagement, Artem Kravets par seul en contre-attaque avant de décaler Yarmolenko qui n’a plus qu’à ajuster Handanovic pour envoyer définitivement l’Ukraine à l’Euro.

Communion avec le public après la qualification en Slovénie | © theguardian.com
Communion avec le public après la qualification en Slovénie | © theguardian.com

Après en beau parcourt en qualification et un double match très intéressant face à la Slovénie, l’Ukraine se prépare de la meilleure des manières à un Euro qui s’annonce difficile avec un groupe composé de l’Allemagne, la Pologne et l’Irlande du Nord. Si les Ukrainiens ne partent pas favoris, nul doute que Konoplyanka et Yarmolenko auront à cœur de faire des étincelles pour ravir leur pays, et par la même occasion prouver une bonne fois pour toutes qu’ils font partie des meilleurs joueurs du continent.

 

Le Shakhtar et le Dynamo se tirent la bourre

Assez discret sur le marché des transferts – comme le reste du championnat -, le Dynamo réussit à garder Andriy Yarmolenko face aux assauts anglais et espagnols. Kiev ne perd que Jeremain Lens, à Sunderland. Un départ compensé par une des révélations de la Copa America, l’ailier paraguayen Derlis González, arrivé du FC Bâle pour 10M€ et par l’arrivée gratuite de l’attaquant brésilien du Metalurg Donetsk, Junior Moraes.

Pour le Shakhtar Donetsk, l’été fut agité au niveau des départs avec la perte de Douglas Costa parti faire les beaux jours du Bayern Munich contre un chèque de 30M€ et de Luiz Adriano, qui a rallié le Milan AC pour une dizaine de millions d’euros. L’équipe a les ressources pour compenser en interne ces départs avec un grand nombre de joueurs de talent offensif, mais avec l’incertitude d’y trouver un leader en attaque dès cette année.

Le début de saison est bon dans les résultats pour les deux équipes mais plus difficile dans le jeu, ne trouvant que peu de points de repère tactiques. Finalement le Shakhtar sera le premier à craquer avec un match nul face au Vorskla Poltava, puis avec une défaite surprise contre le Dnipro pourtant peu convaincant jusque-là. Le Shakhtar peine à se montrer dominant dans l’entre jeu et le paye face à des équipes enthousiastes, qui n’hésite pas à venir presser haut les mineurs.

Pendant ce temps-là, le Dynamo se montre fragile dans le jeu, mais assure dans les résultats, avant de trébucher face à un Zorya Louhansk toujours aussi séduisant, obtenant un match nul qui aurait pu pencher en faveur des exilés de Louhansk plusieurs fois. Le Shakhtar reprend rapidement des couleurs sous la houlette d’un Alex Teixeira monstrueux, faisant oublier Douglas Costa en quelques matchs et dépassant même son compatriote dans l’impact et les statistiques. Placé en numéro 10, Teixeira excelle dans ce milieu à cinq où il a tout le loisir de prendre le jeu à son compte pour faire parler ses qualités offensives d’une rare justesse.

Lorsque la rencontre entre les deux équipes se profile, chacun semble trouver son rythme de croisière et la match s’annonce très alléchant. Dans un Olympiskyi de Kiev en feu, les deux équipes se rendent coup pour coup, mais juste avant la mi-temps, Marlos profite d’un nouveau temps fort de son équipe pour ouvrir le score. Au retour des vestiaires, le match est toujours aussi disputé, mais Alex Teixeira fait parler la poudre pour inscrire le but du break. Le Dynamo pousse, mais se fait piéger en contre-attaque par l’intenable Alex Teixeira qui frappe d’un doublé le naufrage du Dynamo. Trois à zéro a domicile, la pilule est dure à avaler pour les Kiéviens, mais la victoire du Shakhtar ne souffre d’aucune contestation tant la différence offensive a été grande.

Victoire sans appel su Shakhtar dans ce premier classico ukrainien | © vk.com
Victoire sans appel du Shakhtar dans ce premier choc ukrainien | © vk.com

Nous voilà à mi-chemin de cette demi-saison et les deux équipes rivales se retrouve à égalité, chose qui ne bougera plus jusqu’à la trêve hivernale, laissant le Shakhtar Donetsk premier grâce à une différence de buts plus importante. L’équipe de Donetsk a véritablement marqué de son empreinte cette première partie de saison avec des victoires éclatantes, contre le Dynamo Kiev en l’occurrence, mais aussi un cinglant 7-1 infligé au Zorya Louhansk ou des victoires 4-0 et 5-0 contre le Vorskla Poltava et le Metalist Kharkiv, deux équipes pourtant accrocheuses. Le Shakhtar s’est montré intraitable et semble s’être finalement acclimaté à son exil à Lviv, laissant l’équipe jouer devant un stade qui sonne creux, comparé à la Donbass Arena qui était toujours remplie avant que la guerre ne la détruise partiellement. L’équipe peut tout de même compter sur la solidarité des locaux qui assistent aux matchs avec envie, amenant par la même occasion la création d’une fanbase qui s’agrandit de jour en jour.

