Profitons de la mini-trêve de 15 jours à Chypre pour faire un bilan à mi-parcours d’une compétition plus disputée que jamais, entre 3 équipes aux profils bien différents. Pour nous éclairer, nous nous sommes tournés vers Stelios Markou, observateur avisé du football chypriote qui nous aura aidé à dresser nos tops et nos flops de mi-saison.

Les Equipes

Les Tops

AEK Larnaka

On vous avait parlé des ambitions de l’AEK de « lutter [à terme] chaque année pour le titre à Chypre ». Il faut constater qu’ils ont pris un peu d’avance sur le master plan mis en place par le président Antreas Karapatakis. Les hommes de Thomas Christiansen sont en effet en tête du championnat en n’ayant concédé qu’une seule défaite (2-1 contre Nea Salamis et après deux expulsions) et 3 nuls après 16 journées. La saison sera encore longue, avec au bout du compte des playoffs que l’on espère aussi excitant que la saison passée, mais l’AEK se place comme un des favoris à la victoire finale. Pas mal pour ce jeune premier de 21 ans seulement !

Anorthosis

Le Néerlandais André Paus, ancien joueur d’Iwata au Japon, fait des miracles cette saison avec les bleus d’Anorthosis. Il a réussi à construire une équipe solide autour d’un gardien, Jan Koprivec, de jeunes Chypriotes comme Laifis ou Makris, des joueurs d’expérience (le Suédois Markus Holgersson, 30 ans ou encore l’Argentin Nicolas Martinez, 28 ans, prêté par l’Olympiakos), et un buteur inespéré, le Sud-Africain Dino Ndlovu, qui pointe à la deuxième place du classement des buteurs avec 11 unités.

Nea Salamis

L’autre équipe de Famagouste (ou Amochostos, en grec) a fait des progrès exceptionnels par rapport aux saisons précédentes et au vu de leur budget étriqué. Les fans de l’équipe immigrée à Larnaka, et coachée là aussi par un technicien hollandais (Jan de Jonge) n’ont plus été à pareille fête depuis les années 90 et une victoire en Coupe de Chypre. À noter la belle demi-saison de Pavlou Kyriakos, l’un des rares Chypriotes de l’équipe (9 sur 25 joueurs composant l’effectif), avec ses 7 buts en 14 matchs.

Les Flops

Omonia

Les « cocos » de l’Omonia sont en train d’instaurer une tradition. Depuis quelques années maintenant, les saisons se suivent et se ressemblent pour le Trèfle, où évoluent l’ancien Manceau Hérold Goulon et l’ancien Bastiais Romaric. Il y a trop d’instabilité dans ce club qui a encore limogé son entraineur, Kostas Kaiafas, dès la 6ème journée. Les choses semblent aller un peu mieux depuis que Vladan Milojević a pris en main les rênes de l’équipe, mais les résultats restent toujours trop irréguliers pour pouvoir ambitionner la course au titre cette saison, d’autant plus que le retard sur la tête culmine à dix points.

APOEL

L’ogre chypriote craque totalement depuis le mois de novembre. Quelle déception pour une équipe qui semblait être le rouleau compresseur du championnat avec un effectif, sur le papier, largement au-dessus et un budget sans commune mesure par rapport aux standards de l’élite du football chypriote. On était également en droit d’attendre plus de cette équipe sur la scène européenne, elle qui fut éliminée des barrages de Ligue des Champions par l’équipe surprise kazakhe made in Footballski, Astana, pendant l’été. Pour couronner le tout, O Thrylos a terminé bon dernier de son groupe d’Europa League (avec Schalke, l’Asteras et le Sparta Prague) en pratiquant un football peu alléchant, et des supporters qui ne sont montrés peu fairplay, notamment lors du déplacement à l’Asteras Tripolis, en Grèce. Avec quatre points de retard sur l’AEK, rien n’est encore joué. Mais il faudra montrer bien plus pour aller chercher le titre.

Cavenaghi célébrant le 200ème but de sa carrière, la seule véritable satisfaction du côté d'APOEL cette saison. / © apoelfcofficial
Cavenaghi, la seule véritable satisfaction du côté d’APOEL cette saison | © apoelfcofficial

AEL

C’est une des surprises majeures de ce début de saison mais, malheureusement, dans le mauvais sens du terme. L’AEL, où jouent les Français Mathieu Coutadeur et Bertrand Robert, n’y est tout simplement pas. L’équipe pratique un football médiocre, perd la quasi-totalité de ses matchs à l’extérieur et pour couronner le tout, ses attaquants se montrent plutôt maladroits devant les buts. En témoignent les 5 petits buts de l’Espagnol Adrian Sardinero, le plus prolifique dans cette ligne d’attaque, et meilleur buteur de l’équipe. Difficile alors de prétendre à quelque chose. L’équipe de Limassol est larguée en championnat et ne se qualifiera très certainement pas pour les playoffs.

Les Joueurs

Les Tops

Fernando Cavenaghi (APOEL)

L’Argentin, débarqué de River à l’été, a démontré toutes ses qualités en marquant quasiment à chaque rencontre de l’APOEL. Avec ses 16 buts, il est largement en tête du classement des buteurs. Le tout, avec son surpoids si caractéristique, et ne disputant que très rarement les 90 minutes complètes. Belle performance.

Andre Alves (AEK Larnaka)

Âgé de 32 ans, l’ancien buteur brésilien de Videoton et d’Omonia, passé par la Grèce l’an dernier, réalise l’une de ses meilleures saisons en club en marquant de nombreux buts (10 au total) et en contribuant au succès de son équipe, actuellement en tête du championnat. Il sera l’une des clés pour essayer de défendre la première place de l’AEK.

Jan Koprivec (Anorthosis)

L’ancien portier de l’Udinese est phénoménal, comme nous l’indique Stelios Markou. C’est le meilleur gardien de la league cette saison. Si son équipe se porte aussi bien (12 buts encaissés en 16 matchs), il en est certainement pour quelque chose. Le genre de gardien qui répond présent quand le reste de l’équipe est aux abonnés absents.

Les Flops

Difficile de sortir un flop quand on analyse les prestations individuelles des joueurs évoluant à Chypre, mais on notera que l’ensemble des joueurs de l’APOEL, à l’exception de leur buteur argentin, est le flop de cette première partie de saison. L’autre Argentin de l’équipe, Tomas De Vincenti, boucle lui une première moitié de saison plutôt satisfaisante (9 buts), mais il semble bien seul dans une équipe qui ressemble plus à une addition d’individualités qu’à un véritable collectif. Vu les capacités financières du club de Nicosie, l’équipe pourrait être considérée comme le PSG de Chypre, mais rien n’y fait. Depuis le début du mois de novembre (3 victoires en 10 matchs), ça ne marche plus. Certains joueurs devront largement se remettre en question avec le mercato hivernal qui commence, et des places sont à prendre du côté d’ « O Thrylos ». Quand on connaît l’instabilité qu’il peut régner dans ce championnat, il ne serait pas étonnant que les choses bougent.

V.Koulos


Image à la une : © apoelfcofficial

3 Comments

  1. Lo 2 janvier 2016 at 11 h 52 min

    Le problème à Chypre c’est que les équipes sont composées de bcp trop d’étrangers

    Reply
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