À Kiev, le champion sortant s’en sort tout aussi bien malgré une attaque bien moins flamboyante. Le très remuant Andriy Yarmolenko est toujours le phare qui éclaire l’attaque du Dynamo, mais l’absence d’un vrai attaquant de pointe et l’adaptation qui traîne en longueur de Derlis Gonzalez ne permettent pas à l’équipe d’exploiter son statut de favori comme il se doit. Au mercato, l’international ukrainien Artem Kravets, assez décevant, a été prêté avec option d’achat pour 6 mois au VfB Stuttgart, laissant le spot d’attaquant de pointe se disputer entre Junior Moraes et le revenant Lukasz Teodorczyk, qui avait montré de très belles choses la saison dernière avant de se blesser. À signaler que Younes Belhanda est lui aussi prêté en Bundesliga, en l’occurrence à Schalke 04, n’entrant pas dans les plan de Rebrov car décevant sur le terrain et sans grande envie de regagner sa place dans le onze.

Il ne devrait pas y avoir d’autre mouvement au Dynamo. Malgré de nombreux prétendants, Andriy Yarmolenko est bien parti pour finir la saison en Ukraine, faute de manifestation d’un club d’envergure, d’un prix exorbitant suite à sa prolongation estivale et des perspectives de huitièmes de finale de Ligue des Champions. Le son de cloche n’est pas aussi serein au Shakhtar, qui pourrait encore perdre Alex Teixeira. Une bien maigre compensation pour Donetsk tant Teixeira est important, mais sûrement bienvenue pour Rinat Akhmetov dont la fortune officielle s’amenuise de jour en jour à force de jouer un double jeu dans le conflit armé de l’est de l’Ukraine.

 

Le Zorya étincelant

Zorya LuganskAutre déplacé de guerre, le Zorya Luhansk s’est installé à Kiev et cela semble lui réussir. Déjà très séduisant la saison passée malgré l’obligation évidente de quitter sa ville, investie par les séparatistes pro-Russes et l’armée russe, le club avait réalisé un beau parcours pour finir quatrième, tout en étant convaincant sur le terrain. Cette année, l’équipe est toujours au rendez-vous, et peut même se targuer d’avoir progressé dans le jeu, mais est toujours rattrapée par ses soucis dans la régularité, exacerbés en début de saison.

Poussif est le bon mot. Après une victoire éclatante contre le Metalurg Zaporijia, l’équipe va tomber contre un mur face à Kharkiv et perdre pied à Dniprodzerzhynsk avec une défaite gênante à la clé. A court physiquement, les matchs de barrages d’Europa League pèsent dans les jambes des joueurs de Luhansk et le milieu de terrain coule littéralement. Après la qualification du troisième tour d’Europa League, l’équipe semble aller mieux et enchaîne deux victoires d’affilées avant de défier le Dynamo Kiev, dans le premier gros choc de la saison. Malgré une défaite cuisante en Pologne quelques jours avant, le Zorya va résister et même faire bien mieux en mettant en danger le Dynamo, bien trop timide offensivement pour espérer quelque chose. Le match se finit sur un score nul et vierge. L’équipe lancera définitivement sa saison en explosant le Dnipro 3-0 à Dnipropetrovsk et finira l’année avec sept victoires en neuf matchs, entachée seulement d’un nul face à Oleksandria et d’une véritable déroute contre un Shakhtar monstrueux qui lui en collera sept.

Cependant, un transfert assombrit quelque peu l’avenir proche du club. Son meneur de jeu Ruslan Malinovsky, prêté depuis une saison et demie, est retourné au Shakhtar pour être prêté dans la foulée à Genk. Cela représente une grosse perte pour l’animation offensive tant Malinovsky avait un impact important dans l’entrejeu. Première partie de saison satisfaisante donc pour le Zorya, l’équipe est montée peu à peu en puissance et s’affirme comme une très bonne équipe d’Ukraine qui joue les places européennes chaque saison, et c’est bien parti pour celle-là encore.

Le Dnipro coule

La saison passée extraordinaire, marquée par un très bon parcours en championnat mais aussi et surtout une superbe épopée en Europa League qui conduira l’équipe de Dnipropetrovsk en finale de C3 à Varsovie, perdue les armes à la main contre Séville, est terminée. L’euphorie passée, la réalité a repris le dessus et a frappé fort. La star de l’équipe, Yevhen Konoplyanka, a quitté logiquement le navire pour l’Espagne, tandis que Jaba Kankava et Nikola Kalinic ont eux aussi mis les voiles pour des championnats plus huppés. Mais au-delà des départs, la crise financière touchant le club est une poudrière sur le point de tout envoyer par le fond. Des joueurs et le staff non payé depuis des mois, aucun renfort et même des difficultés à payer les hôtels en déplacement. Si les membres du club ont su rester professionnels, cet hiver marque certainement la fin d’une époque et d’une équipe. Le gardien héroïque en Europa League, Denys Boyko, a rallié le Besiktas, certainement rejoint en Turquie par Yevhen Seleznyov, qui devrait s’engager avec le Fenerbahce. On parle ici des deux meilleurs joueurs de l’équipe quand l’entraîneur Myron Markevych cherche toujours à rompre son contrat, étant en conflit ouvert avec son président.

Si le contexte et l’environnement du club sont compliqués, cette première partie de saison est malgré tout correcte. Dans un début de saison compliqué, l’équipe bute contre le Hoverla et le Vorskla, et a toutes les peines du monde à battre une équipe d’Odessa accrocheuse. La courte défaite à Kiev avait montré des signes encourageants, chose confirmée par une très belle victoire face à un Shakhtar qui cherchait encore des repères. Jusqu’en novembre, l’équipe se montre en bonne forme, portée par un Yevhen Seleznyov étincelant de régularité. Cinq victoires en six matchs, avec comme seul accro une défaite cuisante à domicile contre le Zorya Luhansk, véritable bête noire du club depuis plusieurs années. Les mois de novembre et de décembre sont plus compliqués avec une victoire en cinq matchs, notamment deux défaites lors des deux derniers matchs contre Poltava et Lutsk, laissant le Zorya s’échapper pour la troisième place tout en laissant les deux adversaires cités ci-dessus se rapprocher de sa quatrième place.

Dans ce contexte très compliqué, la suite de la saison s’annonce laborieuse entre les départs qui ne seront pas compensés et un club qui prend l’eau de toute part. Si le Dnipro s’est déjà relevé de situations difficiles, la chute amorcée cet été annonce une longue période de disette tant le club est englué dans une crise qui n’a aucune solution. Ainsi vogue la galère sur les bords du Dniepr.

 

Lutsk et Poltava en embuscade

Voilà deux équipes qui montent depuis un moment en Premier League et qui confirment leur bonne dynamique cette année. Le Volyn Lutsk et le Vorskla Poltava sont deux équipes similaires, très accrocheuses dans le jeu et déterminées à ne rien lâcher.

Le premier cité a su maintenir un niveau de jeu élevé contre des équipes mal classées, avec en point d’orgue une victoire suspecte 9-1 (vous avez bien lu) contre le dernier Zaporijia, mais a toujours du mal à maîtriser des équipes plus fortes sur le papier. Malgré un bon match, ils s’inclinent de peu contre le Dynamo mais sont balayés par le Zorya et le Shakhtar. En prenant à revers le Dnipro au bon moment, ils marquèrent aussi des points dans la course à la qualification pour l’Europa League, avant de déchanter sérieusement la semaine dernière avec l’annonce du retrait de douze points pour mauvaise santé financière.

Cela profite logiquement au Vorskla Poltava, maintenant seul vrai chasseur du Dnipro. Les Vert et Blanc ont connu un début de saison très poussif avec cinq matchs nuls consécutifs, mais contre des équipes solides comme le Volyn, le Dnipro ainsi que le Shakhtar. S’en suivront trois victoires consécutives logiques puis une première défaite contre le Dynamo Kiev. Le mois et demi suivant sera en dents de scie, mais toujours dans la même veine : un milieu de terrain accrocheur et une défense solide permettant à l’équipe d’être encore une fois dans la course à l’Europe. Ça sera peut-être pour cette année avec les défaillances du Dnipro et la sanction contre le Volyn Lutsk.

 

Le milieu de tableau, entre espoir et incertitude

Chose assez rare ces dernières années, les deux promus sont en bonne position pour se maintenir, avec une surprenante équipe d’Oleksandria qui, en se donnant a fond à chaque match, arrive à tirer son épingle du jeu. Limité dans son recrutement, l’équipe a fait confiance à l’expérience de ses joueurs déjà au club et on peut dire que le résultat n’a pas déçu. Après un départ compliqué, le collectif s’est finalement mis en marche et malgré quelques matchs décevant le club se classe septième à trois petits points du Vorskla Poltava grâce à un rush de trois victoires pour conclure l’année. On peut se le dire, le club est (presque) sauvé et peut même se permettre de regarder plus haut.

Autre promu, le Stal Dniprodzerzhynsk, voisin de Dnipropetrovsk comme son nom le fait penser, est lui aussi bien parti pour se sauver. Moins brillant sur le terrain, le club arrache quand même des points face à de plus mal classés mais aussi en obtenant une très belle victoire contre le Zorya Louhansk. Le chemin est encore long, mais le club est bien parti pour se sauver, et vu la piètre forme de ses poursuivants, ils ont bien raison d’être optimistes.

Entre ces deux promus se trouve le Karpaty Lviv. Le club, qui s’est maintenu de justesse l’an passé, affiche une tout autre forme et retrouve peu à peu les couleurs de ses bonnes années. Accrocheur mais trop maladroit devant le but, le club principal de Lviv peut regretter les points perdus dans des matchs comme contre le Dnipro, mais a trouvé des certitudes dans son jeu qui lui permettent d’entrevoir un avenir proche un peu plus radieux.

Enfin, l’Olimpik Donetsk compose le dernier club de ce milieu de tableau, mais leur situation est tout autre. Délocalisé à Kiev à cause de la guerre, l’Olimpik a défrayé la chronique avec des soupçons plus qu’évidents dans des matchs de trucages l’an dernier. Pour l’instant aucune sanction n’a été prononcée, mais le club n’en est pas moins sorti d’affaire. Grâce à des points récoltés contre des adversaires pour la descente, l’équipe se tient à quatre petites longueurs de la relégation, mais le niveau affiché n’inspire guère confiance. Il faudra espérer que personne ne se réveille derrière eux, car il parait très compliqué que leur situation sportive s’améliore.

 

La course au maintien

Que la chute est dure. Voilà ce que pensent sûrement les fans du Metalist Kharkiv à l’heure actuelle, club qui n’est qu’à un petit point de la relégation. Il y a encore quelques années, le Metalist était une tête d’affiche du championnat, véritable poil à gratter grâce a des investissements conséquents et un Myron Makevych qui faisait déjà un énorme boulot à la tête de l’équipe. Mais voilà, beaucoup de choses dépendent de l’argent. La guerre dans l’est de l’Ukraine a aussi touché Kharkiv, qui fut agitée pendant quelque temps avant que le pays sécurise la ville, bien aidé par les ultras du club, fervents supporters de la cause ukrainienne bien que pour la grande majorité russophone. Malheureusement, ce fut le contraire pour le propriétaire du club qui s’est enfui de la ville pour rallier la Russie, chassé par ses propres fans qui mettront par la suite un contrat sur sa tête. Depuis, l’équipe est en complète chute et survit grâce à des mécènes. Le club n’arrive plus à résister sportivement. Avec une seule victoire, lors de la première journée, le club est encore dans la course au maintien grâce à huit nuls, tous obtenus contre des concurrents à la descente ou des équipes du milieu de tableau. Cela peut être un signe encourageant de ne pas perdre les matchs, mais la totale incapacité de l’équipe à produire un jeu offensif n’en est pas un.

Autre équipe en perdition, mais plus surprenant, le Chernomorets Odessa a toutes les peines du monde à obtenir des résultats malgré un niveau de jeu décent. Emmenée par le brillant milieu offensif Vladyslav Kalitvintsev, prêté par le Dynamo Kiev, l’équipe produit un beau jeu, mais est bien trop fragile défensivement pour espérer quelque chose de mieux que la course au maintien. Véritablement submergé dès que l’équipe adverse se met à attaquer, le club se devra de mieux gérer ses efforts pour mieux se couvrir défensivement et protéger ainsi les résultats qui leur ont tant de fois échappé des mains.

Vladyslav Kalitvintsev, maitre technique d’Odessa | © dynamo.kiev.ua
Vladyslav Kalitvintsev, maitre technique d’Odessa | © dynamo.kiev.ua

Enfin arrive le Hoverla Oujhorod –  le Hoverla Dynamo Kiev II serait un peu plus approprié. Véritable réserve du Dynamo, l’équipe compte dans ses rangs 11 joueurs prêtés par l’équipe de la capitale dont plus de la moitié en sont des titulaires récurrents. Inimaginable en France, cette situation est courante en Ukraine, bien que moralement et footballistiquement peu admissible. Compliqué donc de se forger une vraie identité footballistique quand la moitié de l’équipe est susceptible de partir en fin de saison, quand en plus il faut faire davec  l’influence du Dynamo, choisissant comment ses joueurs prêtés jouent tactiquement parlant. Au vu des deux équipes au-dessus, compliqué pour le Hoverla  d’espérer sérieusement le maintien.

 

Le Metalurg Zaporijia

Un paragraphe entier pour le dernier, sérieusement ? Bien sûr ! Il y a tellement à dire sur le Metalurg. Tout d’abord, commençons par une note d’espoir, car la suite sera sombre. En grande difficulté financière, ce club habitué aux joutes de la Premier League ukrainienne a pu compter sur le soutien entier du monde des ultras en Ukraine avec le mouvement #SaveFCMZ qui a eu pour but de sensibiliser l’opinion publique sur les difficultés du club et ainsi attiré de potentiels investisseurs. Si le mouvement a eu beaucoup d’écho en Ukraine, rien de concret n’est fait pour l’instant. La seule lueur d’espoir vient de Rinat Akhmetov, propriétaire du Shakhtar Donetsk, mais celui-ci semble plus intéressé par la politique de Zaporijia que par son football.

Cela peut se comprendre quand on regarde le côté sportif. Dernier du championnat avec trois petits points et donc sept de retard sur le premier non relégable, le club est déjà presque condamné. Cependant, des questions sérieuses se posent quant à l’implication réelle du club. Après l’affaire évidente des matchs truqués l’année passée, c’est le Metalurg qui pourrait être le prochain à avoir cédé aux avances de la corruption en Ukraine. Cinquante buts encaissés en 16 matchs, c’est énorme. Mais une défaite catalyse tous les soupçons, une défaite 9-1 à Lutsk contre le Volyn. Proprement hallucinante, la défense de Zaporijia a commis de grossières fautes de placement et a laissé des brèches énormes pour les attaquants du Volyn, et lorsque cela était trop voyant, les joueurs commettaient d’énormes fautes, offrant quatre penalties aux joueurs locaux. Ce match reste comme extrêmement suspect, mais le temps que la fédération ukrainienne se saisisse de l’affaire, le club de Zaporijia sera sûrement en seconde division. Il aura même peut-être disparu…

Le mouvement populaire #SaveFCMZ, ayant pour but d’aider financièrement le club
Le mouvement populaire #SaveFCMZ, ayant pour but d’aider financièrement le club | © news.mspravka.info

 

Le XI du championnat

Gardien : Denys BoykoDnipro Dnipropetrovsk. Véritable muraille dans une équipe qui prend l’eau, l’international ukrainien a sauvé un nombre incalculable de fois son équipe. Grand, puissant dans les airs, extraordinaire en un contre un et doté de bons réflexes, il est sans nul doute le meilleur gardien en Ukraine. Enfin était, puisqu’il a rejoint pendant la trêve hivernale le Besiktas. Une grande perte pour le Dnipro et le championnat.
Remplaçant : Oleksandr Shovkovskiy, Dynamo Kiev. Toujours extraordinaire du haut de ses 40 ans.

Arrière gauche : Victorino Antunes, Dynamo Kiev. Solide et affûté, le latéral Portugais est un pion essentiel du champion sortant. Avec une bonne contribution des deux côtés du terrain, il a dû s’impliquer plus en attaque avec la relative faiblesse du flanc offensif gauche et l’adaptation difficile de Derlis Gonzalez. Sans être extraordinaire, il est solide et se place naturellement comme le meilleur arrière gauche du championnat.
Remplaçant : Léo Matos, Dnipro Dnipropetrovsk. Une pièce essentielle du Dnipro.

Défenseur central : Aleksandar DragovicDynamo Kiev. Véritable mur, le défenseur central autrichien est le leader naturel de la défense du Dynamo par ses qualités de placement et d’anticipation en un contre un. Pisté par beaucoup de grands clubs, il restera jusqu’à la fin de saison au Dynamo et sera d’un grand secours contre Manchester City en huitièmes de finale de Ligue des Champions.
Remplaçant : Domagoj Vida, Dynamo Kiev. Polyvalent et performant, c’est un atout majeur du Dynamo.

Défenseur central : Yaroslav RakitskyShakhtar Donetsk. Solide et mobile, c’est le pendant parfait de Dragovic. L’international ukrainien est en pleine progression dans tous les domaines avec notamment de nettes améliorations dans sa relance, et semble toucher du doigt le très haut niveau international. Si un départ est probable cet été, il semble être prêt pour côtoyer chaque week-end les meilleurs joueurs d’Europe, ce pour quoi Dmytro Chyhrynskyy ne l’était pas lorsqu’il a rejoint le Barça.
Remplaçant : Yevhen Khacheridi, Dynamo Kiev. Moins performant que l’an passé, c’est toujours une valeur sûre.

Arrière gauche : Darijo SrnaShakhtar Donetsk. Qui d’autre ? Toujours aussi solide malgré les années qui passent, l’increvable latéral gauche est une pièce maitresse du Shakhtar par sa défense impeccable, mais aussi par son important impact offensif. Si Darijo est un bijou sur le terrain, c’est une merveille en dehors. Malgré la guerre, il n’oublie pas Donetsk, sa ville comme il le dit, et envoie régulièrement de l’aide alimentaire pour les quelques habitants qui n’ont pu partir. Cependant, c’est loin d’être une position politique, lui qui a l’Ukraine dans le sang et aide aussi ceux qui ont fui la guerre et ont trouvé refuge à Kiev. Un grand homme en plus d’être un grand joueur.
Remplaçant : Yevhen Opanasenko, Zorya Luhansk. L’arrière gauche qui monte, il est très important pour le Zorya.

Milieu défensif : Taras Stepanenko, Shakhtar Donetsk. Un chien de garde. Souvent à la limite, Stepanenko est un vétéran qui tient le milieu de Donetsk avec une main de fer. Discret en dehors des terrains, c’est un leader dans le vestiaire par son aura, mais aussi par son expérience avec la sélection ukrainienne. Et il sera un atout précieux en France pour l’Euro.
Remplaçant : Volodymyr Chesnakov, Vorskla Poltava. Solide et expérimenté, c’est le maître du milieu de Poltava.

Milieu central : Denys GarmashDynamo Kiev. Ah, le grand retour ! Après de multiples pépins physiques, le grand espoir du Dynamo a repris une bonne forme physique et peut maintenant exploiter toute l’étendue de son talent. Métronome, il a un gros volume de jeu et peut faire la différence des deux cotés du terrain, avec notamment une belle qualité technique et de passe.
Remplacent : Fred, Shakhtar Donetsk. Un poil décevant au début de saison, il est redevenu indiscutable dans le milieu de Donetsk.

Milieu central : Ruslan Rotan, Dnipro DnipropetrovskToujours aussi important du haut de ses 34 ans, le Pirlo de Dnipropetrovsk brille par sa technique et sa vision de jeu. Bien que moins influent avec le poids des années, il est nul doute encore l’un des meilleurs milieux d’Ukraine.
Remplaçant : Ruslan Malinovsky, Zorya Luhansk. Parti pour Genk, c’était le leader technique du Zorya. Une grande perte.

Ailier gauche : Alex TeixeiraShakhtar Donetsk. Ce n’est pas sa position, mais peu importe, ce monstre peut jouer partout. Il a pris la place de leader avec le départ de Douglas Costa et a complètement assumé son nouveau statut. 22 buts en 15 matchs, éclatant contre le Dynamo Kiev, il domine le championnat et ce n’est pas pour rien que Chelsea et Liverpool se l’arrachent, à la grande déception de tous les amateurs de football en Ukraine.
Remplaçant : Florentin Matei, Volyn Lutsk. Techniquement au-dessus et buteur, il a brillamment pris la relève de Bicfalvi.

Ailier droit : Andriy YarmolenkoDynamo Kiev. Un autre sacré numéro. Proche du départ tout l’été, il a finalement décidé de rester en Ukraine pour éblouir encore une fois le championnat de son talent et de ses dribbles chaloupés. Moins influent statistiquement parlant, il n’en est pas moins important sur le terrain et fait toujours la différence sur son côté droit.
Remplaçant : Vladyslav Kalitvintsev, Chernomorets Odessa. Technique et incisif, c’est un grand espoir pour l’Ukraine.

Buteur : Yevhen SeleznyovDnipro Dnipropetrovsk. Le buteur du Dnipro s’est imposé comme le meilleur buteur ukrainien par sa régularité et sa polyvalence au sein de l’attaque. Grand et costaud, il est imposant dans les airs, mais aussi très habile devant le but. Il sera précieux pour l’Ukraine à l’Euro, mais devrait quitter le championnat cet hiver pour rejoindre la Turquie et plus vraisemblablement Fenerbahçe.
Remplaçant : Pylyp Budkivsky, Zorya Luhansk. Encore un jeune à suivre, très présent dans le jeu du Zorya.

L’espoir du championnat : Viktor KovalenkoShakhtar Donetsk. Le voilà, le futur de l’Ukraine. Encore en phase d’apprentissage, il montre toute l’étendue de son talent cette saison lorsqu’il entre en jeu avec le Shakhtar. Couvé par Mircea Lucescu, il est doté d’une rare qualité de passe et d’une belle technique qui lui permettent déjà de faire des différences. S’il n’est pas encore prêt pour prendre les rennes du jeu de Donetsk, le probable départ de Teixeira devrait accélérer son développement.

Le MVP du Championnat : Alex TeixeiraShakhtar Donetsk. Ce MVP ne souffre d’aucune contestation tant Teixeira domination outrageuse le championnat, autant par les statistiques que dans l’impact. Buteur et passeur, c’est le prototype même du numéro 10 contemporain grâce à une technique sans faille et un volume de jeu énorme, mais aussi des qualités physiques évidentes couplées à une bonne vitesse. C’est un patron qui d’une touche peut changer la face d’un match, et c’est sûrement la raison pour laquelle Liverpool et Chelsea sont près a mettre plus de 50M€ sur le table pour l’arracher au Shakhtar.

 

La seconde division

La lutte pour la montée est enragée cette année, engageant pas moins de six équipes pour deux places et les séparant par un maximum de quatre points.

Si l’Obolon Brovar Kiev avait pris une option en début de saison, la seconde équipe de la capitale a flanché avant la trêve mais reste l’un des favoris pour prendre l’ascenseur vers l’échelon supérieur. Les deux premiers actuels sont Kirovograd, la terre natale du grand Yevhen Konoplyanka, et le Hirnyk Kryvyi Rih, permettant peut-être à la ville de retrouver une équipe en première division pour la première fois depuis 2013 et la disparition financière du Kryvbas. Suivent le Dnipro Cherkasy, le Helios Kharkiv ainsi que le MCF Mykolaiv pour la lutte à la montée qui s’annonce passionnante et intéressante. D’autant plus que si l’équipe de Cherkasy monte, elle pourra monter à la Première Ligue ses supporters bruyants et passionnés.

( L’Obolon Brovar Kiev est fin prêt a retrouvé son grand frère en première vision
L’Obolon Brovar Kiev est fin prêt a retrouvé son grand frère en première vision | © z6.invisionfree.com

 

L’Ukraine en Europe

Dynamo Kiev, Ligue des Champions

En tirant Chelsea, Porto et le Maccabi Tel-Aviv, le Dynamo Kiev savait que la qualification serait compliquée, mais que tout était possible. Et les joueurs de Sergiy Rebrov ont bien fait de jouer tous les coups à fond. En difficulté après avoir ouvert le score à domicile face à Porto, Buyalskiy arrache finalement l’égalisation à la 88e minute après un cafouillage dans la surface, et permet au Dynamo d’obtenir un point important. Après une victoire sans difficulté 2-0 à Tel-Aviv, le Dynamo reçoit Chelsea pour encore une fois une rencontre très importante. Les deux équipes se rendent coup pour coup, mais c’est Willian, ancien du Shakhtar, qui passe le plus près de marquer sur un sublime coup-franc. Le score est nul et vierge, laissant le Dynamo toujours dans la course à la qualification. Le match retour à Londres commence mal par un c.s.c. de Dragovic, laissant les Ukrainiens fébriles. Au retour des vestiaires, William accroche cette fois le cadre sur coup-franc et double la mise pour les Blues. Dragovic se rattrape en réduisant le score, mais le Dynamo ne parvient pas à arracher le nul. Tout se joue à Porto lors de la journée suivante, et le Dynamo ne s’est pas trompé pour sortir son match référence. Solides, sérieux et incisifs, les Ukrainiens ont écrasé le FCP et s’imposent fort logiquement 2-0 au Portugal tout en manquant de nombreuses occasions d’alourdir le score. Pour se qualifier, le Dynamo n’a plus qu’à gagner à domicile face au Maccabi Tel-Aviv, chose qui sera faite dans la plus grande des fébrilités grâce à un seul et unique but d’Artem Kravets. Manchester City se dresse désormais sur le chemin des joueurs de la capitale.

( 40 ans et toujours heureux comme un gamin, sacré Olexandr !
40 ans et toujours heureux comme un gamin, sacré Olexandr ! | © Everton FC

Shakhtar DonetskLigue des Champions

Finissant deuxième l’an passé, le Shakhtar a dû donc passer par les barrages pour se qualifier. Le Shakhtar s’est finalement débarrassé sans gros souci du Fenerbahçe, faisant 0-0 en Turquie et gagnant 3-0 à domicile au retour. Les barrages désignent comme dernier obstacle le Rapid Vienne, largement à portée du club désormais basé à Lviv. La qualification est acquise, mais que ça a été compliqué avec une victoire 1-0 en Autriche et un match nul 2-2 en Ukraine, stressant le stade lors des derniers instants. La phase de poule attribue le Paris Saint-Germain, le Real Madrid ainsi que Malmö pour le Shakhtar. Groupe très compliqué donc, devenu insurmontable dès la première journée avec une défaite 4-0 à Bernabeu. Les circonstances n’ont pas favorisé les Ukrainiens, mais le Réal était au-dessus. Dans un autre match étrange, le Shakhtar s’incline 3-0 à Lviv face au PSG alors que les Parisiens n’ont clairement pas dominé le match, mais profitant des hésitations de la défense de Donetsk et de son incapacité à marquer. Après ces deux défaites, le club doit se résoudre à n’espérer qu’une qualification en Europa League et cela devait passer par une victoire à Malmö, chose qui ne sera faite en perdant 1-0 en Suède. Le retour était donc crucial et le club s’impose avec la manière 4-0 à Lviv, ravivant les espoirs de qualification en C3. Malgré deux nouvelles défaites contre le Réal et le PSG, le club se qualifie sans la manière pour l’Europa League et sera opposé au Schalke 04 en 16e de finale. Prenable, mais le club devra se montrer bien plus sérieux et imaginatif pour espérer quelque chose.

Dnipro DnipropetrovskEuropa League.

Le Dnipro retrouvait son amour de l’an passé. Après avoir réussi l’exploit de se qualifié en finale, l’équipe du Dniepr s’est vu attribué un groupe relevé avec Saint-Étienne, Rosenborg et la Lazio. À cause de l’envahissement de terrain qui a suivi la qualification en finale du Dnipro lors du match contre Naples, le club a été condamné à deux matchs à huis-clos, dont le premier contre la Lazio. Dans un match fermé, la Lazio ouvre le score et ferme logiquement le jeu devant un Dnipro sans idée. En fin de match, les Italiens relâche leur vigilance et Yevhen Seleznyov en profite pour arracher le nul à la 94e minute. Le Dnipro se déplace ensuite à Rosenborg et l’emporte de justesse grâce à une belle tête de l’inévitable Seleznyov. Une défaite à domicile face à Saint-Etienne, malgré un Seleznyov remuant, s’en suit. Le déplacement à Saint Étienne était donc primordial, et dans un chaudron en feu, le Dnipro coule : 3-0. La qualification est donc presque oubliée et le déplacement à Rome pour affronter la Lazio marque donc la fin des espoirs ukrainiens en Europa League avec une défaite 3-1. Le Dnipro s’offre un dernier baroud d’honneur devant ses spectateurs à Dnipropetrovsk avec une victoire 3-0 contre Rosenborg. Le Dnipro sort la tête basse d’Europa League submergé par les difficultés entrevues en championnat, laissant orphelin le club de Coupe d’Europe, elle qui s’annonce comme bien loin dans les années à venir.

Zorya LuhanskEuropa League.

Comme l’an passé, le Zorya s’est qualifié pour les barrages d’Europa League, tirant le Sporting Charleroi pour le troisième tour qualificatif. Le match aller en Belgique est rythmé, mais le Zorya prend une belle option pour la qualification grâce à un doublé de Ruslan Malinovsky en fin de match. À Kiev pour jouer le match retour, Luhansk ne fait qu’une bouchée de Charleroi en s’imposant nettement 3-0, permettant à l’équipe d’accéder aux barrages. Le Legia Varsovie est donc leur dernier obstacle pour la phase de groupes, mais malheureusement il est trop grand. Le match aller est d’abord marqué par de violents affrontements entre supporters ukrainiens et polonais à Kiev, puis par un match engagé dans lequel le Legia a su marquer au bon moment et a pris un net avantage pour la qualification. Le match retour en Pologne est animé, mais finalement le Legia s’impose 3-2 et se qualifie donc fort logiquement pour les barrages d’Europa League. Le Zorya est donc une nouvelle fois éliminé aux portes des barrages, tombant sur un adversaire sûrement à leur portée, mais bien mieux préparé pour cette double confrontation importante.

Vorskla Poltava, Europa League.

Qualifié lui aussi pour les tours préliminaires d’Europa League, le Vorskla s’est vu attribuer l’équipe slovaque du MŠK Žilina pour le troisième tour qualificatif. Devant un public enthousiaste et bruyant, l’équipe de Poltava prend largement le dessus sur Zilina et s’impose fort logiquement 3-1 en Ukraine. Alors que la qualification semblait accessible, l’équipe sombre en Slovaquie dans un match engagé, complètement étouffé par le pressing et l’envie du MSK. Le Vorskla s’incline 2-0 et sort la tête basse d’Europa League, lui qui avait montré de si belles choses à l’aller.

 

Bastien Cosquer


Image à la une : © talksport.com

 

1 Comment

  1. MOULIN HUBERT 28 janvier 2016 at 17 h 15 min

    bonjour, félicitations,pour l ensemble des articles publiés,notamment sur le foot en ukraine ,a mon avis,les joueurs ukrainiens ne sont pas assez médiatisés en europe de l ouest ,surtout en france ,faites ce qui est dans vos possibilités pour que cela changes,merci à tous ,salutations,
    Hubert Moulin

    Reply

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